Nous avons tous trois personnalités en nous. Des parties distinctes qui nous définissent. Tu es la première. Cet idéal représentatif qui, pour une raison que j'ignore, n'est plus un idéal quand on te regarde. Une jeune femme formidablement naïve. Tu es puissante dans ta faiblesse mon amour. Cet infime espoir que tu gardes. Celui qui te pousse à croire que tout s'améliorera un jour, avec le temps et une volonté que je te laisse mais qui disparaîtra bientôt. Quand notre jeu touchera à sa fin, tu comprendras.
La seconde catégorise le reste de l'univers. Des personnes bien trop banales pour qu’on les remarque. Elle est celle qui nous définit en tant qu'être humain. Celle que l’on n’aime pas et que l’on tente de cacher. Malheureusement, elle est lumineuse. La jalousie de ton amie à ton égard, qu'elle ne prend pas la peine de cacher. La médiocrité de tes amis. Même si ce soir, tu te diminues. Tu es tel un reflet. Celui que tu devrais être. Une pâle copie qui joue la figurante dans son propre rôle. Celui-là même de ta vie.
Tu es la première et je suis la dernière. Nous sommes à part, toi et moi. Deux contraires. Deux véritables opposés tel une âme que Satan aurait coupée en deux, probablement par jalousie. Tu m'attire autant que je t’exècre. Je l'ai su au moment même ou tu m'es accidentellement rentrée dedans.
Je ne crois pas aux coïncidences, tu le sais. Je t’observe depuis quelques heures maintenant et cela, grâce à ton modèle d’ami. S’il n’avait pas crevé, je ne l’aurais pas raccompagné. Il aura bien fallut tout cela pour que ton groupe claque et, tu t’en doutes, j’étais aux premières loges. Voir la souffrance dans leurs regards, leurs petits jeux aussi puérils qu’inutiles. Et toi. Un délice que de te voir prendre pleinement conscience de ce que tu savais déjà, au fond de toi.
Je me désole tout de même du temps que cela t’a pris. Soyons honnêtes mon amour, tu croyais vraiment pouvoir y échapper ? Ce pauvre Simon. Il est d’un ennui et d’une prévisibilité incroyable. Il ne m’aura fallut que d’une petite pique, placée discrètement cet après-midi pour qu’il aille là où j’en ai besoin. Petite pièce stupide. Couché Simon . Je n’aurais plus besoin de toi dans l’immédiat. |