Comme sous vous en doutez, les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent pas. Lady Murasaki et le Prince Genji sont les protagonistes d'une légende japonaise, mais je revendique la maternité du Maître des Temps et de Ciova. Bon, ce n'est pas vraiment du Drarry puisque le vrai couple est Genji et Murasaki. Vous comprendrez en lisant la fic... Voilà, c'est ma première fic et je suis particulièrement fière de vous livrer ce premier chapitre. L'idée m'est venue alors que je lisais une des fics d'Artémis, et que je me disais que ce serait marrant de voir Draco se comporter en Lady japonaise (moi ça me faisait bien rire). J'ai proposé l'idée à Artémis qui m'a demandé (ordonné serait plus exacte) de l'écrire. J'espère qu'elle va vous plaire. J'ai mis beaucoup de plaisir à l'écrire et j'espère que vous en prendrez autant à la lire. Cependant, ne soyez pas trop pressés pour la suite car je suis sur un autre texte que je dois absolument finir avant d'en commancer d'autre (cette fic est une ecxeption). Voilà, bonne lecture ^^ (PS, le sida c'est un clin d'oeil à Lulu qui nous a fait un super exposé dessus! Vive Lulu!!) Attention, les scènes qui vont suivre se passent simultanément. Une flamme verte sortait de la petite assiette de terre cuite posée sur les traits luisant d’un cercle magique de mauvais augure. Une mèche de longs cheveux noirs dépassaient de la coupelle, son extrémité dévorée par les flammes voraces. Dans l’obscurité de la petite chambre, une silhouette encapuchonnée de noir tendit une main au-dessus des flammes et prononça des paroles dont la signification n’était connue que par elle. Autour, réparties sur le trait externe du cercle, d’autres silhouettes vêtues de noires elles-aussi semblaient réciter de manière mécanique un cantique aux étranges intonations. Celle du centre rabattit sa capuche sur ses épaules et laissa paraître son visage. C’était une femme d’une grande beauté. Elle avait un front large, des sourcils hautains, des pommettes hautes et une fine bouche qui s’étirait dans un sourire de satisfaction. Elle aurait pu être agréable à regarder si ses yeux bridés, aussi noir que sa chevelure ébène, n’étaient pas figés dans un regard de haine profonde. Où que se posent ses yeux, on avait l’impression qu’ils voulaient nous assassiner sans pitié. Et comme le dit l’adage « les yeux sont le reflet de l’âme », cette femme était sans aucun doute la plus cruelle qu’est connu le Japon médiéval. Lady Rokujo, la veuve du Prince de la Province de l’arrière pays, sortit de sa manche un mouchoir de lin blanc su lequel s’étendait une large tâche de sang et un poignard. Elle tendit sa main au-dessus des flammes, releva la manche de son kimono de soie et rapprocha la lame de son poignet. Les voix se turent. Aucun souffle ne vint troubler l’étrange silence qui pesa alors. Et enfin, d’une voix douce aux accents cruels, lady Rokujo prononça sa malédiction en s’entaillant la peau d’où perla un filet de sang : - Que les démons attirés par ce sang noble apparaissent et m’obéissent ! Dans la coupelle, les flammes s’agrandirent et devinrent violentes. Une terreur s’empara du groupe de silhouette, mais il ne fallait pas rompre le cercle tant que le pacte n’avait pas été conclu, sinon, les conséquences pouvaient être terribles. Personne ne bougea, même pas lorsque sortant de nulle part, une voix terrible exulta : - Qui es-tu, mortelle, pour oser m’appeler ainsi ! Lady Rokujo, bien que terrifiée, n’en laissa rien paraître et faisant face aux flammes maintenant devenues gigantesques, dit de sa voix la plus humble : - Pardonne mon impudence, ô sublime être des ténèbres, mais je veux vous confier une affaire qui contraint mon cœur et ne peut attendre plus longtemps. - Pourquoi m’abaisserai-je à t’écouter ? demanda le démon furieux. - Seigneur, je ne suis qu’une humble mortelle face à votre grande puissance, mais je sais que vous ne pourrez refuser la proposition que je vais vous faire… - Parle, tu m’intrigues. Mais si cette proposition n’en vaut pas la peine, je te tue. - En vous invoquant j’ai fait de ma vie la votre, grand seigneur, je ne crains donc plus la mort ! - Tu es impertinente femelle ! Cependant tu ne manques pas de courage, et ton cœur semble aussi sombre que le mien ! parle, je t’écoute. - Seigneur, commença Lady Rokujo avec un sourire triomphant sur les lèvres, il y a un homme dans ce pays, et cet homme, je l’aimais tellement que je n’ai pas hésité à souiller mon âme pour gagner son amour. Mais, il est resté insensible à mes charmes et maintenant c’est dans les bras d’une autre qu’il jouit d’un amour merveilleux, me laissant seule et froide dans la misère où il m’a mise. - Chez les femmes, c’est toujours un problème d’amour, dit le démon d’une voix ironique. Et que veux-tu que je fasse pour toi ? Tu voudrais que je lui lance un sort pour qu’il t’aime ? - Non seigneur des ténèbres, cet homme est malheureusement protégé des maléfices car il possède avec lui une très grande magie bénéfique. - Alors, que veux-tu que je