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La fureur du fleuve
Par SarahCollins
Originales  -  Mystère  -  fr
24 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 14     Les chapitres     2 Reviews     Illustration    
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Un malheur n'arrive jamais seul

Michael Jackson - In the closet

14

Un malheur n'arrive jamais seul

Amitié : mariage de deux êtres qui ne peuvent pas coucher ensemble. Jules Renard

A l'instant même où Peter descendit de voiture, une tornade blonde se jeta sur lui, manquant de lui faire perdre l'équilibre.

— Eh bien, Jenny, je ne savais pas que je t'avais manqué à ce point-là ! s'exclama-t-il en serrant néanmoins son amie contre lui. Dire que je ne suis parti que six jours. 

Il se retint d'ajouter que s'il avait su qu'elle lui réserverait un tel accueil, il serait resté un peu plus longtemps à Richmond. Il était sans doute préférable de garder ce genre de pensées déplacées pour lui.

— Je sais que tu n'es pas resté longtemps à Richmond mais il s'est passé tellement de choses, souffla la jeune femme, la joue contre son torse. Mais rentrons, comme ça je pourrais t'expliquer.

Elle le relâcha enfin et il put sortir son maigre sac de voyage de sa fidèle Corvette rouge. 

Après six longues heures de route depuis la Virginie, Peter aurait volontiers piqué un somme dans leur chambre d'hôtel, mais il sentait que Jenny avait besoin de parler, et d'être écoutée en retour surtout.

Effectivement, ...

— Barbara Simmons de Save Children est venue me voir mardi soir, annonça-t-elle de but en blanc.

Elle s'assit à même le sol, en tailleur, et entreprit de tout lui raconter. Elle n’omit pas le moindre détail.

Elle lui parla des adoptions illégales, des sommes d'argent échangées entre l'association et les futurs parents adoptifs, des évaluations psychologiques vites expédiées ou bâclées quand elles n'étaient pas carrément omises et enfin, des rumeurs de maltraitance.

Un long silence, de ceux qu’on n’entendait que dans les églises, suivit son récit. 

— Tu ne dis rien ? s’enquit la jeune femme.

— Je ne sais pas quoi dire, Jen, avoua le détective, stupéfait. Je suis sous le choc.

Elle hocha tristement la tête.

— J'ai voulu t'en parler dès l'instant où Mme Simmons est repartie mais je ne me voyais pas le faire par téléphone.  Ça me semblait trop important alors j'ai préféré attendre ton retour à Charlestown.

— Je comprends. Et je comprends pourquoi tu semblais si bouleversée quand je suis arrivée.

Ils demeurèrent silencieux un moment, ressassant ce qu’elle venait de lui expliquer.

—  De toute façon, il n'y a pas à tergiverser, décréta finalement Jenny. Ma tante a sciemment participé à un trafic de bébés. Ni plus ni moins.

 — Tu n’exagères pas un peu sous le coup de la colère, là ?

 — Tu plaisantes ?

Devant l’indignation somme toute légitime de Jenny, Peter tenta d'adopter un ton conciliant.

— Bon, il est clair qu'à Save Children, il n'y pas que des parangons de moralité, contrairement à ce qu'ils ont essayé de nous faire croire mais rien ne prouve que ta tante ait su jusqu'où ils allaient par cupidité. Après tout, elle ne travaillait que comme sage-femme, rappela justement le jeune détective. Ce n'est pas comme si elle dirigeait l'association.

— Ça ne change rien du tout. Elle pouvait difficilement ignorer ce qui se passait en coulisses. Pas en ayant travaillé pour SC pendant quatre années. Et malgré tout, elle m’a ... Je n'arrive pas à y croire, souffla-t-elle.

Sous le coup de la colère, son teint avait légèrement rosi.

— Si ça peut te consoler, je pense que dans les derniers mois de sa vie, elle a essayé de réparer une partie des torts qu'elle avait — consciemment ou non — causés.

Son amie se tourna vers lui.

—  Qu'est-ce que tu entends par là ?

— La liste qu'on a trouvée dans le box, tu te souviens ? Avec tous ces noms et ces dates ? A mon avis, elle vouait retrouver les enfants adoptés pendant qu'elle travaillait pour SC et vérifier par elle-même la véracité de ces rumeurs de maltraitance.

