Disclaimer : Tous les personnages/ lieux/ périodes sont issus de ma propre imagination. Merci de ne pas me les emprunter sans m’en avoir parlé au préalable :3 Notes : - Je m’excuse par avance pour les fautes de grammaire ou d’orthographe qui m’ont échappée, j’avoue avoir des lacunes dans ce domaine, en particulier sur un ordinateur … - Je remercie toutes les personnes qui ont pris le temps de me laisser une review, c’était vraiment très gentil de leur part. :3 Je remercie également tous les anonymes pour leur fidélité, parce que si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez aussi lu (et aimé ?) tout le reste. :D __________________________________________________________________________________ Chapitre 20 : Sac de nœud Lorsqu’il revint enfin dans les égouts, à une heure avancée de la nuit, Ader eut la désagréable surprise de retrouver Thane en présence de Maerys. Il sentit la colère l’envahir, autant à cause de l’intérêt que semblait avoir le démon pour le jeune vampire, que parce qu’il avait lui-même eu l’intention de coincer ce dernier entre les draps et le matelas, pour évacuer toutes les pulsions qui l’avaient traversé dans la soirée. Une chose qui paraissait maintenant compromise, à en voir la manière dont ils se parlaient. Ils étaient tous les deux devant la ruelle conduisant à l’entrée des égouts, un peu en retrait du reste de la communauté. Selon les heures de la nuit, les mouvements des vampires s’organisaient autour de cet étroit boyau. Aux heures de passages et de sorties de boites, la plupart des filles et quelques hommes partaient tapiner un peu plus loin, où sous les réverbères à proximité de la ruelle. Quelques petits groupes se postaient dans les environs pour dealer et faire le guet, ou traiter d’autres affaires du même registre. Le reste de la troupe ne bougeait pas de la venelle, passant sans doute aux yeux des humains pour un gang vaguement mafieux qui officiait dans ce secteur là, depuis tellement longtemps que même la police devait être impliquée dans leurs affaires. S’ils voulaient bénéficier de l’abri et du semblant de protection qu’offrait la communauté, chaque vampire avait obligation de servir à quelque chose. Les tires aux flancs n’étaient pas les bienvenus, et on retrouvait de temps à autres le cadavre tabassé d’un homme ou d’une femme à la peau presque translucide, tout habillé de noir, abandonné au milieu d’un tas de poubelle dans un quartier mal famé de la ville. Ader ne se débarrassait de l’un de ses subordonnés que lorsque c’était vraiment nécessaire, parce qu’il avait commis une faute trop grave pour être tolérée, ou parce qu’il n’avait plus rien ramené au clan depuis des mois. S’il voulait conserver sa place de chef, il devait se montrer fort et intransigeant, sans non plus être trop rigide ; il avait éventré son prédécesseur parce qu’il était tellement laxiste que leur communauté virait au n’importe quoi, et leur chef précédent avait lui-même été passé à tabac par un groupe de vampires lassés d’être sans arrêt sous la menace d’une sanction, s’ils ne ramenaient pas suffisamment d’argent tous les soirs. Ader estimait qu’il ne s’en tirait pas trop mal, et qu’il avait dû réussir à trouver le juste milieu. La preuve, il était toujours vivant et à la tête de leur groupe. Mais il n’en était pas moins impulsif pour autant. Rageusement, il fourra les mains dans ses poches et s’approcha d’un pas décidé des deux hommes aux cheveux noirs. Maerys était adossé à un mur, les bras croisés, un sourire ravi affiché sur ses lèvres roses. Thane était debout devant lui, tournant le dos à Ader, mais ce dernier devinait le regard qu’il devait poser sur le jeune vampire. Tous les moyens étaient bons, pour se rendre utile au clan. Chacun était libre de faire ce qu’il voulait, du moment qu’il parvenait à ramener au moins une fois par semaine une petite somme d’argent, ou quelque chose susceptible d’être revendu à bon prix. Certains se limitaient aux travaux basiques qui étaient à leurs portées, d’autres pouvaient se révéler des monstres d’ingéniosité, pour parvenir à ramener leur contribution hebdomadaire. Pour Maerys, c’était un peu différent. Mordu alors qu’il entrait à peine dans l’adolescence, son corps avait cessé de grandir quelques années plus tard, lorsque sa transformation en vampire avait été complète. Eternellement coincé sous l’apparence d’un garçon de seize ou dix-sept ans, avec la force et les capacités physiques qui allaient avec. Au début, quand il pouvait encore aisément passer pour un enfant, Ader l’utilisait pour tendre des pièges à des pigeons au cœur trop gros. Le jeune vampire était même une véritable aubaine à cette époque là, une authentique machine à sous ambulante. Il suffisait de propulser un Maerys à l’œil affamé et à l’air perdu en plein milieu d’une artère fréquentée, puis de le laisser aborder en reniflant tous les