Harry était devant la porte de leur appartement. L'appartement de leur histoire. Cependant quelque chose n'allait pas, n'allait plus. L'appartement ne dégageait plus aucune vie. Il était mort. Personne à l'intérieur. Il ouvrait cette porte pour la première fois depuis un an maintenant. Et la personne qu'il voulait voir n'était plus là. Pourquoi il n'était plus là? Pourquoi avait-il laissé l'appartement, leur appartement? Quand il entra, les pièces sentaient encore son odeur. Il ne devait pas être parti depuis longtemps. Les larmes lui montaient aux yeux. Il arrivait trop tard. Encore une fois, il avait mal compris, mal joué son rôle. Il descendit en trombe les escaliers et courut jusqu'à la maison de ses meilleurs amis et confidents. Aveuglé par la douleur il ne vit pas la voiture fonçant sur lui. __________ Tout était blanc. Le brouillard. Harry était perdu. Etait-il mort? C'est donc ça la mort? Une espèce de brouillard épais qui nous enveloppe? Non. Il ne voulait pas mourir. Pas comme ça. Pas maintenant. Draco. Où pouvait-il être? Pourquoi l'avait-il laissé encore une fois? Oui, Harry en voulait énormément à Draco de ne pas l'avoir retenu un an plus tôt. De ne pas lui avoir dit les mots qu'il voulait entendre. De ne pas s'être battu. Oh, et puis après tout, pourquoi ne se laisserait-il pas mourir? Sans Draco la vie n'avait plus aucun sens. Il avait essayé de vivre sans lui. Il avait essayé de l'oublier dans les bras d'un autre. Il n'en était sorti que plus meurtri. Non, une vie sans Draco n'était pas une vie. Le brouillard s'éclaircit. Il arriva à distinguer une forme. Même plusieurs formes. On dirait une famille. Ils lui font des signes de la main. Il s'approcha d'eux et observa que cette famille était composée de deux enfants: un garçon et une fille. Ils étaient accompagnés d'un grand homme blond aux yeux gris. Harry le reconnut immédiatement. L'homme qui occupait ses pensées en permanence, l'homme pour lequel il vivait ou du moins essayer. Le petit garçon avait des cheveux blonds fins, un menton pointu et de grands yeux verts. Le portrait craché de Draco excepté pour les yeux. La petite fille quand à elle avait de longs cheveux noirs désordonnés et de beaux yeux gris. Elle ressemblait à Harry. Draco prit dans ses bras Harry. Il le serra fort en lui chuchotant les mots tant espérés. Harry resserra l'étreinte de peur de le perdre à nouveau. Draco le lâcha et prit leur fille dans ses bras tandis que le petit ne demandait qu'à être dans les bras de son autre père. Il porta donc le petit dans ses bras et lui déposa un baiser sur le front. C'est à ce moment-là qu'il se sentit aspirer vers l'arrière. __________ Il se réveilla sur la route allongé par terre. Il y avait beaucoup de personnes autour de lui. Mais il n'en vit qu'une. Un grand blond était à ses côtés. Une vague d'espoir l'envahit et il se jetta dans les bras de Draco. Cependant il le repoussa gentiment en lui disant qu'il était encore sous le choc. Ce n'était pas Draco. __________ Trois mois plus tard. Harry se laissait mourir. Cela inquiétait fortement ses proches notamment Hermione et son fiancé Ryan. Et oui, Ron était mort durant la guerre. Il était mort et lui aussi ne reviendrait plus jamais. Son meilleur ami, son confident, son camarade, celui avec qui il partageait les bêtises; parti, envolé comme s'il n'avait jamais été là. Comme si sa présence n'avait été que passagère. Ce qui était le cas mais il ne pouvait s'empêcher de le nier. Pour lui, Ron était toujours vivant. Une part de Ron était en lui. Sa part d'amitié profonde était en Harry tandis que sa part d'amour était en Hermione. Il s'était divisé et continuait de vivre en eux. Hermione avait été dévasté. Harry avait essayé tant bien que mal de l'aider à surmonter cette épreuve, mais il était tout aussi perdu et cassé émotionellement qu'elle. Draco avait été d'une aide précieuse pour lui et même pour Hermione. Par sa présence il a réussi à les faire remonter à la surface. Hermione venait tout juste de se fiancer à Ryan qui était un garçon charmant. Mais une part d'elle était morte avec Ron. Après sa mort, elle ne réussit pas à redevenir comme elle était avant: une jeune fille amoureuse et pleine de vie. Cependant, malgrè tous ces malheurs, Hermione savait qu'Harry ne pouvait vivre sans Draco. Elle le voyait qu'il ne mangeait plus beaucoup, qu'il ne dormait plus. La seule chose qu'il faisait était de regarder les photos de lui et Draco. On ne peut pas vivre dans des souvenirs. Il fallait qu'Harry avance. Avec Draco. Sans lui, elle savait que c'était peine perdue. Elle espérait vraiment que le jeune homme blond allait revenir vers Harry... Elle ne supporterait pas de perdre un autre ami. La guerre avait fait des ravages. En plus de perdre Ron, ils avaient perdu la plupart de leurs amis tels que Luna et Neville, Fred et George, Ginny, Pansy. Ils n'avaient plus personne sur qui reposer. Harry était un pillier pour elle autant que l'était son fiancé. Pour elle, sa relation avec Ryan ne sera jamais aussi forte que celle avec Ron, mais elle se sentait bien avec lui. Ryan n'était pas Ron. Mais elle l'aimait d'un amour différent. Il n'y avait pas la passion de ces années où son amour pour Ron avait du être caché. Ce ne fut que pendant leur sixième année qu'il éclata. Pour elle, ces deux années là furent les plus belles de sa vie. Harry était heureux avec Draco, et elle l'était avec Ron. Elle avait ainsi ses deux pilliers à elle. Ses deux meilleurs amis. Mais à présent, elle devait aller de l'avant. Se lancer dans une nouvelle vie sans Ron. Elle ne l'oublierait pas car elle en était incapable, mais elle tâchera de faire sa vie. Et d'avancer. _________ Harry était à l'hôpital. Il avait été hospitalisé d'urgence. Il s'était tout simplement éffondré devant Hermione. Manque de sommeil, de nourriture, de Draco... Il n'en pouvait plus. Il n'avait plus la force de vivre. Il en avait assez de se battre. Il savait que pour la personne qui a battu Voldemort cela n'était pas digne de lui, mais ça lui était égal. De plus, le "rêve" qu'il avait fait de Draco et leur famille l'avait encore plus fait sombré dans le désespoir. Ils auraient pu être heureux. Mais à présent, il ne pouvait plus et ne voulait plus se battre. |