Petit message de l'auteur: alors, il y a plusieurs références à de grandes oeuvres littéraires, détournées par mes soins et pour mon plus grands plaisir et le votre. Alors, petit jeu: ceux qui trouveront les références gagneront un prix ! En attendant petit indice : Harry Potter et le dit de Genji sont à exclure. Pour le reste, les références viennent de deux oeuvres étrangères. Les L ont plus de chances de trouver, mais si vous êtes de fins limiers vous pourrez surement en trouver au moins une! Et si vous trouvez une référence à laquelle je n'ai pas pensée, c'est encore mieux. Sur ce, bonne lecture! La froideur de la pierre le fit frissonner, et il goûta avec un plaisir sans borne cette réaction physique qui lui faisait hérisser les poils sur ses bras, sensation qu’il n’avait plus senti depuis au moins mille ans. La lune éclaira de son faisceau pâle la silhouette qui se mouvait avec une agilité féline, sans un bruit pour remplir le silence des couloirs vidés par la nuit. L’obscurité était son alliée et le dissimulait aux yeux des importuns qui auraient pu apparaître dans les allées sombres. Il avait profité du sommeil de son corps d’accueil pour en prendre possession. Le sommeil n’était finalement que l’endormissement de la conscience. Il suffisait d’envoyer quelques images mentales pour l’occuper et ne pas être dérangé au moment du changement de propriétaire. Le courant électrique avait réveillé en lui des sensations familières et non usitées depuis si longtemps, des sensations, mais aussi des envies, des besoins, qui de son temps déjà, gouvernaient son âme et lui faisait connaître des aventures plus ou moins agréables, dont Murasaki n’avait pas la moindre idée. Du moins, feignait-elle de ne pas le savoir. Il fut tout de même surpris de constater que chez son hôte, ces besoins étaient peu développés, et, plus il creusait les sentiments qui apparaissaient comme un livre ouvert à son esprit parasite, plus il sentait un malaise incongru. Il avait décidé de ne pas chercher plus avant, la conscience commençant à se rendre compte de cette présence étrangère. Il renvoya quelques images mentales qui la replongèrent dans le sommeil. Il avait une mission à remplir : il devait retrouver Murasaki, et après ce qu’il avait vu aujourd’hui, il avait constaté que le nombre de corps d’accueil était élevé, et qu’il ne pourrait pas longtemps voguer librement d’ici quelques jours. Le problème chez les femmes, c’est qu’elles parlaient trop ! Et suivant ce qu’il allait entreprendre, les choses allaient sûrement se compliquer. Et puis, c’était sans compter sur les démons qui allaient surement envoyer leurs sbires pour les retrouver. Il devait donc retrouver Murasaki avant eux, et procéder au rite d’acceptation dans les plus brefs délais. Il avait pris la carte magique qu’il avait découverte lors de l’une de ses investigations spirituelles et avait quitté la chambre sans un bruit, pour investir le château. Il ne lui faudrait pas longtemps pour savoir si sa belle fiancée se trouvait dans un corps. Un seul contacte suffirait. Un seul baiser. Mais, une question s’insinuait lentement dans son esprit : pourrait-il résister aux besoins du corps et de l’âme après mille ans d’abstinence ? Il le fallait. Il devait se réserver à Murasaki, sinon, toute cette attente n’aurait servi à rien. Il devait tenir sa promesse et il le ferait. Il gravit l’escalier en spirale qui menait à la tour des Serdaigle comme l’indiquait la carte magique. Il pénétra sans difficulté dans la salle commune et se dirigea vers le dortoir des filles. La nuit allait être très longue… OoOoOoOoOo Harry étouffa un bâillement. Il était étrangement fatigué depuis quelques temps, comme s’il ne dormait pas assez, alors qu’il se couchait plutôt de bonne heure et qu’il faisait des nuits complètes. Cependant, ces muscles étaient courbaturés comme s’ils avaient marché toute la nuit, et il ressentait un étrange sentiment de frustration teintée de colère et de plaisir. De plus, depuis quelques jours, il faisait des rêves plus que troublants, où il se voyait embrasser plusieurs fille de l’école, certaines qu’il ne connaissait même pas, ou seulement de vue, et il assistait en spectateur à sa séduction nocturne. Sa voix devenait chaude et enjouée, une voix qu’il ne se connaissait pas, il