badauds dont le portefeuille sentait bon les liasses de billet. Rares étaient ceux qui résistaient aux yeux gonflés du petit vampire, qui pleurait toutes les larmes de son corps en feignant de s’être perdu. Une fois qu’il avait réussi à attirer les bonnes âmes dans un coin reculé, bredouillant entre deux sanglot que « sa maison était peut-être par là », c’était Ader qui se chargeait de les assommer proprement pour les délester du contenu de leurs portes monnaies. A cette époque, il n’était pas encore devenu le chef de la communauté, et si personne ne savait vraiment que c’était par sa faute que Maerys était devenu un vampire, on lui avait malgré tout refilé la garde du morveux. Aussi, Ader fut le premier à remarquer qu’au fur et à mesure qu’il grandissait, Maerys attirait de moins en moins les couples fortunés, et de plus en plus les pervers louches et autres homos refoulés. De l’enfant abandonné, le jeune vampire dut changer de rôle pour celui de l’ado en fugue, paumé et pas très sûr de lui, réussissant encore à apitoyer les vieilles dames ou les chevaliers du dimanche. Mais lorsque le physique de Maerys commença à se stabiliser, quelques mois après qu’il ait eu seize ans, les gens qu’il abordait le regardaient d’abord avec méfiance, quand ils n’essayaient pas directement d’obtenir quelque chose de lui en échange ou tout simplement d’appeler la police. Après avoir dû plusieurs fois sauver ses petites fesses des mains de quelques hommes un peu trop entreprenants, et accessoirement de quelques camarades légèrement en rut (« c’est de la pédophilie, bordel ! » avait-il grogné chaque fois qu’il avait fini de leur casser proprement la gueule), Ader décréta que l’époque des vaches grasses était terminée, et qu’il fallait trouver autre chose. Il lui fit alors infiltrer des petits groupes de véritables ados en fugue, paumés et pas très sûrs d’eux, soit pour les pousser à devenir clients des vampires et les faire un peu plus plonger dans l’enfer de la drogue, soit pour piquer directement dans leurs réserves souvent fournies. Et Maerys réussit à préserver la virginité de son arrière train pendant encore deux ou trois ans, durant lesquels Ader veilla au grain pour qu’il ne lui arrive rien de désagréable. Jusqu'au jour où leur chef de l’époque réalisa à quel point le morveux qu’ils avaient recueilli quelques années plus tôt avait grandi, et était devenu un jeune homme désirable, quand on aimait le genre freluquet aux cheveux noirs. Or, le chef aimait tout les genres, du moment qu’ils étaient dociles, qu’ils avaient une belle gueule et qu’ils savaient crier fort. C’était d’ailleurs exactement ce que Maerys avait fait, quand il avait compris que si le chef désirait le voir seul à seul pour la première fois de son existence, ce n’était pas pour le féliciter de tout l’argent qu’il rapportait. Cela faisait des années que le chef ne se préoccupait plus que de son plaisir personnel, reléguant toutes les tâches à son bras droit, Ader. Et quand ce dernier remarqua que, non content de lui refiler tout le sale boulot, le chef essayait en plus de lui v(i)oler son protégé, il vit rouge. Ader avait toujours été du genre à s’emporter facilement, à céder à ses émotions aussi violemment qu’un barrage qui se brisait. Ce soir là, c’était lui qui avait naïvement emmené Maerys jusqu’au chef, sans penser une seconde à ce qui aurait pu se passer. Il avait patienté devant la porte avec quelques autres, attendant que le plus jeune revienne pour aller effectuer une descente chez un mauvais payeur, s’allumant une cigarette pour passer le temps. Dès les premières exclamations de Maerys, il avait défoncé la porte pour constater ce qui se tramait à l’intérieur. Après, la colère avait été si forte qu’elle lui avait fait perdre la tête, si bien qu’il ne se souvenait pas très bien. Il se rappelait juste de la lame de son couteau qui se plantait dans le ventre du chef, qui remontait jusqu’à sa gorge, de la plaie béante et sanguinolente qui s’était ouverte sur son abdomen. De son cœur affreux, rouge et palpitant, qu’il avait arraché d’un geste sec et rapide, écœuré par sa vision. Il se souvenait également de la mine éberluée des autres vampires, qui avaient assisté à toute la scène sans oser émettre le moindre geste. Quand il avait essuyé la lame de son couteau avec un bout de vêtement du chef, et avait déclaré que dans l’incapacité où se trouvait celui-ci d’assumer ses fonctions, il prenait dorénavant sa place, personne n’avait moufté. C’était aussi cette nuit là qu’il avait décidé qu’à presque vingt ans, on n’était décidemment plus un enfant, et qu’il était grand temps que Maerys passe à la casserole. Peut-être parce que l’évènement lui avait fait réaliser que s’il ne se dépêchait pas de dépuceler Maerys, quelqu’un le ferait à sa place, ce qu’il n’aurait absolument pas supporté. Qu’il le veuille ou non, Maerys lui