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Le venin de l'omission
Par Taion
Harry Potter  -  Drame  -  fr
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Morsure

Bonjour à ceux qui se sont arrêtés là ! Ayant un ryhtme de publication complètement arbitraire et instable, je poste ce chapitre un peu au hasard, en espérant qu'il vous plaira...

Disclaimer : Tout est à J.K. Rowling

Merci et bonne lecture...

_________________________________________________________________________________

Chapitre  1 : Morsure

...

Drago regardait autour de lui avec ennui en réprimant le bâillement qui lui montait irrésistiblement aux lèvres. Il haïssait ces soirées mondaines emplies d'hypocrisie, il détestait ces regards méprisants qui se glissaient vers eux. Vers ces Sang-purs, parias de la société d'après-guerre, comme une tache persistante sur une armure rutilante qu'on ne peut rendre totalement immaculée. Il prit un air dégagé et fixa ouvertement une sorcière à la bouche pincée qui les fixait depuis cinq minutes. Il avait une folle envie d'exhiber la Marque devant son nez poudré et dédaigneux ; juste pour lui montrer qu'elle ferait mieux d'avoir peur de lui...


- Drago, laisse tomber...


Blaise lâcha un soupir désabusé en faisant tournoyer le champagne dans sa coupe d'un geste élégant. Son air hautement ennuyé dissimulant à peine l'agacement qui pointait dans ses yeux, il esquissa un vague geste de la main en sa direction. Drago serra les mâchoires. Encore se taire, encore se rabaisser pour obtenir tout juste le droit d'exister. Jusqu'à quand cela allait-il durer ?

La défaite de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom avait sonné le glas de la fin de l'aristocratie des Sang-Purs. Tous les Mangemorts avaient été jugés et condamnés à Azkaban pour le reste de leur vie, s'ils n'avaient pas été tués pendant la guerre ou la vague d'épuration qui était survenue après la Victoire. Pour leurs enfants, le pardon – ou tout du moins l'abandon des charges – avait été difficile à obtenir. Drago était franchement reconnaissant de ne pas avoir encore eu la majorité lorsque les procès avaient eu lieu. Tous n'avaient pas eu cette chance, et de nombreux Serpentards qu'il avait côtoyés pourrissaient jusqu'à leur mort à Azkaban. Depuis environ deux ans maintenant, les familles de Mangemorts non incarcérées faisaient profil bas pour se faire oublier de la communauté magique.

Voire même plus, elles se vendaient totalement au nouveau régime. C'était la seule et unique raison de leur présence à cette soirée. Ils avaient été contactés par le Ministère pour faire partie des invités, ultime humiliation, ultime preuve de la fin de ce qui s'appelait maintenant l'Avant-Guerre. Lui et les autres faisaient figure de pantin, de trophée que le Ministère brandissait pour faire briller son succès et sa mésantitude, sa générosité et son triomphe. Leurs parents avaient été tués ou incarcérés, leurs biens saisis, leur nom traîné dans les charniers de la victoire, mais le seul moyen pour eux de survivre était de prêter allégeance au nouveau régime. Drago grinça des dents en captant la lueur méprisante dans le regard d'un sorcier. Il avait dû accepter de se taire, de lécher les bottes de ces parvenus pour avoir le droit de garder son manoir délabré, pour avoir le droit de garder sa baguette, pour avoir même le droit de respirer le même air eux. Tout ça pour qu'ils aient la jubilation de l'humilier encore et encore, d'avoir l'affront de l'inviter à une soirée !

Il inspira brutalement en fermant les yeux. Qu'ils continuent donc à les écraser tant qu'ils le pourront. Il n'allait sûrement pas rester sans réagir pour toujours. Juste le temps de renflouer un peu ses caisses, juste le temps de reconstituer le réseau des Malefoy et dans quelques années... Lui et les anciens Serpentards retrouveraient leur place d'origine, et leur feraient payer leur suffisance...

Drago jeta un coup d’œil à Pansy qui lissait sa robe avec désintérêt et à Théodore qui fixait le plafond d'un air absent. Par Merlin, qu'il haïssait ces soirées mondaines...

Soudain, le bruit des conversations augmenta fortement et la foule se dirigea vaguement vers la porte principale. La venue de nouveaux arrivants fit monter des applaudissements nourris ainsi qu'une bonne dose de chuchotements surexcités.
- Le clou du spectacle... marmonna Blaise.
Pansy renifla d'un air dédaigneux.
- Potter...

