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Quatre
Par Tibre
Harry Potter  -  Romance  -  fr
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Ship of Fools

 

Voici le deuxième chapitre, comme pour le premier une playlist correspondante est disponible sur mon blog.

... là je cherche quelque chose à dire pour étoffer ma note d'auteur qui est passablement pitoyable...

... là je ne trouve pas... (merci à Lyne et Nightsky pour les reviews)

... là non plus... (ce chapitre est plus long, c'est chouette, non ?)

... tant pis. On dira que ma fic parle pour moi!

 

Enjoy (not the silence).

 

 

 

 

_________________________________

Chapitre Deux

Ship of Fools

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Regulus attendait dans la Chevrolet depuis dix bonnes minutes mais Sirius ne se pressait pas. Tout ce qui pouvait emmerder son cher frère le mettait en joie !

Quelques mois plus tôt Sirius avait du batailler avec sa mère pour passer son permis mais finalement celle-ci était plutôt contente qu’il puisse emmener son frère à Poudlard tous les matins sans monopoliser le chauffeur.

L’an dernier un incendie avait ravagé la moitié de l’aile Est de Poudlard, celle qui accueillait les dortoirs, Poudlard étant un internat ; et malgré les travaux qui avaient été réalisés pendant l’été, les bâtiments ne pouvaient pas accueillir tous les élèves cette année. Pour pouvoir tout de même héberger les élèves qui habitaient loin de l’école -certains venaient de l’autre bout du Royaume-Uni- le directeur avait demandé à ce que les élèves qui vivaient à Godrictown ou dans les environs proches rentrent dormir chez eux.

Sirius était partagé quant à ce nouvel arrangement. D’un côté il devait supporter sa mère tous les soirs au lieu de seulement les week-ends et vacances comme c’était le cas depuis six ans ; mais d’un autre côté, au manoir Black il avait quatre pièces, presque un appartement, qui n’appartenait qu’à lui et d’où tout membre de sa famille était banni, tandis qu’à Poudlard il devait partager sa chambre avec Regulus et en plus il était en permanence collé par le reste des héritiers. En rentrant chez lui tous les soirs, il lui serait beaucoup plus facile de les semer...

S’essuyant délicatement la bouche, Sirius se leva de la table du petit-déjeuner. Il enfila la veste de son uniforme, prit les clefs de la voiture de la main du majordome qui se tenait près de la porte d’entrée déjà ouverte et rejoignit finalement Regulus qui avait l’air contrarié mais ne moufta pas. Ils savaient tous les deux que Sirius aurait le dernier mot ce matin, ne serait-ce parce que c’était lui qui avait le volant.

Le trajet du manoir des Black jusqu’à Poudlard consistait en dix minutes de chemins de campagne pour contourner Godrictown. Il se déroula sans qu’une parole ne soit échangée entre les deux frères.

Sirius se gara dans la cour arrière de Poudlard qui servait de parking aux professeurs et aux quelques élèves qui possédaient une voiture. Tous les véhicules étaient des modèles de luxe et ils étincelaient en cette matinée de rentrée. Enseigner à Poudlard payait plutôt bien et quant aux élèves, s’ils étaient inscrits ici, leurs parents avaient vraisemblablement aussi les moyens de leur acheter des voitures hors de prix.

Quoiqu’il y avait aussi ici quelques élèves qui ne devaient pas leur présence à Poudlard à la bourse de papa et maman mais seulement à celle qui leur avait été accordée par le conseil d’administration. C’était Dumbledore, l’actuel directeur de Poudlard qui avait créé ces bourses scolaires quelques années auparavant. Le niveau requis pour en obtenir une était bien sûr très élevé et devait être maintenu tout au long de la scolarité. Un comportement irréprochable était également exigé des élèves boursiers.

Mais malgré le niveau d’excellence de ces élèves, qui bien souvent surpassaient les élèves « légitimes » -puisque c’est ainsi qu’ils se considéraient eux-mêmes pour la plupart-, les parents de ces derniers, l’élite anglaise et la mère de Sirius en première ligne, avaient crié au scandale à l’époque de voir des enfants de classe moyenne, voire ouvrière, se mêler à leurs aristocrates de rejetons. Mais Dumbledore avait fait la sourde oreille et continué comme il l’entendait, de la même manière qu’il avait rendu l’école mixte quelques années encore auparavant.

Sirius était sur ces points en accord avec son directeur, le niveau n’avait jamais été aussi bon à Poudlard et c’était sans conteste le fait de ces élèves « extérieur au milieu » qui avaient introduit un peu de compétition dans l’école en même temps que leur sang neuf. Ça n’avait pas manqué de déclancher la colère de ses parents quand il leur avait exprimé son point de vue, les murs du manoir en tremblaient encore…

Les deux frères firent le tour du bâtiment pour rejoindre la cour principale où ils retrouvèrent la foule des élèves rassemblés. Juste comme ils arrivaient à proximité, le professeur McGonagall, la directrice adjointe, ouvrit les deux immenses portes d’entrée avec l’aide de Rusard, le concierge, puis fit signe aux élèves de la suivre à l’intérieur.

Sirius se mit en marche. Il vit du coin de l’œil Regulus le suivre et être rejoint par Bellatrix et sa sœur Narcissa, Rodulphus et son frère Rabastan, Evan Rosier et pour que le gang soit au complet Severus Rogue. Sirius réprima une grimace et continua son chemin comme s’il ne les avait pas remarqués. Bien sûr ils le suivirent tous de près à l’intérieur si bien qu’une fois de plus il donnait l’impression d’être le capitaine de ce gentil petit équipage. Bande d’imbéciles.