appartenait. Malheureusement pour eux deux, Ader s’était montré ce soir là –et les jours suivants- un peu trop bon professeur. Et si son nouveau statut de chef ne changeait pas grand-chose dans son travail, il ne pouvait en revanche plus se permettre d’effectuer les missions de bas étage comme il le faisait avant, pour veiller sur son protégé. Ce dernier s’était alors vu contraint de trouver une nouvelle manière de ramener de l’argent, par ses propres moyens cette fois-ci. Par-dessus l’épaule de Thane, Ader apercevait parfaitement le débardeur court sous la veste en toile et le jean près du corps qu’avait enfilé Maerys. Il comptait visiblement travailler ce soir là, et avait sans doute été intercepté par Thane alors qu’il partait à la recherche d’un porte-monnaie sur pattes. L’idée en elle-même que Maerys soit parfois obligé de vendre son cul ne le dérangeait pas plus que ça ; après tout, tous les vampires avaient dû passer par là un jour où l’autre, contraint de ramener de l’argent sous peine de se faire virer de la communauté. Non, ce qu’Ader n’aimait pas, c’était de savoir que d’autres que lui posaient leurs mains sur le corps blanc du jeune vampire. Alors, voir Thane aussi près du gamin, avec son regard de psychopathe et son sourire railleur… Maerys fut le premier à l’apercevoir, dès qu’il apparut dans la lumière des lampadaires, sans se défaire du sourire qu’il arborait depuis le début de sa conversation avec l’étranger. Ader réprima la colère qui menaçait dangereusement de s’emparer de lui, et tenta de s’approcher d’eux avec une sorte de rictus. Crispé. - Hey, qu’est ce que tu fous encore ici, toi ? Tu devais pas aller bosser ? La mine joyeuse de Maerys se renfrogna et il se redressa aussitôt, s’éloignant de Thane. Il avait senti l’énervement qui transparaissait dans les gestes de son ainé, menace sous-jacente d’une explosion imminente. Aussi, il ne chercha pas à contester l’ordre implicite dans les mots de son supérieur. -J’y vais, j’y vais… ronchonna-t-il avec une moue boudeuse. Je discutais juste deux minutes… Mais alors qu’il passait à proximité d’Ader, prenant le chemin qui menait aux artères fréquentées de la ville, ce dernier le saisit vivement par le bras et planta son regard d’acier dans ses prunelles grises. Maerys ne put s’empêcher de frémir, en constatant que le sourire factice qu’avait tenté d’afficher son ainé s’effaçait déjà sous le coup de sa mauvaise humeur. - Laisse tomber. Je dois te parler. Maerys ne dit rien, se contentant de masser son poignet endolori lorsque son supérieur le lâcha enfin pour s’approcher de Thane. Ce dernier les regardait avec son éternel sourire cynique, imperturbable. La lumière orangée des lampadaires faisait ressembler ses yeux noirs à deux tâches de sang coagulé. - Ca y est, j’ai rencontré Heath. Il marche avec nous, lâcha laconiquement Ader, les mains dans les poches. Son vis-à-vis le scruta avec amusement, augmentant un peu plus l’énervement du vampire. A présent qu’il avait rencontré le fringuant directeur Heath, Thane n’avait plus rien d’attirant aux yeux du chef des vampires. Il lui faisait l’effet d’une rose empoisonnée, noire et vénéneuse, hideusement repoussante sous ses apparences envoûtantes. Il ne le comprit peut-être jamais, mais c’est à ce moment là qu’Ader choisit inconsciemment son camp. -Bien, acquiesça Thane. Je vais donc aller m’informer de l’évolution de la situation, de mon côté… Je repasserai vers l’aube. Ader grogna mais ne protesta pas, aussi soumis qu’un chien dangereux solidement tenu en laisse, c'est-à-dire complètement enragé mais bien forcé d’obéir. Thane leur avait dit que deux camarades à lui devaient arriver d’un moment à l’autre, deux jeunes gens qui auraient l’air de sortir d’un autre temps. En réalité, Gallwen et Eryad étaient toujours chez leur hôte apothicaire et n’en bougeraient peut-être pas avant quelques jours, immobilisés par la blessure à l’épaule du cadet. Après un dernier sourire narquois et un geste de la main à Maerys, qui se tenait en retrait, l’étranger disparut dans la pénombre de la rue. Ader inspira profondément, ravi que l’entrevue ait finalement été aussi brève. Puis, il posa un regard assassin sur le jeune vampire. Ce dernier effaça aussitôt le sourire goguenard qui avait fleuri sur ses lèvres lorsque Thane l’avait salué, déglutissant avec difficulté. Quand son supérieur faisait ce genre de tête, ce n’était jamais bon, surtout pour lui. De nouveau, Ader le saisit brutalement par le bras, pour le conduire dans une ruelle un peu plus haut dans la rue. Le jeune vampire ne dit rien, se laissa conduire à l’abri des regards des autres et plaquer sans aucune douceur contre un mur de briques rugueuses. La bouche avide de son ainé se colla contre la sienne, possessive et brutale, tandis que ses grandes mains jalouses se collaient sur ses hanches. Maerys frissonna, autant à cause de