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au 31 Mai 21 :
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pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
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Bec d'écaille, croc de plume
Par Jaiga
Originales  -  Romance/Fantaisie  -  fr
33 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 15     Les chapitres     64 Reviews     Illustration    
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Culpabilité
 Disclaimer : Tous les personnages/ lieux/ périodes sont issus de ma propre imagination. J’ai cependant utilisé certains personnages pour des forums Rpg, ne vous étonnez donc pas si vous les croisez un jour, au hasard du net. :3

L'ilustration : De MlleAiras, trouvable ici en plus grand (je vous invite à aller visiter le reste de sa galerie :D) :  http://mlle-airas.deviantart.com/
Je la remercie très fort. <3 Le dessin représente Ader, Maerys, et le grand-père de Maerys (et une défunte cigarette d'Ader...)

Notes :

- Je m’excuse par avance pour les fautes de grammaire ou d’orthographe qui m’ont échappée, j’avoue avoir des lacunes dans ce domaine, en particulier sur un ordinateur …

- Je remercie toutes les personnes qui ont pris le temps de me laisser une review, c’était vraiment très gentil de leur part. :3

___________________________________________________________________________________

Chapitre 15 : Culpabilité

-Fallnir ?

Ehissian referma la porte derrière lui, plissant les yeux pour tenter de distinguer quelque chose dans l’obscurité de la pièce. Les volets étaient clos et les rideaux tirés, malgré le fait qu’il faisait encore jour. Le phénix s’approcha doucement du lit, d’où émergeait la tignasse auburn du dragon, emmitouflé sous une couette.

-Ca va ? Murmura-t-il en s’asseyant près de lui, sur le rebord du matelas. Je t’ai vu partir de la salle commune, je me suis fait du souci…

La forme enroulée sous les couvertures remua un peu, et le visage du dragon apparut, la couette remontée jusqu’au menton. Il paraissait épuisé, les traits tirés et le regard morne. Ehissian ne le connaissait pas depuis longtemps, il était bien forcé de l’avouer, mais voir son amant dans cet état lui déplaisait affreusement.

Et le sourire peu convaincant que lui fit l’auburn, sans doute pour le rassurer, ne l’apaisa nullement.

- C’est rien… J’étais juste un peu fatigué, je n’avais pas très envie de regarder la télé avec tout ce monde… Ne t’en fait pas pour moi, rajouta-t-il en sortant la main de sous les couvertures, pour effleurer la joue du phénix.

Ce dernier tendit la joue en réponse, pour mieux profiter de la caresse. Dans un sens, il comprenait un peu Fallnir. Quitter un appartement douillet pour venir s’installer dans une communauté soudée et très communicative, pour ne pas dire affreusement bruyante, il était sûr que cela ne se faisait pas sans quelques petites difficulté d’adaptations. Mais quelque chose le tracassait encore, un petit détail sur lequel il n’arrivait pas à mettre le doigt. Fallnir ne lui disait pas tout.

-Tu es sûr que c’est tout ? S’enquit-il timidement.

Il souleva légèrement un bord de la couette, pour se glisser en dessous et se lover contre son amant. Ce dernier l’accueillit de bon cœur, enroulant ses bras autour de la taille du phénix. Ehissian s’étonna un peu de le sentir torse nu. A priori, il était déjà prêt à se coucher.

-Oui, ce n’est rien… Assura le dragon en déposant un baiser sur son front. Et toi ? Les autres ne vont pas s’inquiéter de te voir partir juste après moi ?

Le phénix fronça le nez, déclanchant un rire amusé de la part de son compagnon, qui ramena un peu de quiétude dans son cœur tourmenté par l’état de son amant.

-Avec la télé ? Comme s’ils avaient fait attention à moi. La Volière aurait pu s’écrouler qu’ils ne s’en seraient même pas rendu compte. Et puis, avec tout ce que Shézac a raconté partout, ils pensent tous qu’on est simplement ami…

Fallnir lui caressa doucement les cheveux, tout en le serrant un peu plus contre lui. Il aurait dû se douter qu’en quittant aussi précipitamment la pièce, il aurait forcément inquiété le jeune chevalier. Pourtant, sur le coup, l’idée ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Elle ne l’avait d’ailleurs pas fait une seule seconde, jusqu’à ce que le phénix vienne frapper à sa porte.

Un petit sentiment de honte s’empara alors de lui, qu’il tenta de dissimuler tant bien que mal. Il se sentit soudain misérable de ne pas avoir pensé à Ehissian. De s’être laissé emporter par la fureur.

A l’instant où il avait pénétré dans la pièce, poussé par un barman enthousiaste qui l’avait coincé au détour d’un couloir, le dragon avait su que quelque chose se passerait mal. Il y avait alors déjà une foule de phénix amassé autours des nombreuses tables de la salle commune, et tous avaient les yeux rivés vers le fond de la pièce, hypnotisés par la voix du conteur improvisé, et par la légende qu’il racontait.

Fallnir y avait été beaucoup moins sensible qu’eux, différence de race oblige. Surtout lorsqu’il avait enfin saisi au vol le thème de la dite légende qui leur était si joliment contée.

Car d’un seul coup, un projecteur géant s’était allumé dans sa tête, et il avait enfin comprit tous les détails qui lui échappaient encore. Tout ce qui l’intriguait, tout ce qui l’avait gêné, depuis le début… D’autant plus que c’était précisément Shézac qui avait raconté cette histoire, et celle là en particulier, parmi les centaines d’autres que l’on devait faire apprendre par cœur à tous les petits démons.

Fallnir savait que contrairement à ce que le démon avait relaté, il connaissait aussi bien que lui la fin officieuse de cette histoire. Tous les beaux emplois de l’incertain, toutes ses hypothèses formulées plus ou moins explicitement sur la fin du légendaire Derek Isdegarde, ils savaient tous deux qu’elles étaient totalement fausses.

Cet enfoiré était toujours bel et bien vivant, et se portait même comme un charme, pesta-t-il intérieurement.

Cet homme… Malgré tous les efforts qu’il fournissait, malgré le fait de tenir tendrement Ehissian dans ses bras, il ne pouvait s’empêcher de brûler d’une haine indicible à l’ égard de ce démon. C’était tout simplement plus fort que lui.

Si jamais il recroisait sa route, si personne ne l’en empêchait, Fallnir ne se gênerait absolument pas pour l’écorcher vif, l’écarteler lentement, l’empaler vivant sur un pieux mal taillé, le…

Tout était de sa faute. Tout ce qui était arrivé au dragon, tout ce qui s’était abattu sur lui, rien ne se serait produit si Derek n’avait pas croisé sa route, brisant à jamais sa vie et son destin. Entendre Shézac raconter aussi légèrement l’histoire de cette ordure l’avait mis sur le cou dans une colère folle.

Oui, s’il n’avait jamais rencontré Derek….

Ehissian ne se serait pas produit.

