Note : Et me voilà avec une nouvelle fiction toute fraîche. Un peu de romantisme, beaucoup d'action (du moins, pas tout de suite mais ça viendra). J'espère qu'elle vous plaira.

L'histoire se déroule avant l'histoire de Katniss, comme vous avez dû le voir. J'ai supprimé le personnage d'Annie, qui empêchait le bon déroulement de ma fiction (ce qui ne m'empêche pas d'aimer le couple Annie/Finnick, bien entendu). Normalement, tout le reste colle... il me semble :)

Disclaimer : Je ne possède les droits que de certains personnages, dont l'héroïne. Tout le reste, le contexte, les personnages, les lieux viennent de la trilogie Hunger Games et sont la propriété de Suzanne Collins.

Bonne lecture :D

PROLOGUE

- On y est enfin, Mags. La maison.

Finnick avait dit cela, le cœur léger. Ici, entre les murs du village des vainqueurs du district Quatre, il se sentait vraiment chez lui.

Il avait passé une année entière loin de son domaine. Une année de tournée à travers les autres districts. Une année où il avait dû affronter le regard des familles des tributs qu'il avait tué. Une année où il avait dû prétendre être ravi d'avoir gagné, où il avait dû remercier des dizaines de personnes de leur soutient, où il avait embrassé des centaines de joues, charmé des dizaines de femmes, entendu des dizaines de secrets entre deux verres consommés.

Il haïssait son statut de vainqueur. Comme si gagner les 65ème Hunger Games en tuant n'étaient pas suffisamment difficiles, une fois sortie, ils en rajoutaient une couche en vous forçant à vous rappeler des actes commis dans l'arène.

Il y en avait bien sûr, qu'il n'oublierait jamais, même si on ne lui en parlait plus. Cette jeune fille si frêle qu'il avait vu se faire couper en deux par un garçon du district Un, en était un exemple. Ou bien, ses propres crimes. Le garçon du district Cinq, qu'il avait empalé avec son trident. La fille du district Deux, celle du Onze, le tribut du Six… Il revoyait chacune de leur mort dans ses rêves. C'était une véritable torture.

Mais, même si intérieurement, il était rongé de remords, il n'avait pas le droit de le faire ressentir à l'extérieur. Non. Il devait être impassible, fier, presque arrogant. C'était ainsi que les gens l'aimaient. Ils n'appréciaient pas le véritable Finnick, le garçon perdu, torturé. Ils voulaient voir le séduisant jeune homme qui avait gagné grâce au plus cher cadeau des sponsors de l'histoire des Hunger Games. Le reste ne les intéressait pas. Parce qu'ils étaient comme cela au Capitole. Tout était toujours une question de paraître.

Au moins, ici, dans ce village, il était tranquille. Il pouvait se laisser aller, enfin.

Il jeta un bref regard à sa compagne de route, son mentor : Mags. La petite veille ne semblait pas aussi ravie que lui de rentrer. Finnick mit cela sur la fatigue, se refusant de concevoir qu'elle puisse regretter la tournée. Puis, il lui tendit son bras, qu'elle accepta et l'accompagna jusqu'à chez elle.

Les bâtisses qui composaient le village des vainqueurs n'avaient aucun trait distinctif, elles étaient toutes identiques. Si on n'y vivait pas, on ne pouvait pas savoir qui logeait où. Mais Finnick n'eut aucune difficulté à reconnaître la maison de Mags. Elle se situait juste en face de la sienne.

Ils rentrèrent et aussitôt, furent accueillis par un feulement peu amical. Quelques secondes après, un éclair blanc se glissa entre les jambes de Finnick et sortit de la maison. Après un an, il n'avait peut-être pas oublié l'arrangement de la maison, mais il avait bel et bien oublié Lys, le chat de Mags.

Ils ne s'étaient jamais bien entendu, tous les deux. Lys était possessif, il ne supportait pas que Mags passe du temps avec quelqu'un d'autre que lui. Mais Finnick se fichait bien de ses miaulements colériques, il s'était fait un devoir de rester avec Mags, au moins une heure ou deux dans la journée. Il aimait la solitude autant que la veille dame, c'est-à-dire, très peu.