— Réparer ces torts, répéta Jenny d'une ton vague.

Son regard azur se fit trouble avant de se perdre au loin.

Inquiet, il se pencha vers elle et remarqua pour la première fois que ses yeux brillaient de larmes contenues. Elle ferma les yeux, comme pour se cacher de lui, mais il la connaissait trop bien. Comme elle le connaissait.

— Oh, Jen, souffla-t-il. Ne te mets pas dans un tel état.

Il lui tendit la main et se releva en même temps qu'elle, dans un mouvement synchrone. Puis, il l'attira vers lui et la prit à nouveau dans ses bras. Visiblement désespérée, elle s'accrocha à son tee-shirt, le visage enfoui dans son cou.

A présent, il devinait plus qu'il ne voyait ses larmes. Il la serra encore un peu plus fort, essayant d'ignorer la proximité de son corps ou la manière dont ses courbes semblaient se fondre naturellement contre lui. Comme s'ils étaient, physiquement, primairement, faits l'un pour l'autre.

Enfin, au bout d'un moment à la fois trop long pour son propre bien et trop court pour le contenter, elle le relâcha. Toutefois, elle ne recula pas.

 La jeune femme était si proche désormais qu'il pouvait distinguer chacun des détails des traits harmonieux de son visage. Il essuya une traînée de larmes et laissa sa main glisser sur sa pommette.

Sans crier gare, elle se rapprocha brusquement et l'embrassa. Sans réfléchir, il lui rendit son baiser.

Lorsque leurs langues se rencontrèrent dans la bouche de Jenny, il crut s'évanouir. Sans se l'avouer, il avait espéré, attendu même ce moment. Il voulait cette femme, et personne d’autre. Il lui avait fallu du temps pour le réaliser mais il en était certain désormais.

Leurs souffles se firent erratiques alors que leurs bouches se séparaient. Les baisers devinrent langoureux. Il déboutonna son chemisier, elle lui ôta sa chemise.

Quand elle recula d'un pas, se rapprochant du lit, il reprit enfin ses esprits.

 Au prix d'un effort presque incommensurable, Peter réussit à repousser sa compagne. Elle lui adressa un regard blessé.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? souffla-t-elle.

En la voyant, la respiration trop rapide et les joues d'un rouge soutenu, uniquement vêtue d'un jean et d'un soutien-gorge, il faillit changer d'avis. Mais décidant qu'il était temps de se montrer raisonnable, il fit un nouveau pas en arrière et s'éloigna de la tentation que Jenny constituait.

— On ne peut pas. Tu n'es pas dans ton état normal. Tu le regretterais.

Elle ne prononça pas un mot — désirait-il seulement qu'elle dise quelque chose ? — et se contenta de ramasser son chemisier. Le tout sans même lui faire l’aumône d'un regard.

— Je vais faire un tour dehors, annonça Peter d'une voix encore mal assurée. Je ... je reviens, OK ?

Mais elle s'était déjà engouffrée dans la salle de bain et seul le claquement de la porte lui répondit.

Peter était si perturbé par ce qui venait de passer — ce qui avait failli se passer en réalité — qu'il sortit d'abord sans tee-shirt. Ce n'est qu'en surprenant le regard stupéfait et le sourcil levé de la gérante qu'il réalisa qu'il était toujours torse nu.

Mortifié, il remonta dans la chambre et se rhabilla à toute vitesse, les joues en feu, avant de ressortir. Il avait vraiment perdu de son flegme habituel.

Une fois parvenu dehors, il inspira profondément et huma l'air ambiant, espérant que la légère brise qui soulevait ses cheveux châtains lui remettrait les idées en place.

Mais rien à faire, il ne cessait de penser à Jenny.

Plus ses pas l'éloignaient d'elle, plus ses pensées le ramenaient vers elle. Celui qui avait dit "loin des yeux, loin du cœur" n'avait jamais connu le docteur Jennifer Brian.

Il n'arrivait pas à croire que les choses aient pu dérapé à ce point-là entre eux deux. A nouveau.