En effet, c'était bien le Sauveur qui venait d'entrer dans la salle de réception célébrant le deuxième anniversaire de la victoire des Forces du Bien. De la mort de Lord Voldemort... Drago jeta un regard à Kingsley qui se frayait un chemin à travers la foule jusqu'à une touffe de cheveux noirs, aussi ébouriffée que dans ses souvenirs. L'excitation de la salle ne semblait pas faiblir. C'était l'une des premières apparitions publiques de Harry Potter depuis qu'il était sorti de Sainte-Mangouste, ou du moins sa première participation à une réception du Ministère. Lors de la Bataille Finale, Potter avait apparemment reçu un ultime sort du Mage Noir qui l'avait gravement blessé. Le mystère le plus complet avait été tenu sur les circonstances de son rétablissement et, si la version officielle affirmait qu'il était resté à Sainte-Mangouste, de multiples rumeurs courraient sur sa maladie. La foule ne semblait pas vouloir se dissiper et Pansy cessa d'essayer de voir par-dessus les têtes. Drago aperçut un éclair roux entre deux chapeaux et retint un grognement au fait de revoir ce Weasley.
- Jusqu'à quand devons-nous rester encore ?
La voix blasée de Théodore le tira de ses pensées.
- Tu le sais très bien. Jusqu'à ce que j'ai publiquement serré la main de Saint-Potter face à tous ces vendus de la Gazette.

C'était sûrement le seul intérêt de cette soirée. Draco comptait bien profiter de l'occasion pour approcher son ancien ennemi et le faire abonder dans le sens d'un pardon. Même si la perspective de s'aplatir devant Potter le faisait vomir, si Saint-Potter montrait à tous qu'il absolvait les fils de ses ennemis, cela leur permettrait d'acquérir une sorte de légitimité dans cette société tordue – et surtout de trouver plus rapidement un emploi. Drago espérait juste que Potter soit toujours cet abruti de Gryffondor, prêt à pardonner à son ennemi et à le sortir des flammes...

- Je crois que je vais devoir aller me chercher un verre pour supporter une heure de plus de ce calvaire... soupira Théodore en se dirigeant vers le buffet.
- Prends-en un pour moi ! ajouta Blaise.
Il avisa le regard de Drago fixé sur la coupe qu'il tenait à la main.
- Quoi ? Il va me falloir plus que ça pour tenir...
Pansy secoua la tête d'agacement en lançant à Drago un regard courroucé.
- On ne va pas attendre une éternité ici, Drago ! Avance-toi et va te présenter maintenant pour qu'on puisse enfin partir d'ici !
- Tu sais très bien que ça gâcherait tout, Pansy...
- Attends, il y a Granger qui sort ! s'exclama discrètement Blaise.

Drago tourna lentement la tête pour effectivement voir Hermione Granger écarter aimablement un journaliste de la Gazette un peu trop insistant. Ses cheveux étaient serrés dans un chignon élégant et ses gestes assurés démontraient un caractère plus sûr de lui qu'à Poudlard. Drago ne put réprimer la vague de haine qui lui submergea l'esprit. Cette... Sang-de-Bourbe... avait droit à tous les honneurs et à tout le respect possible, elle croulait sous les offres, elle se payait le luxe de sourire aux journaliste alors que lui... Lui, il était obligé de se cacher, de subir les moqueries, d'essuyer les affronts et les refus qui auraient dû la frapper ! Il inspira brusquement et détourna le regard pour contrôler sa rage. Malheureusement, son regard tomba sur Ron Weasley qui attrapait un canapé sur un plateau flottant. Dépassant les autres sorciers d'une bonne demi-tête, il avait un air à la fois fier et fatigué qui dégoûta l'ex-Serpentard. Ses doigts se serrèrent sur sa coupe et il conjura mentalement Potter de sortir de la foule qui l'entourait pour qu'il puisse vite fait lui serrer la main et s'échapper de cette pièce empoisonnée.