accomplissait des gestes qu’il aurait à peine imaginés et qui se soldait toujours par une désespérante frustration aussi bien morale que physique. Les lendemains, il cherchait ses « victimes » des yeux, s’attendant à ce qu’elles le reconnaissent, mais celles-ci ne lui prêtaient pas plus d’attention qu’avant. Cela lui confirmait quelque peu qu’il ne s’agissait que de rêves, mais la fréquence, et surtout le fait qu’il n’embrassait jamais la même fille, lui paraissait étrange. Il avait appris à se méfier de ses rêves : ils s’étaient avérés dangereux pour lui, les années précédentes. Cependant, il hésitait à aller en parler à Dumbledor. Après tout, quand on analysait bien ces rêves, ils ne pouvaient être que le résultat de frustrations latentes et tout à fait humaines. En gros et en décrypté, il était temps qu’il se trouve une copine ! Il releva la tête et tomba sur la table des Serpentard, où une tête blonde attira son regard parmi toutes celles qui composaient l’attroupement. Malfoy était assis à côté de Blaise Zabini qui mangeait avec un appétit contrôlé un croissant doré, et de Pansy Parkinson, qui dès le matin semblait être la plus volubile de toutes les filles de l’école. Cependant, si d’habitude Malfoy n’écoutait rien de ce que disait sa voisine avec un air d’ennui profond, il était, cette fois-ci, absorbé par l’observation d’une brioche à la praline qu’il venait de prendre dans la corbeille de viennoiseries. Son regard s’était perdu dans les circonvolutions de la brioche, qu’il caressait avec une douceur extrême, comme s’il avait peur qu’un simple contacte avec la peau ne réduise la fine pâte en cendre. Ces yeux d’un gris étrangement clair examinaient avec concentration toutes les facettes de la pâtisserie, et s’éclairèrent soudain d’un éclat de joie profonde au moment où ils rencontrèrent une praline qui dépassait. Avec des doigts fébriles et précis, le blond détacha la praline avec une lenteur à la fois mesurée et exaspérante, et glissa la sucrerie sur sa langue. Il la croqua, et aussitôt, ses joues prirent une teinte rosée tandis que ses yeux s’agrandissaient de surprise et de plaisir. Pour peu, on aurait dit qu’on venait de lui faire goûter le meilleur plat que la Terre ait cuisiné ! La praline avalée, Malfoy partit à la recherche d’une autre, reprenant ses caresses voluptueuses sur le dos de la brioche. Pendant un instant, Harry aurait souhaité être à la place de cette brioche, se laisser caresser par ses doigts blancs qui savaient ce qu’ils devaient faire, où ils devaient aller, jamais brusques, jamais pressés, mais d’une douceur sans pareille… Malfoy leva alors les yeux et rencontra ceux de Harry. Ils se fixèrent quelques instants semblant hésiter sur ce qu’ils devaient faire, puis le blond esquissa un faible sourire, timide, mais d’une naïveté et d’une pureté incommensurable. Troublé Harry lui répondit. Un instant, le temps se suspendit, et une pensée traversa l’esprit du jeune homme : « est-ce que ses lèvres ont un goût de praline ? » Soudain, une nuée de hiboux débarquèrent dans la Grande Salle, annonçant l’arrivée du courrier. Harry sortit de sa rêverie se rendant compte tout d’un coup de ce qu’il était en train de penser. Il se détourna, les joues en feu et intima à son cœur de se calmer. Pour essayer de se faciliter la tâche, il essaya de s’intéresser à ce qui se disait autour de lui. - C’est étrange tout de même ! s’exclama Ron. - Quoi ? demanda Hermione évasivement, tandis qu’elle étalait du beurre sur sa tartine. - Cette épidémie de baisés nocturnes ! répondit Ron, excédé. Harry ne put s’empêcher de cracher le jus de citrouille qu’il venait de boire. Les deux autres tournèrent vers lui un regard inquiet. - Ça va, Harry ? demanda Hermione. Tu es tout rouge ! - Je me suis étouffé ! expliqua-t-il d’une voix douloureuse. Ron haussa les épaules et continua : - Ça fait plusieurs jours que les couloirs ne résonnent que de ça ! - De quoi ? demanda le brun avec inquiétude. - Toi t’es vraiment fatigué ! s’écria le rouquin. Une vingtaine de filles de toutes les maisons se seraient faites embrasser durant la nuit par un mystérieux jeune homme à la voix doucereuse. - Et on sait qui c’est ? s’étrangla l’autre. - Voyons Harry ! s’indigna Hermione. Tu ne vas pas prêter l’oreille à ces racontars stériles ! Ce sont des