Harry se tourna vers Crowley, un énorme sourire collé aux lèvres. Il s'approcha gentiment de lui puis, lorsque le roi des démons s'attendait le moins, il lui sauta dessus débutant un énorme câlin.

"- Merci ! Merci beaucoup !..

- De rien..."

Devant cette démonstration d'affection, le roi était un mélange de gêne et satisfaction. Il resserra alors lui aussi ses bras autour du petit corps de son fils. Harry sourit devant ce timide geste d'affection. Il s'éloigna un peu, regardant son créateur d'un air redevable avant de le remercier à nouveau. Il fit quelques pas vers la direction qu'il savait être le chemin du château. Malgré l'impatience, l'appréhension de la rencontre avec ses anciens amis. A peine sortit de la forêt, il apercevait déjà l'énorme château qu'avait été sa vraie maison pendant tant d'année. Il lâcha un soupir d'appréhension avant de rejoindre la bâtisse. A sa grande surprise, le terrain de semblait pas avoir subi une guerre. Tout était vert et fleurit, le château était intact et semblait même en meilleur état qu'il ne l'avait jamais été. Harry se demanda ce qui avait bien pu se passer durant son absence. Il entra dans le château, tous ses sens en alerte afin de voir s'il y avait âme qui vive. Apparemment pas. Il dut parcourir plusieurs couloirs pour observer une simple forme de vie : un coup de vent. Harry commença vraiment à s'inquiéter de plus en plus. Ses pas se firent de plus en plus rapide. Soudain un froissement de papier se fit entendre. Le Survivant se stoppa, regarda à ses pieds et vit un exemplaire de La Gazette du Sorcier. Il le prit et ce qu'il lut comme titre lui glaça le sang.

"Notre Survivant n'a pas survécu"

Lors du combat final, l'affrontement tant attendu se déroula enfin. Le combat fut épuisant pour le camp de la Lumière, et comme nous le savons tous Celui-qu'on-ne-peut-nommer succomba. Malheureusement, il ne fut pas le seul à nous quitter. En effet, notre cher Celui-qui-a-survécu ne nous revint pas après cet épique combat. Certains dirons qu'il n'est plus, les mauvaises langues qu'il a fui comme un lâche. Pour ma part, je pense que la vérité est autre... En tout cas, chers lecteurs, votre dévouée reporter fera tout pour découvrir la vérité.

En revanche, ce que je peux vous dire, est que l'élection du Professeur Dumbledore au rôle de Ministre de la Magie, ajoutée à son rôle de directeur de la célèbre école de magie Poudlard, est certifiée et qu'avec lui de grands changements s'opère. Mais je ne peux en dire plus.

Harry resta sans voix face à cet article. On le croyait mort ? On l'espérait même ? Dumbledore est ministre ? Mais qu'est-ce qu'il s'était passé pendant son absence ?! Franchement inquiet, Harry commença à se diriger précipitamment vers le bureau du directeur. Plus rien ne pouvait le stopper dans sa course. Il arriva assez vite devant le passage manant au bureau attendu. Cependant, quelque chose d'étrange était là. Le griffon qui gardait habituellement l'entrée était ouvert. Harry dévisagea quelques instants la sculpture avant de la franchir. Il commença à grimper les escaliers en silence. En tendant l'oreille, il pouvait percevoir des sons s'apparentant à des voix. Mais ce qui le troublait plus était le fait qu'il lui semblait connaître ces voix. Il continua son silencieux périple. Arrivé près de la porte, Harry, en plus de s'étonner que cette porte était elle-aussi entrouverte, reconnut les voix qui interagissant. C'était celles du Professeur Dumbledore, Ron et Ginny. Mais que faisaient les Weasley ici ?

"- ... non Professeur ! Vous nous avez promit quelque chose ! Chose promise, chose due ! Nous attendons ! s'exclama Ron

- Voyons mes enfants, ayez confiance en moi, dit Dumbledore avec son célèbre ton de papi-gâteau. Vous ai-je déjà menti ?

- Non effectivement mais vous n'avez jamais dit que je devais presque mourir pour sauver les fesses de Saint Potter, rouspéta Ron, acide.

- Ni que je devais m'occuper d'une espèce de vierge effarouchée. Non sérieusement ! Comment voulez-vous que notre pseudo mariage soit réaliste si je suis déjà en cloque et que cet impuissant ne m'a jamais touché ?! s'emporta Ginny, chez qui on voyait effectivement un début de ventre.