fasse ? - Je veux, et les yeux de lady Rokujo s’emplirent d’éclairs, que vous preniez l’âme de sa fiancée, que vous lui enleviez toute possibilité de se réincarner et que vous empêchiez ces deux âmes de jamais se retrouver ! Je veux qu’ils soient séparés à jamais et malheureux pour cette vie et pour toutes les autres ! - Les femmes sont toujours les plus cruelles et les plus imaginatives dans leurs malédictions ! s’écria le démon d’une voix frémissante. Mais c’est une magie puissante que tu me demandes, qu’est-ce que je gagne à te rendre ce service ? - Mon âme pour commencer, celle de la femme que je vais vous livrer, et enfin je vous offre aussi la possibilité d’être admis au panthéon des dieux impériaux. - Comment réaliserais-tu cet exploit ? demanda le démon intéressé. - La femme que je te demande de tuer est Lady Murasaki, fiancée du Prince Genji, futur empereur du Japon. Si Murasaki disparaît, le prince sera tellement occupé à la pleurer qu’il ne verra pas le pouvoir passer entre les mains de son cousin, le Prince Reizei, adorateur de votre divine grandeur. - Hum ! tout ceci est vraiment très intéressant. Laisse-moi quelques instants pour y réfléchir… OoOoOoOoOo - Un sortilège d’amour éternel ? demanda Pavarti d’une voix rêveuse. - Oui, répondit Hermione, c’est un sortilège très étonnant car il ne nécessite aucune formule ni ingrédient magique, mais seulement les conditions optimales pour sa réalisation. - Ainsi qu’une volonté étonnamment suicidaire de vouloir se lier à jamais avec une personne ! ajouta Ron avec ironie. Hermione jeta un regard noir à Ron qui lui répondit avec son sourire narquois du genre il n’y-a-pas-de-quoi-tu-sais-combien-j’aime-intervenir-dans-tes-discussions (je suis sûr que vous voyez ce que je veux dire ^^). La grande salle résonnait des discussions des élèves qui prenaient leur dîner. Même s’il y avait du bruit, ce n’était rien en comparaison du début du repas qui avait été l’occasion de grandes émotions. En effet, et Harry ne pouvais s’empêcher de sourire en y repensant ; de toutes les annonces qu’avait pu faire Dumbledore, celle-ci lui paraissait la plus folle, la plus incongrue de tous les temps. Suite à un incident des plus fâcheux pour les élèves concernés et des plus avantageux pour les rumeurs, une élève s’était retrouvée enceinte et contrainte d’abandonner pour une période les cours. Elle n’avait pas voulue dénoncer le père et aucun élève ne manifestait sa fierté d’être père. Les professeurs c’étaient alors retrouvés devant un des plus troublants problèmes de toute leur carrière d’enseignant : ils éduquaient des adolescents remplis d’hormones et assez bêtes pour ne plus aller chercher dans les livres un sort contraceptif... Dumbledore eut alors une merveilleuse idée qui fit frémir les professeurs, hurler de rire certains élèves mais surtout qui souleva des centaines de protestations. Puisque les moldus apprenaient au collège tout ce qu’il y avait à savoir sur la sexualité, pourquoi les jeunes sorciers en formation dans cette école (qui remplaçait le collège et le lycée) ne seraient-ils pas aussi mis au courant des pratiques de la vie sexuelle ? Ainsi, allait être mis en place dans les semaines qui allaient suivre un cours magistrale sur la biologie humaine, la reproduction et les moyens de contraception. Face à la joie immense de tout le corps enseignant et étudiant pour cette proposition (et ceci n’est qu’un doux euphémisme), Dumbledore ajouta, ses yeux bleus fixant l’assemblée par-dessus ses lunettes « Et oui, jeunes gens, la vie n’est pas la pire des maladies sexuellement transmissibles, et nous avons l’honneur de vous former pour que vous deveniez des sorciers responsables aussi bien sur le plan de la magie que sur celui de la vie. » Et le repas commença, la salle se remplissant des débats sur l’utilité de cet enseignement (vous vous demandez surement quel est le rapport entre ça et le début…j’y arrive). Hermione avait approuvé vigoureusement. Une éducation sexuelle n’était pas inutile et même nécessaire par les temps qui courraient. Plusieurs filles à la table acquiescèrent, mais les garçons de Gryffondor ne semblaient pas convaincus. - Voyons, Mione, ce ne sera qu’une perte de temps ! On n’est pas ici pour faire des bébés ! s’écria Ron. - Voyons Ron, je pense que tu es assez grand pour savoir que les bébés ne sortent pas des choux ou se font apporter par une cigogne ! Les oreilles du roux devinrent écarlates. Harry, plein de compassion décida de venir en secours à son ami : - Bien sûr que non, mais tout le monde est plus ou moins au courant de comment ça se passe ! dit-il doucement. - Ah oui, s’écria Hermione, alors vas-y Harry, je t’en prie comment fait-on les bébés ? Ce fut au tour de Harry de devenir rouge comme une pivoine. Il ouvrait et fermait la bouche stupidement, mais aucun mot n’en sortait (je vous rassure tout de suite, Harry sait parfaitement comment on fait les bébés, mais disons que cette conversation le gêne particulièrement, c’est pour cela qu’il reste aphone). - Mione, on