Au bout de quelques longues minutes, la foule commença à s'éclaircir et Drago pût enfin voir le Sauveur du monde sorcier. Il avança de quelques pas et se figea. Potter était dans un état lamentable... Sa peau était livide, comme celle d'un homme malade n'ayant jamais vu le soleil, et ses cheveux en bataille ne cachaient pas la cicatrice en forme d'éclair rouge et gonflée, comme si elle était à vif. Il observa les jours creusées et les cernes mal dissimulées par un sort de camouflage et s'arrêta sur les yeux de son ennemi. Cachés derrière ses éternelles lunettes rondes, les yeux de Potter semblaient aussi morts que ceux de son père à Azkaban. Il étaient ternes et fatigués, fatigués comme deux âmes en peine qui attendaient de mourir.

Drago hésita un instant, puis reprit sa marche d'un pas décidé. Potter pouvait avoir l'air d'un Inferi, cela ne changeait en rien son plan. Il s'approcha du trio en ignorant les regards étonnés et désapprobateurs qui l'entouraient. Weasley le regarda avec méfiance et se rapprocha de Potter, tandis que Granger le fixait pensivement. Les yeux de Potter se portèrent sur lui et une brève étincelle d'intérêt passa dans ses yeux verts. Les conversations semblèrent s'éteindre à mesure qu'il avançait. Drago avala discrètement sa salive. Tout allait se jouer ici. Encore quelques pas...
- Bonsoir, Potter.
Sa voix assurée se fracassa contre les yeux du Survivant, et il lutta un instant pour rassembler ses mots. La voix rauque de son vieil ennemi le prit au dépourvu, il en avait presque oublié la sonorité en deux ans.
- Malefoy.
Ils se jaugèrent un instant du regard tandis que les journalistes s'approchaient, reniflant quelque scoop juteux. Le discours longuement préparé s'écoula de la bouche de Drago sans qu'il n'y réfléchisse tant il l'avait répété.
- Je voulais te présenter tous mes remerciements pour ce que tu as fait pour moi il y a deux ans. Je sais que j'ai pris bien du temps à te les présenter, mais je suis à présent ton débiteur jusqu'à ce que je m'acquitte de ma dette envers toi, Potter. J'espère que tu acceptes mes excuses ainsi que ma gratitude.

Et Drago fit le geste qu'il n'aurait jamais pensé devoir refaire un jour. Il tendit la main à Harry Potter. Elle resta tendue entre eux deux, comme une lame tremblante qui suspendait le temps. Revenu neuf ans en arrière, nauséeux, Drago retint inconsciemment sa respiration. Et s'il refusait une fois de plus de la serrer ? Son humiliation serait la plus complète qu'il puisse imaginer, pire que tous les procès du monde. Ses pensées s'interrompirent lorsqu'il vit la main pâle de Potter se lever lentement. Centimètre par centimètre, elle s'approchait de la sienne et il leva ses yeux pour les confronter à ceux impavides de Potter. Au moment où leurs paumes se touchèrent, une douleur honnie embrasa l'avant-bras de Drago. Il faillit retirer sa main sur le coup de la surprise, mais se reprit à temps en entendant le flash du photographe. La Marque ! Elle le brûlait ! Il jeta un regard effrayé à Potter qui ne laissait passer aucune émotion sur son visage. Comment était-ce possible ? Le Seigneur des Ténèbres est mort depuis deux ans ! Mort ! Il relâcha la main glacée de Potter comme si elle l'avait brûlée. Celui-ci ne sembla pas s'apercevoir de son trouble, car lorsqu'il parla, sa voix sembla à Drago parfaitement maîtrisée dans le brouillard de panique qui embrumait son esprit.
- Bien sûr, Malefoy. La guerre est derrière nous à présent.
Sans qu'il ne sache comment il y parvint, les mots sortirent de sa bouche d'un ton détaché et poli.
- Merci pour ton soutien, Potter. Je n'oublierai pas ma dette.