- Ne vous inquiétez pas jeunes gens ! Avec tous les sorts que je lui ai lancés et tous les soi-disant entrainements, je suis sûr qu'il n'a pas pu survivre à ce combat. Et avec cela, Ginny devient une veuve éplorée et surtout riche. Et bien évidemment le testament qu'il aura soi-disant laissé sera extrêmement généreux envers ses amis de toujours. Vu qu'il fait chaque mois d'énormes donations à votre famille, et à mon Ordre cela n'étonnera personne.

- Mais vous croyez réellement que cela va marcher ?! s'exclama Ron. Non car au moindre pépin, vous êtes seul ! Il refuse d'assumer vos échecs Professeur.

- Et Hermione ? Elle n'est pas bête... dit Ginny septique, le plan de Dumbledore semblait quand même léger.

- Eh bien nous achèterons son silence avec les innombrables bibliothèques du fût Lord Potter-Black. C'est qu'une Miss-je-sais-tout après tout.

- C'est vrai, avoua Ginny. Je me demande comment cet idiot ne s'est jamais rendu compte de ce qui se passait réellement autour de lui. Ricana-t-elle.

- Mais ça ma chère est car je ne l'aurai jamais laissé faire. Il ne le sait pas, mais cet avorton était sous mon contrôle depuis sa naissance. De son premier souffle jusqu'à son dernier, en passant par la si dramatique mort de ses chers parents. C'est fou ce que de simples gouttes de sang peuvent faire," fit Dumbledore d'un ton sadique.

Harry fut premièrement sous le choc. Comment ses amis pouvaient-ils le trahir ainsi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Puis c'est la fureur et l'écœurement qui grandirent en Harry. C'était ça ses compagnons d’aventure ? Dans ce cas, il n'y aura rien d'autre que des morts pseudo-dramatiques de personnages secondaires, car c'était ce qu'étaient ces lombrics avides d'or et de pouvoirs. Ils le dégoutaient à un point inimaginable. Et pourtant, en entendant cette conversation, il avait l'impression que des œillères lui avait été enlevées. Il était un Lord ? Alors il allait leur montrer ce que l'on risquait à attaquer les ancestrales familles Potter et Black ! Doucement, il poussa la porte doucement, la faisant bien grincer, interrompant une autres des louanges de Dumbledore à lui-même. Tous se tournèrent furieux face à celui qui avait osé les interrompre avant de se figer en réalisant qui était cette personne. Devant eux se tenait un Harry entouré de magie sombre et un air royal au visage.

"- Il me semble que vous ayez quelques plans à mon sujet professeur... dit simplement Harry. Malheureusement, voyez aucun affront au fait que j'y émette quelques ... désaccords.

- Tu ne peux rien y faire Potter ! s'exclama Ginny. Nous sommes liés à vie et tu m'épouseras. A moins que tu ne veuille perdre ta magie."

Face à cette remarque, un sourire glaçant naquit sur les lèvres du maintenant prince des enfers. Il avança vers la femme et posa une main sur sa joue.

"- Il est vrai que ce genre d'union est pour la vie. Mais cette notion est si vague, dit Harry d'un ton léger avant de soudainement devenir sérieux. Et ne me concerne plus."

A ces mots. Tous se glacèrent. Les yeux s'écarquillèrent et les souffles se stoppèrent. Voyant leur cerveau cogiter, Harry leur fit un véritable sourire de psychopathe et sans qu'il le remarque ses yeux, suivant le mouvement, se noircirent.

"- .. Un monstre ! J'ai épousé un monstre !" paniqua Ginny en s'éloignant.

Cependant la réaction ne se fit pas attendre. A peine eut-il entendu l'appellation que le sang de Harry ne fit qu'un tour. La haine s'afficha sur son visage et d'un simple mouvement du poignet, il tordit le cou de sa tendre épouse. Le bruit sec fut le signal de départ pour les deux autre qui continuèrent de l'insulter. La rage montait de plus en plus jusqu'à exploser. Une vague d'énergie noir fit trembler le château. Malgré cela, Harry resta droit et fier au milieu du bureau comme insensible à ce qu'il se passait. Il planta son regard dans ceux bleuté de ses interlocuteurs.

"- Je ne vais pas vous maudire, même si l'envie y est, car je ne veux pas punir quelqu'un d'autre pour vos fautes. A la place, je ne ferai que vous souhaitiez une fin horrible et un au-delà encore pire." Proclama Harry avant de partir dans un mouvement de cape qui ferait pâlir Snape et une prestance qui en ferait de même à Lucius Malfoy.

Il parcourut les couloirs d'un pas vif, essayant de calmer sa rage. Mais le destin ne semblait pas l'aimer car à peine deux couloirs plus loin, il heurta quelqu'un.

