voila, la suite, j'espere que vous trouverez pas trop mal. Dite moi - Mais... - SORS Je me redresse à mon tour. - Non, pas avant que tu ne te sois expliqué. - Ah parce que c'est toi qui te jettes sur moi, et c'est moi qui devrais m'expliquer ! - Moi je peux m'expliquer... - J'ai pas envie d'entendre ce que tu as à dire. - Tomo... - Non ! Tu sembles te replier encore un peu plus sur toi-même, te retirer dans un monde qui t'es propre. - J'ai essayé pourtant, craches-tu, j'ai bien vu que quelque chose avait changé entre nous. Alors j'ai été froid avec toi, je me suis éloigné, j'ai espéré avoir mal compris. Je ne voyais pas pourquoi tu aurais voulu te rapprocher de moi soudainement, alors que tu n'avais jamais fait un geste. J'aurais tellement aimé me tromper... Ton regard se fait amer, tes yeux me fixent sans trembler. Je sombre de l'intérieur, mes paupières me brûlent si fort, je pourrais pleurer. J'ai l'impression d'étouffer. C'est pire que tout ce que j'avais supposé. Un éclat dans ton regard me foudroie.
- Je ne serais jamais soumis au désir d'un homme Jared, mets-toi bien sa dans le crane
Est-ce que quelqu'un peut me dire ce qui vient de se passer ? Je te regarde immobile, la phrase que tu viens de prononcer refuse d'atteindre mon cerveau. Mon esprit tourne à vide, une bille amère monte dans ma gorge. Il faut que je réponde, il ne faut pas que je te laisse avec cette impression-là... mais je ne sais pas quoi dire... qui peut répondre à ça. Alors je dis la vérité.
- Ce n'est pas ce que j'attends de toi.
Ma voix se veut calme, apaisante, mais je la sens faiblir. Le son s'étrangle sur ma langue. Une étincelle de surprise passe dans ton regard, de la méfiance. Tu sembles douter qu'on puisse vouloir autre chose. Qui t'a mit ces idées-là quand la tête ? Une tendresse douloureuse s'éveille dans mon ventre, un besoin de te protéger. Tu sembles si perdu.
- Quoi alors ? Je ne sais pas Tomo, comment te dire ce que j'attends de toi, alors que je n'en ai pas la moindre idée. Mais cela n'a rien a voir avec ce que je lis dans ton regard. Ce n'est pas ainsi que je te vois. Je ne te demande rien, rien de plus que ce que tu voudrais bien me donner. Je ne veux rien te prendre.
- Je ... - J'ai lu le désir dans tes yeux, essaye même pas de me mentir. Si tes lèvres se sont posées sur les miennes y a pas une minute, c'était pas pour faire joli. Et c'est pas non plus ce que j'appelle de l'amitié.
Je me sens rougir comme un gamin prit en faute. Cela ne me paraissait pas si mal, avant de l'entendre dans ta bouche.
- Non, mais... Encore une fois tu ne me laisse pas parler. C'est comme si tu voulais à tout prix éviter d'entendre ce que j'ai à dire. Comme si tu essayais encore de te protéger, mais de quoi ? De tes doutes ? Comme si tu avais peur de te laisser convaincre. - Je sais où tout ça mène... Ta phrase se finit dans un souffle, alors que tu baisses la tête. Sans le vouloir je me rapproche, je me rassois sur la couchette. Tu te recules encore et mon cœur se sert. Je vois une grimace tordre ta lèvre alors que tu bouges légèrement la jambe. Mes sourcils se froncent de nouveau. - Tu devrais...attention à ton... Tes yeux m'interrompent plus sûrement que ne l'auraient fait tes mots. - T'occupes pas de ça, ça va. - Si tu le dis. Nous nous affrontons un instant, mon regard se détourne le premier. Mais j'ose enfin parler. - Pourquoi tu réagis si violemment Tomo ? La question semble te déconcerter. - Je ne crois pas avoir eu une réaction excessive, j'ai le droit de refuser que tu m'embrasses... Pourquoi y a t-il un doute dans ta voix ? - Bien sûr que t'as le droit ! J'ai crié, je ne le voulais pas. Mais la question qu'il y a dans tes yeux... comment peux-tu seulement envisager de ne pas avoir le choix. - Tu aurais même pu me mettre ton poing dans la figure, c'est pas le problème ! - Ne cries pas ! lances-tu avec violence. Et le silence retombe, pesant.
