Note: Ecrite il y a quelques temps, cette fanfiction comportera cinq chapitres, à moins que mon inspiration ne se réveille par hasard pour trouver un sixième thème ^^. Mes ambitons ont toutefois été modestes, et je n'aurais à présenter qu'une succession de cours chapitres sur ce thème fabuleux des Maraudeurs. [Et pour finir, merci à Alecto dont la fic Alcool m'a rappelée que j'avais ces lignes au chaud dans ma clé usb ^^] I. Ce que l'on devient Il n'arrivait plus à dormir. C'était comme ça depuis quelques années maintenant, mais il en avait pris l’habitude. Ses rêves étaient peuplés de fantômes étranges qu'il aurait aimé enterrer: les morts et les félons s'y disputaient ses faveurs. Une rengaine morbide qui lui rappelait chaque nuit à quel point il était seul, à quel point ils lui manquaient tous, même ce traître de Sirius au plus profond de sa geôle. Rémus Lupin se leva de son lit, le visage recouvert de sueur. C'était peine perdue il ne retrouverait pas le sommeil. Il se passa de l'eau fraîche sur le visage et lissa quelques mèches, parcourant au passage les fines cicatrices qui grêlaient son visage: à une époque, il aurait été épouvanté par son apparence. Maintenant il s‘y résignait comme une chose contre laquelle on ne peut lutter. Il s'approcha de la fenêtre, oubliant qu'il avait froid, et se pencha pour regarder la rue en contrebas: elle était déserte. Le pavé noir renvoyait à peine la lueur des quelques réverbères qui brillaient comme des phares: l'allée des embrumes ne serait décidément jamais fréquentable. Mais où quelqu'un comme lui aurait-il bien pu aller? Sa lycanthropie lui interdisait d'exercer un métier honnête et le peu d'argent qu’il lui restait ne lui permettait guère de s'offrir un appartement décent. Il rit soudain en considérant son sort et ce qu'il était devenu. il regarda autour de lui: un lit défoncé, une table et une chaise dans un coin cuisine aussi spacieux que l'ancien bureau de Rusard, une salle de bain délabrée: C'était tout ce que possédait Rémus Lupin; c'était ce qu'était sa vie... Et bien tout ce qu'il pouvait encore considérer comme son "chez lui". Le destin avait décidé d’être vraiment ironique. Désabusé, il se rappela que le lendemain serait jour de pleine lune. Ces nuits étaient devenues encore plus dures avec le temps : il avait été habitué à les affronter seul quand il était plus jeune. Mais à Poudlard, il avait trouvé des camarades, des amis, des protecteurs qui l’avaient aidé à se sentir presque humain. La rupture avait été brutale et douloureuse… C’était peut être durant ces nuits là qu’il se rendait vraiment compte de tout ce qu’il avait perdu… Et cela s'était joué en à peine une journée. Pris d’une soudaine nostalgie, il se dirigea vers une petite commode en bois peint et en sortit une photo. La seule qu’il avait gardé de leur époque : on y voyait quatre jeunes hommes qui chahutaient : l’un avait des cheveux en batailles et s’évertuait à faire tourner un vif d’or entre ses doigts, à sa gauche un homme au regard dur souriait semblait irradier d‘une joie innocente. Un autre encore se tenait dans un coin du cadre et tentait presque de s’effacer derrière ses deux amis… Il se reconnut enfin à l’extrême gauche de la photo, un livre entre les mains et un sourire béat flanqué au visage. Il avait tant changé. Sans s’en rendre compte une larme coula le long de sa joue, qu’il sécha rapidement. Ils n’existaient plus. Il se souvint avec tristesse de ses années, à Poudlard… Quand il était élève. Cela lui faisait presque bizarre de repenser à cette période, qui lui paraissait si lointaine maintenant. Il s’y était senti protégé et aimé Rémus Lupin, que l’on disait promis à un grand avenir ; ils auraient refait le monde ! Eux quatre réunis, les Maraudeurs… Que pouvait James maintenant. Près de sa Lily… unis à jamais : il avait au moins réalisé cette ambition la. Que pouvait Peter Pettigrow,… Il n’avait même plus de corps que l’on pouvait pleurer ; son nom n’était gravé sur aucune tombe. Que pouvait-il cet ami fidèle qui pour la première fois de sa vie avait agit avec bravoure, ce dont même Rémus l’aurait cru incapable? Et que pouvait Sirius Black… Rémus pouvait-il encore le considérer comme un ami? Il l’avait tellement hait, mais ressentait surtout une profonde incompréhension: Sirius Black avait trahit sans raison. Il se souvenait de ce jeune homme séduisant qu’il avait été, qui s’était détourné de sa famille parce qu’il rejetait leurs croyances. Sirius avait toujours été imprévisible. Mais que pouvait-il maintenant, entouré de Détraqueurs ? Il l‘avait revu une dernière fois, entouré de Détraqueurs… Il ne l’avait pas reconnu. C’est sans doute là qu’il avait compris que le temps des maraudeurs était bel et bien révolu. Ce n’était plus Sirius Il n’y avait plus de James. Et encore moi de Peter. Mais y avait-il encore un Rémus Lupin ? |