Duo et Quatre était dans la chambre que ce dernier partageait avec Trowa, sur le grand lit deux places. Quatre était allongé de tout son long dans la diagonale et Duo avait la tête sur une de ses cuisses et les jambes pendant misérablement hors du lit, c'est que le petit blond prenait de la place mine de rien. Ils discutaient tranquillement comme ils avaient l'habitude de faire de temps en temps. Trowa était passé à un moment, il avait ouvert la porte et il avait sourit en voyant les deux jeunes hommes sur le lit. Il avait remis la question qu'il voulait poser à Quatre à plus tard et avait refermé la porte.

Quelques minutes après, Duo se releva et regarda son ami. Quatre l'interrogea du regard. L'Américain hésita, puis dit:

-        Quatre, je… je veux un enfant.

Le petit blond se redressa un peu vite:

-        Duo… Ce n'est pas à moi que tu dois dire ça.

Le natté piqua un fard et baissa les yeux.

-        Je sais bien mais… au moins avec toi, j'y arrive… Toi tu le sais…

-        Moi peut-être. Mais ce n'est pas moi qui suis concerné par la question.

-        Je n'arrive pas à lui dire. Comment le prendra-t-il? Est-ce qu'il ne va pas me faire la gueule? Ou même me rejeté? …

-        Duo, il t'aime, et ce quoique tu lui dises, j'en suis sûr. Alors pourquoi hésite-tu?

-        Mais, s'il n'aimait pas…

-        Américain borné! Fit Quatre en lui donnant une tape sur le crâne. Il t'a accepté avec ta double personnalité, pourquoi pas avec ça aussi.

-        Mais le "ça" en question me fait douter, Quatre, me fait peur…

Duo se recoucha, la tête sur la cuisse de l'Arabe les jambes repliées contre lui. Celui-ci lui caressa les cheveux. Il savait que cette question turlupinait son ami depuis un certain temps. Et il savait également qu'il en avait une autre à poser qui le tourmentait un peu plus. Le natté prit une inspiration et dit:

-        Dis, Quat-chou… Tu crois que Shini l'aime bien?

-        Comment savoir avec certitude? Mais je pense que oui. S'il n'avait pas été d'accord, ne crois-tu pas qu'il te l'aurait fait savoir?

-        Mmhh… Peut-être, oui. Mais, Quat-chan… Si jamais il n'approuvait pas…?

-        Dans un certain sens, je comprends ce que tu ressens, deux esprits dans un même corps, tu ne peux pas être sûr que l'un approuve ce que l'autre fait… Mais, vous vous entendez bien, non? Enfin, il me semble. Donc certaine chose devrait passer aussi bien pour l'un que pour l'autre. Je pense que vous avez les même goûts à ce niveau-là, je ne sais pas pourquoi, mais je le pense.

-        Tu crois vraiment? Tu as sans doute raison. Quelle heure est-il?

Quatre tourna la tête en direction du réveil pour voir l'heure affichée par l'écran digital

-        19h30. Descendons, le dîner va être prêt.

-        À moins que ces fainéants n'aient rien fait!

-        Duo… soupira le blond, souriant pourtant.

Les deux compagnons rejoignirent gaiement leurs coéquipiers dans le salon de leur actuelle planque. Heero, comme à son habitude, était rivé sur son laptop, Wufei faisait une partie d'échec avec Trowa, qui semblait d'ailleurs avoir l'avantage. Chacun des deux arrivants partit retrouver leur petit ami, l'un affairé, torturant les touches d'un clavier qui n'avait sûrement rien demandé l'autre se creusant les méninges pour trouver le coup qui ferait tomber son adversaire.