- Je vais te préparer un bain, d'accord ? proposa-t-il, persuadé que son ancien mentor avait besoin d'un moment de détente.

Seulement, il n'eut pas le temps de faire un pas en direction de la salle de bain, que déjà la petite veille lui agrippa le bras, refusant de le laisser partir. Si Mags ne parlait plus depuis des années, elle pouvait toujours trouver un moyen de vous faire comprendre quand elle n'était pas d'accord. Et à sa façon de réagir, Finnick supposa qu'elle ne l'était pas.

- Oh, c'est vrai, admit-il en souriant, tu m'as supporté pendant un an. Tu dois vouloir être un peu seule.

Cependant, tandis le gagnant des Hunger Games voulut se diriger vers la sortie, Mags refusa de le lâcher. Elle n'avait donc pas besoin d'un moment en tête-à-tête avec elle-même. Il y avait autre chose.

Il daignât la dévisager, mais cela ne l'aida pas beaucoup. Son mentor fixait un point, le regard vide. Cela lui arrivait souvent, malheureusement. En un an qu'il la connaissait vraiment, il l'avait constaté à de nombreuses reprises. Et ce n'était pas aisé de la comprendre, dans ces situations. Elle pouvait se remémorer des moments tristes, comme des instants plus joyeux. Mais comme elle refusait de parler, par envie ou par nécessité, personne n'était capable de savoir ce qui lui arrivait.

D'ailleurs, au début, Finnick était incapable de comprendre une seule pensée de cette veille femme. Pour lui, comme pour tous les gens du district Quatre, Mags était devenue folle après avoir gagné les neuvième jeux de la faim. Il n'avait donc jamais cherché à en savoir plus sur elle.

Et puis, il s'était retrouvé tribut à son tour et elle devint son mentor. Et avoir un mentor muet, ce n'était pas l'idéal pour un jeune tribut plein d'impatience et d'appréhension. Mais si la jeune fille avec qui il était avait refusé de faire un effort, Finnick avait choisi de lui laisser une chance. Parce qu'elle était son unique espoir de s'en sortir.

Elle aussi avait semblé faire des efforts pour qu'il la comprenne. A force de regards et de gestes, le jeune homme avait fini par saisir sa façon de fonctionner. Chaque mouvement qu'elle faisait semblait calculé pour être interprété. Et une fois qu'on comprenait cela, tout était plus facile. Dès lors, il s'était attaché à la veille dame et c'était de même pour elle. Ils étaient très proches, en confiance l'un avec l'autre.

Cela était plutôt rare entre un tribut et son mentor. De règle générale, les mentors ne se faisaient pas de faux-espoirs, leurs tributs avaient autant de chances de mourir que les autres. Alors, ils évitaient d'être trop attachés, au risque d'en être encore plus malheureux au final. Mais Mags, elle, avait confiance en Finnick. Elle savait qu'il pouvait gagner, il suffisait juste de miser sur les bons moyens. Son joli visage, son charme naturel et son jeune âge. Trois atouts qui avaient joué en sa faveur lors du dénouement des jeux.

Et finalement, elle avait eu raison d'y croire car il était là, avec elle.

-Qu'est-ce qu'il y a Mags ? s'enquit l'ancien tribut, légèrement inquiet.

Elle sembla sortir de cet état de transe dans lequel elle était et lâcha le bras de Finnick, avant de soupirer fortement. Elle faisait toujours cela lorsqu'elle était agacée, incapable de crier ou de râler comme n'importe quel humain. Cependant, elle ne quitta pas le point qu'elle fixait et le jeune homme se décida à en faire de même.

Il fut légèrement surpris de s'apercevoir qu'elle ne regardait pas le vide, mais bien une photo. Et lorsqu'il s'approcha, il put constater que ce n'était pas n'importe quelle photo. Non. C'était le portrait d'une famille qu'ils connaissaient tous deux très bien : les O'Brian.