rêves de frustrées acariâtres ! L’une d’entre elles a lancé la rumeur et les autres ont suivi pour ne pas être en reste, mais on ne peut raisonnablement pas les prendre au sérieux ! - Tu es jalouse parce que tu n’as pas eu ton baiser, toi ! railla Ron. - Je n’en ai pas besoin, moi, dit simplement Hermione. J’embrasse pour de vrai ! Ron pâlit tandis qu’Harry s’étouffait à nouveau, mais de rire cette fois. - Bon, soupira la jeune fille, sur ce, je dois y aller. C’est vendredi et j’ai mon cours d’éducation sexuelle aujourd’hui ! Bonne chance avec … - C’est ça, c’est ça ! l’interrompit Ron en grognant. Nargue-nous ! Elle leur fit un clin d’œil et s’en alla. Harry profita de cette diversion pour jeter un coup d’œil à la table des Serpentards, mais Malfoy était déjà parti. Il soupira et se tourna vers son ami. - Bon Ron, dit-il, raconte-moi tout sur cette histoire de baisés. - Pourquoi ça t’intéresse tant ? - Parce que…il faut bien que je me tienne au courant des derniers ragots ! Tu ne veux tout de même pas que je passe pour un imbécile ignare ! Les yeux de Ron se mirent à briller de malice. - Alors, la première « victime » du serial kisseur, serait Kate Marmory des Serdaigle, mais je pense qu’elle est seulement la première à l’avoir dit. Ensuite… OoOoOoOoOo Nous arrivâmes devant la fameuse statue de l’aigle. Je jubilai. J’avais toujours voulu rencontrer le fameux Dumbledor, mais une ombre venait ternir mon enthousiasme : je devais le persuader de nous laisser, la Mort et moi, nous infiltrer parmi les élèves tout en nous laissant carte blanche pour vadrouiller la nuit dans le château ou dans la forêt interdite. Bref, transgresser impunément toutes les règles de Poudlard. Et comme je savais que Dumbledor ne serait pas si facile à convaincre, je serais donc contrainte d’utiliser la force, et je devais avouer que cela me fendait le cœur. La Mort, à côté de moi, râlait toujours. Depuis qu’on avait quitté Ciova, il n’avait pas arrêté de protester, de ronchonner, bref, de quoi remplir le voyage de plaisirs inoubliables (et je pèse mes mots). La première cause de sa mauvaise humeur était le fait que je l’avais forcé à remplir cette mission en personne. - Pourquoi faut-il que ce soit moi ? avait-il hurlé au moment où je lui avais annoncé la bonne nouvelle. - Parce que, avais-je répondu calmement, en me débouchant les oreilles, il s’agit de Tes âmes maudites, qui se sont échappées de Tes enfers, donc tu es tout désigné. - Mais, s’était étranglée ma faucheuse préférée (j’adore la voir s’offusquer), ce n’est pas ma faute ! C’est Ta distorsion temporelle qui a causé tout ce ramdam ! J’avais passé outre le « Ta distorsion temporelle » et avais ajouté : - De plus, les démons souhaitent (pour ne pas dire exigent) que ce soit toi qui accomplisse cette mission, en personne ! - Crétin de démons de… (je vous passe la suite). Le deuxième sujet de discorde était le choix des corps. Ayant plus ou moins l’habitude des corps adolescents (dans mon univers d’accueil je ne suis âgée que de 17 ans) et de l’univers de Harry Potter, j’avais choisi une enveloppe charnelle adaptée aux besoins de la mission. Je ressemblais à n’importe qu’elle européenne, avec un corps plutôt élancé et des formes correctes (il ne fallait pas trop se faire remarquer, mais ce n’était pas une raison pour être plate comme un planche à pain), des cheveux châtains qui me tombaient sur les épaules, un visage tout rond et des yeux dorés (oui je sais, ce n’est pas très discret, mais je n’y peux rien, c’est le seul point distinctif que nous ne pouvons cacher). Cependant, la Mort, c’était une autre affaire : elle n’avait pas quitté son antre depuis plusieurs millénaires. J’avais dû émettre mon véto lorsqu’un magnifique éphèbe, blond aux yeux bleus, avec une carrure d’athlète et la hauteur d’une montagne, était apparu devant moi. J’avais soupiré pour ne pas rire et lui avais dit : - Change ton corps tout de suite ! - Mais pourquoi ? - L’antiquité, c’est fini depuis longtemps ! Nous devons passer incognito là-bas, pas attirer les regards à chaque pas ! - Mais, tu t’es regardée toi, t’es super mignonne ! - Merci, c’est gentil ! (la réponse l’avait prise au dépourvu, à ma grande joie.) Mais mon corps ressemble à n’importe quelle adolescente normale. - Mais j’aime bien ce corps ! avait geint