La réunion de début d’année avait lieu dans la salle de bal de Poudlard qui avait été pourvu de quelques centaines de chaises pour l’occasion. Les élèves s’installèrent en ordre et dans le calme face à l’estrade sur laquelle le Professeur Dumbledore les couvait d’un œil bienveillant derrière son pupitre. Sirius s’assit à l’extrémité d’une rangée, à peu près au milieu de la salle ; il ne tourna pas la tête pour regarder qui s’était installé à sa droite mais fixa son attention sur son directeur qui n’allait pas tarder à faire son habituel discours de rentrée.

L’homme à la barbe aussi blanche que ses cheveux était considéré comme un génie par l’ensemble de la communauté intellectuelle mais également comme un personnage fantasque et imprévisible, ce qui n’était pas du goût de tous. Sirius pour sa part avait beaucoup de respect pour ce directeur qui se fichait des conventions et n’avait pas peur du changement. Il appréciait particulièrement le contraste avec sa famille si engluée dans ses traditions et ses grands principes.

Quand tout le monde fut assis, le silence s’imposa de lui-même et Dumbledore commença son discours. Rien de nouveau dans son exhortation au travail, à la curiosité et à l’assiduité, c’était le même chaque année, mais comme chaque année, le directeur réussit à y introduire des éléments un peu moins orthodoxes, tel le nom de deux dessins animés ou encore trois marques différentes de sucreries qu’il avait découvertes pendant l’été.

Lorsqu’il eut conclu par un « Amusez-vous bien ! », les élèves sortirent rapidement de l’immense salle de bal pour aller consulter les listes qui répartissaient les élèves de chaque niveau en quatre classes.

Sirius attendit que la bousculade soit terminée pour rechercher son nom sur les listes des septièmes années. Il était sur la troisième liste et il fut extrêmement satisfait de constater qu’aucun des autres héritiers de son âge n’était avec lui. L’année dernière il avait eu droit à Bellatrix ET Rogue… le cauchemar !

C’est donc relativement serein que Sirius Black se dirigea vers son professeur principal, Mr Flitwick, autour duquel se rassemblait déjà sa classe pour recevoir les emplois du temps. Il balaya du regard ses camarades mais s’en désintéressa bien vite, il n’était pas avec les nuisibles et c’était tout ce qui comptait.

Ils furent menés dans une salle au premier étage où leur serait livré l’habituel topo de début d’année scolaire. Sirius manoeuvra subtilement pour entrer le premier dans la salle de cours et alla s’installer à une table du fond, située près de la fenêtre. Ecoutant vaguement les autres élèves se congratuler mutuellement d’avoir atterris ensemble tout en s’installant à leur tour, Sirius fixait son regard sur son petit professeur -il devait lui arriver un peu en dessous de l’épaule-, assis le dos droit, les mains croisées sur sa table.

Au bout de quelques minutes, Mr Flitwick alla fermer la porte puis commença son propre discours de rentrée, qui en gros consistait en une version plus concrète de celui du directeur. Sirius sentit rapidement son attention vaciller et pour l’ancrer davantage, cala son menton dans sa main, fixant toujours le petit professeur.

Mr Flitwick leur expliqua qu’ils devaient lire leur emploi du temps en fonction des options qu’ils avaient choisies de conserver à la fin de l’année précédente, quelque chose qui fonctionnait de cette manière depuis la troisième année, et Sirius s’appuya au dossier de sa chaise, ses paupières menaçant de s’abaisser très prochainement s’il restait penché en avant.

Mr Flitwick leur parla ensuite du programme spécifique aux élèves de septième année dans sa matière qui était l'économie, ce qu’il avait déjà fait il y a quelques mois lorsqu’il leur avait donné leurs devoirs de vacances ; Sirius à présent avachi sur son siège, se redressa vivement puis décolla du sol les pieds avant de sa chaise pour se balancer doucement.

Mr Flitwick parla encore une bonne demi-heure et Sirius, en équilibre sur les pieds arrière de sa chaise, les pieds dans le vide, le coude sur le genou et le menton dans la paume, regardait par la fenêtre Rusard qui essayait de faire fuir à coups de canne le chien du garde-chasse qui avait acculé sa chatte contre un mur du château. Sirius s’ennuyait.

Un début d’année comme les autres en somme.

Dix minutes après que la cloche de onze heures ait sonné, Flitwick les libéra finalement. Les élèves les plus âgés avaient une heure de libre avant le déjeuner ; les réunions des plus jeunes duraient généralement plus longtemps.

Sirius se dirigea vers la cour intérieure du bâtiment où il serait tranquille un petit moment encore avant que les autres ne le retrouvent. Il ne pouvait pas vraiment se cacher, pas que l’envie lui en manqua mais il avait tout de même une réputation à tenir, par contre il pouvait essayer de les éviter, discrètement. Et les ignorer quand ils le trouveraient.

La cour intérieure était très ombragée et, par ce temps encore agréable, les autres élèves préféreraient sûrement le soleil du parc. En six ans, Sirius avait eu le temps de visiter le collège en long et en large et il le connaissait comme sa poche, de même que les habitudes des autres élèves.

C’est vrai que maintenant qu’il revenait à Poudlard, il regrettait un peu de ne pas pouvoir y vivre pendant cette année scolaire, ce collège était bien plus chaleureux que le manoir Black.

Sirius s’installa dans l’herbe, dos au mur sous une fenêtre. Qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour un peu de musique ! Il dirigea son regard vers les fenêtres des étages supérieurs –tous les bâtiments de Poudlard avaient sept étages, plus les greniers.