Dans sa vie, Finnick avait fait des erreurs, mais celle de devenir ami avec l'un des fils O'Brian était définitivement la pire.

Bien sûr, sur le coup, il n'avait pas songé de la même manière. Non, d'abord il avait passé beaucoup de temps à s'amuser avec Declan, à respirer le même air en se sentant heureux de le faire. Il avait passé des journées entières à refaire le monde avec son meilleur ami. Il avait mangé des dizaines de fois dans cette famille, était devenu comme un troisième fils, un quatrième enfant pour Alaina et Fulton. Il avait envié leur bonheur intarissable, la fierté dans le regard du père lorsqu'on parlait de l'aîné, Tyson, le sourire de la mère quand elle admirait sa famille réunie. Il avait cru être un membre de cette famille idéale.

Ce n'était que bien après qu'étaient venus les remords.

Pour Mags ce n'était pas pareille. Elle aimait les O'Brian, cela en avait toujours été ainsi.

Elle était comme une grand-mère pour les enfants, comme une mère pour les parents. En particuliers pour la dernière du Clan, la seule fille, Skyler.

C'était pourquoi Finnick ne fut pas surpris de la voir regarder cette photo en particulier. Bientôt, les jeux de la faim allaient reprendre. Et avec eux, la peur des parents de voir leurs enfants envoyés à une mort certaine.

- Ah oui, avec tout ça, j'avais oublié que c'était bientôt la Moisson, constata-t-il agacé. Tu ne devrais pas t'inquiéter, Mags. Ces gens-là sont chanceux, ils ne connaîtront jamais la solitude et la tristesse.

Et il savait parfaitement de quoi il parlait. Mais il se refusa à en parler avec Mags.

Elle n'avait jamais comprit pourquoi il haïssait tant les O'Brian et ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait lui expliquer. Il préféra aller s'isoler dans la salle d'eau en prétextant avoir envie d'un bain, chose qu'il n'avait pas dans sa grande-maison.

Et ce fut ce qu'il fit, une fois à l'intérieur. Il plongea dans un bain bouillant. Mais même la chaleur et la sensation agréable d'éliminer tout stress ne l'empêchèrent pas d'être submergeait par des souvenirs qu'il aurait préféré garder enfouit tout au fond de lui.

Si Mags le trouvait dur avec ces gens, c'était bien parce qu'elle ignorait ce qu'ils avaient fait. Ou plutôt, ce qu'ils n'avaient pas fait.

C'était le jour de la cérémonie de la Moisson. Finnick avait rejoint Declan dans les rangs en silence. Des deux, il était le plus âgé, son meilleur ami ayant treize ans et lui quatorze. A côté du plus jeune se trouvait son grand-frère, Tyson.

Ty était le plus fort et le plus courageux des garçons de seize ans du district Quatre. Tout le monde l'admirait et il se disait dans les rues qu'il allait être tribut de carrière, dans un futur proche. En tous cas, Declan avait avoué à Finnick que s'il était choisi, il y avait de fortes chances pour que Ty se porte volontaire à sa place. Et, bien entendu, le charmant blondinet avait pensé qu'il en ferait de même pour lui.

Il fallait dire que Finnick était devenu un membre de cette famille. Il se sacrifiait corps et âme pour les rendre fier de lui, car ses parents en étaient incapables. Lorsqu'il pêchait, il s'arrangeait toujours pour donner certains de ses poissons aux O'Brian, au cas où ils n'en auraient pas assez. Alaina semblait l'aimer comme un de ses fils. Fulton le grondait parfois comme il le faisait avec Declan ou Ty. Et parce qu'ils ne faisaient jamais de distinctions entre les trois garçons, Finnick ne pouvait être que reconnaissant.

C'était la raison pour laquelle il s'était attendu à ce que Ty se porte volontaire, lorsque son nom avait été tiré au sort. Il avait regardé Declan dans l'espoir de le faire réagir en sa faveur. Mais aucun des deux O'Brian n'avait bougé.