L’évidence frappa le dragon de plein fouet, lui faisant brutalement prendre conscience d’un aspect de la situation qu’il n’avait jamais abordé jusqu’à lors. Et pour cause, c’était l’histoire de tout à l’heure qui l’avait ramené à repenser à tout cela, ce qu’il n’avait pas fait depuis bien longtemps avant de rencontrer le jeune phénix. Il s’était forcé à oublier, à verrouiller toute cette histoire dans un coin de son esprit, même s’il ne pouvait pourtant s’empêcher d’y penser à chaque instant, chaque fois qu’il croisait son propre reflet dans une glace. Ou dans les yeux inquiets de son amant.

- T’as l’air bizarre, t’es vraiment sûr que ça va ?

Non, ça n’allait pas, faillit rétorquer le dragon. Mais il se fit violence pour retenir la remarque cinglante. Pas à Ehissian. Pas à lui…

Autrefois, avant sa rencontre avec Derek Isdegarde, il n’aurait pas hésité une seconde. Mais tout avait changé, depuis. Cultiver le cynisme légendaire des dragons ne lui était plus d’aucune utilité.

C’était comme un vieux réflexe du passé, qui ressurgissait parfois, et qu’il peinait souvent à contrôler. L’envie de répliquer à une accusation par une répartie peu flatteuse.

Mais avec Ehissian, c’était d’autres réflexes qui lui venaient. Comme par exemple, celui de l’embrasser avec le plus de fougue possible, pour couper court à toute inquiétude venant de sa part. D’ailleurs, cela marchait à merveille.

Passé une première seconde de surprise, le phénix finit par nouer ses bras autour du cou de l’auburn, répondant par la même au baiser. Dans un coin de son esprit, Fallnir songea que cela allait faire plus d’une journée qu’ils n’avaient rien fait ensemble. Il était urgent de remédier à ça, sous peine de voir sa frustration ne pas tenir le choc.

Avant même de s’en apercevoir, il était déjà en train de soulever le t-shirt de son amant et de couvrir son bas ventre de baiser. Il avait envie de lui, il brûlait de le découvrir encore, d’explorer à nouveau chaque courbe de sa peau, malgré le fait qu’il les connaisse déjà dans les moindres détails.

Le corps athlétique du chevalier était couvert de cicatrices, de formes et de tailles variées. La plupart, il le savait, n’étaient que des résidus d’entrainements qui n’avaient jamais guéri complètement. Mais toutes les autres, les plus grosses et les plus impressionnantes, il se les était faites au cours de ses missions en tant que Chevalier ardent.

Son frêle Ehissian, serviable et doux avec les gens, cachait au fond de lui un aspect sauvage et indomptable. Fallnir se souvenait de son sourire insolent, de l’air malicieux du jeune homme qui avait percuté la baie vitrée de son appartement un soir de pleine lune, une quinzaine de jour plus tôt. Il retrouvait dans toutes ces marques cet impétueux inconnu qui l’avait séduit au point de lui faire abandonner tout le semblant de vie qu’il s’était construit, de lui faire parcourir tout un continent juste pour avoir le plaisir de le revoir une seconde fois.

Il voulait faire ressortir ce côté farouche d’Ehissian, celui qu’il ne montrait qu’à lui, dans leur intimité. Il voulait le faire gémir, crier, jusqu’à ce qu’il en perde la tête, lui donner plus qu’il ne pourrait jamais en recevoir.

Sa bouche s’attardait sur la peau tendue du ventre du phénix, sur son nombril, son épiderme frémissant. D‘un geste sûr, il déboutonna le jean de son amant, le fit glisser sur ses hanches, emportant avec lui son sous-vêtement. Sitôt que le tout fut lancé hors du lit, Fallnir reprit là où il s’était momentanément arrêté, ses mains courant le long des côtés du jeune homme, sa langue s’aventurant sous la ligne de son bas ventre.

Mais Ehissian ne lui permit pas d’aller plus loin. Il agrippa fermement les épaules du dragon, l’intimant à revenir vers lui, pour l’embrasser passionnément. Celui-ci sentit le chevalier s'hasarder sur ses reins, remonter sur les muscles de son dos, qui frémissaient sous la caresse de ces doigts tant désirés. Brusquement, le phénix le saisit par les flancs et le plaqua contre le matelas, inversant leurs positions. Victorieux, il toisa son amant d’un regard de braise, alors qu’il s’installait à cheval sur ses jambes. Fallnir resta sans réaction, étonné par les initiatives soudaines de son impétueux phénix.

Celui-ci leva un sourcil amusé, avant de faire sauter en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire boucle de ceinture et bouton pression du pantalon.

- Ehiss… commença le dragon, les yeux ronds comme des billes, n’ayant absolument pas prévu que les choses se passeraient ainsi.

Mais une chaleur moite se referma autour de lui, lui arrachant une brutale convulsion de plaisir.

Il aurait voulu se plaindre, protester que ce n’était pas à Ehissian de lui faire ça, que c’était lui qui voulait donner, et non pas recevoir. Mais le phénix ne l’entendait visiblement pas de cette oreille, et fit tout pour l’empêcher de pouvoir aligner deux pensées cohérentes.

Il réussit très bien, car le cerveau de Fallnir ne fut de nouveau apte à fonctionner que quelques heures plus tard, après la nuit tombée.

Maerys bâilla longuement, et s’étira comme un chat sur les draps de son lit. A gestes lents et mesurés, pour ménager son corps endolori, il tenta de se redresser sur son séant, mais renonça aussitôt, lancé par une violente douleur au niveau du bas de son dos.

Ader n’y était pas allé de main morte, avec lui. Probablement frustré par une chose ou une autre, le jeune vampire était à peine rentré dans la chambre, qu’il s’était aussitôt retrouvé plaqué contre le matelas, les lèvres scellées comme pour bloquer toute protestation de sa part. Le reste de la matinée n’avait pas été plus doux.

--

Maerys grimaça et s’extirpa difficilement des draps, s’appuyant au mur pour rejoindre au plus vite la salle de bain.

Les vampires n’étaient pas particulièrement regardant, sur leur hygiène corporelle. A la base, mis à part manger, se défouler et dormir, leurs préoccupations n’étaient pas tellement nombreuses. Aussi, beaucoup de vampires de l’ancien temps étaient rentrés dans les mœurs populaires pour le fort charisme qu’ils « dégageaient ».

Cependant, depuis pas mal d’année, et en fait surtout depuis l’arrivée de l’eau courante, ils avaient saisi l’importance d’une douche plus ou moins quotidienne. Une carrure d’allumette propre et bien coiffée était souvent beaucoup plus prise au sérieux qu’un tas de muscle couvert de crasse. Car l’allumette, au moins, on pouvait l’approcher sans risquer de tourner de l’œil.

La « chambre du chef », comme l’appelaient certains, avait toujours été dotée d’une salle de bain. Pourtant, comme son nom l’indiquait, celle-ci n’était alors réservée qu’à l’usage exclusif du chef du moment. Et de ses favoris, dans la plupart des cas. Aussi, dès qu’Ader avait pris le pouvoir, de manière plus ou moins conventionnelle selon les dires de certains, il avait mis un point d’honneur à faire installer plusieurs douches à proximité des autres dortoirs, dans le réseau de galeries souterraines des vampires. Ceux-ci n’étant pas exceptionnellement doués pour le bricolage, il en avait résulté une longue période d’effondrement et d’inondation, pendant toute la durée des travaux. Mais à présent, tous s’accordaient à dire qu’il était tout de même plus facile d’approcher une proie, quand son odeur corporelle n’était plus repérable à plus de trois mètres.

