Draco se sentait stupide. Pourquoi avait-il fallu qu’il se mêle de ce qui ne le regardait pas ? Il avait écrit à une parfaite inconnue qui connaissait maintenant son nom et son adresse et qui devait le prendre pour un pauvre gars paumé de la vie. Elle n’allait sûrement jamais lui répondre ! Qu’espérait-il en regardant fébrilement le facteur Moldu chaque fois qu’il apportait du courrier ? Pourtant, ce soir-là, en rentrant du travail, sa boîte aux lettres lui réserva une surprise : une lettre, rédigée de la même écriture brouillonne que le « message-avion ». Le cœur battant la chamade, il l’ouvrit :

Cher James,

Je t’avoue que je suis un peu surpris. D’abord, ma lettre n’était pas censée être lue. Mais j’imagine que le hasard fait bien les choses. Ensuite, je suis un garçon. Et donc par déduction, je suis gay. Et comme tu dois le savoir, chez les Moldus  c’est pas facile tous les jours, vu la tolérance de certains… Enfin, on fait ce qu’on peut hein ? Ta lettre m’a donné envie d’en savoir plus sur toi : tu dis avoir vécu une histoire semblable à la mienne, et je t’avoue ça me touche autant que ça m’intrigue ! Pourrais-tu m’en dire plus ? J’ai aussi une foule d’autres question telles que : Pourquoi m’avoir donné ton adresse Moldue ? Etais-tu à Poudlard ? Si oui, à quelle maison ? Moi, j’étais à Gryffondor, mais rassure-toi, je suis parfaitement tolérant envers les autres maisons, même les Serpentards (quoique  certains mériteraient bien un coup de pieds aux fesses selon moi !) Enfin bref, je m’égare… je voudrais que tu saches que ta lettre m’a fait plaisir et je te remercie de l’avoir écrite, disons que je me sens moins seul maintenant…

Un ami.

PS : tu connais déjà mon adresse…

Draco faillit bondir de joie, et il l’aurait fait s’il n’était pas resté dans sa cage d’escalier. Il reprit son flegme Malefoyen, mais ses pensées tourbillonnaient à toute vitesse : il avait répondu !! Et mieux, il était content !! Et par-dessus tout, il était gay ! A condition d’être mignon, cet homme avait tout l’air d’un possible prétendant… Peut-être même qu’il réussirait à lui faire oublier Potter… Il se hâta de rentrer chez lui rédiger une réponse.

UJUJUJUJUJUJUJ

Harry se réveilla en sursaut. Il avait encore rêvé de James Peterson. Cela faisait maintenant 3 mois que les deux hommes échangeaient du courrier, et il commencait à avoir envie de le rencontrer. Il imaginait que c'en était de même pour James, mais il n'osait pas lui en parler, de peur qu'il ne veuille pas. Hermione le poussait à lui demander, elle trouvait même cela malsain qu'il parle à un inconnu et rêve de lui alors qu'il ignore à quoi il ressemble. Harry savait que sa vision de ce James changerait lorsqu'il le rencontrerait. Un homme ne pouvait pas être aussi gentil, et correspondre si bien à l'idée qu'il se faisait de l'homme parfait. Il sentait que quelque chose clochait. Pendant ces trois mois, ils avaient parlé de leurs vies respectives bien que Harry ne lui ait pas révélé son identité réelle et lui ait juste dit qu'il était connu dans le monde sorcier et que cela lui déplaisait plutôt. En ce moment, leurs lettres parlaient plutôt de la personne que chacun avait aimée avant la guerre. James disait, dans sa dernière lettre :

"...je ne sais pas si l'on peut appeler ça de l'amour. D'un côté, je le haïssais, et de l'autre, je le désirais; je ne faisais que le chercher pour mieux le haïr, mais ça ne faisait qu'empirer les choses... Je l'ai toujours trouvé prétentieux, un peu arrogant, mais il avait un corps à se damner... (si tu te poses la question je l'ai aperçu dans la salle de bains des préfets en quatrième année, même si je n'ai pas fait exprès (promis !)) enfin bref, toujours est-il que j'ai du regarder tout ça d'un peu trop près et ça m'est brusquement revenu en pleine figure... J'ai eu peur, et comme notre relation était impossible, j'ai fui..."

 Ces mots lui avaient semblé si... réels. Si proches ce ce qu'il ressentait lui-même qu'il s'était demandé si cet homme n'était pas son double ! Il avait tellement hâte de le rencontrer... mais en même temps, il avait peur, peur d'avoir trop rêvé et que James Peterson n'existe pas... Il décida de faire part de ses doute à celui qui était devenu son confident par correspondance :

"James,

Je voudrais t'avouer quelque chose. Ca fait deux mois que je brûle d'envie de t'écrire cette lettre mais je ne sais pas, quelque chose me retient.Alors voilà, j'ai très envie de te rencontrer. Je sais très peu de choses sur ton physique hormis que tu es blond et je dois t'avouer que je me lasse de t'imaginer (car oui je t'imagine). Mais j'ai comme une mauvaise impression, celle que tu pourrais n'être qu'une blague, ou pire quelqu'un que je connais... Comprends-moi, tout le monde parle déjà de moi dans la presse alors je n'ai pas besoin qu'en plus on fasse un scandale sur ma correspondance secrète... enfin bref, je voulais te demander si tu avais un téléphone moldu, histoire qu'on puisse se parler de vive voix avant de se rencontrer, ce serait peut-être pas mal, qu'en dis-tu ? voilà mon numéro : 06867890456

Pour répondre à ta lettre, j'ai également ressenti les mêmes choses et je sais combien c'est difficile... Enfin, je commence à aller mieux, et c'est grâce à toi ! Je voulais te poser une question un peu indiscrète : depuis combien de temps n'as-tu pas eu de relations sexuelles ? Tu n'es pas obligé de répondre, ce n'est pas une question très... digne. Mais bon, personne n'est parfait n'est-ce pas ?
Bonne soirée à toi,
Ton ami"