la Mort. - Je sais, avais-je soupiré, mais on range Apollon et on met un corps en correspondance avec l’univers d’Harry Potter. (Petit récapitulatif pour éviter les erreurs : Le Maître des temps, donc moi-même, est une femme, et la Mort, malgré son pronom féminin, est un homme. Pourquoi ? Allez demander ça à la Nature !) Je l’avais ensuite forcé à se changer en prenant soin de choisir moi-même son corps. J’avais maintenant à mes côtés, un bel asiatique de 18 ans, à la figure de manga, c'est-à-dire, des traits très fins et des yeux noirs expressifs (et oui, la mort a les yeux noirs, il y a des injustices partout), assez mignon pour faire craquer les filles, et assez normal pour ne pas attirer trop l’attention. Je lui avais tout de même accordé un corps agile et musclé (mais pas bodybuildé, vous voyez) qui lui donnait une carrure seyante et appropriée. L’aigle pivota et le directeur apparut avec un sourire radieux. - Bonjour ! s’exclama-t-il avec bonhomie. Bienvenue à Poudlard ! - Merci, monsieur Dumbledor, de nous recevoir aussi vite, dis-je avec assurance. Ses yeux brillèrent derrière ses lunettes en demi-croissant de lune et je sus qu’il me faudrait me méfier de ce petit vieillard calculateur, qui nous analysait discrètement derrière un sourire tapageur. Il fallait absolument éviter de faire connaître nos véritables identités (malgré tout, nous avons quantité d’ennemis), et surtout, il fallait rester le moins explicite possible sur la nature de notre mission. Sorciers et démons n’avaient jamais fait bon ménage, quelque soit l’univers, et le meilleur moyen de déclencher une nouvelle guerre meurtrière, c’était d’annoncer l’imminente invasion desdits démons dans le mondes desdits sorciers. Et puis, la Mort ne semblait pas très chaude pour avoir des heures sup’ (sans compter que cela engendrerait un chaos sans nom dans l’espace temps, mais dans l’ordre des priorités, cette constatation était négligeable). Nous montâmes dans le fameux bureau rempli des objets étranges et des tableaux des anciens directeurs de l’école, qui braquaient sur nous un regard curieux, ou ennuyé. - Alors, vous avez toutes mon attention, nous dit jovialement Dumbledor en nous invitant à nous asseoir. En quoi puis-je vous aider. - Laissez-moi d’abord nous présenter, commençai-je. Je suis Alia Daniels, et voici mon collègue Shin Igami, nous sommes… Le vieux mage plongea dans mes yeux son regard d’un bleu étrange, qui me fit perdre le fil de mon raisonnement. Il me sondait. Il saurait si je disais la vérité ou non. Il m’indiquait d’un simple regard que je ne pourrais pas le tromper facilement. Mais bien plus que cette incroyable confiance en sa capacité de discerner le bien ou le mal (j’avais vécu assez longtemps pour pouvoir faire gober n’importe quoi à n’importe qui), je lisais en lui une sagesse peu commune chez les mortel. Je sus en un instant que je pouvais avoir confiance en cet homme pour peu que je sois sincère avec lui. Je ne devais pas louper le coche. Je laissai donc de côté le petit speech que j’avais préparé sur le SSS (Services Secrets Sorcier) et un possible trafic d’objets de magie noire, et décidai de dire (une partie de) la vérité. - Connaissez-vous Ciova, monsieur le directeur ? demandai-je de but en blanc. - Ciova ? répéta Dumbledor, perplexe. Ce que j’en ai entendu est du domaine de la légende. On dit que ce serait un univers qui contrôlerait l’ensemble des mondes parallèles qui peuvent exister. - On dit juste, acquiesçai-je. Nous sommes des représentants du Maître des temps, et si nous sommes dans votre univers, c’est pour retrouver des âmes qui se sont échappées des enfers lors d’un incident temporel. Je passais sur les détails maudites et démons en colère. La Mort me lança un regard surpris devant mon soudain épanchement sur la nature réelle de notre mission (ou du moins la partie acceptable). Dumbledor, lui, arborait un air mi-figue mi-raisin. Je sentais qu’il ne remettait pas ma parole en doute, qu’il savait que je disais la vérité, mais l’histoire semblait tellement fantastique que même le vieux sorcier qu’il était ne pouvait raisonnablement la croire. Au bout de quelques minutes de silence, son regard plongé dans le mien, essayant de percer mes défenses pour découvrir le pot aux roses, il reprit : - Admettons que cela