Je me tourne, est-ce un poison Ou l’effet d’une terrible illusion Si mes rêves se sont brisés En éclat d’étoiles sur les rochers. Croire un jour à son futur Je le laisse aux autres qui sont si purs Et quand l’aiguille sur minuit s’arrête C’est mon ombre que dans la nuit elle projette. Mon nom est une seule syllabe Un mot pour toujours irremplaçable Parée d’étincelle je demeure en silence Cachant en mon sein toutes les vengeances. Fille de rien je cède place au renouveau M’efface ici pour éteindre ces halos Brûlures dorées qui me précèdent et me suivent Je les efface et continue de vivre. Espace illimité mais durée bien connue On me connaît mais on m’exclut Mes mille bijoux étincelants veillent Sur ce qui vous tient lieu de sommeil. Et quand je pars je m’étends un peu Comme si le temps n’était qu’un jeu Jamais on ne regarde mon sourire Quand je sens que vos yeux vont s’ouvrir. Le charme se rompt, est-ce un poison Que vivre dans plus totale occultation Si un jour la réflexion Atteignait vos esprits en fusion Demandez-vous pourquoi le soleil et la lune Ne pourront jamais ne faire qu’un et une. Car oui j’existe comme un poison Qui couvre sans fin l’éternel horizon. Je succède à la joie ordinaire Et vous ouvre de tous mes mystères Avez-vous trouvé qui je suis ? Je vous le dis, moi je suis la nuit… |