la chaleur que ce baiser animal diffusait dans ses veines, que de soulagement en réalisant qu’Ader ne voulait pas le frapper. Le jeune vampire répondit avec ardeur au baiser imposé. Il avait eu le temps d’aller se nourrir, avant de rencontrer Thane, et le feu du désir charnel n’avait pas encore eu le temps de s’éteindre, au creux de ses reins. Le corps affamé de son amant contre le sien, le goût encore récent du flot de sang dans sa gorge, l’envie irrépressible de sentir son membre palpiter à l’intérieur de lui ne faisait qu’un peu plus empirer les choses. Collant ses doigts à la nuque d’Ader, il coula ses hanches contre les siennes, pour lui faire part de l’envie qui brûlait en lui. Les canines aiguisées de son amant effleurèrent ses lèvres, alors que leurs deux bouches se séparaient furtivement. Brutalement, Ader se saisit des mains du jeune vampire et les retira violemment de sa nuque, pour les plaquer contre le mur. Il jeta un regard enflammé à son cadet, enflammé autant de rage et de jalousie que de désir et d’impatience. - Qu’est ce que tu foutais avec ce type ? Maerys sentit un frisson le parcourir, de la tête aux pieds. Il se mordilla la lèvre inférieure, qui se languissait déjà du contact de celle de son amant. - Rien, on discutait juste… souffla-t-il d’un ton hésitant. J’étais allé bouffer, et quand je suis revenu pour me changer, il est venu me voir en disant qu’il te connaissait… Ader resserra un peu plus l’emprise de ses doigts autour des mains fines de son cadet, meurtrissant presque les fragiles jointures des os du jeune vampire. Maerys pouvait très aisément percevoir la rage violente qui lui secouait les entrailles, comme si son ressentiment avait pris une forme matérielle tangible. S’il avait su, au lieu de discuter avec ce brun ténébreux horriblement séduisant, le jeune garçon aurait coupé court à ses instincts primaires et se serait réfugié dans leur chambre, jusqu’au retour de son amant… Mais en réalité, il n’y avait pas que la jalousie qui entretenait la colère d’Ader. Non, il y avait aussi la frustration, si dure et si intense qu’il aurait pu violer Maerys en plein milieu de la ruelle pour y mettre un terme. Aujourd’hui et pour la première fois depuis des décennies, il avait rencontré deux nouveaux fantasmes ambulants. L’un s’était incarné en la personne de Thane et n’avait duré qu’un instant, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive de la pure démence que renfermait le splendide écrin de son corps. L’autre était beaucoup plus fort et encore bien présent dans sa tête, si bien qu’il ne le quitterait peut-être pas avant des semaines, pour la plus grande joie de sa libido. L’ombre de Derek Heath n’avait pas fini de le hanter. - Et de quoi vous avez « discuté » ? grogna Ader sans écarter son regard du visage inquiet du jeune vampire. - De presque rien ! répondit vivement ce dernier. Il m’a demandé si j’avais un ancêtre étranger, alors je lui ai parlé de grand père, et t’es arrivé cinq minutes après ! Ader le dévisagea longuement puis, non sans un dernier regard coléreux, relâcha lentement les mains de Maerys. Celui-ci n’eut pourtant pas le loisir de profiter de sa liberté, réalisant à peine que la tempête était passée. Aussi brutalement que précédemment, son ainé l’emprisonna entre le mur et son propre corps, dévorant ses lèvres avec convoitise. La peau de Maerys exhalait une odeur sucrée, ferreuse, exotique. Il venait de se nourrir et ses veines étaient pleines de l’hémoglobine de sa victime, que son organisme assimilerait bientôt pour le transformer en son propre fluide vital. Son sang retrouverait bientôt cette odeur si suave qu’il tenait des ancêtres du jeune vampire, ces aïeux démons. Cette saveur si forte dans le sang de Scysios, de Thane et du directeur Heath, plus diffuse mais bien présente dans les veines du défunt grand père de Maerys. Ader avait vite compris que le sang des démons le rendait dingue… C’était pour ça qu’il avait fini dans les draps du vieux, le grand père de Maerys, cet immigré du monde des phénix qui était à moitié humain et à moitié démon. C’était aussi pour ça que le jeune vampire était pour lui une véritable drogue, ultime vestige de la seule époque de sa vie où il avait atteint un semblant de bonheur. -Toi, t’as encore mordu un camé, grogna soudain Ader en humant les effluves viciées qui émanaient de Maerys. -Je sais, mais je lui ai aussi piqué sa dose, se justifia le jeune homme en devançant les réprimandes. Le problème, quand on se nourrissait du sang des autres, c’était qu’on récupérait avec toutes les saletés qui avaient pu les contaminer. C’était à cause de ça qu’Ader avait fumé sa première cigarette, qu’il avait connu ses premiers –et dernier, il fuyait maintenant les junkies comme la peste- trips de substances illicites. Régulièrement, des vampires se retrouvaient cloués au lit par les saloperies