Pour Maerys, c’était un peu différent. Ses parents lui avaient appris dès son plus jeune âge à procéder à des ablutions quotidiennes, dans la mesure du possible. Et si nombre de ses congénères semblaient avoir tout renié de leurs anciennes vies d’humains, lui en était tout bonnement incapable.

Oublier lui était impossible. Et de toute manière, il n’en avait pas envie. Pourquoi vouloir volontairement se débarrasser de tout ses souvenirs d’avant, tout ses moments de joies, de douceurs, et même parfois de souffrance ? Certains disaient qu’en ne pensant plus à tout ça, on éprouvait moins de regret sur sa vie passée, celle où l’on ignorait encore tout des vampires, jusqu’à leur existence, avant d’en devenir un soi même.

C’était sans doute vrai. Sans vouloir passer pour une poule mouillée, il s’avouait parfois à lui-même que les douces étreintes de sa mère lui manquaient. Tout comme les sourires de son père. Ou les joyeuses accolades de son grand père. En fait, tout en eux l’avait fermement marqué et laissait un grand vide au fond de lui, quand il y repensait. Mais c’était justement pour ça qu’il ne voulait pas oublier et vivre au jour le jour, sans passé ni futur, comme le faisaient tous les autres. Un peu comme une ancre, ou une bouée de sauvetage. Dans les pires moments de sa vie de vampire, il s’était toujours raccroché à ses souvenirs, à l’idée que même s’il venait à mourir, il aurait malgré tout vécu des bons moments.

C’était sans doute puéril. Mais après tout, ne resterait-il pas éternellement bloqué à l’âge décisif de seize ans ? A moins que, comme il le craignait souvent, seul son corps ait continué à grandir après sa morsure, et que son esprit fonctionne toujours par certains côtés comme celui d’un enfant de onze ans. Cela l’effrayait, car il n’avait aucunement envie que ceux qui l’appelaient encore « gamin » aient une bonne raison supplémentaire de continuer à le faire.

Mais peut-être qu’au contraire, même si son apparence avait cessé de changer, il résonnait réellement comme une personne de trente-six années d’existence...

Curieusement, de son point de vue, cette perspective n’était pas plus réjouissante que l’autre.

Maerys s’appuya dès qu’il le put contre la paroi de la douche et tourna au maximum le robinet d’eau chaude. Il ne frissonna même pas lorsque le jet puissant tomba durement sur son visage. Au contraire, il leva un peu plus la tête, l’abandonnant aux gouttes d’eaux, comme une offrande purificatrice.

Comme pour se nettoyer de tout ce qu’Ader lui avait fait… Non, tout ce qu’il avait fait avec Ader. Il aurait beau le nier, Maerys était toujours consentant. Jamais totalement réticent, en tout cas.

Il secoua la tête, éclaboussant les murs autours de lui. Ce n’était pas le moment de songer à ça. Tendant faiblement la main vers le savon le plus proche, il entreprit de nettoyer son corps douloureux, sous le jet d’eau brûlante.

Lorsqu’il sortit de la cabine, une bonne dizaine de minutes plus tard, un nuage de vapeur d’eau avait pris possession de la salle de bain sommaire.

L’unique miroir de la petite pièce s’était couvert de buée, qui ne lui rendait plus qu’une image floue de sa personne. Il leva un doigt vers la vitre et essuya un rectangle, au niveau des yeux de son reflet.

Son regard était vert, tirant presque sur le marron. Il lui faudrait bientôt aller se nourrir, sinon quoi Ader se fâcherait sûrement, or il valait mieux ne jamais fâcher Ader. Même si ce dernier pouvait parfois se montrer doux et conciliant, Maerys n’en oubliait pas la manière par laquelle il avait accédé à son statut actuel.

S’emmitouflant dans une serviette éponge, il quitta au plus vite la pièce exiguë, à petit pas pressés.

Il avait toujours aussi mal, mais l’heure qui s’affichait sur le cadran de la vieille horloge fatiguée, sur un mur de la chambre, signalait que la soirée était déjà bien avancée. D’un geste de la main, il ouvrit son large placard qui débordait, vomissait de vêtements en tout genre. C’était bien l’un des rares avantages de sa position actuelle. Quand un vampire pouvait avoir une grande quantité de quelque chose, il ne se privait jamais, de quoi que ce fut.

Il se vêtit rapidement, après un vague moment d’hésitation quand au style de tenue qu’il devait porter ce jour là. Ader le préférait avec des choses… plutôt courtes. Et pas franchement confortables. Hors, lui, il aimait tout ce qui était confortable. Et il décida que ce jour ci serait un jour confortable.

Son vieux chapeau en feutre vissé sur son crâne, Maerys quitta la chambre étroite qu’il partageait avec Ader. Dans le couloir, les néons diffusaient sur les murs gris une lumière presque verdâtre. La peau pâle des vampires, sous un éclairage pareil, prenait aussitôt une teinte cadavérique. Avec leurs vêtements noirs et leurs yeux changeants, croiser l’un d’entre eux dans les couloirs devait être pour les humains une expérience assez étrange. Le jeune vampire se demandait souvent qu’elle aurait été sa propre réaction, à l’époque où il était encore un garçon plus ou moins normal. Sa mère et son grand père avaient beau lui avoir appris bon nombre de légendes provenant de leur monde d’origine, imaginer un monstre était une chose, se retrouver face à face avec lui en était une autre.

Encore qu’il se souvenait que sa première rencontre avec Ader ne l’avait pas marqué outre mesure. Il lui avait simplement paru bizarre de voir ce grand homme dégingandé se faire ainsi peloter par son grand père.

Aujourd’hui, cette simple image suffisait à le faire sourire. Ader avait autrefois été en position de passif. S’il ne l’avait pas vu de ses propres yeux, Maerys était certain qu'à présent, il n’aurait jamais pu croire à ça.

Le jeune vampire fourra ses mains dans les poches de son jean et pressa le pas, pour atteindre l’échelle de fer tout au bout du couloir.

Il régnait autrefois dans les égouts une odeur nauséabonde, qui forçait les vampires à se déplacer le moins possible dans les tunnels récents, ceux qui n’étaient devenus des couloirs, et non plus des conduits d’eaux usées, que très récemment. Dans ces endroits là, il fallait soit apprendre à respirer le moins possible, soit se promener avec quelque chose sur le nez, ou une bougie odorante dans les mains. Maerys se souvenait du temps où sur son discret conseil, Ader en faisait brûler des dizaines, dans la grande salle qui leur servait alors de lieu de réunion. Les vampires aimaient bien les bougies. Cela collait bien à l’image de gothiques ténébreux qu’ils souhaitaient se donner, même s’ils ne ressemblaient en vrai qu’à des racailles en blousons noirs. De même, si lorsqu’il était tout petit, Maerys trouvait plutôt que toutes ces bougies parfumées donnaient un effet de romantisme ridicule, une fois chez les vampires, il avait vite appris à préférer les senteurs envoûtantes de la cire à l’odeur écoeurante des égouts. Et puis, cela lui rappelait le temps lointain où sa mère allumait celles qu’elle fabriquait elle-même, les soirs d’hiver, lorsqu’il était enfant…

A présent, la plupart des tunnels n’avaient plus qu’une odeur de béton humide, de renfermé et de crasse. Ce qui était toujours mieux que rien.

