Mercredi 6 mars 2013, 20 : 35
Je passe pour l'accro de service. Peut-être que je le suis, va savoir. J'm'en fous. Et toi aussi, t'en as rien à foutre. T'en as toujours rien eu à cirer. J'ai besoin de parler à quelqu'un. Ce quelqu'un, malheureusement, c'est toi. T'es le seul à qui je puisse parler. Alors, dès que j'en aurai envie, je le ferai. Je m'en branle complètement, que tu veuilles pas, que tu t'énerves, que tu me bloques, que tu me signales. Je continuerai. Encore plus si ça te fait chier. Ça veut pas dire que je te déteste plus. Je te hais toujours. Tu sais très bien pourquoi, d'ailleurs. Je suis persuadé que t'y penses même plus, connard que tu es.
Ouais, ta messagerie, ça va être un dépotoir. J'vais t'envoyer des messages, que tu répondes ou pas. Que tu lises ou pas. Je m'en fous. T'as jamais vraiment écouté, de toute façon. Jamais vraiment lu. Ce message passera inaperçu.
Comment tu vas ? Moi, ça pourrait aller mieux. Je craque, je me fissure, je me brise. Petit à petit, je coule. Au fond de l'eau, tu sais comme un poisson qu'a un peu trop fumé. Jamais vu un poisson s'noyer. J'serai probablement le premier. J'aime bien être le premier, tu sais. Le number one. Ce serait bien le seul domaine. J'dis n'importe quoi, mais tu veux savoir un truc ? C'est le plus drôle, quand on est en train de crever. Ah, je t'imagine bien en train de ricaner. Tu sais, ce petit rictus à la con qui m'a toujours fait chier. Je donnerais bien un petit quelque chose juste pour te voir te foutre de ma gueule. Ça doit bien t'amuser, ce truc si tu le lis. T'as toujours su t'amuser au détriment d'autrui.
J'dois bien être au premier tiers du chemin qui mène aux abysses. Oh, et puis je m'en fous. Vivement que je le touche, le fond des abysses. J'aurai peut-être la paix, va savoir. Tu le sais, toi ? Peut-être que c'est une forme d'enfer. Ou de paradis. Même si j'y ai jamais vraiment cru, à toutes ces conneries. Je suis ridicule, je ne suis rien. J'ai jamais été grand-chose, je continue, comme tu peux le constater. Ris bien. Peut-être qu'un jour ça sera ton tour, on dit que la roue tourne. Perso', j'ai toujours trouvé qu'elle était un peu rouillée. Du genre à rester au même endroit, soit pointée sur moi. Ce serait marrant, hein ? Des fois j'aurais presque envie de me plaindre moi-même. Mais ça enlèverait ce petit côté piquant de la descente. La connerie, ça fait dire n'importe quoi.
Rien ne m'oblige à te l'envoyer, encore une fois. C'est ça qui est classe. Je pourrais ne pas te l'envoyer. Mais, tu vois, je le fais quand même. Parce qu'au fond, y a toujours une part de moi qui se dit que tu le liras. Et si tu le lis pas, c'est pas grave. Je m'en remettrai, tu sais. Ta lecture ou ta réponse m'importent peu. Peut-être que j'ai enfin trouvé le moyen de te faire chier. J'ai ce putain de besoin, malgré moi. Celui de te l'envoyer, ce truc sans nom. Parce que moi, ça me soulage et puis toi, t'es pas concerné. Alors c'est un putain de bon deal.
Un deal, c'est ce qui a toujours le mieux fonctionné, entre nous. Un marché, un contrat. Chacun respecte ce qu'il veut, et merde au reste. Le contrat, et point barre. T'as toujours tenu tes promesses, hein ? Moi aussi. Pour ça que ça marchait si bien.
J'me dis qu'en fin de compte, ça serait un peu con de t'envoyer ce message. Tu vas te foutre de moi, rire, te moquer, peut-être le montrer à tous tes potes. Et puis je me dis qu'en fait j'en ai rien à cirer. Tu peux faire ce que tu veux du truc, il est à toi maintenant. Je te le donne, je te fais une offrande, une part de moi, une connerie dans ce genre. Je voulais essayer un truc lyrique, mais ça m'emmerde, en fait. J'ai jamais été très doué en poésie.
On s'en tape.
Nos chemins sont pas près de se séparer. J'ai trop besoin d'écrire le truc pour qu'ils se séparent. C'est contre ton gré, je suppose. Mais c'est comme ça.
A la prochaine.
H.
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