"- Hors de mon chemin misérable mortel !" cracha le démon avant de repartir.

Et derrière lui, le regardant s'éloigner, une jeune femme, à la chevelure aussi indomptable que sa soif de connaissance, resta sans voix et au bord des larmes.

"- .. Harry..." souffla Hermione.

Malheureusement, du côté d'Harry, rien ne s'arrangeait. A peine fut il dehors qu'il se transporta inconsciemment au bunker des Hommes de Lettres, auprès de sa famille.

Sam et Dean furent d'ailleurs bouche bée de retrouver leur petit frère en pleurs au milieu de leur salon. Surtout que le bunker était censé être impénétrable. Ce qui prouvait la puissance du jeune malgré le corps frêle. Une trentaine de minutes après l'arrivée impromptue, c'est Crowley qui entra dans le salon, invoqué par Dean. Il n'avait que peu de détails sur ce qu'il venait de se passer mais cela semblait surtout les seules choses que les frères savaient. Et c'est ça qui était inquiétant. En entrant, il vit Sam en train de bercer un amas de couvertures. Il s'approcha doucement du chasseur et put enfin distinguer son fils. Mais Harry semblait dans un état second.

"- Il est comme ça depuis qu'il est arrivé. Avoua Sam. Il a au moins arrêté de pleurer et trembler. Mais il ne réagit plus."

Crowley s'approcha et prit dans ses bras le tas de couvertures. Il salua et remercia d'un signe de la têt les deux frères avant de se diriger vers la sortie. Dean lui ouvrit la porte un sourire inquiet collé aux lèvres. Puis Crowley disparut.

Il réapparut aux enfers, juste devant une chambre. Elle était assez simple et pourtant spacieuse. Lorsque l'on entrait on tombait sur un salon de quelques fauteuils et canapés ainsi que les plaisirs vidéo ludiques mortels. Si l'on traversait le salon, on arrivait à quelques marches puis à un long paravent central avec deux bouts de mur à chaque bout. Les murs étaient munis chacun d'une porte respectivement à une salle de bain et un dressing. Derrière le paravent apparaissait un large lit où Harry fut déposé. Crowley l'installa confortablement avant de quitter les appartements en silence. Harry avait besoin de calme mais surtout de se retrouver avec lui-même quelques temps.

Ces quelques temps durèrent d'ailleurs un peu moins de deux semaines. Enfin en temps réel, car dans l'impression général cela faisait bien quelques mois que les sept plaies d'Egypte s'étaient abattu en Enfers. Ne serait-ce que passer en face de la chambre du prince était périlleux. Le hic était que sa chambre avoisinait celle du trône et celle du roi. Donc LE chemin à prendre dans n'importe quelle situation. Et pour ajouter une nouvelle couche de réjouissance, Harry stagnait dans les phases de fureur et de tristesse de la guérison. Pour résumé, soit les démons se retrouvaient à pleurer (oui, cela était normalement impossible, mais on parle de Harry Potter. Alors la notion de normalité...), soit ils se retrouvaient en tas de cendre ou ponctués de multiples de bouts du décor du jour. S'il avait appris à craindre la non-satisfaction de leur roi, tous les démons pouvaient promettre une mort lente et douloureuse à la prochaine personne qui blesserait leur prince. D'ailleurs cela arriva environ trois semaines après l'arrivé d'Harry, tout avait semblé bien commencer.

Ce jour-là, Harry était dans sa phase colérique. Il passa donc toute la nuit à démolir ses appartements et à lancer malédictions sur malédictions à qu'importe la personne qu'il croisait. Il venait de faire exploser son lit, quand il entendit quelqu'un toquer. Par politesse, il stoppa ses "activités" afin de recevoir son inviter.

"- Vous pouvez entrer !" déclara-t-il d'un ton à geler les lieux.

C'est à ce moment-là que Bobby osa passe une tête dans l'entrebâillement de la porte.

"- Bonjour Harry !" dit-il en entrantBonjour Bobby.

Bobby fit quelques pas pour rejoindre le plus jeune au centre de la pièce.  En avançant, il se permit d'observer le décor ravagé qu'était la chambre d'Harry.

"- Je vois que tu t'es bien... dépensé aujourd'hui. Déclara l'ancien chasseur. Tu as brûlé trois vaisseaux aussi.

- Et il n'est que dix heures.... dit Harry d'un ton blasé.

- Mais bon, tu te doutes que je ne suis pas là que pour faire le total des points d'aujourd'hui...