Peut-être était-il temps qu'il se conduise comme un adulte, prenne son courage à deux mains et lui parle une bonne fois pour toute de leur relation. C'était la deuxième fois en l'espace d'une dizaine de jours qu'ils dépassaient la limite entre leur vieille histoire d'amour et leur actuelle amitié, solide et réconfortante. Sans doute fallait-il y voir le signe ... Que quoi ? Qu'il n'avait jamais vraiment tiré un trait sur leur couple, malgré son mariage et sa paternité ? Qu'il regrettait de s'être détourné d'elle pour épouser Claudia ? 

Oui, il fallait qu'il lui parle, se dit Peter en jetant un coup d’œil à sa montre. Pour mettre les choses au clair. Il le ferait dès qu'il rentrerait à l'hôtel. Ou demain. Matin.

Il releva la tête et regarda autour de lui. Plongé dans ses pensées, il ne s'était pas rendu compte qu’il avait marché si longtemps. Il était grand temps de rentrer, avant que Jenny ne s'inquiète et qu'une fois rentré, il ne se jette sur elle, sous le coup du soulagement. Ou d’il-ne-savait-quelle-émotion-incontrôlable-qui-les-saisirait-à-ce-moment-là.

Les mains dans les poches, il rebroussa chemin.

Il prenait la route de l'hôtel quand une silhouette familière attira son attention. Mark Simmons.

Il se cacha à moitié derrière une voiture et observa le dirigeant de Save Children. Celui-ci jeta un coup d’œil rapide aux alentours avant d'entrer dans le bâtiment. Il s’agissait d'un motel d'aspect plutôt miteux. Sans doute le genre d'endroit où les employés de SC venaient "recruter leurs filles", songea Peter. Mais tout de même, on ne s'attendait pas à rencontrer le président d'une organisation religieuse, et ancien pasteur de surcroît, dans un tel endroit.

Le détective n'était pourtant pas au bout de ses surprises. Moins d'une minute après Simmons, un autre membre fondamental de Save Children s’engouffra à son tour dans le motel bas de gamme. Il reconnut sans peine Daniel Ariyoshi. Inutile de s’interroger sur ce que ces deux-là avaient l’intention de faire ...

Puis, il pensa à ce que Jenny venait d’apprendre sur leur association.

Barbara Simmons pouvait bien dire ce qu'elle voulait, Peter était convaincu que sa récente prise de conscience ainsi que son grand déballage étaient davantage liés à la trahison de son mari qu'à de pseudo-remords.

OoOOo

Peter était rentré à l'hôtel décidé à parler à Jenny — de leur relation, de Simmons et Ariyoshi, et dans cet ordre mais la jeune femme dormait déjà à poings fermés lorsqu'il était rentré. Ou elle faisait semblant. Quoi qu'il en soit, il n'avait pas eu le cœur à la réveiller et s'était lui aussi couché, secrètement soulagé.

Un appel matinal les réveilla.

 — Qui c'était ? lui demanda Jenny d'une voix encore ensommeillée, quand il eut raccroché.

— Mon père. Il te salue d’ailleurs.

Elle hocha distraitement la tête.

— Il a trouvé le numéro de téléphone et l’adresse de Kerrigan, l’avocat d’Allen & Roth. Celui que ta tante avait rencontré. Et ce n’est pas tout ...Tu te souviens de cet appel reçu au Quinn's le jour de la mort de Ned et Sally ? 

— Une heure avant leur décès et qui n'a duré que quelques secondes, se rappela la jeune femme.

— Ouais. Figure-toi qu'il provenait du siège de Save Children, ici même à Charlestown. Et j'ai encore autre chose à te dire.

Tout en s'extirpant de sous les couettes, il lui raconta sa petite escapade de la veille et sa "rencontre" fortuite avec les deux dirigeants de Save Children au motel.

— Alors, nous avons là l'association la plus collet-monté, la plus guindée et la plus conservatrice de tout l’État de New York ...

— Qui se trouve être dirigée par un ancien pasteur adultérin et homosexuel refoulé, et qui, comme si ça ne suffisait pas, trempe dans du trafic de bébés, résuma Peter.

Jenny s’abîma dans un long silence avant de reprendre :

— A ton avis, quel était le pire pour SC ? Que ma tante découvre la liaison de Ariyoshi et Simmons ou qu'elle prouve que les cas de maltraitante étaient avérés et non de simples rumeurs ?

