Il rigola et un rire cristallin envahit la pièce.
Wow ! Je ferai tout pour l'entendre rire encore. Et en plus, j'adore son rire alors qu'il se fout littéralement de ma gueule... Normalement je me braque dès que quelqu'un se moque de moi.
Je le dévorai littéralement des yeux. Il me parlait, je ne l'écoutais pas. Je hochais la tête de temps à autres pour lui donner l'impression de m'intéresser à ses propos. Ses cheveux noirs étaient hirsute sur les côtés, une mèche plaquée sur son œil gauche. Ses yeux noirs brillaient d'excitation et de joie. Ses lèvres fines esquissaient parfois un sourire. Puis ses yeux se remplirent de larmes. Il me parlait d'un souvenir d'enfance :
- Je me souviens qu'un jour mes parents nous ont traîné de force avec mon frère chez une amie de ma mère. Ils avaient une fille, elle avait deux ans de moins que Tom et moi. Elle était vraiment timide. Elle s'était à peine présentée et courait toujours vers son père, lui il la prenait dans ses bras et la ramenait vers nous. Lorsqu'on n'est parti, Tom arrêtait pas de pleurer. Le mois suivant on est allé la voir pour fêter son anniversaire. On avait offert une casquette sur laquelle on avait marqué DEVILISCH. Elle l'avait porté toute la journée. Ensuite, elle m'avait embrassé. J'étais le plus heureux des enfants. Puis elle a eu un accident. On a jamais su ce qui lui était arrivé et on ne l'a jamais revu.
J'avais les larmes aux yeux. Cette casquette, cet accident, deux jumeaux, cette histoire me rappelait quelque chose. Mais quoi ? Il essuya d'un geste doux les larmes qui coulaient sur mes joues. Il dit doucement, :
- Pleure pas. Tu sais si je la revois je ne saurais pas quoi lui dire. Je me suis habitué à l'idée de sa disparition. Tu veux que je te parle de mes parents ? Comme ça on changera de sujet.
J'acquiesçai. Il le parla de sa mère, son père. L'accident de voiture qui les a tués. Il avait les larmes aux yeux. Ensuite il m'en questionna sur ma vie privée, mess loisirs. Pour finir je lui dis qu'aucune de mes amies n'avait contredit ma mère sur le fait que je sois une sale gosse alors que personne n'admettait que je suis une belle gosse. La vie est injustenparfois...
Il rigola encore. Une fois remis de son fou rire, il attrapa ma main et m'emmena dans le salon. Non mais serieux, c'est à moi de le guider, pas à lui ! Je le laissai faire tout de même. En fait c'est pas comme si j'avais le choix.... Il est beaucoup plus fort physiquement que moi... Mais pourquoi ne sait il pas défendu alors ? Aish ! Ce gars reste un mystère. J'espère que son jumeau n'est pas pareil... On s'assit et ma mère parla. Je ne l'écoutais pas. On mangeait en même temps.
- Ella, tu écoutes quand je te parle ?
- Ça n'en a pas l'air, répondis-je un sourire insolent sur les lèvres.
- Sale gosse ! Arrête ce sourire immédiatement !
- Je ne suis pas une sale gosse...
- Non, d'après elle c'est une belle gosse, me coupa Bill.
- Ah ça, je ne te permets pas ! Au fait tu disais quoi mamou chérie ?
- Tu n'as pas cours demain.
- Je sais.
- Tu montreras le quartier à Bill et vous me rejoindrez à l'orphelinat.
- Impossible, lui dis-je en anglais. I must go to the cinema with my friends and all are girls... ( impossible, je dois aller au cinéma avec mes amis et c'est toutes des filles...)
- J'ai du commettre plein d'erreur dans ma vie précédente pour mériter une fille pareil...
- Ou c'est juste un signe pour t'avertir que ta belle gosse de fille peux faire ce qu'elle veut....
Fou rire général ! Je ne supporte pas qu'on se moque de moi. Je fis une mine vexée, débarrassai mon assiette et partis dans ma chambre. Je pris mon téléphone portable, composai le numéro de ma meilleure amie et appelai. Elle ne répondrait pas mais bon... Sa messagerie :
- Salut c'est Lucy, vous avez essayé de me joindre mais comme d'habitude je ne réponds pas. Vous pouvez me laisser un message après le bip sonore mais il ne sera lu que le 31 décembre et encore, si je suis de bonne humeur...
- Yah Lu, pourquoi tu réponds pas ? Bon bref. T'as intérêt à lire mon message et à me rappeler ! Mon nouveau frère adoptif est juste CANON.... En plus il a un jumeau... Enfin bref, je viendrai pas au ciné demain. Je dois faire visiter la ville à ce super beau mec... Bisous. Ella.
Aish ! Je viens d'obéir à ma mère... Qu'est-ce qui m'a pris ? Ouh là si jamais elle le savait je peux dire adieu à ma petite vie de belle gosse. Surtout avec ce que j'ai dit sur Bill.
Je me levai lentement, la douleur des coups étant encore bien trop présente. J'ouvris ma porte et entendis son rire cristallin si doux. Ah ça, ça veut dire qu'il a entendu ce que j'ai dit. Je n'ai pas fini d'en entendre parler. Comme s'il avait lu dans mes pensées, il s'esclaffa :
- Comme ça je suis juste trop "canon", dit-il en détachant les syllabes de son dernier mot.
- Oh mais tais toi, on ne t'a jamais dit qu'écouter aux portes est malpolis ?
Il fut saisi d'un nouveau fou rire. Je ne supporte plus qu'il se moque de moi ouvertement !
- Sinon tu me présentes quand à tes potes ?
- Jamais. Elles te voudront comme petit ami et ça je ne leur permets pas. Sauf si ton jumeau est moins moche que toi, dis-je en ayant l'air inquiète.
Il esquissa un sourire. Il rigola à nouveau. Voyant mon air mécontent, il dit en se remettant :
- T'as déjà joué avec le piercing de quelqu'un ?
Je secoua la tête. Il prit une tête étonnée et ajouta :
- Tu veux essayer ? Mais cette fois c'est toi qui guide. Je n'ai pas récupéré de tout à l'heure.
Je rigolai, il sourit et dit :
- Tu devrais rire plus souvent au lieu de faire la sale gosse.
Je m'approchai de sa bouche et posa mes lèvres sur les siennes. Je passai lentement ma langue sur sa lèvre inférieur. Il ouvrit légèrement la bouche me laissant ainsi un accès à l'intérieur de sa bouche. Nos langues s'entremêlèrent, jouèrent ensemble. Je jouai avec son piercing. Au bout de quelques minutes, nous nous séparâmes à bout de souffle.
C'est un dieu. Personne n'embrasse aussi bien en étant aussi beau.... Ou alors c'est un ange tombé du ciel... Ou le diable en personne....
Il avait une main sur ma cuisse, l'autre jouait avec mes cheveux blonds. Je le laissai faire. Puis il enleva ses mains et partit. Qu'a-t-il donc ? |