Duo arriva derrière Heero et entoura son cou de ses bras en lui donnant un baiser sur la joue, amenant un sourire qui réchauffa le cœur du natté. Heero prit deux minutes pour terminer sommairement pendant que Duo lui torturait le cou, puis ferma ce qu'il était en train de faire pour se tourner vers l'Américain qui s'assit sur ses genoux ainsi présentés. Le Japonais attrapa les lèvres sucrées qui n'attendaient que cela et ils s'embrassèrent longuement, amoureusement. Les mains de Duo étaient dans les cheveux ébouriffés, tandis que celles de Heero se promenaient sur ses reins et son dos, jouant avec la tresse, qu'il voulait la dénatter pour voir son ange dans toute sa beauté, attendant le soir quand il savait qu'il en avait l'autorisation. De temps en temps ils se séparaient, le temps de retrouver leur souffle, se regardant dans les yeux, lassant les améthystes couler dans les saphirs, et les saphirs s'épancher de la couleur des améthystes, se comprenant sans rien dire, leurs yeux suffisant comme langage.

De son côté, Quatre fit à peu près la même chose, il s'approcha et enlaça Trowa, collant son torse au dos du Français. Sa présence ne l'avait en rien troublé, au contraire, Trowa se sentait plus serein avec le petit blond à ses côtés. Il avança une main pour jouer, mais Quatre en décida autrement. Il posa sa main sur celle du Français, qui arrêta sa main pour observer ce qu'allait faire le blond. Quatre prit une pièce et la déplaça, sans la faire toucher la case où il désirait qu'elle arrive, attendant le consentement du joueur principal. Trowa eut un petit sourire et fit descendre la main de Quatre de sorte que la pièce touche l'échiquier. Ni Wufei, ni Trowa n'avait vu ce coup et ce que cela engendrait. Wufei grommela sur le fait que c'était déséquilibré, tout en réfléchissant pour son prochain coup. Trowa, pendant que son adversaire maugréait, tourna la tête vers celle de Quatre. Celui-ci lui donna un baiser tendre avec arrière-goût de victoire sur les lèvres. Leurs langues jouaient encore ensemble lorsque Wufei se racla la gorge pour leur signifier que c'était leur tour. Il leur montra la pièce qu'il avait bougée avant de sourire tristement. Il savait que contre eux deux, il n'avait aucune chance, il en avait déjà peu contre Trowa seul, encore moins s'il jouait contre Quatre, alors les deux ensemble… plus aucune.

Et les deux amants le savaient aussi. Mais au lieu de s'avouer vaincu, Wufei préférait se faire battre avec honneur. Ce que leur accordèrent ses adversaires d'un commun accord. Trowa bougea la reine :

-        Échec et mat… dit Quatre, avant de changer de sujet. Bon, le dîner est-il prêt? Ou avons-nous tout à faire.

-        Il ne manque plus qu'à préparer l'entrée, si vous en voulez une, dit Wufei.

-        Bien, Trowa, tu viens, nous allons la faire, demanda Quatre en souriant à son petit ami et l'embrassant sur la joue.

-        J'arrive, juste le temps de ranger le plateau.

Après avoir aidé Wufei à ranger le jeu, Trowa rejoignit son petit blond dans la cuisine où il le vit faire une vinaigrette. Il prépara donc une salade, qu'il rinça, essora et décortiqua. Le repas fin prêt, ils appelèrent les autres[1]. La soirée se déroula sous les bavardages de Duo et Quatre, agrémentée de commentaires de Wufei, de "Hn" de Heero et du mutisme de Trowa. Ce qui ne changeait pas grand chose à d'habitude, quoique les deux muets étaient plus ouverts qu'il n'y paraissait. Après mangé, ils visionnèrent un film d'avant la colonisation parlant d'une guerre, d'une trahison, de dragons et d'un dragonnier bien jeune aux yeux des gens, mais espoir de toute une population[2]… Pendant le film, Duo s'était à moitié endormi sur l'épaule de Heero, ce qui fit sourire le blond et réchauffa le cœur du Japonais. Lorsqu'ils allèrent se coucher, Duo n'étaient, bizarrement, plus si fatigué que cela, ce qui n'étonna pas Quatre, ressentant l'appréhension de son ami.