est à table ! marmonna Ron. - Je sais, mais si on ne peut pas parler de ça sans tabou alors ça veut dire que vous n’êtes pas assez mûrs pour avoir une relation avec une fille ! protesta la jeune fille. Des contestations fusèrent de part et d’autre de la table. - Très bien, si vous ne voulez pas en parler, tant pis, mais dites-moi au moins que vous savez comment vous protéger ? demanda Hermione. Chacun se regarda, aucun mot ne fusa cette fois. Certain trouvèrent même un intérêt étonnant à leur assiette. - Quoi ! s’exclama la jeune fille. Aucun de vous n’a jamais ouvert un livre à ce sujet ! - Eh ! Hermione, notre préoccupation n’est pas de faire des enfants tout de suite ! Pour l’instant c’est d’apprendre la magie, et on n’a pas de temps à perdre avec des enfantillages pareils ! contra Dean. - Des enfantillages ! Mais cela ne concerne pas que les enfants ! Savez-vous combien de personne meurent chaque jour de maladie sexuellement transmissibles telles que le sida ? Bien trop ! Et ce ne sont pas des maladies qui sont l’exclusivité des moldus ! De nombreux sorciers en meurent aussi, et nous sommes trop grands maintenant pour faire l’impasse dessus ! Un silence étonnant répondit à cette dernière phrase. De toute évidence, Hermione voyait juste, et il était tant pour ces futurs adultes de devenir responsables pour leurs vies et celles des autres. (C’était un communiqué du responsable de la santé ^^) Ce fut Ginny qui interrompit ce silence pesant par une des rumeurs qu’elle avait entendue. D’après ces sources, les deux amants, avant de se quitter, s’étaient jeté un sortilège d’amour éternel. - Je trouve ça tellement beau ! s’exclama Pavarti. - C’est surtout impossible ! dit Hermione en attaquant sa part de gâteau. C’est un sort trop ancien et impliquant trop de difficulté pour que de jeunes sorciers inexpérimentés puissent le pratiquer. - C’est la force de l’amour ! soupira Parvati. - Qu’est-ce que c’est encore que ces balivernes ! s’écria une voix ironique. Tous se retournèrent pour voir le grand blond au teint pâle, accompagné de toute sa clique, se tenir derrière eux. Les yeux verts de Harry s’allumèrent d’animosité, et ce fut avec un ton sec qu’il répondit : - Tu t’ennuies tellement avec tes gens que tu écoutes les conversations des autres, Malefoy ? L’ignorant superbement, Malefoy se tourna vers Pavarti et avec une voix remplie d’ironie et de mépris, lui dit : - L’amour n’est qu’hypocrisie ! L’amour éternel n’est qu’une invention de bonne femme ! Et ce sortilège n’est rien qu’une légende. - Dégage Malefoy ! s’écria Ron. Tes conneries, on s’en tape royalement ! - Je voulais juste instruire des ignorants dans votre genre ! répondit le blond en fronçant le nez. Mais c’est vrai que la culture rentre par une de tes oreilles décollées et ressort par l’autre. Goyle et Crabbe ricanèrent et les dites oreilles se mirent à brûler. Leur propriétaire voulut se lever pour en mettre une au blond narcissique qui se moquait de lui, mais Hermione posa une main apaisante sur son épaule. - Laisse tomber Ron, il te provoque ! Et puis de toute façon il a raison. Ce sortilège n’a jamais marché. Le plus pur exemple reste le Prince Genji et Lady Murasaki du Japon. - C’est qui ces deux là ? demanda Dean qui finissait sa tarte à la citrouille. - Malefoy vous en dira surement plus ! dit malicieusement la jeune fille en se retournant vers le blond. N’est-ce pas Malefoy que tu connais tout de la culture japonaise ! Il la fixa aussi durement que si elle venait de l’insulter. Puis il souffla avec un air méprisant : - Vous me faîtes perdre mon temps ! Il claqua des doigts et s’en alla en direction de la sortie, suivi aussitôt par sa clique. Les Gryffondors regardèrent les Serpents s’en aller, remplis de cette fierté arrogante qui les caractérisait. - Murasaki et Genji sont deux figures emblématiques de la sorcellerie japonaise. C’est eux qui sont à l’origine du sortilège d’amour éternel, mais leur destin fut tragique ! - Qu’est-ce qui c’est passé ? demanda Pavarti intéressée. - On ne sait pas exactement, mais les légendes disent qu’après s’être jurés de se retrouver à chaque réincarnation, Murasaki est morte de manière subite et inattendue. Cette mort d’ordre magique n’était pas prévue et cela aurait bouleversé son cycle de réincarnation. Ainsi les âmes de ces amants sont condamnées à errer sans jamais se retrouver. - Comme c’est triste ! s’écria Ginny. Il n’y a donc aucun moyen de les réunir ? - Non, soupira Hermione, il faudrait un évènement magique important pour pouvoir réunir les deux âmes. Des rires tirèrent les filles de leur discussion. Ron tenait sa baguette pointée sur Malefoy, s’apprêtant de toute évidence à lui jeter un sort. - Mais qu’est-ce que tu fabriques ? s’écria Hermione exaspérée. - C’est un sort que m’ont appris Fred et Georges : l’échangeur d’âme. Je vais échanger l’âme de Malefoy avec celle d’un hibou qui se trouve au plafond ! ça risque d’être plutôt marrant. - N’importe quoi ! soupira la jeune fille. - Arrête ! s’écria