Baissant de nouveau les yeux sur la cour il ne vit ni n’entendit personne, alors il les ferma et appuya sa tête contre les pierres de son école. Il ne dormait jamais bien les veilles de rentrée.

____________________

 

Mrs Chourave avait laissé sortir sa classe dix minutes avant la sonnerie de onze heures. Peter avait rangé ses affaires, lentement. Il avait à présent une heure de libre et aucune idée de ce qu’il allait en faire... Il était de retour à Poudlard.

Sa classe était correcte. Mieux que l’année dernière où il avait eu Bellatrix et Sirius Black et Severus Rogue dans sa classe. Ç’avait été un cauchemar de devoir s’esquiver en vitesse après chaque cours et faire attention à ne pas arriver trop tôt avant sous peine de servir de distraction à des héritiers oisifs. Non, cette année il n’avait plus que Rogue avec lui, et même si c’était un bâtard vicieux, il ne prenait en général pas la peine de persécuter les gens seul, il se contentait de prendre le relais quand Bellatrix s’était lassée. Là, Peter était quasiment certain qu’il serait ignoré et il n’en demandait pas plus…

Le reste de sa classe comprenait quelques joueurs de basket –mais pas James Potter que Peter n’avait pas revu depuis ce jour à la librairie où il lui avait parlé-, des membres du club d’échec qui donnaient parfois des leçons de soutien auxquelles Peter n’avait jamais osé se rendre, ces trois filles qui assistaient à tous les matchs de basket et soupiraient après les joueurs, une autre fille un peu bizarre qui était un génie en mathématiques, elle avait essayé de lui parler une fois mais Peter n’avait tout simplement pas su quoi lui dire. Parfois il regrettait de ne pas avoir fait sa connaissance, d’autre fois il la trouvait juste trop étrange.

Peter connaissait tous les élèves de sa classe de nom et de réputation mais probablement aucun d’eux ne connaissait Peter.

Il sortit de la salle, pas le dernier de peur que Mrs Chourave essaie de lui adresser la parole mais l’avant-dernier peut-être.

Il marchait lentement dans les couloirs, laissait les autres le dépasser pour être dans leur dos, à l’opposé de leurs regards.

Il se demandait où il pourrait passer son heure de creux…

Il alla d’abord aux toilettes. Puis passa dans la galerie qui avait vue sur le parc et le petit étang qui s’y trouvait, la plupart des élèves s’étaient allongés en groupe sur la pelouse baignée de soleil.

Peter alla donc voir à la cour intérieure, elle serait sûrement vide. Il jeta un coup d’œil par une fenêtre qui donnait sur celle-ci et ne vit d’abord personne mais il aperçut ensuite du mouvement en dessous et reconnut Sirius Black, assis sous la fenêtre un étage plus bas. Il était seul et semblait se reposer. Lui non plus il ne l’avait pas revu depuis l’autre jour, ni aucun des autres héritiers.

Il resta quelques minutes à l’observer puis repartit à la recherche d’un endroit tranquille, en plus Bellatrix et les autres ne tarderaient pas à rejoindre Black, il ne fallait pas qu’ils le voient.

Le jeune homme décida d’aller à la bibliothèque. Bien sûr c’était un peu bizarre de s'y rendre alors qu’aucun vrai cours n’avait encore eu lieu, mais Peter savait que certains passionnés d’études s’y trouveraient déjà. Il n’était pas de ceux-là mais ne voyait pas d’inconvénient à le faire croire. Et vu tout le temps qu’il passait dans cet endroit c’était plausible... tant qu’on ne regardait pas ses notes.

Il avait sa table préférée, dans un coin de la bibliothèque séparé du reste de la salle par un rayonnage. Il pouvait se faire discret dans ce coin-là, voir les gens arriver grâce à leur reflet dans les fenêtres en face de lui mais sans être vu. Il passa l’heure là, pas très productivement malgré ses efforts, son esprit avait tendance à dériver à la moindre occasion et il fut surpris de voir que le réfectoire allait bientôt ouvrir quand il regarda sa montre. Il fallait qu’il se dépêche pour arriver là-bas avant que la cloche de midi ne sonne.

Trottinant dans les couloirs, la tête baissée vers son sac qu’il essayait de fermer sans avoir à ralentir, Peter ne vit pas l’élève qui arrivait à la même allure par le couloir de droite et lui rentra dedans. Déséquilibré, Peter lâcha son sac et serait tombé si l’autre garçon ne l’avait pas attrapé par le bras pour le maintenir d’aplomb.

Peter marmonna quelque chose à mi-chemin entre « pardon » et « merci » puis se mit à genou pour rassembler les affaires qui s’étaient échappées de son sac encore ouvert.

« Excuse-moi Peter, je n’arrête pas de foncer dans les gens ces temps-ci… » dit une voix un peu rauque.

Peter releva la tête et reconnut Remus Lupin, qui s’accroupissait à son tour pour l’aider. Peter lui adressa un petit sourire de remerciement.

« T’inquiète pas, moi j’ai l’habitude de me faire rentrer dedans ! » répondit Peter, avant de baisser la tête en se rendant compte de ce qu’il venait de dire. Il avait vraiment un don pour sortir des choses embarrassantes…

Enfin, ce n’était pas comme si tout le monde n’était pas au courant qu’il servait de souffre-douleur aux héritiers… Remus, surtout, était bien placé pour le savoir puisqu’il avait essayé de l’empêcher une fois : il avait voulu en parler au directeur mais Peter l’en avait dissuadé, sachant que ça ne servirait qu’à s’attirer les foudres du conseil d’administration, duquel faisaient partie tous les parents des « héritiers ».