Après s'être douché ensemble sagement, Heero et Duo regagnèrent leur lit commun où le natté se blotti dans les bras grands ouverts de son petit ami. Heero caressait doucement le dos de l'Américain, qui frissonnait quand il passait à certains endroits. Du reste, Duo n'était pas inactif non plus, il lui embrassait furtivement la bouche, les joues, le cou, les épaules, les clavicules… tous ce qui pouvait être à porter de ses baisers-papillon. Ils se redressèrent pour être à genoux l'un en face de l'autre. La main de Heero se fit aventureuse et alla jusqu'au boxer noir. D'abord au-dessus, la main voulut toucher les douces et fermes fesses de Duo. Tandis que leurs mains exploraient, redécouvraient le corps de l'aimé, les bouches s'étaient soudées, les langues valsaient pour une énième danse.

Alors que les mains de Heero cherchaient à enlever le morceau de tissus, Duo hésita. Son amant, le sentant, s'arrêta et regarda les yeux améthystes, les interrogeant muettement. Malgré la pénombre, Heero vit le natté rougir. Il passa une main dans ses cheveux pour le rassurer, l'encourageant à parler. Ce que Duo fit avec hésitation:

-        Hee-chan… je… eum…

-        Koi, quelque chose ne va pas…?

-        Si, ça va, enfin… Je… Heero, tu m'aime, dis?

Cette quastion décontenança le Japonais.

-        Duo… Bien sûr que je t'aime… et je t'aimerai quoique tu me dises. Alors parle-moi… S'il te plait.

-        C'est que… je…

Des larmes perlèrent au coin des yeux du natté, accentuant l'incompréhension du brun, qui ne put que le prendre dans ses bras pour tenter de le calmer. Heero savait que ce n'était pas la peur de faire l'amour avec lui, ils l'avaient fait déjà plusieurs fois, et le natté s'était généralement montré joueur. Ils n'avaient pas de mission, dangereuse ou non, prochainement. Heero ne voyait vraiment pas ce qui lui arrivait. Duo reprit la parole, des sanglots hachant sa voix:

-        J'arrive… j'arrive pas à … te le dire…! Mais… avec lui, … j'ai réussit…

-        Lui? Qui est-ce? Fit Heero un peu inquiet.

-        Quatre, c'est Quatre. J'ai réussit… à lui dire… pour… pourquoi pas à toi…?

-        Duo, mon cœur, calme-toi, ce n'est pas grave. Si tu as pu lui dire à Quatre, c'est parce que ce n'était pas moi… Tu me le diras plus tard, calme-toi…

-        Mais… je voulais te le dire… ce soir… Heero, je… je suis… désolé…

-        Chut, ne t'excuse pas mon ange…

Duo renifla une dernière fois au creux du cou de Heero avant de relever la tête et essuyer ses larmes fébrilement. Heero, le voyant se redresser et se frotter les yeux, lui ôta les mains de devant son visage pour appliquer de légers baisers sur ses joues, ses yeux et sa bouche. Duo accepta de reprendre leur joute quand Heero partit mordiller son lobe d'oreille et que lui dit:

-        Hee-chan… mmhh… fait-moi l'amour…

Le Japonais ne se fit pas prier et parcourut le corps de Duo comme lui seul savait le faire pour obtenir les gémissements qu'il entendait à présent.

Au milieu de la nuit, Duo se réveilla légèrement, la tête sur le torse de son amant. Quelques pensées traversèrent son esprit endormis:

" Il dort… J'aime le regarder et l'entendre dormir… Il a l'air tellement calme et serein… Il est si beau. Mais qu'est-ce que j'ai fait, merde! J'ai pas pu lui dire… Pourquoi! Je l'aime pourtant, alors pourquoi? Suis-je donc si lâche que je ne peux lui avouer que… que je… Oh non! Ça y est, je pleure… Bon… On se sépare tout doucement de la chaude étreinte de notre Iceberg préféré… cherchez l'erreur… Et on va se passe un coup d'eau sur le visage… Au trot Maxwell, faut pas qu'il s'en rende compte! "

Duo mit en application ses dernières pensées avant de retourner se coucher entre les tendre bras de son amant.

[1] C'est-à-dire, arrachant le livre de Wufei, et décollant les huîtres Yuy-Maxwell ! lol

[2] Oui, je parle d'Éragon. Je l'ai vu et beaucoup aimé, quoiqu'un peu rapide par rapport au livre.