Ginny. Tu sais ce qu’a dit papa là-dessus ! Il a interdit à Fred et à Georges de recommencer ! - Oui, renchérit Hermione, c’est une magie dangereuse, et ce n’est pas bien de jouer avec les âmes des gens ! Tu risque de gros ennuis ! - Vous avez vraiment peur de tout ! râla Ron. - Arrête ! Ne fais pas de bêtises que tu pourrais regretter ensuite ! En plus Malefoy doit te faire face pour que tu puisses échanger son âme ! - Et alors, tu penses que je ne suis pas assez rapide ? s’indigna le Rouquin. - Arrête Ron ! intervint Harry. Ça n’en vaut pas la peine. Ron se renfrogna, mais il ne rangea pas sa baguette. OoOoOoOoOo - Mortelle, ta machination m’amuse, et j’ai tendance à m’ennuyer ! Je t’accorde mes pouvoir, fais-en bon usage ! dit enfin le démon avec un rire gras. Lady Rokujo sourit à ces paroles. Elle se tourna vers les silhouettes et leur fit un signe de tête. Aussitôt les incantations reprirent, toutes sur le même ton monocorde. - Mais attention, ajouta le démon d’une voix ironique, si tu rates ton coup, ta mort sera le pire des enfers ! - J’ai déjà voué mon âme aux démons ! Qu’est-ce que représente l’enfer pour moi ! Avec une lueur fanatique dans le regard, elle prit le mouchoir de lin blanc tâché de sang et prononça d’une voix claire aux accents terribles : - Par le pouvoir noir des forces des ténèbres, je te bannis ! Que ton âme quitte cette terre et qu’elle soit condamnée à errer sans repos ni fin dans l’enfer de la solitude. Que tes souffrances ne s’apaisent jamais et que le chagrin de l’amour perdu soit ta prison ! Par mon le sang, par mon âme, par le démon, meure ! Elle s’apprêta à jeter le mouchoir dans les immenses flammes vertes, lorsque des cris venant de derrière les tentures servant à l’intimité des femmes retentirent. Sortant de la nuit, des sifflements suivis de coups mât troublèrent les incantations. Quelques silhouettes tombèrent sur le ventre, l’empennage des flèches sortant de leur dos. Des murmures, suivis de cris affolés se répandirent chez les silhouettes restées vivantes. Certaines esquissèrent même un mouvement de fuite mais Lady Rokujo les retint d’une voix dure : - Restez là ! Si vous brisez le cercle, le démon prendra vos âmes ! Une autre voix, venant de l’extérieur cria un ordre et aussitôt, une vingtaine de gardes armés entrèrent en trombe dans la pièce, certain tenant en joue les silhouettes encapuchonnées avec leurs arcs bandés. - Personne ne bouge ! ordonna un des gardes. Personne n’esquissa le moindre mouvement, mais regardant Lady Rokujo et la flamme verte d’un mauvais œil, il cria : - Le Prince peut entrer, mais qu’on le mette sous haute protection magique ! Un homme d’une grande taille, avec un visage aussi fin que d’une beauté à couper le souffle entra dans la chambre. C’est yeux au regard clair s’obscurcirent en voyant les flammes vertes et Lady Rokujo à leur côté. - Rokujo ! Faut-il que ce soit encore toi, sorcière malfaisante, qui me cause tant de soucis ! - Et moi, Prince Genji, faut-il que je m’adonne à mes occultes occupations pour que je puisse bénéficier de l’honneur d’une de vos visites ! Mais j’oubliais qu’il n’y a qu’ainsi que je vous plais, puissante et maléfique ! N’est-ce pas seigneur ? Mes charmes ne vous effrayaient guère quand j’étais dans votre lit ! - Tais-toi, vipère, tu crois les mensonges que tu racontes et tu troubles la tranquillité de ce palais ! Mais je vais y remédier tout de suite ! Je te bannis, toi et tes misérables servantes, adoratrices de démons ! Sortez de ce palais et n’en revenez jamais ! - Avant vous m’aimiez ! murmura Lady Rokujo, les yeux remplit d’une tristesse infinie. J’étais l’unique, la seule pour vous. Et elle est arrivée, cette misérable orpheline… - Tais-toi ! Je t’interdis de parler de Murasaki ainsi ! Ta langue de vipère est indigne de prononcer son nom ! Il n’y a qu’elle que j’aime et que j’ai toujours aimée ! Avec toi, ce n’était que pour m’occuper quand je m’ennuyais ! Ma plus grande erreur c’est de t’avoir fait croire que j’avais un quelconque sentiment pour toi. La stupeur frappa Lady Rokujo, la laissant muette face à la révélation du Prince. Puis ses yeux s’étrécirent de colère et elle leva la main tenant le mouchoir au-dessus des flammes. - Pose ce mouchoir ! s’écria le Prince. Il ne savait pas ce que c’était, mais il sentait que venant de cette sorcière maléfique, cela ne pouvait être que mauvais, d’autant plus que le tissu semblait imbibé de sang. Il fit signe aux gardes d’abattre la jeune femme, mais celle-ci fut plus rapide. Elle lâcha le mouchoir dans les flammes vertes avant que les flèches ne la transpercent de part en part. Elle s’écroula sur le sol tandis que le Prince se précipitait vers les flammes pour récupérer le mouchoir. Mais c’était trop tard, les flammes avaient déjà dévoré le tissu blanc et rouge n’en laissant aucune trace. Il se retourna sur le visage de Lady Rokujo qui le regardait avec des yeux triomphant. - Qu’est-ce que c’était ? hurla le Prince. Qu’est-ce que tu as livré aux démons ? La jeune femme voulut