C’était vraiment un gars bien Remus, mais il était boursier et ne souhaitait pas davantage que Peter faire l’objet de leur attention, alors il s’était laissé convaincre. Lui et Peter n’était pas des amis mais il saluait toujours Peter quand ils se croisaient.

Remus répondit à sa réflexion par un petit sourire à la fois compatissant et coupable. Peter n’avait pas tellement envie de traîner, il savait qu’il lui faisait pitié, aussi ramassa-t-il ses affaires au plus vite avant de s’enfuir en vitesse, sans faire attention au fait qu’à cette heure-ci, Remus et lui avaient sûrement la même destination.

La cloche sonnait quand il arriva devant les portes ouvertes du réfectoire. Les élèves les plus jeunes commençaient tout juste à sortir de leur réunion de rentrée, l’immense salle qui accueillait les élèves pour les repas était donc quasiment vide. Ça ne durerait pas et bientôt ce serait la bataille pour obtenir une table libre. Mais Peter était arrivé suffisamment tôt et s’en félicitait : c’était toujours embarrassant de devoir se trimballer de table en table avec son plateau en demandant aux élèves déjà installés avec leurs amis si la dernière place à leur table était libre, pour s’entendre répondre que non trois fois sur quatre…

Peter observa les élèves qui étaient déjà là tandis qu’il faisait la queue avec son plateau. Il n’y avait que des sixièmes et des septièmes années, ceux dont les réunions avaient été les plus courtes, les seniors du collège.

Peter se fit la réflexion qu’en dépit du fait qu’il soit en dernière année et donc un des élèves les plus âgés de Poudlard, il ne sentait pas plus confiant ou à son aise parmi les vieilles pierres de l’établissement que lorsqu’il était en première année. Sur l’échelle sociale, il n’était vraiment pas plus élevé qu’un première année…

Les héritiers et les sportifs étaient les vrais dominants à Poudlard, quelque soit leur âge. L’argent et le talent -celui que l’on pouvait constater sur un terrain s’entend- voilà ce qui était prisé à Poudlard, comme partout ailleurs...

La beauté pouvait aider aussi, à la réflexion.

Mais ce qui était sûr c’est que Peter n’avait aucune de ces trois qualités : sa famille était certes aisée -il fallait qu’elle le soit pour l’avoir inscrit ici- mais les plus grandes fortunes d’Angleterre envoyaient leurs rejetons à Poudlard, alors en comparaison Peter était un paysan ; le seul talent que Peter pensait posséder n’était pas près d’être reconnu par qui que ce soit, et il était tout simplement pitoyable avec un ballon dans les mains, ou les pieds pour ce que ça changeait ; quant à la beauté… Pfff.

Poisson au menu, cheers !

Peter s’installa à une table pour quatre vide près du mur et commença à manger. Les élèves arrivaient maintenant en plus grand nombre, augmentant le bruit des conversations.

Le poisson était bon. La nourriture était toujours excellente à Poudlard, c’était pour ça aussi qu’on payait si cher…

La rumeur de murmures excités lui parvint depuis les portes du réfectoire. Ça c’était le signe que des élèves populaires arrivaient, Peter pariait sur l’équipe de basket…

…Loupé ! Les héritiers. Et héritières puisque, une fois n’est pas coutume, Bellatrix Black menait la parade d’un air conquérant, sa sœur Narcissa, qui avait un an de moins qu’elle, à deux pas derrière elle. La première aussi brune que la seconde était blonde, mais selon des critères objectifs toutes les deux très belles. En réalité, Narcissa avait tout de la poupée, y compris l’expression absente et le regard vide et Bellatrix au contraire une expression de jouissance perverse sur le visage –chaque fois que Peter la voyait de près en tout cas- et un regard méchant. Mais vraiment méchant -Peter n’aimait pas les héritiers et s’en méfiait, mais il avait peur de Bellatrix.

Et pour ceux que ça ne suffirait pas à décourager, les fiancés possessifs qu’étaient Lucius Malfoy, qui avait fini ses études à Poudlard deux ans plus tôt, et Rodulphus Lestranges finissaient le travail de dissuasion, à leur manière…

Contrairement à l’habitude, le dernier des héritiers à pénétrer dans la salle fut Sirius Black. Il avait bel et bien été rejoint par les autres, apparemment.

Si ç’avait été n’importe qui d’autre, Peter aurait dit qu’il traînait des pieds, mais traîner des pieds n’était pas le genre de chose qu’un Black faisait… Il avait son habituel air hautain sur le visage, une main dans la poche, l’autre tenait négligemment un plateau et il balayait sur la salle à présent à moitié pleine un œil ennuyé. Ce qui impressionnait beaucoup Peter chez Sirius Black était la façon qu’il avait de sembler vous dire an permanence « Vous n’êtes qu’une bande d’idiots » et qu’on n’avait pas une seconde envie de mettre sa parole en doute…

Peter se secoua un peu et retourna à son repas, comme le reste de la salle. Finalement il aimait bien le poisson et il alla en redemander au cuisinier, c’était certainement meilleur que la dernière fois que son père lui en avait fait…

Une demi-heure plus tard, soit cinq minutes avant son premier cours de l’année, Peter était dans les toilettes des filles du rez-de-chaussée, penché au-dessus d’une des cuvettes et il se souvenait maintenant qu’il ne digérait pas bien le poisson. Saisi de haut-le-cœur en plein milieu du réfectoire il avait du abandonner ses affaires sur place pour courir jusqu’aux toilettes les plus proches… C’était pourtant bien connu que les toilettes des filles étaient bien plus fréquentées que celles de garçons : il avait du bousculer une petite de onze ou douze ans pour prendre sa place dans le box.