Et à cet instant, quelque chose s'était brisé en lui. Il paraît qu'il n'y avait plus d'amis durant la Moisson… eh bien, il n'y avait plus non plus de famille. C'était ce que Finnick avait appris ce jour-là.

Lorsqu'il sortit finalement de son bain, il constata qu'il n'avait plus sa chevalière. Au début, il crut l'avoir perdu dans la baignoire mais, il se rappela ne pas l'avoir sentit à son doigt depuis son arrivé au district Quatre.

Il savait que Mags adorait cette petite bague dorée qui lui rappelait l'endroit d'où ils venaient. Il ne fut, donc, pas tellement surpris de ne plus l'avoir. Il se doutait que c'était son mentor qui lui avait, certainement, piqué une fois de plus.

Il quitta, ainsi, la salle de bain à la recherche de la petite veille et de sa chevalière, du même coup.

- Mags ?! C'est toi qui as ma…

Il s'interrompit brutalement en apercevant que son mentor n'était pas seule. En effet, elle serrait dans ses bras une fille que Finnick ne reconnut que trop bien. Skyler O'Brian.

En une année, elle n'avait pas tant changé. Toujours les mêmes cheveux châtains coupés courts qui lui donnaient des airs de garçons, le même regard fuyant et la même bouche qui semblait toujours élargie en un sourire. La jeune fille de dix ans était aussi joyeuse qu'elle n'était facilement impressionnée. Et pourtant, elle n'avait que rarement réussi à regarder Finnick droit dans les yeux. Et jamais elle n'avait réussi à lui parler plus d'une phrase, si ce n'est lorsqu'ils jouaient. Déjà quand il était ami avec Declan, mais encore plus maintenant qu'il les haïssait. Souvent, il essayait de la convaincre de parler mais elle était butée. Il ne s'était, pourtant, jamais découragé. Jusqu'à ce qu'il ne puisse plus supporter sa présence.

A son retour, il l'avait aperçue qui discutait avec Mags. Elle avait croisé son regard et s'était de suite détournée. Il n'avait jamais compris pourquoi elle faisait toujours cela. Avait-elle peur de lui ? Des représailles ?

Quoi qu'il en soit, elle était là en ce beau matin, gâché par sa présence.

- Oh… salut, Finnick… je ne savais pas que tu étais là.

Même sa voix était hésitante, dès qu'elle s'adressait à lui, à présent.

Bien entendu, il se doutait qu'elle l'ignorait, elle ne serait jamais venue sinon. Elle n'aimait pas être dans la même pièce que lui. Enfin, disons que c'était lui qui n'aimait pas qu'elle le soit. Comme aucun autre membre de ce clan.

Ainsi, il décida de la laisser retrouver Mags. Ces deux-là n'étaient heureuses qu'en la présence de l'autre, après tout.

- J'étais sur le point de partir, mentit-il aisément.

Puis, il s'adressa uniquement à son mentor :

- Si jamais tu trouves ma chevalière, tu sais où j'habite. Je repasserai plus tard.

Et juste au moment où il franchissait le seuil de la porte, il entendit la demoiselle dire à Mags :

- Il nous en veut toujours, pas vrai ?

Ce qui eut le don de l'irrité encore plus.

Oh oui, il leur en voulait toujours de l'avoir abandonné à son triste sort. Et s'il s'en était sorti ce n'était que grâce à Mags et à son charme naturel. Certainement pas grâce à eux.

Et au fond, ce qu'il souhaitait plus encore que la fin des Hunger Games, c'était que les O'Brian apprennent, à leur tour, ce que c'était de jouer et de perdre.

J'espère sincèrement que ce prologue vous a plus :D

N'hésitez pas à me donner vos impressions, je veux tout savoir :)

Sur ce, je vous aime et vous embrasse mes chers futurs reviewers héhé !

Votre dévouée, MissVenomania ;p