vénériennes, mortelles pour les humains, qu’il fallait quelques jours à leurs organismes pour éradiquer définitivement. Maerys, lui, n’aimait pas spécialement se nourrir. De fait, il prenait la première personne qui venait, sans chercher à réfléchir, ni à humer l’odeur de sa victime pour y déceler la composition de son sang. Il lui arrivait fréquemment d’être victime de sa maladresse, au grand désespoir des réserves de drogue des vampires. Le jeune vampire, qui s’était visiblement remis sans problème de la frayeur que son supérieur venait de lui causer, posa malicieusement une main sur l’entrejambe de ce dernier. Pour vérifier avec amusement qu’Ader était véritablement affamé. - T’es vraiment allé voir un directeur ? Je savais que t’aimais les vieux, mais à ce point là… Par vengeance, l’ainé des deux vampires mordit le lobe de l’oreille de son cadet, d’abord avec sensualité puis beaucoup plus violemment. - C’était un jeune. Et comment tu sais que je suis allé voir le directeur de la KGV ? Maerys n’osa pas avouer que c’était Thane qui lui avait dit où Ader était allé. Alors il accrocha ses doigts aux larges épaules de son amant, plantant ses ongles dans le cuir épais de sa veste. D’un mouvement de hanche, Maerys se dégagea de l’emprise de son ainé et l’incita à s’adosser au mur, ce que ce dernier fit sans rechigner. Le jeune vampire s’agenouilla à même le sol, fit sauter d’un geste expert le bouton et la braguette du jean d’Ader. Plongeant sa main sous le tissu chaud du sous-vêtement, il se saisit de ce qu’il cherchait et l’extirpa délicatement de sa gangue de tissus. Depuis le temps, Maerys savait si prendre et rien qu’à l’idée de ce qui allait se passer, le chef des vampires se détendit peu à peu. - Je te préviens, pas de gorge profonde, j’ai pas envie de te voir gerber comme la dernière fois, prévint-il malgré tout sur un ton agressif. Maerys gloussa et répondit par un coup de langue gourmand, qui arracha un long frisson à son supérieur. - D’accord. Mais en échange, pas de levrette ce soir. Il y avait à peine dix ans de cela, le jeune garçon serait devenu aussi rouge qu’un coquelicot s’ils s’étaient mis à parler de leurs diverses pratiques et positions sexuelles aussi librement qu’ils étaient en train de le faire. Ader ne savait pas trop s’il s’était dévergondé à son contact, à celui des autres vampires ou bien à celui de ses clients. Mais quel que fut le responsable, l’influence avait été autant néfaste que bénéfique. Certes, Maerys avait perdu le peu d’innocence qu’il avait réussi à conserver jusqu’à la nuit de son dépucelage, mais il avait gagné en échange une expérience absolument pas désagréable. Mais alors vraiment, totalement, définitivement pas désagréable, rajouta mentalement Ader alors que la bouche de son cadet se refermait sur son gland et l’extrémité de son membre, déjà gorgé de sang et palpitant de désir. Réprimant un très léger râle, il glissa une main dominante dans les courtes mèches noires de son jeune amant. Celui-ci lui lança un regard mutin, gardant ses lèvres et sa main soigneusement occupées sur l’objet de ses attentions, offrant à son supérieur une vision indécemment érotique. S’il n’avait pas fait aussi froid, qu’ils s’étaient trouvés plus loin de l’entrée des égouts et de leurs camarades, dans une ruelle plus éloignée des grandes artères, Ader aurait probablement pris son cadet sur le champ, à même le mur de brique. Mais aucunes des conditions n’étaient réunies, et il sentait dans les caresses du jeune vampire une certaine délicatesse qui trahissait son gourmand désir de tendresse. Ce soir là, Maerys avait envie d’un vrai matelas et de draps chauds, de rapports passionnés mais pas brutaux. De faire l’amour « normalement », comme les personnes ordinaires qu’ils ne seraient jamais. En décelant cette aspiration dans les gestes de son amant, Ader ne put s’empêcher de laisser son irritation revenir, et ce en dépit de la splendide pipe que son cadet était en train de lui tailler. Sans doute le contre coup de tous les évènements de la soirée. Ou peut-être, tout simplement parce qu’il venait de réaliser qu’il ne pourrait jamais rien offrir de bon à Maerys, pas même une relation sexuelle banale. -- Ce fut une aube bien morne qui se leva sur la Volière. Depuis l’annonce du prince, la veille, rares étaient les habitants qui avaient pointé leurs nez hors de chez eux. Le repas du soir avait été particulièrement déserté, quant au Yellow bird, les Feathers avaient joué en effectif très réduit. Chacun avait voulu passer la soirée auprès des siens, pour décider s’ils préféraient rester dans la sécurité relative de la Volière, ou bien rejoindre le reste de leurs familles dans le royaume phénix, sur leur monde d’origine. Fallnir et Ehissian étaient peut-être les deux seuls habitants qui n’avaient pas eu à se poser ce genre de question. Lorsqu’ils étaient descendus du