Il marchait toujours, lorsqu’une poigne de fer le plaqua violemment contre l’une des parois du tunnel. Son visage entra brutalement en contact avec le béton et il poussa un gémissement de douleur quand sa joue râpa contre une aspérité du mur. Des étoiles tournèrent un instant devant ses yeux, obscurcissant sa vue, et avant même qu’il ait pu recommencer à y voir clair, une main le tira de nouveau pour le retourner rudement. Une vague de douleur lancinante le traversa de nouveau lorsque ce fut au tour de l’arrière de son crâne, de faire connaissance avec le béton.

Et c’est avec horreur qu’il sentit des lèvres inconnues embrasser sa gorge sans la moindre douceur.

- Arrête ! Cria-t-il en tentant vainement de repousser son assaillant.

Une poigne inflexible le maintint plaqué contre le mur, alors qu’il tentait de se débattre. Les vampires avaient beau être plus forts et plus rapides que la plupart des humains, Maerys n’en restait pas moins un vampire au corps d’un jeune garçon de seize ans. Autrement dit, un vampire un tout petit peu plus faible que la moyenne. Et c’était ce tout petit peu là, qui avait toujours dicté sa vie depuis qu’il avait été mordu.

Son agresseur se saisit de ses poignets et les immobilisa d’une main au dessus de sa tête, pour qu’il cesse de se débattre. Il voulut ensuite prendre possession de ses lèvres, mais Maerys l’en dissuada en plantant fermement ses dents dans la chair froide de la bouche de son assaillant. Plus faible, mais pas sans ressource, il aimait à le préciser.

Même si quand un poing s’abattit dans son estomac, il ne put rien faire d’autre que de retenir un cri, le souffle coupé.

La poigne le relâcha un peu et il glissa le long du mur, plié en deux. Il serra les dents et ferma les yeux, contractant par réflexe ses muscles, au cas où un nouveau coup ne survienne. Se taire, et attendre que ça passe.

Avec effroi, il sentit son col être vivement tiré et fut forcé de se relever avant que son souffle n’ait eu le temps de revenir. Ses paupières papillonnèrent un instant, alors qu’il tentait de reprendre son équilibre, de tenir sur ses propres jambes plutôt que par le bras qui tirait son t-shirt vers le haut. Et lorsqu’il entr’aperçu un poing face à son visage, prêt à frapper sous peu, il ne put empêcher une boule de salive de se former dans gorge.

Pourtant, rien ne vint.

Mis à part une giclée de sang, qui lui piqua les yeux et l’aveugla momentanément. Il détourna la tête et se sentit tout d’un coup libéré de toute entrave, si bien qu’il dut s’appuyer au mur pour ne pas perdre l’équilibre.

Du revers de la main, il essuya le liquide poisseux qui coulait sur son visage, avec une grimace de dégoût. Le sang d’un autre vampire était tout sauf appétissant.

Cela ne dérangeait pourtant pas Ader. Il continua à frapper le visage de l’agresseur de Maerys, et quand l’homme ne put plus se relever, il le saisit par le col et fracassa sa tête contre le mur de béton. Le jeune vampire détourna le regard, soudain nauséeux. Chez eux, le respect ne s’acquérait que par la force, et tout manquement était puni de la même manière.

Quand le corps de l’autre ne fut plus qu’une espèce de plaie vivante et bouillonnante de sang, Ader daigna enfin le relâcher, sans la moindre délicatesse. Le corps de l’infortuné vampire émit un « splotch » peu ragoûtant en atteignant le sol et il se tordit lamentablement de douleur, en gémissant faiblement.

Ader cracha, les poings ensanglantés, une lueur farouche brillant dans ses yeux gris. Il était le maître, ici, mais il devait le confirmer chaque jour, le rappeler continuellement à ses congénères un peu trop zélés.

-J’avais déjà dit que je ne voulais pas qu’on touche à mes affaires.

Il donna un dernier coup de pied au vampire agonisant, pour l’écarter de son chemin. Puisque le cœur n’avait pas été touché directement, il s’en tirerait sûrement. Il en fallait plus que ça, pour tuer l’un des leurs. L’infortuné agresseur garderait pas mal de cicatrices, mais il survivrait. Et ne recommencerait certainement pas de sitôt à toucher à ce qui appartenait à son chef.

Maerys déglutit et baissa les yeux, réalisant à peine que c’était terminé. Ader ne lui accorda qu’un regard mécontent et le saisit brusquement par le bras, pour le pousser jusqu’à leur chambre. Le plus jeune n’émit pas la moindre protestation, encore trop sonné, et la gorge nouée par la peur.

Sitôt que la porte fut refermée sur eux, il éclata en sanglot.

-Pardon… Pardon Ader…

Il cacha son visage baigné de larme dans la paume de ses mains, désemparé. Son chef allait lui en vouloir. Il allait se faire réprimander, voire même punir. Il n’aurait jamais dû crier et tenter de se débattre, quand le vampire l’avait attaqué. Le bruit n’aurait jamais attiré Ader, et ce dernier n’aurait jamais rien su de tout cela, et ne serait jamais intervenu aussi violemment, et…

Une main se posa à l’arrière de son crâne et Maerys se raidit, ses larmes redoublant de force. Pourtant, il n’y eut aucun coup, aucun éclat de voix. La main poussa juste tout doucement sur sa tête, presque tendrement, et son front entra délicatement en contact contre le torse d’Ader. Intrigué, le jeune vampire releva son visage vers son supérieur. Les larmes avaient creusé des sillons, dans les giclées de sang poisseux qui recouvraient son visage. Ader lui essuya les joues d’un revers de sa manche encore intacte, frôlant doucement l’égratignure qui s’était faite quand le visage de son cadet avait raclé contre le mur.

- Pourquoi tu ne m’as pas appelé, imbécile ? Je serais venu plus tôt…

Les pleurs du jeune garçon reprirent de plus belle et il se cacha dans le giron de son aîné, s’agrippant à ses vêtements comme si sa vie en dépendait.

-J’avais peur… J’avais peur que tu m’engueules, sanglota-t-il d’une voix hachée, sans détacher son visage du torse de son supérieur.

Ader soupira, et passa doucement un bras autour de la taille de son cadet.

C’était de sa faute. Entièrement de sa faute. Tout ce qui arrivait à Maerys, tout ce qui c’était passé depuis son arrivée ici, tout était à cause de lui. Chaque nuit, en se levant, Ader croisait le visage d’ange du jeune vampire, et s’en voulait un peu plus pour tout ce qu’il lui avait fait subir la veille. Mais il recommençait pourtant à le faire souffrir dès le lendemain, encore et encore, sans pouvoir s’en passer.