soit vrai, qu’attendez-vous de moi ? - Des changements infimes dans les destinés de certains de vos élèves nous affirment que les âmes fugitives se trouvent ici, sans doute incarnées dans les corps de deux élèves. Nous devons les retrouver rapidement avant qu’elles ne prennent totalement possession de ces corps et que nous perdions les âmes des deux victimes. - Je vois, vous attendez de moi que je vous laisse vous infiltrer parmi mes élèves pour découvrir lesquels gardent ces deux âmes perdues. - Et nous permettre de fouiller le château et la forêt interdite la nuit pour perdre le moins de temps possible. Le directeur me lança un regard dubitatif. La partie n’était pas encore gagnée. - Si vous pouvez me permettre cette question, en quoi cela concerne-t-il le Maître des temps ? Des possessions, ça doit arriver tous les jours parmi tous les univers parallèles que vous surveillez. - Certes, acquiesçai-je, mais les âmes concernées ne font pas partie du même monde que le vôtre. En d’autres termes, elles peuvent modifier radicalement la destinée du monde dans lequel vous vivez. Dans le meilleur des cas, seules les deux destins des victimes possédées changent, mais dans la pire situation, ces deux victimes peuvent avoir un rôle déterminant à jouer dans votre monde. A cause de ça, le monde peut tomber dans le chaos et entraîner dans sa chute les univers parallèles qui vivent à ses côtés. Cela, le Maître des temps ne peut le permettre. J’avais parlé avec tellement de verve que le directeur s’était tassé dans son fauteuil. S’il me prenait pour une folle, je devais être la plus convaincante de toutes les folles qu’il n’ait jamais vues. Il lança un regard à mon collègue, comme pour s’assurer que ce n’était pas un mauvais coup, et qu’il lui dirait que finalement tout ceci n’était qu’une blague, mais le regard noir de néant de la Mort le fit frissonner. Il prenait un peu plus conscience de l’importance de la situation. Cependant, quelques doutes restaient. - Très bien, je vous donne mon autorisation, mais à une seule condition : prouvez moi que vous êtes ce que vous prétendez être ! Je regardais la Mort qui haussa les épaules. Puis je soupirai et sortis mon ordinateur universonique de poche. - Je suis désolée monsieur, dis-je avec condescendance, mais je vais devoir vous faire vivre l’une des plus horribles situations de votre vie ! Je tapai alors quelques mots sur mon ordinateur. Aussitôt, les yeux du vieux sorcier se révulsèrent, ses traits se tirèrent en une grimace de douleur affreuse. Il semblait avoir soudain vieillit de dix ans. Un cri rauque s’échappa de sa bouche tandis que son regard devenait fou. La Mort contempla le spectacle avec un sourire sadique. Je lui lançai un regard noir qui ne lui fit aucun effet. Il prit tout même un air indifférent, même si je voyais ses yeux briller d’une joie perverse. Soudain, le directeur cria : - Non ! Pas eux ! Tout, mais pas eux ! Le supplice me devenant insupportable, je décidai d’arrêter la torture. Les traits du directeur s’apaisèrent tandis que ses yeux revenaient à leur place normale. Nous restâmes silencieux, le laissant reprendre son souffle. - Je n’ai plus aucun doute, dit-il doucement. Mademoiselle Daniels, vous irez avec les Gryffondor, et vous monsieur Igami, vous séjournerez chez les Serpentards. J’espère que vous trouverez vite ce que vous êtes venus chercher ici et que vous partirez aussitôt ! - Nous vous le promettons, monsieur le directeur, répondis-je aussitôt. Il nous tendit un emploi du temps et nous partîmes, sans un mot. Quand nous fûmes sortis de l’escalier en colimaçon, la Mort m’attrapa par le bras. - Qu’est-ce que tu lui as montré pour le mettre dans cet Etat ? La fin du monde ? - Non, ça ne l’aurait pas impressionné, répondis-je en secouant la tête. Je lui ai montré un monde dans lequel les bonbons au citron n’avaient jamais existé alors que lui seul en gardait le goût divin. C’est l’un de ses pires cauchemars ! - T’es dure ! railla la mort avec un sourire sadique. Je ne répondis pas et examinai l’emploi du temps. Je grognai. La Mort me lança un regard interrogateur et je lui montrai la plage horaire qui correspondait à notre entrée en cours. Il grimaça de dégoût. Sous ses yeux s’affichait en grosses lettres noires, « COURS D’EDUCATION SEXUELLE ». A suivre ... |