rire, mais son rire se transforma en une toux douloureuse qui laissa échapper un filet de sang. Elle ajouta cependant dans un dernier souffle : - Je ne serais pas la seule à te quitter définitivement ! Et tandis que les yeux du Prince s’agrandissaient de terreur, la jeune femme mourut, emportant la réponse et un sourire satisfait sur les lèvres. Un silence pesant s’abattit sur la pièce. Plus personne n’osa bouger ni parler. Puis, un vent glacial traversa la pièce, provoquant des frissons terribles, annonciateurs des pires nouvelles. Et soudain, déchirant le silence de la nuit, un cri horrible retentit non loin de la demeure de lady Rokujo. OoOoOoOoOo Ils avaient à présent finit de manger et tous se dirigeaient vers leurs dortoirs respectifs. Les conversations avaient perdu de leur animation et reprit le cours normal des problèmes des jeunes sorciers adolescents de cette école, à savoir le devoir de trois rouleaux à rendre mardi pour le cours de potion ou le temps qu’il ferait pour le premier match de Quidditch. Le petit groupe de Gryffondors s’apprêtait à sortir de la grande salle et virent que le groupe de Serpentards était resté un peu plus tardivement qu’à l’ordinaire dans le hall. Ils passèrent devant eux en se lançant des regards méfiants, mais aucun des serpents ne fit mine d’attaquer et les Gryffondors continuèrent leur chemin comme si de rien n’était. Soudain, la voix nasillarde de Malefoy se fit entendre, un peu trop haute pour que cela ne soit pas de l’ordre du hasard. - Il paraît que ce n’est pas la première fois que cela arrive ! Mon père m’a raconté qu’une sorcière était déjà tombée enceinte pendant sa dernière année. Le scandale avait pu être étouffé mais les rumeurs y sont allées bon train ! - Et tu sais qui c’étaient ? demanda Pansy Parkinson en ricanant. - Non, pas exactement, mais on m’a dit que le couple s’était marié et qu’ils ont eut beaucoup d’enfants ! - Beurk ! s’écria Crabbe. Je déteste les Happy end. - Le mieux, continua Malefoy, c’est qu’il paraît que la famille a toute la même couleur de cheveux : un beau roux pétant. Aussitôt, Ron s’arrêta. Ses oreilles devinrent tellement rouges qu’on eut l’impression qu’elles allèrent exploser. Il se retourna vers le groupe de Serpentards et dit d’une voix sourde. - Qu’est-ce que tu es en train prétendre Malefoy ? - Moi, demanda le blond en feignant l’innocence, mais enfin, je n’ai dit aucun nom ! Pourquoi, tu te sens visé ? Les Serpentards éclatèrent d’un rire aussi bruyant que stupide. Ron serra les poings, si fort que ses jointures blanchirent. Il s’apprêta à répondre à la provocation lorsqu’une détonation retentit. Les Serpentards se retrouvèrent d’un instant à l’autre en sous-vêtements, sans qu’ils n’y comprennent grand-chose. Tous regardèrent Ron avec stupéfaction, mais remarquant qu’il n’avait pas baguette, leur regard se tourna vers la petite silhouette qui tenait sa baguette tendue droit devant elle. Ginny, les yeux remplis de fureur, regardait les Serpentards comme si elle s’apprêtait à les écraser comme de misérables vers. - Ça va se payer ! siffla Malefoy entre ses dents. Les Serpentards ramassèrent leurs baguettes qui étaient tombées à terre au moment de la volatilisation de leurs vêtements. Ils les pointèrent sur le groupe de Gryffondors qui par réaction pointèrent les leurs sur eux. Hermione intervint alors. - On arrête tout de suite ! On va avoir de gros ennuis si on commence à se battre dans les couloirs de l’école ! Toi Malefoy tu as insulté ses parents, elle s’est vengée, vous êtes à égalité. Maintenant que tout le monde regagne son dortoir et qu’on en reste là ! Sans se lâcher des yeux, ils grommelèrent tous un acquiescement. Hermione pouvait être très persuasive quand elle le désirait. Chacun rangea sa baguette et fit mine de retourner à ses occupations. Mais, quand les Gryffondors eurent le dos tourné, ils entendirent un avertissement, et une détonation. Sans réfléchir, chacun prit sa baguette et la situation dégénéra, trop vite pour que quelqu’un comprenne ce qui se passa alors. OoOoOoOoOo Le Prince courut aussi vite que le lui permettaient ses jambes, et plus il se rapprochait de l’endroit d’où provenaient les cris, plus son cœur se serrait à la perspective de découvrir le spectacle qu’il allait trouver. Il tourna une nouvelle fois, au détour d’un couloir, et aperçut une faible lumière. La porte d’une chambre était ouverte, et la lumière d’une bougie en éclairait l’entrée. Des corps se tenaient debout devant l’entrée et regardaient avec stupeur le spectacle qui se déroulait dans la chambre. Des cris de douleur en provenaient, des cris d’une intensité à vous glacer le sang. Le Prince cria à l’attroupement de se pousser, de le laisser passer. Il arriva enfin au seuil de la porte et c’est avec horreur qu’il découvrit le spectacle le plus affreux qu’il ne lui fut permis de voir dans sa vie. Sur le futon aux draps blancs, le corps d’une jeune femme se tordait brusquement sous l’effet d’une vive douleur qui lui arrachait un cri horrible. Ses mains