Peut-être était-ce dans sa nature, songea-t-il amèrement. Il avait peut-être besoin de faire du mal à quelqu’un, puis de culpabiliser, puis de redevenir la personne violente qu’il était, et ce jusqu’à la fin de ses jours. Mais alors, pourquoi était-ce tombé sur Maerys ? Pourquoi ne parvenait-il pas à changer de victime, à lui rendre sa liberté, son bonheur ?

Le regard d’Ader se posa sur ses mains, tachées de sang, et sur le visage baigné de larmes du jeune vampire.

-Viens… murmura-t-il doucement. On va aller prendre une douche. Et après, tu retourneras te coucher, d’accord ? J’ai pas besoin de toi, aujourd’hui…

Encore sous l’effet du choc, Maerys secoua doucement la tête pour acquiescer, ne semblant même pas réaliser la très inhabituelle tendresse de son supérieur.

--

Cela faisait à présent plusieurs semaines qu’il était tout à fait capable de se diriger sans encombre à travers les esprits. Passer les portes des différentes maisons, trouver les pièces qui contenaient ce qui l’intéressait, qu’il s’agisse de souvenirs, sensations, ou points de passages vers d’autres esprits, tout était devenu facile d’accès, il trouvait tout avec une facilité déconcertante. Mieux encore, il avait appris comment contourner les obstacles, crocheter les serrures qui lui résistaient, ou emprunter les raccourcis secrets.

A présent, il ne considérait plus le monde de l’esprit comme un terrain d’aventure, une terre inconnue peuplée de choses inexplicables.

Ou plutôt, si. Mais à une autre échelle.

Oui, pour lui, cet univers autrefois secret était à présent devenu un immense terrain de jeu.

A travers les yeux et les souvenirs des différents esprits qu’il visitait, il avait voyagé en quelques semaines dans plus de contrées qu’il ne l’avait jamais fait dans sa vie. En fouillant le tréfonds de leurs souvenirs, il avait extirpé plus de légendes et de mythes qu’il n’en avait jamais entendu. Enfin, en sautant ainsi d’esprit à esprit, il avait fait la connaissance à sens unique de plus de personnes qu’il ne lui avait été donné l’occasion de croiser…

Plus il se rendait ici, et plus ce monde lui plaisait. A présent, il attendait avec impatience le retour de la nuit et du sommeil, l’instant le plus propice à ses voyages. A dire vrai, il ne savait pas encore vraiment comment s’y rendre autrement qu’à travers la porte de ses rêves. Mais il s’attelait à la tâche, et il se sentait près du but, chaque jour un peu plus…

Le jour même, il avait d’ailleurs presque faillit réussir à regagner son propre esprit, et ce en étant parfaitement réveillé. Mais on l’avait secoué avant qu’il n’ait pu s’immiscer totalement dans cet autre monde, et il avait alors prit conscience de l’assiette de soupe qui se rapprochait dangereusement de sa figure.

Il en avait donc déduit que son esprit ne pouvait pas être à la fois entièrement alerte à ce qui se passait autour de son corps physique, et dans le monde spirituel.

Lui qui, autrefois, était toujours réticent à regagner son lit lorsque l’heure du sommeil approchait, se jetait aujourd’hui sous ses draps avec un plaisir non dissimulé. Certains de ses proches s’étaient vaguement inquiétés de ce revirement soudain de situation, puis avaient fini par ne plus y faire attention.

L’arrivée de la nuit signifiait pour lui le début d’une seconde journée, riche en découverte et en amusement. Et même après avoir parcourut en esprit l’équivalent de pays entier, le soleil le trouvait chaque matin reposé et en pleine forme, de nouveau prêt pour une journée d’amusements purement physiques.

Ce monde était une merveille, la bibliothèque la plus complète qu’il ait jamais vu, la cours de récréation géante dont rêvaient tous les enfants, le lieu de rencontre sans doute le plus vaste de tous les mondes réunis.

Cependant, il n’était pas le seul, à le parcourir.

Ce n’était d’ailleurs pas très étonnant. Bon nombre de fois, il avait failli se faire prendre par les personnes qui se réfugiaient dans leurs esprits l’espace de quelques instants, ne serait ce que pour s’y réfugier, ou modifier quelque chose en eux. C’était par l’esprit que les immortels, tels que les phénix, pouvaient stopper leurs horloges biologiques, se vieillir ou se rajeunir à volonté, retrouver la douceur de la peau de leur enfance, en même temps que toute la carrure et l’énergie de leurs corps d’adultes. Il avait aussi découvert une infinité d’autres possibilités de modification, plus rarement exploitées. Ainsi, les fameuses boucles d’oreilles qu’arboraient les guerriers aguerris, comme le garde du corps du prince Lékilam, n’étaient en fait pas uniquement des signes distinctifs, mais bel et bien des objets agissant directement sur leurs esprits, qui réduisaient leur force et leur pouvoir. Une multitude de verrous étaient ainsi posés sur les esprits des combattants, selon le désir de la personne, l’anneau dans l’oreille en étant le premier, la marque du premier échelon gravi.

Au début, il avait considéré cette limitation comme un gâchis, une sorte de restriction injuste et handicapante. Et puis, un jour, il avait visité l’esprit d’un soldat vieux de plusieurs siècles, apparemment un ange, ou bien un démon. Il avait vu les difficultés qu’avait eu cet homme à mener une vie normale, le temps qu’on le juge apte et qu’on lui fabrique une boucle d’oreille. Sa force et son agilité étaient, certes, dignes de ce que l’on attendait d’un soldat tel que lui. Seulement, il lui était difficile de vivre en faisant constamment attention à ne pas trop serrer les objets qu’il prenait entre ces doigts, ou à se déplacer trop vite dans les foules. Et en découvrant avec quelle satisfaction cet homme avait accueilli l’anneau brillant à son oreille, premier verrou d’une longue série, il avait compris la nécessité d’une telle restriction chez les êtres capables de vivre plusieurs milliers d’années…

En bref, il était donc normal que, de temps en temps, il rencontre certains individus. Mais il les évitait soigneusement, de peur de leurs réactions, et se faisait le plus petit et invisible qu’il lui était possible de l’être, chaque fois que quelqu’un pointait le bout de son nez au détour d’un couloir de son esprit. Il s’étonnait lui-même de ne jamais avoir été découvert. A croire que les gens n’avaient jamais exploré autre chose que leurs propres esprits, ou ignoraient même que c’était possible de voyager d’une tête à l’autre…

Pourtant, lui, lorsqu’une personne s’était introduite dans sa tête, il l’avait immédiatement su. Un signal d’alerte s’était déclenché en lui et il avait senti cette présence légère et transparente, mais pourtant bien présente, qui ouvrait sans le moindre effort chaque recoin de son esprit, qu’il avait pourtant prit soin de rebâtir en une forteresse imprenable. Il s’était immédiatement replié en lui-même et avait bloqué toute les issues, toutes les portes, pour piéger l’intrus à l’intérieur même de son propre esprit. Mais celui-ci n’était déjà plus là, lorsqu’il était arrivé, pourtant une poignée de seconde après avoir sentit sa présence.

