Si tu le voulais nous deux Par les chemins blêmes que la brume assassine Nous partirions heureux Vers les champs languissant que l’horizon dessine. Je tresserais pour ton cou blanc Un collier de ses longues fleurs rouges Et tu t’endormirais aux heures ou rien ne bouge Avec à ton cou, tes beaux bijoux de sang Mon sang, fiévreux et troublé Qui crie en silence son envie D’aller au tien se mêler Pour transmettre à ton cœur toute ma folie Belle, si tu prenais pitié de mon chagrin Ce soir nous dormirions ensemble Et tu recueillerais dans tes mains Mon pauvre cœur qui tremble Mais ce que je confie au papier, Ne passe pas la barrière de ta porte, Pour aller te retrouver. Une lettre qu’on n’ouvre pas est une lettre morte. Ma belle n’a que faire de mes maux. Oh ! Si elle voulait me lire, un peu, rien qu’un peu Mais la plainte de mes pauvres mots N’atteint pas ses yeux. |