Elle ne semblait pas lui en tenir rigueur cependant puisqu’elle lui demanda s’il allait bien d’un air compatissant quand il se redressa finalement.

« Je vais bien. » répondit Peter. Et les Beatles chantaient dans sa tête « She’s in love with me and I feel fine » Il eut envie de rire car aucune de ces deux affirmations n’étaient vraie, de toute évidence.

____________________

 

« Pauvre Peter » se dit Remus en voyant le garçon s’engouffrer dans des toilettes pour fille une main plaquée sur la bouche. Il entendait les rires et quolibets retentir dans le réfectoire et s’en détourna, écoeuré.

Un cri féminin se fit entendre dans les toilettes. Il devait aller en cours.

L’après-midi se passa entre mathématiques et histoire, de façon plutôt monotone pour Remus qui n’avait de passion pour aucune de ces deux matières. Ces cours finis, vers seize heures, il fila directement à la bibliothèque.

Il parcourait les couloirs ensoleillés qui donnaient sur le parc et voyait des élèves en train de se dorer la pilule. La situation n’était pas inédite : lui enfermé dans une bibliothèque/un bar/ à la maison à travailler, les autres dehors à bronzer/ s’amuser/ rien faire… Il avait l’habitude. Et pour les après-midi ensoleillés comme celui-ci qu’il passait à étudier il avait même son petit refrain emprunté au Velvet Underground pour se remonter le moral : « Who loves the sun ? Who cares that it is shining ? »…

Avant de commencer à étudier, ou plutôt continuer puisqu’il ne s’était quasiment pas arrêté depuis la fin de l’année scolaire précédente, Remus devait voir Mme Pince au sujet des livres scolaires qui étaient prêtés aux élèves boursiers. Il était déjà venu quelques jours avant la rentrée, histoire de les avoir le jour J, mais cette… harpie avait refusé de les céder avant l’ouverture de l’établissement aux élèves.

Remus avait vu les ongles peints d’un rouge écaillé s’agripper convulsivement aux livres concernés, aussi férocement qu’une mère protégeant son enfant… Elle était sûrement une des rares personnes à aimer les livres plus que lui. Il fallait préciser qu’ils étaient pour ainsi dire toute sa vie : elle arpentait les rayons de sa bibliothèque chaque heure du jour et probablement quelques fois aussi de la nuit ; et sa seule vie sociale semblait être ses entretiens réguliers -dont à ce jour on ne connaissait toujours pas la raison exacte, soit dit en passant, même si les rumeurs allaient bon train, avec Mr Rusard, ce cher concierge.

Enfin pour résumer, demander à Mme Pince de vous remettre un livre de sa bibliothèque pour une période d'un an équivalait à demander un rein à une personne normale…

Remus n’avait donc toujours pas ses livres scolaires, ce qui l’avait d’ailleurs obligé à s’asseoir à côté de quelqu’un cet après-midi pour suivre les cours alors qu’en général il s’arrangeait pour être seul à sa table afin de pouvoir s’étaler à sa guise.

Il s’était retrouvé à côté d’un basketteur, un type qui avait la réputation d’être un des élèves les plus brillants de l’école en plus d’être un athlète agréable à regarder. Il avait passé le cours de math à envoyer des boulettes de papier à travers la classe –Remus s’était reçu quelques-unes des boulettes retour- et celui d’histoire à somnoler avachi sur sa chaise. Et il avait toujours les meilleurs notes : à vous dégoûter des études !

Bien décidé à ne jamais être à nouveau le témoin direct d’une telle injustice, Remus voulait ses livres aujourd’hui ou la Pince entendrait parler du pays ! Enfin, poliment quand même, mais il se plaindrait !

La négociation prit un temps considérable. Pince demanda à voir sa notification de bourse de Remus deux fois, sa pièce d’identité trois. Elle lui fit un sermon sur le respect dû aux livres pendant vingt bonnes minutes et termina en le menaçant de renvoi si ses livres revenaient avec la moindre éraflure.

Quand elle le lâcha enfin, le regard qu’elle fixait sur lui était tellement noir qu’il hésita une seconde à aller s’asseoir à une table pour travailler comme il l’avait prévu. Mais il se reprit rapidement et se redressa de toute sa hauteur. Il n’allait quand même pas se laisser impressionner par cette… harpie, se disait-il tandis qu’il s’installait à sa table préférée, qui comme par hasard était protégée du regard acéré de la sorcière par un rayonnage.

Occupé à narguer mentalement la bibliothécaire, Remus ne remarqua pas immédiatement le livre qui avait été laissé sur sa table. Quand ce fut le cas il voulut le ranger, sans quoi Pince l’accuserait sûrement de crime contre l’ordre et l’harmonie de sa bibliothèque, mais ne trouva aucune référence sur la tranche. Il l’ouvrit donc et découvrit que ce n’était pas du tout un livre mais un carnet à dessin.

Ça n’appartenait sûrement pas à cette bibliothèque : Pince hurlait à la vue d’une BD alors un carnet de croquis… elle l’aurait probablement brûlé si elle l’avait trouvé ici. Et ça aurait été dommage se dit Remus en observant les esquisses. La plupart des dessins avaient le style des bandes dessinées mais il y avait aussi quelques portraits et paysage ici et là et tous étaient de bonne qualité. Le carnet était presque entièrement rempli, celui ou celle qui l’avait perdu devait s’arracher les cheveux à l’heure qu’il était, ce document devait représenter des heures de travail…

Remus ne trouva aucun nom dans le carnet et décida qu’il déposerait le carnet à la conciergerie. Mais peut-être pas tout de suite, il était curieux d’étudier un peu ces dessins, beaucoup des portraits semblaient représenter des élèves de Poudlard, peut-être Remus reconnaîtrait-il quelqu’un qu’il connaissait…

Rangeant soigneusement le carnet dans son sac, Remus sortit finalement ses affaires de cours et commença à recopier au propre son cours de mathématiques.