Pour peu, il aurait pu penser avoir rêvé, avoir été floué par le fait de s’être toujours cru le seul à arpenter ces lieux. Mais il avait nettement perçu, aussi clairement que si cela s’était produit dans le monde physique, un entêtant parfum de rose.

L’une des premières choses qui l’avaient marqué, lors de sa toute première visite dans l’esprit de quelqu’un, était qu’il ressentait les choses de la même manière que s’il arpentait réellement chaque maison qu’il visitait, chaque pièce qu’il franchissait. Il était doté d’un corps, aussi modifiable que tout le reste de son esprit. Il sentait le bois sous ses doigts lorsqu’il ouvrait un tiroir, le verre lorsqu’il touchait une fenêtre, il sentait l’odeur de la poussière et du renfermé lorsqu’il pénétrait dans un lieu volontairement vieilli par son propriétaire, il entendait les planchers grincer et les clefs tinter. Il avait même visité l’esprit d’un cuisinier, qui avait arrangé ce dernier comme une immense cuisine remplie d’ingrédients et de plats mitonnés qui n’attendaient qu’à être dégustés. Et c’était d’ailleurs ce qu’il fallait faire, pour accéder aux différentes parties de son esprit, tout comme il l’avait découvert en trouvant les souvenirs de cet homme en croquant dans une succulente tarte aux pommes. Tarte aux pommes qui était de nouveau intacte, prête à être consommée, lorsqu’il avait finalement quitté les lieux. Il fallait une très grande force pour briser définitivement un objet dans l’esprit de quelqu’un d’autre…

Ce parfum de rose qu’il avait sentit après le passage de l’inconnu –l’inconnue ?-, était donc la preuve même de son existence. Mais aussi un indice capital pour partir à sa recherche, un signe tellement évident que parfois, il en venait à se demander si l’inconnu n’avait pas volontairement laissé cette effluve derrière lui, comme un jeu de piste qu’il fallait suivre pour parvenir jusqu’à lui. D’autant plus que ce n’était pas la première fois, qu’il le percevait lors d’une promenade dans un esprit…

Dès lors, ses nuits de jeux s’étaient changées en une exaltante chasse au trésor.

Cela signifiait qu’il n’était pas le seul à voyager d’une tête à une autre, d’une mémoire à l’autre. Quelqu’un d’aussi expérimenté que lui, sinon plus, quelqu’un qui, en plus de s’être introduit dans son esprit, avait été capable d’être plus discret et rapide que lui. Il fallait qu’il rencontre cette personne. La désagréable sensation qu’il éprouvait à ses débuts dans ce monde s’était à présent éclaircie, et l’idée d’avoir été observé de loin durant tout ce temps ne lui plaisait guère. Il réclamait des explications, exigeait des réponses à ses questions silencieuses.

Et cette nuit là, il se sentait enfin tout proche de les obtenir.

Il avait cherché sans relâche une odeur de rose, pendant plus de trois nuits. Il avait traqué sans arrêt le moindre bruit, la moindre sensation suspecte. Il avait fouillé et visité plus de maisons qu’il ne pouvait en compter. Et aujourd’hui, enfin, il parvenait au but. L’odeur de rose était là, enivrante, tout autour de lui, presque palpable. Il n’avait plus qu’à faire un pas, traverser une porte, se saisir d’une clef dans un tiroir… Il se fit le plus discret et petit qu’il le pouvait, et pénétra enfin dans l’esprit de son mystérieux observateur.

La lumière du soleil l’aveugla un instant, et il crut avoir été repoussé de son propre esprit, être retourné dans le monde physique. Mais l’odeur de rose lui assaillit alors les narines, plus forte que jamais, et il sut qu’il ne s’était toujours pas réveillé.

Il se servit de sa main comme d’une visière, pour se protéger les yeux le temps qu’ils se réhabituent à la lumière de l’extérieur. C’était bien la première fois qu’il visitait un esprit arrangé de cette manière. Après tous les palais, les chaumines, les bâtisses étranges, les bateaux ou les avions emménagés, les tours et les souterrains qu’il avait parcourut, pénétrer dans un jardin constituait pourtant une suite logique à toute ses pérégrinations.

Un arc en ciel de couleur jaillit devant son regard. Il y avait là des massifs et des parterres de rose de toutes tailles, de toutes formes, de toutes les couleurs. Des fleurs partout, tout autour, à perte de vue, comme un océan de couleurs et de verdures duquel se dégageait milles senteurs inconnues, milles fragrances différentes.

Il fit un pas, longea une allée de roses claires à l’odeur délicate, et les effleura du bout des doigts. Il résista à la tentation d’en cueillir une ; cela ne lui aurait servit à rien et le soin que l’on avait porté à leur entretien était trop apparent. Tout paraissait sagement disposé à sa place, savamment arrangé selon un dessin précis. Un virtuose du jardinage semblait avoir soigneusement découpé chaque allée selon un critère distinct, qui cependant, faute de connaissances sur les roses, lui échappait souvent. Il n’en restait que la sensation d’un bouquet éclatant de lumière, d’odeurs et de couleurs, qui explosait à chaque nouveau buisson, à chaque allée traversée.

Sans même s’en rendre compte, il se mit à arpenter le jardin, s’émerveillant de toutes les nouvelles choses qu’il découvrait à chaque pas, en oubliant même la prudence. Baissant sa garde, il s’arrêtait à chaque nouvelle variété de rose pour en humer le parfum, en admirer la couleur. Si bien qu’il ne fit au bout d’un moment plus attention au fait qu’il était dans un lieu inconnu. Tout était tellement éblouissant, tellement beau, tellement… L’évidence lui sauta alors aux yeux.

Un piège. Ce jardin était un piège. Un labyrinthe aux allures de jardin d’Eden, destiné à troubler ceux qui le visitaient, à faire perdre toute prudence à ceux qui pénétraient en ces lieux. Il sursauta brutalement, pour réaliser qu’il était à découvert depuis un long moment. Il tenta de devenir à nouveau minuscule et invisible, de se dissimuler aux yeux de l’autre, avant que celui-ci ne réalise sa présence.

Mais c’était déjà trop tard. Derrière lui, les buissons de roses grossirent en un instant et se refermèrent sur le chemin. Les fleurs s’entremêlèrent, les épines s’enroulèrent les unes aux côtés des autres, pour former une barrière infranchissable, un véritable barrage naturel. Le splendide jardin coloré s’était transformé en forêt de ronce.

Paniqué, il tenta de rejoindre son propre esprit, de se déconnecter de lui-même pour fuir cet endroit devenu dangereux. Il essaya en vain de se réveiller, de forcer le passage à travers les fleurs, mais de nombreuses piqûres l’en dissuadèrent.

Les roses l’avaient pris aux pièges, sans possibilité d’évasion.

- Du calme, c’est juste pour éviter que tu ne t’en ailles…

Il sursauta.

La voix avait résonné dans tout le jardin, jeune, féminine et douce. Il chercha frénétiquement d’où elle aurait pu provenir, sans le moindre succès.

Un passage s’ouvrit alors dans les rosiers, les fleurs s’écartant délicatement les unes des autres, pour former une toute nouvelle allée, étroite et rectiligne. Après un moment d’hésitation, il s’y engagea, n’ayant de toute façon aucune autre alternative.