se crispaient au rythme des spasmes, ses longs cheveux noirs étaient trempés de sueur, et sa poitrine se soulevait douloureusement au rythme de sa respiration saccadée. Une servante qui s’occupait d’éponger son front se tourna vers le Prince et avec un regard désespéré, elle se leva et s’accrocha aux manches de son kimono. - Prince ! haleta-t-elle. Mon seigneur, je ne sais pas ce qu’elle a…j’ai essayé…tout ! Tout ! Rien…rien n’a d’effet…elle…elle va… Le Prince repoussa brusquement la servante et se précipita au chevet de la jeune femme. Il prit son visage dans ses mains, ce visage qui avait la beauté de la lune, avec un front haut et noble, des pommettes hautes et généreuses, des yeux magnifiques et rieurs, ce visage qui n’était maintenant plus que douleur, avec son teint d’un blanc extrême et ses yeux fermés. Le Prince déposa sur les lèvres pâles un léger baisé. Elle ouvrit alors les yeux et voyant qui la tenait, elle esquissa un frêle sourire qui se mua en une grimace de douleur. - Genji…Genji…, murmura-t-elle faiblement. - Je suis la Murasaki, ma belle Murasaki ! dit le Prince en retenant ses larmes. Je suis là et je ne te quitte pas ! - Genji…, haleta-t-elle, j’ai mal…je ne sais…je ne sais pas pourquoi…j’ai si mal ! - Ne t’inquiète pas ! chuchota la Prince. Les médecins arrivent ! ils vont te soigner ! Tu n’auras bientôt plus mal !Elle lui sourit faiblement et posa sa main sur les lèvres du Prince. - Non, dit-elle doucement, je meure, je le sais…pardonne moi…je ne …je ne pourrais pas tenir ma promesse. - Non Murasaki ! s’écria le Prince. Je n’ai rien à te pardonner ! Je t’aime ! Je t’aime et je t’aimerai toujours ! N’abandonne pas ! Bats-toi ! - Tu me retrouveras ? Où que j’aille…tu viendras…vivre…toi et moi…Son corps se contracta, mais elle n’avait plus la force de crier. - Oui ! promit le Prince. Où que tu sois, de l’enfer au paradis, je viendrais te chercher ! Je tiendrais le serment que je t’ai fait, et nous vivrons ensemble pour l’éternité !Murasaki sourit faiblement et dans un dernier souffle : - Je t’aime tant… Sa main quitta alors le visage du Prince, ses yeux se fermèrent, son corps se détendit, sa poitrine ne se souleva plus… Des larmes coulèrent des yeux du Prince. Il cria plusieurs fois le nom de son aimée dont l’âme venait de quitter le corps. Le désespoir s’empara de son âme. Il serra désespérément contre sa poitrine le frêle corps sans vie et commença à le bercer comme s’il s’agissait d’un enfant. Les spectateurs qui avaient assisté à la scène ne purent retenir leurs larmes. Personne n’osa troubler le chagrin du Prince. Soudain, le visage du Prince se releva sur cette foule et ce fut rempli d’une colère sans nom qu’il leur cria de s’en aller. Ils s’exécutèrent sans se faire prier, laissant le Prince seul avec sa peine. Quand ils furent tous sortis, le Prince se pencha sur le visage devenu paisible de Murasaki et posa un nouveau baisé sur ses lèvres, plein de tendresse. Puis, il sortit de la ceinture de son kimono, un petit poignard, et lançant un dernier regard plein d’affection au corps de la jeune femme, il dit : - Où que tu sois…Il porta alors la lame ses poignets… OoOoOoOoOo Les sorts fusèrent dans tous les sens. Chacun en lançait à l’aveuglette. Les cris indiquaient ceux qui avaient été touchés. Harry s’était précipité sur le côté pour éviter un sort. Il lança un « Experliamus » qui sembla atteindre sa cible mais il ne put le dire précisément. Il sortit prudemment la tête de derrière le pylône qui le protégeait et vit avec horreur que Ginny semblait en difficulté. Il s’élança pour lui prêter main forte, et passa juste à côté de Ron qui jeta alors un sort qui lui était inconnu : - « Animus exchangis » ! Un jet de lumière or partit en direction des Serpentards au moment même où un jet de lumière rouge sortait de la baguette de Malefoy. Les deux sorts se rencontrèrent, et si le sort de Malefoy s’annihila en rencontrant celui de Ron, l’autre sort eut pour réaction de se diviser en deux. Une partie se dirigea sur Malefoy, le percutant de plein fouet et le faisant décoller à plus de trois mètres dans le couloir, l’autre se dirigea vers Ron, mais celui-ci fut protégé par l’intervention d’Hermione qui lança un « Protego ». Ron fut épargné car le sort rebondit sur la barrière magique créée par la baguette d’Hermione, cependant, ce que n’avait pas prévu la jeune fille, c’était que le sort soit détourné sur un de leurs amis. Hors, Harry se trouva sur sa trajectoire, et avant que qui que ce soit réagisse, le sort le percuta, l’envoyant voler à quelques mètres de distance. Les combats cessèrent aussitôt, les leaders des deux groupes terrassés et ne faisant pas mine de vouloir se relever. Mais ce que ne savaient pas ces jeunes sorciers, c’était qu’un évènement aussi rare que spectaculaire se produisit en même temps que ces deux incidents, et qu’il allait bouleverser leurs vies et celle de bien d’autres ! OoOoOoOoOo « Ouille, Ouille, Ouille, Ouille !!!!!! » La douleur qui traversait ma tête ne cessa pas malgré mes