Il observa avec ahurissement le Sauveur hocher la tête et s'éloigner. Il se détourna à son tour en essayant de ne pas vaciller sur ses jambes qui lui semblaient étrangement faibles. En voyant son air épouvanté, Blaise l'entraîna rapidement vers l'un des recoins de la salle. Caché derrière un rideau, Drago plaqua sa main sur son avant-bras qui portait la marque de sa peur.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Lorsque je l'ai touché, la Marque m'a brûlé Blaise ! Comme s'Il était de retour !
- Qu'est-ce que tu racontes ?!
- C'est la vérité, regarde !
Drago remonta la manche de sa robe, révélant la Marque des Ténèbres, noire et nette comme elle ne l'avait pas été depuis deux ans. Il releva la tête et croisa le regard paniqué de Blaise. Les yeux écarquillés, ils essayaient de se rendre compte de tout ce que cela impliquait.
- Il faut partir d'ici, lâcha Blaise d'une voix blanche.
La gorge nouée, Drago hocha fébrilement la tête et fit un signe à Pansy qui les observait de loin. Celle-ci fronça les sourcils devant son empressement. Blaise lui adressa un geste impatient et transplana sans plus d'explication. Le regard inquiet, Pansy prévint Théodore et ils quittèrent tous les trois la salle dans des pop discrets.

 

...


Dès qu'il arriva dans le salon froid de son manoir, Drago se mit à faire fiévreusement les cent pas, ses mains se crispant sans qu'il n'arrive à formuler de pensées cohérentes. Blaise s'était affalé dans un fauteuil terni et se prenait la tête entre les mains. Pansy apparut à son tour et s'exclama d'une voix exaspérée.
- Mais qu'est-ce qu'il se passe à la fin ! Drago !
Devant son absence de réponse, elle se tourna vers Blaise, de plus en plus inquiète.
- C'est... Quand Drago a serré la main de Potter... La Marque s'est réveillée...
- QUOI ?!
Le visage de Pansy et de Théodore n'auraient pas pu mieux représenter l'ahurissement.
- Comment ça elle s'est réveillée ?!
- Montre-leur Drago...
Cessant ses allées-et-venues, le Serpentard releva pour la seconde fois sa manche, et tous purent observer ce qu'ils n'aurait jamais voulu revoir. Théodore porta instinctivement la main à son propre avant-bras.
- Je ne sens rien...
- Tu ne l'as pas touché... grinça Drago entre ses dents.
- Mais enfin ce n'est pas possible ! s'exclama Pansy de sa voix perçante. Comment est-ce que le fait de toucher Potter pourrait-il réveiller la Marque ? Il est celui qui L'as tué !
- Peut-être que ça a un rapport avec ça justement, avança prudemment Théodore. Il y aurait une sorte de relation avec le fait qu'il soit son meurtrier.
- Ça n'explique pas pourquoi la Marque s'est activée, Théodore ! Elle ne réagi qu'au Seigneur des Ténèbres !

La voix coupante de Drago résonna dans le manoir vide comme une réminiscence du passé. Il y avait plus de deux ans que cette appellation n'était pas sortie de sa bouche. Mais la douleur avait réveillé la peur. La peur de revoir cet... homme se déplaçant dans le manoir comme un serpent, frappant de ses crocs sans prévention, se coulant derrière soi pour mieux mordre et faire souffrir... Sans qu'il ne puisse s'en empêcher, Drago se mot à vérifier autour de lui si le Seigneur des Ténèbres n'allait pas surgir d'un couloir pour les punir du Doloris.
- Il faut que tu ailles lui demander, Drago...
La voix étouffée de Blaise le sortit de ses hantises et il tourna brusquement la tête vers la forme avachie sur le fauteuil.
- Aller voir Potter ? Et pour lui dire quoi ? Que ma Marque s'est réveillée quand il m'a touché ? Tu veux que j'aille dire ça au Sauveur ?
- Il le faudra bien. On ne peut pas rester sans réponses. On ne peut pas...
La fin de sa phrase se perdit alors que Blaise replongeait sa tête entre ses mains.
- Blaise a raison, Drago. Il faut être sûr.
Drago fixa Théodore pensivement. Ils avaient raison. Ils ne pouvaient pas rester ici à attendre que la Marque se réveille à nouveau, à attendre que Potter... Que Potter quoi d'ailleurs ? Comment le Sauveur... ? Le blond secoua la tête et prit une profonde inspiration.
- Très bien, je vais essayer de me procurer son adresse et j'irai le voir.
Livides et crispés, les trois autres Serpentard acquiescèrent et transplanèrent rapidement, laissant Drago seul avec ses questions et ses peurs...

...

                                                                   oOo
...