toit, le dragon s’était débrouillé pour qu’aucune conversation ne soit possible, en plaquant son amant contre le matelas dès leur arrivée dans la chambre du jeune homme. De toute manière, ce dernier n’avait pas non plus eu très envie de parler. Il y avait trop de chose, trop d’évènements en si peu de temps pour qu’ils aient envie de les ressasser une énième fois. Réveillé par les premiers rayons de soleil, Fallnir quitta le lit du phénix alors que celui-ci était encore endormi, s’extirpant non sans peine de la lourde couette à triangle. Curieusement, et ce en dépit de toutes les pensées qui se bousculaient la veille dans sa tête, il avait très bien dormi. Son cerveau s’était sans doute déconnecté à l’instant même où ils avaient quitté le toit. Après avoir déposé un baiser sur les lèvres chaudes de son amant, Fallnir enfila un jean et quitta la pièce. Depuis la petite quinzaine de jour qu’il était ici, il ne s’était presque jamais rendu à la salle à manger pour le petit-déjeuner. Même si les habitants l’avaient jusqu’à lors très bien accepté, Fallnir n’avait jamais aimé se mélanger à eux. Sans doute les derniers restes de sa vie chez les Garnësir, ou bien peut-être par crainte, ou par respect pour eux. Au fond, combien de leurs proches étaient morts par sa faute ? Quand il était encore dans son clan, ce genre de détail ne le préoccupait pas, concentré sur les pertes que subissait son propre camp. Il avait fallu qu’il soit banni pour qu’il prenne conscience que de l’autre côté aussi, les morts laissaient des traces indélébiles. C’était ainsi que, peu à peu, il était devenu plus taciturne et solitaire, avait perdu le cynisme caractéristique des dragons. A ne toujours vivre qu’entre eux, ces derniers finissaient par tous adopter les mêmes comportements, les mêmes attitudes désagréables. Contrairement à d’habitude, il n’y avait personne dans le réfectoire, excepté l’éternelle Libellule devant sa tasse de café. Celle-ci le gratifia d’un sourire en guise de salut, auquel il répondit par un signe de tête. Ayant déjà pris ses marques dans l’endroit, il se dirigea d’emblée vers le buffet pour y attraper un plateau et de la vaisselle. Dans le silence matinal, il commença à remplir le tout de victuaille, sous l’œil désintéressé de la nymphe. A vrai dire, Fallnir avait fait exprès de se lever dès l’aube, désireux d’éviter toute confrontation avec les autres résidents de la Volière. A présent que la guerre était officialisée, il ne savait pas comment les phénix réagiraient à son égard. Et après son stupide geste de la veille, il craignait aussi pour son amant. Sur le coup, il avait été beaucoup trop énervé et désorienté pour réfléchir plus loin aux conséquences de ses actes. Mais à présent que la nuit était passée, il se reprochait de plus en plus d’avoir cédé à cette pulsion. Embrasser le chevalier devant ses trois supérieurs directs, qui ne se doutaient jusqu’à lors de rien… Que la nymphe ait vu quelque chose, ce n’était au fond pas tellement grave, elle restait relativement neutre. Mais en ce qui concernait l’héritier du trône et son garde du corps, c’était autre chose. - Est-ce que le prince à dit quelque chose, à propos de moi et d’Ehissian ? Surprise par la soudaine question, Libellule reposa sa tasse de café et dévisagea Fallnir. Ce dernier avait cessé de piocher dans les paniers de victuailles, jetant sur la nymphe un regard inquiet. Elle lui sourit, comprenant tout à fait son anxiété. - Shézac leur a baratiné une histoire pour qu’Ehissian n’ait pas de problème. Cette réponse sous entendait quelque chose comme « toi, en revanche, tu vas devoir t’expliquer ». Aussi loin qu’il se souvienne, la jeune femme n’était pas au courant pour sa liaison avec le chevalier phénix. Elle s’en était peut-être doutée, mais n’avait pas été mise au parfum de la version officieuse de la venue du dragon à la Volière. Dans un sens, c’était tant mieux, et même si elle brûlait d’entendre la vérité de la bouche du principal concerné, Fallnir n’avait aucune envie de la lui donner. Si elle voulait connaître le fin mot de l’histoire, elle n’aurait qu’à demander à Lékilam. - Je vois. A quelle heure veut me voir le prince ? - Avant midi, quand Pavel ira s’entrainer avec Ehissian, répondit Libellule d’un ton posé. L’auburn hocha la tête, peu enthousiasmé par la perspective de laisser son amant seul avec le garde du corps. Néanmoins, s’il en croyait les dires de la jeune femme, le chevalier devait normalement être hors de danger, il pouvait encore faire confiance à Shézac de ce côté là. Et il préférait rencontrer le prince seul à seul, comme ils l’avaient déjà fait quelques semaines plus tôt. La porte s’ouvrit à cet instant, pour laisser entrer un Scysios à l’air jovial. Un vieux t-shirt enfilé par-dessus un pantalon troué, le démon était en train de nouer ses longs cheveux châtain lorsqu’il pénétra dans la