POV BILL Mes parents ne me tiennent plus en place, et ma mère se moque même de moi. Mais c’est pas de ma faute si ce PUTAIN DE FACTEUR ne se bouge pas un peu le cul ! Oui, je suis vulgaire, mais là, c’est plus fort que moi. Mon père me propose d’aller prendre l’air, de me rafraichir (comme si je n’avais pas assez froid en plein mois de décembre…), d’aller rejoindre Gustav et Georg autour d’un verre de coca (si je bois quelque chose maintenant, c’est une vodka cul sec, et pas le coca sans sucre et sans caféine de la mère de Gustav !). Pour rater LA lettre ?! Non merci ! Mais bon, je me dois de garder les idées claires. Peut-être que je ne serai pas admis, que je suis trop moche pour ça ; que je resterai coincé dans ce trou perdu comme un abruti, puis un jour les extra-terrestres débarqueront, m’emmèneront avec eux, sauf que leur soucoupe volante explosera au dessus de l’Himalaya et que je me retrouverai à garder des lamas et à faire du fromage de chèvre le restant de mes jours. J’avais dit les idées claires ? oO Je sors de mes pensées car le facteur (enfin, pas trop tôt, espèce de larve unijambiste !) vient d’arriver devant chez moi. Sans réfléchir (c’est pas comme si c’était dans mes habitudes…), je dévale les escaliers, manquant au passage de m’ex-plo-ser royalement la tronche par terre, cours comme un fou jusqu’à la porte, me précipite vers le facteur et lui arrache le courrier des mains. Epluchant une à une les lettres, j’en cherche une portant le tampon de Paris. Non, facture, facture, encore facture, pub, et… LA VOILA ! Cette lettre que j’attends depuis trois semaines, je l’ai dans les mains. Et là je vous jure, je n’ai plus aucune envie de l’ouvrir. Toute excitation m’a quittée, laissant place à un stress immense. Mon avenir se joue sur cette petite feuille à l’intérieur. En quelque lignes, ma vie changera, ou… pas. Ma mère est juste derrière moi et me pose une main sur l’épaule ; dans le creux de mon oreille elle me murmure : « ouvre là, tu ne perds rien, et si jamais, nous sommes et seront là pour toi… » Elle me presse gentiment l’épaule et me laisse seul. Partagé entre ouvrir la lettre et la jeter, je reste immobile quelques secondes. Puis, mes mains agissent d’elles même et l’ouvre. Doucement je déplis la feuille et retiens ma respiration pendant la lecture. Et là mon cœur s’arrête. Oh, Mon, … -HHHHHHHiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Je crois que je me suis défoncer les cordes vocales. Rien à foutre. Je saute en l’air comme un gamin, tape dans mes mains comme un bouffon et hurle comme un taré à tous les passants que la vie est belle. J’ai l’air con, et alors ?! JE ME TIRE A PARIS !! J’ai enfin un avenir ! Et pas n’importe lequel ! Une agence de mode à Paris m’a recruté comme mannequin ! Je vais défiler sur les plus grands podiums d’Europe ! Sérieusement je n’en crois pas mes yeux. OH MON DIEU. Je me jette dans les bras de mon père adoptif, et regarde tour à tour mes deux parents. Je pense qu’ils n’ont jamais été si fiers. Je pars après demain. J’ai juste le temps de faire une putain de fête pour dire au revoir à tous mes potes et faire mes valises. L’agence m’a réservé un petit studio à Paris, alors le logement n’est pas un problème. La vie est tellement bien faite. Je n’en reviens toujours pas. DEUX JOURS PLUS TARD : C’est quoi cet aéroport de ouf ?! Il est immense, et ça fait ¾ d’heures que je cherche cette *%@*$ de sortie. Ah ! Enfin ! C’est par là. (Tout est marqué en français, comment voulez-vous que je comprenne ?!). Poussant mon chariot où s’entassent mes 4 malles remplies à ras-bords de fringues en tout genre, je me dirige vers la petite foule, cherchant du regard un panneau où mon nom serait écrit. Ah, voilà. Un jeune homme au look parisien, d’à peu près mon âge, des mèches rebelles couleur miel tombant un peu partout sur son front, et un piercing à la lèvre inférieure brandit un écriteau marqué « Bill Trümper ». D’un pas décidé, je me dirige vers lui. Quand il m’aperçoit, il me sourit ; et moi,… je flanche. Il est tout simplement canon. -Salut, Tom Kaulitz, c’est moi qui m’occupe des nouvelles recrues, me dit-il en Allemand (ce qui me surprit légèrement) en me tendant la main. - Bill Trümper, même si vous le savez déjà, dis-je en lui serrant la main et en lui rendant son sourire. -Enchanté ! -Moi de même. |