Drago ouvrit brusquement les yeux en se redressant, le cœur battant. Il mit un instant à se rappeler où il était, avant de reconnaître le sofa fatigué du salon du manoir. Il avait une fois de plus cauchemardé à propos de la Marque, à propos du Seigneur des Ténèbres, et rien ne semblait vouloir déloger la peur de son esprit. Il se redressa et lissa ses vêtements du plat de la main, comprenant qu'il s'était endormi au bon milieu de l'après-midi. Alors qu'il tentait d'aplatir ses cheveux, Riffen apparût à côté de lui.
- Le Maître a-t-il bien dormi ? A-t-il besoin d'une collation ?
- Je ne veux rien ! Va-t-en !
Mortifié, l'elfe de maison s'en alla en trottinant fébrilement. Drago poussa un profond soupir et se rassit à la table surchargée de grimoires et de parchemins.

Un courant d'air glacial s'engouffra entre ses vêtements, balayant les poussières et tannant les tapisseries délabrées. Le manoir Malefoy n'était plus qu'un tombeau sale et vide, vestige pourri d'une époque de grandeur et de folie. Lui-même ne vivait plus que dans les deux pièces du rez-de-chaussée, incapable de monter dans le froid des chambres ou de descendre dans les ténèbres des cachots.

Après la condamnation de ses parents, il avait dû faire face aux dettes, des dettes qui étaient apparues de nulle part et qui avaient prouvé que la fortune des Malefoy ne se portait pas si bien qu'elle voulait le faire croire. Lui qui ne s'était jamais préoccupé des finances de la famille, petit prince gâté, avait dû apprendre vite et se relever pour répondre aux créanciers avant même d'avoir pu se rendre compte de ce qu'il avait perdu.

Mais ce qui avait pesé le plus lourdement avait été la Dette des Mangemorts. Instaurée après la Victoire, elle avait été la solution au besoin pressant et croissant du Ministère en manque de fonds. Ruinée par la guerre, la communauté magique d'Angleterre avait dû trouver un moyen pour renflouer ses caisses. Et quoi de mieux que de prélever de l'argent à ceux qui avaient provoqué cette ruine ? Ainsi, les comptes des Mangemorts sans descendance ou dont la famille était tout entière à Azkaban avaient été vidés, et pour ceux qui – comme Drago – vivait encore sur l'héritage familial, une pension exorbitante était prélevée chaque mois. Encouragé par la pression publique, le Ministère n'avait pas particulièrement fait preuve de compassion à l'égard des enfants des Mangemorts, et encore moins pour les rares qui possédaient la Marque sans être emprisonnés. La fortune des Malefoy avait donc diminué drastiquement au fil du temps, sans que Drago ne puisse rien faire pour stopper son écoulement. Il avait été contraint de vendre bon nombre des meubles et des richesses des Malefoy, les joyaux comme les actions, ne conservant – au prix de nombreuses concessions – que le manoir, quelques éléments nécessaires à la vie quotidienne et les souvenirs de ses parents et de son enfance qui lui étaient le plus cher... Ainsi que quelques livres emplis de magie noire qu'il avait trouvé dans la bibliothèque de son père et qui n'auraient pas franchement remonté sa côte de popularité s'ils avaient été exhibés au public...


Depuis cette soirée d'anniversaire, Drago cherchait dans ces grimoires en ruine. Cherchait quelque chose, quelque chose qui expliquerait l'incompréhensible. Il poussa un grognement de frustration. Il ne trouvait rien. Rien ! Il n'arrivait pas à comprendre comment la Marque avait pu s'activer au contact de quelqu'un qui n'était pas son créateur. À moins que le Seigneur des Ténèbres ne se soit réincarné dans Harry Potter, il ne voyait pas comment une telle chose pouvait arriver ! Il tourna les pages en lambeaux en essayant de reprendre ses esprits quand un hiboux toqua à la vitre. Il releva vivement la tête et alla ouvrir la fenêtre pour attraper le morceau de parchemin qui était fixé aux pattes de l'animal. Une fois qu'il l'eut entre les mains, l'oiseau s'envola rapidement sans un bruit. Il savait d'où il provenait. De l'un de ses informateurs qui prenait le plus grand soin de sa discrétion. Il avait dû vendre une de ses dernières tapisseries de valeur pour se payer ses services. Il espérait que l'explication de Potter en vaudrait le coup... Il déroula le parchemin et lu l'adresse inscrite à l'encre noire. Se précipitant à sa table, il attrapa un parchemin et une plume et tenta de trouver les mots pour ne pas avoir l'air d'un dingue aux yeux de Potter afin qu'il accepte de le recevoir.