salle à manger. - Bonjour ! leur lança-t-il avec un large sourire. Libellule lui rendit son salut, tandis que Fallnir se contentait d’un grognement. Au fond de lui, le dragon se sentait toujours comme un animal traqué, trahi par ses plus proches amis. S’il avait mis de décennies à cesser d’être constamment sur ses gardes, comme il l’était autrefois chez les Garnësir, ses vieux réflexes revenaient maintenant au grand galop. A présent qu’il savait que Scysios trempait plus ou moins dans les affaires des démons de la Morte-lune, le sympathique médecin était devenu plus que suspect à ses yeux. Mais le maudit ne parut pas se formaliser de son manque de gentillesse, et tout comme l’auburn l’avait fait quelques minutes plus tôt, il attrapa un plateau dans le buffet. - D’habitude, c’est Shézac qui est de corvée de chasse, s’amusa la nymphe en reposant sa tasse de café. Scysios empila deux bols, tout sourire. - Il a oublié que j’étais largement plus endurant que lui sur le long terme. Libellule pouffa, tandis que Fallnir haussait les épaules, indifférent. Visiblement, le dragon pensait toujours que le blond l’avait attiré sur cette planète sur les ordres de son père. Ou du moins, gardait une certaine rancune envers lui pour ne pas lui avoir dit plus tôt que sa présence ici n’était pas sans intérêt pour tout le monde, et tout ce genre de chose. Il faudrait peut-être du temps, avant que le dragon puisse de nouveau faire confiance à son camarade. S’il parvenait même à lui refaire confiance un jour, ce dont on pouvait quand même douter, connaissant le caractère rancunier des dragons. Scysios mit plusieurs tranches de pain à griller dans un toaster, puis tira une chaise pour attendre à la table la fin de la cuisson. Il faisait comme si de rien n’était, comme si la grande conversation de la veille n’avait jamais eu lieu. Bizarrement, alors que tout le quotidien de la Volière était chamboulé par l’annonce de la guerre et la prochaine évacuation, eux continuaient à se comporter comme si tout était pareil que d’habitude - excepté le fait que Libellule était maintenant au courant de la liaison de Fallnir et d’Ehissian, que Lékilam et Pavel en avaient de très fort soupçons, et que ceux qui ne le savaient pas encore avaient appris les identités secrètes du seul dragon, de la seule nymphe et des seuls deux démons de la Volière. Un joyeux imbroglio relationnel que tout le monde préférait honteusement ignorer. Fallnir était suffisamment tracassé comme cela par l’avenir de sa liaison avec Ehissian, pour se préoccuper en prime du reste de ses connaissances. Ce fut pour cette raison –et aussi parce qu’il était de très mauvaise humeur- qu’il décida d’écourter son déjà bref séjour dans la salle à manger. Emportant avec lui son plateau chargé de victuaille, il salua poliment les deux autres avec un grognement d’au revoir et quitta la pièce en claquant la porte. - Dire qu’il y a deux semaines, je le trouvais si gentil que j’avais peine à croire qu’il soit vraiment un dragon, soupira tristement Libellule. Scysios sourit, amusé. - D’un autre côté, il y a deux semaines, il avait complètement oublié ce que c’était que d’être un dragon. Il faut le comprendre, il doit se sentir traqué… La nymphe haussa les sourcils par-dessus sa tasse de café. - Depuis quand est-ce que tu es expert en psychologie dragonne ? Le maudit lui fit un clin d’œil malicieux, qui fit noter à Libellule le changement de comportement de son vis-à-vis. Son cœur se réchauffa doucement quand elle réalisa que Scysios allait de mieux en mieux, depuis qu’il était revenu à la Volière, après la mort de son amant humain. Ou alors, c’était simplement son café qui la brûlait de l’intérieur ? - Ce n’est pas de la psychologie, juste de la déduction. Appelle ça l’intuition démone, expliqua-t-il très sérieusement, sur un ton que Shézac lui-même n’aurait pas renié. Toute à ses pensées, la nymphe se garda bien de faire la remarque au démon, de peur de réveiller en lui des souvenirs douloureux. Elle était probablement la seule personne à être au courant de ce fait de la vie de Scysios, hormis Shézac, qui avait sans doute dû le découvrir depuis qu’il était là. Trop maternelle pour son propre bien, elle avait tout de suite compris que quelque chose n’allait pas, quand Scysios était revenu quatre mois plus tôt après plusieurs années d’absence à la Volière. Elle n’avait pas eu à le cuisiner longtemps pour qu’il lui raconte toute l’histoire. Son accident, sa rencontre avec cet humain, puis la mort de ce dernier… Le grille-pain sonna joyeusement pour faire comprendre à Scysios qu’il avait terminé de cuire son futur repas. Le démon se leva et entreprit d’en rajouter de nouvelles, bien décidé à faire une orgie de tartines pour calmer sa fringale matinale. A gestes calmes et lents, il découpa généreusement deux tranches de pain de mie, tournant le dos à sa