S’il était possible de ressentir des choses lorsqu’on se retrouvait dans l’esprit de quelqu’un, alors il était pareillement possible de percevoir la douleur. Et il n’avait aucune envie de découvrir si lorsque quelqu’un succombait dans le monde spirituel, il mourrait également dans le monde physique.

Les roses restèrent sagement à leurs places, sans émettre le moindre mouvement agressif vers lui. Ce qui ne l’empêcha pas de rester sur ses gardes, prêt à bondir au moindre signe inquiétant, même si ce ne serait qu’une vaine tentative de défense.

Il finit par déboucher sur une petite place ronde d’où se croisaient et se rejoignaient une multitude d’allées de terre brune et de haies de fleurs, bordée de pierre blanche.

Le centre du labyrinthe. Il lui fallut bien quelques dizaines de secondes avant d’apercevoir le banc en fer forgé, dissimulé sous une arche de roses rouges. Et autant de temps pour réaliser la jeune fille qui si trouvait assise.

Les mains sagement croisées sur son tablier, le soleil jouait sur son chapeau de paille et dessinait une myriade de petits points lumineux sur son visage souriant.

Elle avait l’air jeune, inoffensive. Mais les apparences étaient trompeuses et modelables à souhait, il était bien placé pour le savoir. Elle pouvait tout aussi bien être une vieille femme, ou même un homme d’âge mûr, qui avait revêtu l’aspect d’une femme innocente pour mieux l’approcher.

-Je ne vais pas te manger tu sais, tu peux t’approcher, lança-t­-elle d’une voix rassurante, comme si elle avait entendu ses pensées. Ce qui, après réflexion, était peut-être le cas.

Il pesa un instant le pour et le contre, hésitant longuement.

- Qui êtes vous ? Et qu’est-ce-que vous me voulez ?

La jeune fille resta calme. Son sourire paraissait serein, détendu, à l’image de l’agencement des rosiers autours d’elle.

- Si tu venais t’asseoir, que je puisse tout t’expliquer calmement ? La nuit est à peine commencée, nous avons encore beaucoup de temps avant ton réveil…

--

Les mains de Lékilam étaient solidement collées à la nuque de son amant, cramponnées comme si sa vie en dépendait. Son regard papillonnait fiévreusement, son souffle était désordonné, erratique.

Pavel savait qu’ils ne devaient pas. Tout au fond de lui, une petite voix lui hurlait que c’était mal, interdit. Il n’avait pas le droit de faire ça à son prince, cela leur causerait forcément du tort dans l’avenir, à tous les deux.

-Pavel… T’arrête pas…

Mais Lékilam était trop magnifique, trop innocent pour qu’il puisse lui refuser quoi que ce soit, même quelque chose d’aussi sale, même quelque chose d’aussi mal.

Quelque chose d’aussi délicieux… Le voir se tendre, se crisper, gémir à n’en plus finir, admirer sa peau rougir et s'embraser, les gouttes de sueur dévaler ses tempes et son dos fragile, le sentir balayé par chaque nouvelle vague, chaque nouvelle impulsion…

Le garde du corps dévora son cou laissé à découvert, le recouvrit de morsures enflammées, de baiser passionnés. Lékilam laissa de nouveau échapper un soupir de ses lèvres entrouvertes, et inclina la tête pour laisser plus de place à son agresseur désiré. Celui-ci ne s’attaqua à sa gorge qu’avec une ardeur renouvelée, une passion sans limite.

L’un comme l’autre, ils étaient en train de fondre, de devenir fous de plaisir, de perdre la tête sous l’effet des sensations, des sentiments qu’ils partageaient.

Pavel accéléra la vitesse de ses mouvements, suivant la volonté de son prince. Il sentit les doigts de ce dernier quitter sa nuque pour s’accrocher à ses épaules, griffant sa peau dans un effort désespéré de ne pas se laisser aller. Sa tête bascula en arrière, une litanie de son cherchant à s’échapper de sa gorge. Le blond caressa doucement sa joue, le forçant à le regarder, à se noyer dans ses yeux plutôt qu’ailleurs. Le petit prince lui lança un regard trouble, d’où perçait malgré tout un sentiment qui étreignit le cœur du garde du corps, avant de l’embrasser fougueusement.

C’est pendant ce baiser que Pavel le sentit partir, se laisser emporter par son envie d’être submergé par le plaisir, au point de perdre toute notion de réalité, pendant un bref instant. Il sentit le corps de son prince se crisper, se tendre, se resserrer autour de lui, avant d’exploser brusquement, provoquant sa propre détonation quelques longs instants plus tard. Une déflagration de chaleur, qui le consuma tout entier, ne laissant dans son esprit momentanément déconnecté que le visage souriant de son prince.

Le corps de Lékilam resta un bref instant inerte, son torse se soulevant par saccade pour permettre à l’air de regagner ses poumons. Pavel se retira de lui et le prit dans ses bras d’un geste protecteur.

-Ca va ? Murmura-t-il en déposant un baiser sur son front.

Le jeune prince ne répondit pas, encore haletant, et se réfugia à la place dans le giron de son garde du corps. Il paraissait épuisé. Mais c’était compréhensible, il était encore jeune pour un phénix, et d’un naturel plutôt fragile. Pavel savait qu’il ne tarderait pas à s’endormir comme un loir, sans doute sans avoir prononcé le moindre mot. Et il dormirait d’une traite jusqu’au matin, où il ne cesserait alors de réclamer encore quelques minutes de sommeil. Par de nombreux côtés, son prince n’était encore qu’un adorable enfant…

Où peut-être pas, songea-t-il en sentant une main glisser de plus en plus bas sur ses hanches.

- Lékilam… souffla-t-il d’un air las.

Le susnommé releva vers lui un visage totalement pur, et resplendissant de malice.

-Encore une fois… ?

Il cligna plusieurs fois des paupières en guise de supplique, pour appuyer ses paroles.

Son prince grandissait beaucoup plus vite que ce qu’il s’imaginait.

-C’est déjà la deuxième. Tu ferais mieux de dormir, tu vas être épuisé demain.

Quelques siècles plus tôt, il s’en souvenait, le jeune prince n’était qu’un petit garçon qui grimaçait à la simple évocation d’un baiser. A présent, c’était plutôt lorsqu’il n’en avait pas qu’il se mettait à grimacer…

Le temps passait trop vite, même pour les immortels.

Parfois, il songeait à l’enfance de Lékilam, à tous les moments qu’il avait passé à ses côtés, à toutes les choses qu’ils avaient partagé. L’instant d’après, il revenait au présent, à ce qu’ils étaient en train de vivre, à ce qu’ils seraient le lendemain.

Il ne remarquait alors que ses erreurs, toutes les fautes qu’il avait commis et qui les avaient conduis, ce jour même, à partager le même lit et à s’étreindre sans compter, alors que l’un était l’unique héritier du trône, le futur roi des phénix.