Deux heures plus tard environ, Remus quitta le temple du livre en frottant ses yeux las. En temps normal, enfin les années précédentes, il restait bien plus tard, parfois jusqu’à la fermeture, mais il devait rentrer chez lui cette année et comme il était à pied il en avait pour une demi-heure au moins. Il ne travaillait pas au bar en semaine, c’était déjà ça… Il pourrait avoir une bonne nuit de sommeil pour changer des dernières semaines.

Tous les cours étaient terminés à cette heure-ci et Remus croisa quelques élèves qui flânaient dans les couloirs. Cependant l’immense école lui paressait beaucoup plus vide que d’habitude sans les élèves de Godrictown, qui étaient sans doute presque tous rentrés chez eux à cette heure-ci. C’était sûrement un effet de son imagination cependant parce qu’en réalité ces élèves ne représentaient qu’une faible proportion de la population de Poudlard, il y avait encore beaucoup d’internes. Il avait même entendu dire qu’ils avaient dû transformer l’infirmerie en dortoir pour compenser la perte de l’aile Est. C’est Mrs Pomfresh qui avait dû être contente, tiens !

Remus sortit du bâtiment et emprunta l’allée de gravier jusqu’aux grilles d’entrée. C’était quand même bizarre de quitter Poudlard seulement quelques heures après l’avoir retrouvée. Ses parents avaient été assez contents d’apprendre qu’il rentrerait à la maison tous les soirs, il pouvait ainsi continuer à les aider dans les travaux ménagers, mais égoïstement Remus aurait préféré rester à l’internat. Il avait peur que ce changement de rythme nuise à ses études, et depuis qu’il avait été accepté à Poudlard, ses études c’était toute sa vie...

Il faudrait pourtant qu’il continue à assumer les tâches ménagères et le travail au bar le week-end en plus de ses cours. La bonne nouvelle était qu’il n’avait qu’un an à tenir à ce rythme infernal avant d’obtenir son diplôme de Poudlard, qui lui ouvrirait à coup sûr de nombreuses portes. En attendant ce serait une année chargée…

Remus en avait marre de marcher. C’était la première fois qu’il faisait ce trajet à pied mais il savait déjà qu’il allait le détester. Et encore le temps était clément pour l’instant, Remus ne voulait même pas songer à ce que ce serait quand il devrait faire le chemin sous la pluie, ce qui à n’en pas douter serait bientôt le cas.

Le plus frustrant était de se faire dépasser par des voitures qui roulaient à toute allure sur cette route de campagne alors que lui faisait à peine du deux à l’heure dans des chaussures vraiment pas faites pour la marche. Il avait déjà identifié deux véhicules qui venaient de Poudlard : le premier une décapotable rouge remplie presque à raz bord d’élèves du collège qui l’avaient sifflé et s’étaient esclaffé en roulant à côté de lui ; le second appartenait au Professeur Slughorn, sans doute allait-il fêter la rentrer en ville… Encore une fois, Remus était satisfait de ne pas travailler au bar ce soir, il y avait eu deux autres soirées de plonge après la première à cause du maître chimiste !

Remus marchait depuis un quart d’heure quand il céda finalement au besoin qui le titillait depuis un moment : fumer. Ça ne l’aidait pas vraiment à reprendre son souffle, mais qu’est-ce que ça faisait du bien !

Il commençait à s’inquiéter de son addiction, parce qu’à ce niveau –deux clopes par jour sans faute où c’était la migraine assurée- il appelait ça de l’addiction. Bien sûr ses parents avaient remarqué la nouvelle manie de leur fils mais ils ne pouvaient trop rien dire puisqu’ils fumaient tous les deux, un truc d’ouvriers à ce qu’il paraissait. Sauf que Remus n’était pas vraiment un ouvrier, plus exactement de cette classe. Pas qu’ils reniât ses parents mais, il allait à Poudlard, et cette étiquette-là était de celle à effacer s’il voulait avancer, il avait trop de handicaps au départ pour se permettre le luxe de revendiquer ses origines… Enfin, il fumait, comme ses parents.

Vingt-huit minutes montre en main plus tard, Remus arriva chez lui. La voiture de sa voisine était rangée dans son allée et Remus fut tenté d’aller sonner à sa porte, comme il l’avait fait tant de fois auparavant, ça le titillait comme la cigarette l’avait fait un peu plus tôt. Mais il savait qu’il n’était pas le bienvenu et renonça rapidement, une nouvelle fois.

Il était maintenant dix-neuf heures passées et la maison était encore vide, ses parents seraient bientôt là. Il n’y avait pas tellement de ménage à faire et il avait fait des courses hier, aussi se rendit-il dans sa chambre, située au rez-de-chaussée.

Lançant son sac sur le lit, il se dirigea vers le seul objet qui avait de la valeur dans cette pièce : le sacro-saint tourne-disque et ses évangiles de vinyle. En quelques gestes rôdés par l’habitude, Remus installa un disque sur la platine. Quelques mesures de piano et de percussions, puis la voix grave de Carmen McRae s’éleva dans la petite chambre et Remus chanta « Take Five » en chœur avec elle –dans les graves en tout cas- tout en rangeant ses affaires. Ensuite il irait faire à manger et pourrait raconter sa journée à ses parents.