jérémiades. Je portai ma main à mon front et sentis un liquide couler le long de ma tempe. Je jurai. Je me relevai doucement. Si je le faisais trop vite, je risquais de m’évanouir, et en tombant de me faire plus mal. A priori, ma blessure à la tête était la seule que j’avais, et elle ne semblait pas sérieuse. C’était déjà ça ! Une fois debout je restai immobile pour être sûr que je ne prenais pas de malaise. Quand je sentis que je ne risquais plus rien, je me reconnectai avec la réalité. Je remarquai que depuis tout ce temps, le hurlement de l’alarme de détresse retentissait sans discontinuer. C’était un cri aigu, douloureux, fort, et qui ne contribuait en rien à arranger mon mal de tête. Je regardai autour de moi. La secousse avait été tellement forte qu’elle m’avait projeté de mon trône, et quelques morceaux du plafond s’étaient détachés et n’avaient rien trouvé de plus amusant que me tomber dessus. Je me dirigeai en titubant vers la porte d’entrée de ma salle d’audience, quand celle-ci s’ouvrit et laissa apparaître un étrange jeune homme à la longue chevelure noire qui lui tombait sur les épaules. Il avait un visage long et des yeux malicieux bien que ceux-ci furent traversés par l’inquiétude du moment. - Vous allez bien ? me demanda Eliaste. - J’ai connu mieux ! répondis-je un peu de mauvaise humeur. Il tendit vers moi une main secourable, que je pris et il m’aida un peu à marcher, jusqu’à ce que lui et moi soyons sûrs que je n’allais pas tombée dans les pommes d’un moment à un autre. - Que s’est-il passé ? demandai-je alors que j’avais repris tous mes esprits. - Je ne sais pas, me répondit-il, je suis directement allé voir comment vous alliez ! Si c’était pas génial d’avoir des subordonnés pareils, qui s’inquiétaient pour votre santé avant même d’aller vérifier ce qui se passait. J’en connais plus d’un qui m’aurait laissé crever sur place jusqu’à ce que leur curiosité soit rassasiée. C’est donc avec un sourire reconnaissant que je le remerciai, et nous nous dirigeâmes ensemble vers la salle de contrôle. Je regardai autours de moi pour vérifier l’ampleur des dégâts. Apparemment pas trop catastrophique. Des meubles renversés, d’autres cassés, des papiers de partout, du matériel technologique en miette, et ici ou là, quelques blessés plus ou moins graves. Au moins, aucun mort n’était déclaré, ce qui était déjà un bon point (et puis je vous dis pas comment c’est pénible au niveau administratif dans ces cas là !). Bref, à part des dégâts matériels, Ciova ne semblait pas avoir trop souffert. Nous arrivâmes devant la porte de la salle de contrôle, et j’entendais déjà les cris, ordres, les gémissements…, bref, toutes ces petites choses qui nous font comprendre que nous sommes en situation de crise. Je poussai un gros soupir (mais alors il n’y eut jamais plus gros soupir dans toute l’histoire du soupir) et je me recomposai un air de celle-qui-gère-tout, et d’un pas décidé je franchis la porte. Ma première envie fut de m’enfuir en courant. Heureusement pour vous, je suis une professionnelle. Dans la salle de contrôle, tout avait tenu le choc. Quelques papiers étaient tombés par terre, mais sinon, tout le matériel de surveillance et les machines sophistiquées qui nous permettaient de gérer tous les univers parallèles qui coexistaient ensembles étaient en état de marche (heureusement vue le prix qu’on avait payé pour sécuriser tout ça !!). Tout dans cette salle était sain et sauf, sauf…l’état mental de ceux qui travaillaient dedans. Tous les gros durs, toutes les petites minettes très fières de s’occuper d’un poste aussi prestigieux que celui de gérante d’un ordinateur universonique, tous ces ingénieurs qui se croient plus intelligents que tout le monde, tous étaient en train de paniquer, de pleurer, de crier, de perdre son sang (oups ! celui-là faudrait peut-être l’évacuer !). Bref, l’anarchie des situations désespérées. Et à côté d’eux, quelques hauts gradés essayaient de reprendre en main la situation en lançant des ordres à peine entendus. Face à ce spectacle je chauffai ma magnifique voix, pris une inspiration, et m’époumonai dans un retentissant « silence !» qui couvrit tous les cris et autres gémissement de la salle. Quand le silence fut revenu, et que tous me regardais avec des yeux ronds signifiant clairement comment-une-aussi-petite-créature-peut-avoir-une-voix-pareille (non, non, je ne suis pas vexée), je pris les choses en main : - Bon, qui est le responsable de la salle pour cette horaire ? On me désigna du doigt une silhouette allongée par terre (et mince c’était celui qui se vidait de son sang). - Très bien, que ceux qui n’ont rien évacuent les blessés, je veux que tout le monde sorte maintenant, et dans le calme !Devant cette magnifique preuve d’autorité (et parce qu’ils étaient bien contents de ne pas rester pour assister à la magnifique colère qui allait s’en suivre), tout le monde sortit, évacuant les blessés. Je me dirigeai vers le téléphone, appelai une équipe médicale, puis une nouvelle équipe, et je demandai