compagne. - Libellule, il y a quelque chose qu’il faut que je te dise… Le prince voulait que je t’en parle hier soir, mais avec tout ce qu’il s’est passé… Sa voix était légèrement basse, posée, pour éviter que quelqu’un, qui serait par exemple posté devant la porte de la salle à manger, ne puisse entendre ce qu’il allait dire ni même se douter de la nature de cette révélation. Libellule connaissait bien la manœuvre et en fut intriguée, posant un regard perplexe sur le dos courbé du démon. - Quoi donc ? Scysios chargea ses tranches de pain dans l’appareil, comme si de rien n’était. - Derek est infiltré dans l’immeuble d’en face. Libellule laissa échapper sa tasse de café, qui s’effondra sur la table en rependant tout son contenu. Poussant un juron sonore qui ne lui ressemblait pas, elle entreprit de réparer les dégâts avec une serviette en papier. Alors là. S’il y avait bien une chose à laquelle elle ne s’attendait pas, c’était bien celle là. Elle savait que Derek venait régulièrement sur ce monde, depuis quelques temps déjà. Mais elle avait toujours été persuadée qu’il restait à la frontière avec les autres, distribuant ses ordres par-dessus des piles de dossiers, sans se mêler à l’action. Depuis quand le grand, le puissant, l’unique Derek Isdegarde se déplaçait en personne pour de simples missions de protection ? - Tu peux me la refaire, celle là ? demanda-t-elle en relevant les yeux vers son vis-à-vis, tout en tentant de retenir l’inondation de café. Scysios s’était entre temps retourné, pour voler au secours de la nymphe en détresse. Penché au dessus de la table, de l’essuie-tout à la main, il évita soigneusement de croiser le regard inquisiteur de la jeune femme. - Je suis désolé de ne pas te l’avoir dit plus tôt. Même le prince n’était pas au courant avant que Fallnir et Shézac n’arrivent. Une fois le désastre réparé, Libellule se servit une nouvelle tasse de café, noir et bien corsé. Non pas qu’elle en avait envie, mais plutôt qu’elle en avait besoin. Elle était déjà énervée par le fait d’avoir dû briser sa couverture, sans parler de sa nervosité par rapport à la déclaration de guerre et le stress de l’évacuation d’urgence qu’elle était censée superviser, mais là, elle commençait à toucher le fond. - Depuis quand est-ce qu’il est là ? Demanda-t-elle en s’efforçant de rester calme, observant le flot de liquide noir couler dans sa tasse. - … Depuis quelques semaines… Répondit Scysios après un temps d’hésitation. La nymphe se massa les tempes, avant d’avaler une généreuse gorgée de café. Soit. Cela faisait des siècles qu’elle était chargée d’organiser dans l’ombre la sécurité du prince et de cette planète, et personne n’avait jugé bon de l’informer de ce détail capital. Alors qu’elle était au courant de tout, de Scysios, des démons de la Morte-Lune qui surveillaient la frontière… A ce propos, elle devrait avoir une petite discussion avec une certaine démone, dès que la situation ce serait calmée. Cette révélation signifiait que sa meilleure amie lui mentait depuis trois ans, et ça, elle ne pouvait pas le pardonner, pas même à une subordonné de Derek Isdegarde. Et tant qu’elle y était, ce dernier aussi allait sentir ses oreilles chauffer. Elle inspira profondément, puis fini son mug d’une traite, jusqu’à la dernière goutte. -Ok. Il ne s’est pas déplacé pour rien, n’est ce pas ? Qu’est-ce que ça cache ? Scysios joua nerveusement avec une mèche de ses cheveux châtains, ce que la jeune femme identifia aussitôt comme un très mauvais signe. Préventivement, elle se resservit une troisième tasse de café. - Eh bien… Derek pense que Taenekos est derrière la déclaration de guerre des dragons. Et qu’il est probable qu’il vienne ici, pour s’en prendre au prince plus ou moins directement. Et voilà que l’Onikam venait joyeusement se mêler à la pagaille générale qui régnait à la Volière. Pourtant, cette dernière information ne fut pas la pire, dans la journée de Libellule. Non, ce qui la fit vraiment toucher le fond, c’est lorsqu’elle s’aperçut que la cafetière était vide, quelques dixième de secondes après que Scysios ait refermé la bouche. A suivre… ooo Voilà chapitre plutôt calme, en comparaison à ceux qui précèdent et à celui qui va suivre. :p Je m’étais beaucoup amusée à écrire le passage entre Ader et Maerys, je crois que j’aime trop ces personnages pour leur propre bien… J’ai très envie de faire une séquelle autour d’eux, lorsque cette histoire là sera terminée, mais je me demande si ça serait vraiment intéressant… X3 Si jamais vous aviez la moindre chose à me dire, ou quelque chose que vous n’auriez pas compris, n’hésitez pas à me laisser une review ou même à m’envoyer un mail pour m’en faire part. Je compte beaucoup sur vos avis pour savoir ce qui cloche, ce que je dois corriger, ou tout simplement ce que vous avez pensé de ce chapitre. :p Merci encore d’avoir lu, et à très bientôt ! |