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Ils me gonflent ! se disait James au volant de sa décapotable. Ses amis tassés à l’arrière criaient et riaient et lui il avait mal au crâne. En plus cet abruti d’Andrew à côté de lui bloquait le levier de vitesse chaque fois qu’il se retournait pour rire aux blagues de ceux de derrière !

La journée avait commencé en demi-teinte mais là, c’était sûr, elle s’achevait dans le négatif !

Il avait été content de retrouver sa chère Poudlard même si ça signifiait quitter ses chers bouquins, dans lesquels il s’était immergé pendant les deux dernières semaines de vacances. Ces vieilles pierres, ce vieux Dumbledore. Lui aussi aimait beaucoup les carambars…

Les retrouvailles avec ses amis s’étaient faites seulement quelques heures plus tôt. Il avait profité de la fin des vacances pour rester au calme, malgré deux ou trois invitations à sortir. Finalement c’était ces retrouvailles qui le laissaient un peu insatisfait. Quelques éclats de voix, un accueil enthousiaste mais pas de vraie joie de son côté.

La conversation avait donné quelque chose de ce genre :

« Alors James, ces vacances ? On ne t’as pas beaucoup vu ! »

« Ouais, j’étais occupé. Ça a été… »

« Et ton voyage, là ? En Italie ou je sais plus quoi… »

« En Grèce. C’était sympa, mes parents ont… »

« Mon pauvre ! Moi aussi je me suis coltiné mes parents toutes les vacances ! Ils étaient sur mon dos jour et nuit, à croire qu’ils n’ont que ça à faire… » Bla bla.

James n’avait pas le temps de s’exprimer que ses potes de basket et autres groupies de basketteurs embrayaient sur les sempiternelles jérémiades à propos de l’autorité parentale. James se rendait bien compte que ç’avait toujours été comme ça, il participait d’ailleurs avant, mais sur le coup il avait juste trouvé ça saoulant. Aussi il n’avait pas été déçu quand, devant la première liste des septièmes années, il avait constaté que seulement deux de ses collègues de basket étaient dans sa classe, et ils étaient parmi ceux à qui il parlait le moins. Il n’aurait pas dû se sentir soulagé, pourtant c’était le cas. Il appréciait cette tranquillité, au moins pendant les cours.

Après la réunion, la bande s’était reformée dans le parc ensoleillé et James avait endossé le rôle du lézard sur le gazon, écoutant les autres piailler sur leurs classes respectives.

Andrew et Cole étaient dans la classe de Servilus, un type répugnant et malsain qui faisait partie du groupe qu’on avait baptisé « les héritiers » à Poudlard, les nobles locaux. Servilus, Severus Rogue de son vrai nom, était une vraie carpette, à la botte de Bellatrix Back, mais pour on ne sait quelle raison il avait décidé assez tôt dans leur scolarité qu’il détestait James Potter et tous ses amis et il ouvrait sa grande gueule pour le provoquer chaque fois qu’ils étaient dans les mêmes environs. En plus de ça ce gars était un sadique qui adorait humilier les gens. Il avait interrogé le professeur de chimie une fois sur les poisons, leur fabrication et leurs effets potentiels sur les êtres humains… Il n’en fallait pas plus pour que James le déteste en retour.

Howard était dans la classe numéro trois avec Sirius Black, le chef de bande des héritiers, et David et Nathan se coltinaient Bellatrix Black, dite la sorcière, dans la classe numéro quatre. Il semblait bien que James l’avait échappé belle…

Le repas de midi se passait dans une bonne ambiance -ils avaient parlé basket- jusqu’à ce qu’il reconnaisse le type de la librairie, celui avec qui il avait parlé des comics l’autre jour, alors qu’il s’apprêtait à sortir de la salle. James allait lui faire un signe de la main quand il remarqua qu’il avait le teint un peu vert et une seconde plus tard le pauvre gars courait une main sur la bouche, vraisemblablement vers les toilettes les plus proches.

En voyant ça, tous ceux de sa table avaient éclaté de rire. James, qui avait pitié de ce garçon dont il se souvenait maintenant qu’il était une des têtes de turc des héritiers, avait essayé de les faire taire mais en vain, et leurs rires avaient redoublé quand un cri strident s’était élevé depuis les toilettes des filles. James était sorti de table, agacé par leur attitude. Il avait ramassé le sac de cours du garçon malade et l’avait déposé devant la porte des toilettes avant d’aller en cours.

Pendant le cours de mathématiques du Professeur McGonagall, il avait sauté sur l’occasion de s’éloigner de ses coéquipiers en se portant volontaire pour s’installer à la table d’un de ses camarades qui n’avait pas encore ses livres. Un type poli mais pas bavard. A une table de la première rangée. Cette rentrée commençait vraiment différemment, mais James avait décidé que ça lui plaisait.

Les deux idiots du village avaient tout de même essayé d’attirer son attention à coup de boulettes de papiers, ne réussissant qu’à agacer son voisin –que d’ailleurs James admirait pour le self-control dont il avait fait preuve car il ne s’était pas détourné une seule seconde de son cours malgré la distraction- et à démontrer que pour des joueurs de basket, ils visaient comme des pieds.