à Eli d’utiliser ces connaissances informatiques pour faire le bilan de la situation. Pendant que Eli s’exécute, je vais vous expliquer où nous nous trouvons, et qui je suis. Je suis le Maître des Temps, l’une des divinités les plus importantes des univers. C’est moi qui m’occupe de gérer tout ce qui est espace temps, temporalité, univers. Je travaille sur Ciova, notre univers-poste de contrôle (appelé aussi uniposte). De cet univers, je suis chargée de contrôler tous les espaces temps afin qu’aucun univers ne rentre en contacte avec un autre, ou qu’une brèche intemporelle permette le mélange de plusieurs univers, où qu’un savant fou invente une machine à remonter le temps qui ferait en sorte de modifier l’espace temps de son univers ainsi que, par extension, celui des autres. Tout ceci est donc un travail très fastidieux car il y a beaucoup d’univers (et quand je dis beaucoup, c’est encore trop peu). Si un univers meure, c’est tous les univers qui s’enfoncent dans le chaos, et ce n’est pas joli à voir. C’est pour cela que Ciova, l’uniposte, existe, et que moi, le Maître des Temps, je suis là pour le diriger. Bien sûr je ne suis pas la seule à m’occuper des univers. Nous sommes tout un univers et donc des milliers et des milliers de personnes à gérer les univers, mais de toutes ces personnes, c’est moi le patron. Voilà, je pense que vous avez à peu près compris les enjeux de Ciova et de mon statut, nous pouvons donc revenir à notre situation. L’équipe de secours arriva quelques instants après mon appel. Ils s’installèrent très professionnellement et aidèrent Eli à faire le bilan de la situation. Pendant ce temps, je prenais des nouvelles des blessés par le biais du téléphone (si ça peut vous rassurer le responsable qui pissait le sang n’est pas mort et a été transporté à l’hôpital). Au bout d’une heure on vint me présenter les détails de l’affaire. - une distorsion temporelle ? m’écriai-je. Mais comment cela a-t-il pu se produire ? - Nous ne savons pas, me répondit Eli, mais ce qui est sûr c’est qu’elle est partie près de Ciova. Nous l’avons prise de plein fouet. - C’est pourquoi ce fut si violent ! Les dégâts ? - Surtout matériel. Quelques blessés, certains graves, mais aucun mort. - Bon, c’est déjà une bonne nouvelle, soupirai-je. Et les autres univers ? - D’après nos résultats, la Terre à été touchée. La distorsion a créé un nouveau trou dans la couche d’Ozone. - Génial ! grommelai-je. - Sur 2125MP21, on pense que quelques évolutions s’effectueront sur les humains de cet univers. - Encore des gens qui vont se prendre pour des héros ! m’écriai-je. - D’autres univers ont été touchés, mais on ne connaît pas encore les effets de la distorsion. - De toute façon c’est une question de temps. Je soupirai en pensant que nous le saurions bien assez tôt, et à ce moment là nous serions obligés d’agir au mieux le plus vite possible, pour empêcher les univers de sombrer dans le chaos. Le téléphone sonna alors me tirant de mes sombres pensées. - Mademoiselle, m’appela une assistante, c’est la Mort, elle veut vous parler. Tiens donc, qu’est-ce que la grande faucheuse voulait me dire alors que nous étions en pleine résolution de crise ? Je demandai si cela ne pouvait pas attendre, on me répondit que c’était urgent, et je pris le combiné en espérant que ce n’était pas encore un de ses plans foireux.Mais la Mort était particulièrement en colère aujourd’hui, et c’est avec un ton hargneux qu’elle m’annonça l’horrible nouvelle : - Comment ça des âmes ont disparues ? m’écriai-je avec stupeur. - Je ne sais pas moi ! gronda la Mort dans le combiné. Je viens de recevoir le communiqué que ton équipe a envoyé, et j’ai vérifié si mon univers avait été touché, et figure toi qu’on faisant le tour des âmes vagabondes destinées à errer dans l’oubli et la solitude, et là, il me manque deux âmes ! - Et c’est qui ces deux âmes ? - Les pires qui aient pu s’échapper ! soupira la Mort. - Des meurtriers ! criai-je sous le coup de l’émotion. - Non, mais ce sont des âmes qui étaient sensées être maudites, c'est-à-dire sous la surveillance des démons. - Saperlipopette ! (je vous passe le juron que je dis alors) J’espère que tu n’es pas en train de me dire qu’on risque une invasion de démon dans des univers non préparés ! - Pour le moment je peux encore les contenir, mais il faut absolument que tu retrouve ses âmes avant… Le ton n’était pas très engageant, c’est donc en avalant difficilement ma salive que je demandai : - avant… ? - Avant que les âmes de Murasaki et du Prince Genji ne se rencontrent et cause un terrible chamboulement temporelle ! C’eut l’effet d’une bombe dans mes oreilles. D’un coup, je devins blanche, puis rouge, puis verte et retournais dans le blanc. C’est avec une toute petite voix que je répondis à la Mort inquiète : - Je m’en occupe tout de suite… OoOoOoOoOo Quand Draco se réveilla, il sut que quelque chose avait changé en lui, comme une présence qu’il ne voyait pas, mais sentait distinctement. Le malaise dura quelques secondes et disparut… |