Si la reine avait vent de cela…

Pavel redoutait ses réactions, plus que tout. Elle était gentille, douce, compréhensive. Une femme admirable, qui faisait passer les autres avant sa propre personne et qui agissait souvent en écoutant son cœur. Peut-être qu’elle comprendrait l’attirance qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, qu’elle s’en réjouirait pour son fils, ravie de savoir auprès de lui un protecteur aussi fidèle…

Mais elle n’en était pas moins la reine du royaume.

Mine de rien, il savait qu’il ne fallait pas la prendre pour une cruche. Elle avait été jusqu’à envoyer son fils s’occuper d’une tour peuplée d’inconnus, à des lieux de leur monde d’origine, pour l’éloigner des médisances de la cours et le préparer au mieux à son rôle futur. Et si elle prenait peur pour l’avenir du peuple phénix ? Pavel ne voyait pas comment il serait possible pour Lékilam d’avoir à son tour un héritier, en restant avec lui. Encore moins de s’allier à une quelconque famille noble par un mariage. Et chaque fois qu’il y repensait, son esprit tenaillé mettait sur pieds de nouveaux obstacles que sa relation avec le prince créerait dans le futur. Un peu comme un poison à retardement, une épée de Damoclès qui tournoyait au dessus d’eux, menaçant de tomber à chaque instant.

Le garde du corps le savait depuis toujours et ne cessait de se le répéter à chaque instant, à chaque fois que ses yeux se posaient sur son prince. Tant qu’il restait avec lui, Lékilam mettait en danger son propre avenir, et avec lui celui de la famille royale, de la stabilité du royaume tout entier.

Pourtant, malgré tout ce qu’il pouvait dire ou faire, toutes ses réactions nouvelles, toute son évolution, Lékilam n’en restait pas moins encore un adolescent.

Un jeune homme plus proche de l’âge adulte que de la dite adolescence, et ce depuis bien longtemps. Mais il avait encore l’impétuosité et l’insouciance, la confiance en soi et la témérité propre à cet âge de la vie. Pavel doutait que si le jour se présentait, il puisse faire le bon choix et décider de se séparer de lui, pour le bien de son peuple.

Et le pire, dans tout cela, même si il n’osait pas se l’avouer, était que le blond désirait plus que tout que ce ne soit pas le cas.

Jamais il ne pourrait vivre sans Lékilam…

Dès l’instant où la reine lui avait confié sa protection, son existence de reclus s’était transformée, sa vie marginale avait enfin retrouvé la voie qu’elle empruntait autrefois.

Il ne vivait pas pour lui-même, mais pour protéger quelqu’un. C’était la seule chose que désirait Pavel. Et si on la lui retirait, il n’était pas certain qu’il pourrait s’en remettre.

-C’est pas juste, bouda le prince en reposant son front contre le torse de son amant. M’en fiche, la prochaine fois, je…

Il s’interrompit en plein milieu de sa phrase.

Quelqu’un tambourinait avec force, contre la porte de leur chambre, essayant désespérément de les alerter.

-Majesté ! Majesté ! Réveillez vous, je dois vous parler de toute urgence !

La voix de Libellule paraissait paniquée.

Les deux phénix se regardèrent, baissèrent les yeux sur l’endroit où ils se trouvaient, puis sur leurs tenues actuelles, qui se résumaient en tout et pour tout à quelques draps et une couverture. Ils échangèrent un coup d’œil.

-J’arrive ! Lança Pavel de la voix la plus ensommeillée dont il était capable.

Sans trop insister, malgré tout. Un ton trop ensommeillé, venant de sa part, paraîtrait beaucoup plus suspect qu’un ton alerte et vif.

En quelques secondes, il envoya bouler le tas de leurs vêtements sous le lit et jeta à son prince un pyjama décent, que ce dernier enfila tant bien que mal.

Le garde du corps sautilla pour enfiler son jean, donna au passage un coup de pied dans les draps de son lit de camp, pour tenter de cacher le fait qu’il n’y avait sans doute quasiment jamais dormi, et alla ouvrir à la nymphe qui continuait de tambouriner de toute ses forces contre la porte.

Mais à peine eut-il ouvert cette dernière, qu’il se rendit compte que tous leurs efforts avaient été inutiles. Dans l’état où se trouvait Libellule, Pavel aurait pu venir lui ouvrir en tenue d’Adam qu’elle n’aurait même pas fait de différences.

Elle paraissait essoufflée, comme sil elle venait de gravir tous les étages de la tour en courant, ce qui la connaissant était peut-être le cas. Sa tresse était défaite et ses cheveux verts partaient dans tous les sens. Sans parler des bretelles de sa nuisette, qui ne tenaient plus sur ses épaules depuis longtemps.

La nymphe lui sauta au cou dès qu’elle l’aperçut.

-Pavel ! Il faut que vous veniez, tous les deux, vite ! On vient de nous transmettre un message, il faut… Il faut que le prince soit mis au courant, avant que…

Le garde du corps immobilisa la jeune femme d’un geste de main, la maintenant par les épaules pour la forcer à se calmer. Derrière eux, Lékilam fit mine d’émerger du sommeil, en se frottant les yeux.

-Du calme, Libellule, tu as vu l’heure qu’il est ? Grogna-t-il d’une voix endormie tout à fait naturelle.

-Majesté !

La nymphe écarta Pavel comme s’il ne pesait pas plus qu’un grain de poussière et sauta à l’intérieur de la pièce, gesticulant comme une pile électrique.

-Votre mère vous fait transmettre un message… C’est urgent…Un messager, tout à l’heure… Les dragons de Garnësir… Ils ont déclarés la guerre au royaume ! Lâcha-t-elle enfin, affolée comme jamais personne à la Volière ne l’avait jamais vue.

Lékilam et Pavel échangèrent un regard, par-dessus l’épaule de la jeune femme.

Un regard peu rassuré.

A suivre…

ooo

Concernant ce chapitre, je suis un peu mitigée, excepté pour le passage avec les vampires (mais ça ne sera peut-être pas le cas pour vous, je ne sais pas si beaucoup de personnes apprécient ces personnages… ;p). Ce chapitre compte quelques scènes corsées, et plusieurs passages qui ne me paraissent pas très clair, notamment dans le monde des esprits… J’aimerai d’ailleurs beaucoup savoir ce que vous, vous en avez pensé. :p

On en apprend un peu plus sur Fallnir, même si l’on ne sait pas pourquoi il hait autant Derek, et l’on ignore toujours l’identité de la personne qui voyage à travers les esprits des habitants de la Volière… Je me demande si vous arrivez toujours à suivre, dans ce sac de nœud… x.x

Et tant que j’y suis avec mes questions, on m’a plusieurs fait la remarque que mes chapitres étaient trop long. Mais personnellement, je trouve que s’ils étaient plus court, ils seraient moins intéressants… Du coup, j’aimerais beaucoup savoir ce que vous, vous en pensez. Est-ce que vous trouvez que les chapitres sont trop longs et qu’ils gagneraient à être raccourcis, ou tout le contraire ? :p

Voilà, comme toujours, si vous avez la moindre autre remarque à me faire, ou simplement me dire si vous avez aimé ou pas, n’hésitez pas à me laisser une review. :3

Merci encore d’avoir lu jusqu’ici, et à bientôt !

 
 
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