Potter,
Il faut que je te parle à propos de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.
C'est très important. Je passerai chez toi demain vers dix heures, si je ne reçois rien qui ne m'indique ton absence.
Drago Malefoy


À peu près satisfait de sa missive, il appela Riffen et le chargea d'envoyer la lettre. Il s'approcha de la cheminée dans laquelle rougeoyait un faible feu et y lança un poignée de poudre de cheminette en annonçant distinctement le bureau de la demeure de Blaise Zabini. Après quelques instants de tourbillonnement, il se retrouva dans la cheminée de son ami et sorti en époussetant ses vêtements. Blaise redressa vaguement la tête à son arrivée, plongé dans une liasse de parchemins, sa chemise moldue fripée et entrouverte. Drago s'assit avec élégance en fronçant les sourcils face à sa tenue et annonça d'un ton satisfait sa découverte.
- J'ai obtenu l'adresse de Potter.
Blaise se redressa vivement, ses yeux rougis par le manque de sommeil s'écarquillant de surprise.
- Ça y est ?! Tu vas aller le voir ?!
- Oui demain matin...
Blaise poussa un soupir de soulagement et se laissa tomber sur le dossier de son fauteuil.
- Tant mieux. Je commençais à devenir dingue à chercher une réponse sans savoir où aller...
Drago haussa un sourcil faussement compatissant et observa avec attention le parchemin de runes devant ses yeux. Un vif mouvement de Blaise lui subtilisa sa lecture. Drago leva les yeux face au sourire hypocrite de son ami.
- Désolé, c'est plutôt confidentiel.
Drago considéra un bref instant l'éventualité d'une petite confrontation mais il se sentait vraiment trop fatigué pour ça... Blaise se racla la gorge en attrapant un bout de parchemin vierge.
- Je vais prévenir Pansy et Théodore, ils doivent être en train de s'user les yeux sur de vieux grimoires...
- Ça m'étonnerai fortement de Pansy...
Blaise lui jeta un regard amusé et le silence s'étendit, uniquement froissé par le bruissement de la plume.
- Tu as... tu as réfléchi à ce que ça pourrait signifier ?
Drago détacha son regard de la boiserie ouvragée et le regarda d'un air agacé.
- Non, je me suis dit que c'était parfaitement normal comme réaction et je suis allé faire un bridge avec mon elfe de maison.
- Le sarcasme est le refuge des cerveaux mesquins, tu le savais ça ?
- C'est toujours mieux que d'en avoir un dénué de toute intelligence.

Blaise lui jeta un regard noir, mais ne releva pas l'insulte. La peur et l'incompréhension pesaient lourdement sur eux, les ramenant deux ans en arrière. Drago ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine jalousie envers Blaise qui n'avait pas reçu la Marque. Sa mère n'avait pas été une fidèle du Seigneur des Ténèbres, malgré ses convictions, que ça soit par manque de temps ou pour toute autre raison. Toujours est-il que le ressentiment était toujours aussi amer lorsqu'il regardait les avant-bras vierges de son ami. Théodore possédait la Marque depuis la septième année, et Pansy l'avait reçue quelques semaines avant la chute du Seigneur des Ténèbres. Ils avaient tous espéré ne plus jamais ressentir le tatouage les brûler, comme les prévenant des douleurs à venir. Et maintenant...

- Je n'ai rien trouvé. Mêmes dans les grimoires interdits de mon père...
Blaise posa sa tête au creux de sa main en fronçant les sourcils.
- J'avais pensé à quelque chose avec sa cicatrice, un lien ou un quelque chose comme ça, mais je n'ai rien trouvé de concret.
- Mais on est toujours ramenés au même problème, Blaise... Potter sera une erreur toute sa vie, on dirait...
- Peut-être que c'est la baguette ?
- De quoi ?
- Il paraît que Potter a récupéré la baguette du Seigneur des Ténèbres lors de la Bataille Finale. Elle pourrait lui être toujours attachée...
- C'est stupide.
- Et bien trouve mieux, avec ton intelligence sur-développée.
- J'ai trouvé son adresse, et je vais lui faire cracher l'explication à ce Balafré.

 

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Merci beaucoup d'avoir pris le temps de lire...

Taion

 
 
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