— Aucune idée mais en tout, ça faisait un sacré mobile pour la supprimer. Ajoute à cela l'appel depuis le siège de l'association le jour même de leur mort ...

— Il faut qu'on retourne voir Mark Simmons et Daniel Ariyoshi. Qu’on tire ça au clair. 

Peter acquiesça.

Jenny se leva à son tour et commença à sortir quelques vêtements de sa valise jetée à même le sol.

Il la regarda s'agiter, dos à lui, en simple pyjama.

Comment allait-il pouvoir aborder l'épineuse question de leur relation ? Avant qu'il n'ait pu trouver de solution, elle s’interrompit brusquement et se tourna vers lui.

— Mais ... Et Ned alors ? Si ma tante a été assassinée par l'un des membres de SC, pourquoi s'en être aussi pris à son mari ?

Coupable de s'être laissé aller à des pensées aussi égocentriques, il revint au moment présent.

— Je ne sais pas, fit-il, pensif. Peut-être que Ned n'a été qu'une victime collatérale, qu'il était là au mauvais moment au mauvais endroit tout simplement.

— Ou peut-être qu'on se trompe complètement et que malgré leurs côtés rapaces avides d'argent, les dirigeants de SC n'ont rien à voir avec leur mort.

Il haussa les épaules, dubitatif. Il espérait que Jenny se trompait car l'association Save Children constituait à ce jour leur piste la plus sérieuse. Si elle venait elle aussi à tomber à l'eau, il ne leur resterait plus grand-chose, pour ne pas dire rien du tout.

OooOo

 — Tu ne crois pas qu'on devait ... je ne sais pas, prévenir la police avant d’y aller ? demanda Jenny en se tournant vers Peter.

Les deux amis avaient pris place dans sa voiture et roulaient vers le siège de Save Children, décidés à confronter leurs dirigeants sans scrupule.

En réponse à sa question, Peter secoua la tête.

— Non. On n’a rien, pas la moindre preuve, seulement quelques soupçons. La police ne se dérangera pas pour ça. Mais, si ça peut te rassurer, j'ai du mal à imaginer un sexagénaire comme Mark Simmons s'en prendre à nous dans ses propres bureaux grouillants d’employés et en plein jour de surcroît.

Jenny hocha la tête et se tourna vers la fenêtre. Devant ses yeux fatigués par une nuit presque blanche, défilaient les rues de Charlestown où quelques cadavres de voiture calcinées fumaient le long des trottoirs. Vestige des émeutes qui avaient secoué la ville juste avant leur arrivée.

Ils s'arrêtèrent à un feu rouge, devant son ancien lycée.

— C'est ici que tu allais ? s'enquit Peter sur le ton de la conversation.

Les yeux rivés sur la route, elle se contenta d'un petit hochement de tête, soudain prise par l'émotion et la force des souvenirs. Comprenant qu'elle n'avait aucune envie de parler, le jeune homme ne s'étendit pas sur le sujet.

Ils redémarrèrent et poursuivirent leur route jusqu'au siège de Save Children.

Mais quand ils arrivèrent devant leurs bureaux, les deux amis comprirent immédiatement qu'ils n’étaient pas prêts de parler à Mark Simmons ou à Daniel Ariyoshi aujourd'hui.

Plusieurs véhicules de police étaient garés en face du bâtiment, ainsi qu'une ambulance, les feux encore allumés.

En sortant de voiture, Jenny vit avec un haut le cœur que deux brancardiers transportaient ce qui ressemblait à un corps recouvert d'un drap blanc.

— Mon dieu ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Qui est mort ? 

— Pas Daniel Ariyoshi en tout cas. Regarde, il est là-bas

En effet, l'homme, le teint blême mais apparemment indemne, était assis à l'arrière d'une voiture. D’une voiture de police. Que s'était-il passé et qui était étendu sous le drap ?

L'air de rien, Jenny se rapprocha de deux femmes, postées devant un magasin d’articles pour bébé. Elle était aux aguets, l’oreille tendue.

— ... horrible, n'est-ce pas ? Il paraît qu’il y a du sang partout, sur les murs et tout ça ...

— Ah oui ?

— Oui, oui. Mais tout de même, ... Qui a bien pu faire une chose pareille à Mark Simmons ? C'était un saint cet homme, un saint !  

 
 
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