Papillon lune qui vole dans la nuit,
Se rapproche à tire d’ailes des ennuis.
Comme aimanté, il fonce vers des phares.
Et comprend, mais bien trop tard,
Combien ont été grands ses torts,
Car ils ne sont que lumières de mort.
Or, à pleine vitesse, contre l’un d’eux il s’écrase.
Mais n’allez pas croire pour autant, qu’il soit kamikaze,
Bien au contraire, il serait plutôt peureux.
Alors vivre telle aventure ne le rend pas heureux,
Mais comme hypnotisé, il n’a pu s’empêcher de foncer ;
De vouloir se rapprocher de ces phares, il n’a pu y renoncer.
Et à présent qu’il perd sa vie,
Il se souvient qu’il n’a jamais engendré ;
Qu’il n’a jamais trouvé de mie,
Avec laquelle il aurait pu procréer.
Hélas ! de son espèce, à être dans ce cas, ils sont bon nombre,
Et voilà pourquoi leur avenir est devenu sombre.
Bientôt en extinction, on n’en trouvera plus que chez les lépidoptérophiles.
Trop tard découverts, ils n’intéresseront plus que les entomologistes.
Pauvres papillons lune, pourquoi avez-vous choisi de vivre la nuit,
Ca ne vous a apporté que des ennuis,
Vous ne pouvez le nier, maintenant que vous êtes trépassés.
L’existence nocturne d’aujourd'hui n’est plus celle du passé.
À présent tout est constamment ébloui par les véhicules que vous croisez,
Ces animaux aux yeux lumineux que vous ne pouvez éviter ;
Ces phares qui, dans la nuit, vous montrent le chemin vers la mort ;
Ces lumières, qui dans un ultime splash, vous volent vos corps.
19/12/08 |