- D'ailleurs Crowley et Dean continuent-ils toujours de parier sur le nombre de mes victimes ?

- .. Toujours... "soupira Bobby.

A ces mots, Harry sourit pour la première fois depuis trop longtemps. Bon un faible sourire, un léger haussement de lèvres mais un sourire quand même.

"- Donc je disais que je n'étais pas là que pour ton tableau de score.

- Je suppose que tu viens aussi voir si je ne fais pas de dépression.

- Mais je suis aussi venu te dire que tu avais de la visite.

- Comment ça de la visite ? Demanda Harry, curieux. Qui serait assez fou pour venir ici, pensa-t-il.

- Quelqu'un t'attend en salle du trône" dit simplement Bobby avant de faire demi-tour et sortir.

Intrigué, Harry partit rejoindre son beau-papa à peine eut-il franchit la porte. Pendant le court voyage qui menait sa chambre é la salle du trône, Harry se lista toutes les personnes possibles de franchir les enfers. La seule réponse qui lui sembla plausible fut une simple visite des deux frères chasseurs et que ses maintenant parents veulent le faire sortir. Convaincu dans cette idée, quelle ne fut pas sa surprise quand en entrant dans la salle du trône, il ne trouva pas Sam et Dean mais une fille aux cheveux broussailleux. Hermione lui fit alors un énorme sourire avant de se jeter sur son meilleur ami. Tout cela sous le regard indéchiffrable de Crowley.

"- Harry ! s'exclama la jeune fille. Qu'est-ce qui se passe ? Que fait-on ici ? D'ailleurs où sommes-nous ?

- En enfers Hermione. dit simplement et froidement Harry

- En enfer... on... on est mort...

- Non

- Mais alors comment alors ?

- Moi je suis un démon. Quant à toi, tu ne dois être qu’une visiteuse temporaire tout simplement...

- Un démon... Mais comment ? Enfin non, je m'en fou comment, te connaissant les ennuis t'ont à nouveau rattrapé, plaisanta Hermione.

- On va dire ça oui, dit Harry légèrement moins crispé qu'avant.

- Comment vas-tu ? Le monsieur m'a dit que tu n'allais pas fort ces temps-ci..."

Cette question réchauffa légèrement le cœur d'Harry. Il pouvait voir dans l'intonation de la voix et sur le visage de la brune qu'il retrouvait doucement son ancienne amie. L'Hermione fidèle à ses amis, à ses convictions, sa Miss-je-sais-tout préférée mais surtout sa meilleure amie depuis bien des années. Il savait qu'elle le comprenait mais surtout elle avait l'esprit le plus ouvert qu'il connaissait.

"- ... tu aurais dû nous appeler. Enfin nous contacter. Tu sais on s'est fait beaucoup de soucis. D'ailleurs Ron, Dumbledore et Ginny sont chamboulés depuis ton départ" continua Hermione.

A ces mots, tout le corps d'Harry se glaça. La jeune sorcière était sans doute trop fidèle à ses amis. Tout comme lui, elle avait eu si peu d'ami que le peu qu'elle avait étaient parfaits à ses yeux. Elle était trop naïve pour ces monstres.

"- Ce monsieur comme vous le dites est le Seigneur de ces lieux ! Je suis le roi des enfers petite mortelle ! intervient Crowley pour la première fois, ayant remarqué la colère d'Harry. D'ailleurs Harry en est le prince et mon fils. Quant à ceux qui l'ont trahi...

- Quant à Ginny, Ron et Dumbledore, je les attends avec impatience. Je les accueillerai avec plaisir dans nos donjons ! Leurs tortures seront la plus douce des mélodies ! cracha Harry, les yeux noirs à présent...

- Comment...? bégaya Hermione

- Ils ne sont qu'une bande de traîtres ! Ce sont des raclures et j'espère leur mort douloureuse et remplie de mille et une souffrance."

Devant de telles paroles, Hermione frissonna de peur, osant quelques pas en arrière. Elle laissait échapper des négations d'effrois. Elle essaya même de convaincre Harry qu'il avait tort, que ses "amis" lui étaient encore fidèles et s'inquiétaient pour lui. Cependant, ces propos ne faisaient qu'accroître la fureur qui naissait en lui. Ensuite, et pour éviter de la massacrer sur place, Harry chassa sa meilleure amie, après avoir bien sûr explosé quelques affaires. Deux démons entrèrent dans la salle et emmenèrent Hermione dans la Forêt Interdit avant de repartir. De son côté, Harry alla s'enfermer dans sa chambre pour déverser sa colère.