Dans l’ensemble l’après-midi avait été calme. Ce n’était pas le cours d’histoire qui allait exciter qui que ce soit. James avait beau aimer la matière, Binns était juste le marchant de sable le plus doué de toute l’histoire des cours d’histoire. Et encore une fois James s’était trouvé impressionné par la force de caractère de son voisin qui, contre voix monocorde et ondes soporifiques, avait conservé sa posture sérieuse et continué à prendre ses notes sans s’avachir d’un millimètre. James avait vu du coin de l’œil son profil s’élever au fur et à mesure que lui-même se rapprochait du sol…

Après les cours il y avait eu une réunion pour l’équipe de basket. Le coach McFly leur avait fait son habituel speech de rentrée. Les essais pour entrer dans l’équipe n’avaient lieu qu’en fin de semaine, mais la composition était d’ors et déjà quasi figée dans la tête de l’entraîneur et tout le monde le savait. Seuls les élèves les plus âgés avaient le niveau pour participer au championnat national duquel faisait partie Poudlard depuis un siècle et McFly, en tant que prof de sport repérait longtemps à l’avance les jeunes prometteurs, qu’il prenait sous son aile pour les amener à leur potentiel maximum. C’était un peu comme le club de Slughorn, version sportive. Toujours était-il que le coach n’avait pas besoin de ces séances d’essai pour savoir qui il prendrait, elle servait davantage aux anciens de l’équipe à évaluer les petits nouveaux et permettait à ceux-ci de faire leurs preuves.

James, lui, avait été repéré dès sa deuxième année et était entré dans l’équipe de réserve dès la quatrième année, aux côtés de garçons de dix-sept, dix-huit ans. Il se souvenait du jour de ses essais comme si c’était hier. Tous les joueurs guettaient ses gestes à l’affût de la moindre erreur que ferait ce gamin qui prétendait prendre la place de plus vieux qui attendaient depuis des années pour pouvoir entrer dans la fameuse équipe de Poudlard. Il avait eu un trac monstre mais avait réussi à leur en mettre plein la vue et il était maintenant leur joueur star. Il était capitaine de l’équipe première depuis l’an dernier et prenait son rôle très à cœur, comme ce sport en général.

Les entraînements ne reprenaient que la semaine suivante, mais bien sûr tous les joueurs étaient censés s’être entraînés de leur côté pendant les vacances. James l’avait fait, plus ou moins. Plutôt moins que les autres années en tout cas puisqu’il avait l’habitude alors de continuer à jouer pendant les vacances avec ses amis, or il ne les avait pas beaucoup vus cet été. Le décrassage promettait d’être douloureux…

La réunion avait duré deux bonnes heures, McFly étant du genre bavard. James avait eu l’intention de rentrer chez lui comme il était venu ce matin, c’est-à-dire en voiture et seul, mais ses amis avaient prévu autre chose.

Andrew, Howard et David avaient prévenu leurs parents de ne pas venir les chercher le soir en disant que James les ramenaient, ce que l’intéressé ignorait totalement, et après moult dialogues de sourds entre le jeune homme et ses amis, ceux-ci s’étaient installé d’office dans la décapotable rouge, et ce qui peut-être agaça le plus James, accompagnés de deux filles que n’arrêtaient pas de faire des bruits de dindon avec leur gorges !

Ces trois sans-gêne avaient déjà fait ça des dizaines de fois auparavant mais pour une raison qu’il ignorait, cette fois-ci ça l’avait vraiment mis en rogne. Lui, tout ce qu’il voulait ce soir c’était rentrer chez lui, piquer une tête dans la piscine avant qu’il ne fasse trop frais dehors puis s’installer dans sa chambre pour bouquiner avec du Marvin Gaye en fond sonore… Ouhou I bet you’re wondering how I knew, about the…

Mais des sifflets et éclats de rire plus bruyants encore que les autres firent dérailler la platine qui tournait dans la tête de James. Il se tourna vers Andrew avec l’intention de lui demander la raison de ce raffut mais celui-ci avait passé la moitié supérieure de son corps par-dessus la portière de la voiture et criait avec les loups, les mains en coupe autour de la bouche.

James ne put voir à qui s’adressaient ces cris dans le rétroviseur car la vue était bouchée par les bras et les… jambes ? des imbéciles qui s’agitaient à l’arrière. Perdu dans ses pensées, James n’avait rien vu de spécial sur la route, mais apparemment ses passagers si, et quelque chose de vraiment drôle puisqu’ils continuèrent à rire et à se taper dans les mains les uns des autres encore un moment.

« C’était quoi, ça ? » demanda James quand il put enfin se faire entendre, et accessoirement voir à nouveau dans ses rétroviseurs, mais ils avaient largement dépassé l’attraction à présent, ils arrivaient en vue de Godrictown.

« Un type de Poudlard, je sais pas son nom. » répondit Andrew, ayant retrouvé un comportement humain plutôt que simiesque. James lui envoya un coup dans le genou pour pouvoir changer de vitesse.

« Et… qu’est-ce qu’il faisait ? » insista James qui avait envie de comprendre la raison de leurs idioties précédentes.

« Il marchait. » répondit encore Andrew avec un haussement d’épaule. Puis voyant l’air perplexe de James précisa sa réponse. « Il était à pied cet abruti ! »

James cligna des yeux deux ou trois fois puis reporta son attention sur la route. Il était pressé d’arriver. About the plans to make me blue, with some other guy…

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"I Feel Fine" des Beatles - "Who Loves The Sun" du Velvet Underground - "I Heard It Through The Grapevine" de Marvin Gaye, pour les titres exacts.

Ecco ! Si ce chapitre ne vous a pas plu il faut absolument que vous me le disiez dans une review pour que je rectifie ça (ça ne fera pas mal, n'ayez pas peur) et s'il vous a plu vous devez absolument me le dire dans une review avant que je ne me lance dans le meurtre en série par dépit.

Entre deux assassinats j'essaierai de penser à poster le prochain chapitre bientôt. Ca pourrait vous intéresser, Lily commence à parler...

Et en attendant que les Doors soient avec vous (Noone left to scream and shout...)

 
 
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