- Ce n'était qu'un baiser Tomo, je ne t'aurais rien fait. Je ne te ferais jamais rien que tu ne souhaites pas. Ton visage amer me transperce le cœur encore une fois, tu n'as pas l'air de me faire vraiment confiance sur ce plan-là. - Je m'étais juste dis que peut-être... peut-être que tu en avais envie toi aussi. Je voulais savoir, si tu pouvais ressentir la même chose que moi. - Le problème ce n'est pas de savoir ce que je ressens ! - Bien sur que si. Je plonge un peu plus loin dans ton regard, la lueur trouble est revenue. Celle qui me dit que peut-être, ce n'est pas le mépris qui t'anime. Qui me dit que peut-être... Tu inspires profondément, et redresse un peu la tête. - Pour être honnête Jared, je ne sais pas ce que je ressens, tu as toujours fait résonner quelque chose en moi. Seulement si c'est du sexe que tu cherches, je ne t'en donnerai pas. - Et si c'est pas du sexe ? - Alors pourquoi m'avoir embrassé ? - J'en avais envie... Bien sûr, je te désir, je ne vais pas mentir. Mais ce désir est la conséquence de ce que je ressens, pas le point de départ. Il n'a pas d'importance. - Le désir a toujours de l'importance. Tu dis que tu ressens quelque chose d'autre, mais si le désir va avec, alors tu voudras l'assouvir. Je ne suis pas de taille à t'en empêcher... Tout ce que je pourrais dire se trouve bloqué dans ma gorge, j'essaye de respirer normalement, de ne surtout pas penser à ce que tes paroles veulent dire. Je ne crois pas que tu répondrais à mes interrogations maintenant. - Je suis désolé, de t'avoir embrassé comme ça, je souffle. Tu détournes les yeux. - On en parle plus d'accord ? - Non Tomo, pas d'accord. Je ne veux pas que tu crois que je pourrais te sauter dessus n'importe quand, c'est pas vrai. Si j'ai fais ça... Je m'étrangle. - Pourquoi Jared ? Ta voix est presque douce, on dirait que tu veux vraiment savoir, que cela t'importe après tout. - J'aurais du parler avant d'agir, j'ai été idiot. Mais tu sais moi quand il s'agit de parler à part pour raconter des bêtises plus grosses que moi.. je m'embrouille vite... - Jared ! - Oui, oui... Je voulais juste savoir si quelque chose était possible entre nous. Plus que de l'amitié. Depuis que tu es arrivé dans le groupe je ressens quelque chose de spécial, cela fait cinq ans, je sais... mais j'ai toujours réussi à le nier, quelque part en moi. Maintenant je n'y arrive plus. Je veux savoir si on a une chance toi et moi de construire quelque chose. Soit honnête avec moi un instant s'il te plait... tu peux ? Tu as considérablement pâli, mais tu hoches doucement la tête. - Est-ce que tu as déjà ressenti ce genre de chose toi ? L'envie d'être plus près de moi ? De me toucher tout le temps ? Ou bien de parler tout simplement ? Est-ce que ton cœur bat plus fort quand mes mains se posent sur toi ? Tu rougis légèrement, tu baisses la tête comme si tu avais honte. - Regarde-moi Tomo. J'observe tes mains qui viennent se perdre dans tes cheveux, tes lèvres qui se crispent une seconde. Puis tu lèves ton regard sur moi. Je pourrais m'y noyer, tes grands yeux trop brillants m'appellent, je sens mon souffle s'accélérer. - Parfois, murmures-tu, parfois j'ai l'impression que je pourrais me perdre juste pour un regard de toi. Que mon corps ne sera pas satisfait tant que le tien ne l'aura pas étreint, et que ma bouche ne cherche rien d'autre qu'à venir découvrir la tienne. C'est pour tout cela aussi que j'ai essayé de m'éloigner de toi. C'est tellement traître le plaisir éphémère, la seule issue possible c'est la souffrance. Comment peux-tu avoir si peur des gestes, et parler si facilement de telles choses ? J'essaye d'être aussi franc, je ne suis pas sûr d'y arriver sans rougir. - Tu as ressenti du plaisir, tout à l'heure, quand je t'ai embrassé ? - ... Un instant... oui. Un sourire me trahi, et ton regard se voile de nouveau. - Mais je te l'ai dit, je ne me soumettrai pas au désir d'un homme, quel qu'il soit, même si mon corps me disait le contraire, même si mon cœur le souhaitait aussi. Je ne me soumettrai pas... - Arrête avec ça ! J'ai haussé le ton de nouveau, presque crié. - Qui te dis que c’est ce que je veux ! Un silence assourdissent envahit l'habitacle. Tu ouvres la bouche, mais aucun son n'en sort. On dirait un poisson hors de l'eau, je pourrais presque en rire, si mon cœur ne battait pas si fort de mon audace. - Tu me laisserais... ? Ta moue stupéfaite me fait sourire. - Et pourquoi pas ? Ce n'est pas pour cela que je veux me rapprocher de toi, c'est ton cœur que je veux, pas ton corps. Mais un jour, j'espère bien que nous ferons l'amour. Et rien ne dit que ce jour-là, ça se passera de la façon que tu imagines. Cela semble te faire réfléchir plus que tout ce que j'ai pu te dire auparavant. Pour toi mon désir ne pouvait vouloir dire qu'une chose. Encore une fois la colère monte en moi. Un jour il faudra que tu me dises qui t'as mit ces idées là dans la tête. Je pourrais le tuer tu sais ? Sans même savoir qui il est, ni ce qu'il t'a fait exactement, je pourrais éradiquer sa présence de la Terre juste pour te redonner un sourire innocent, et enlever cette peur de ton regard. - Laisse-moi y réfléchir... j'ai besoin de temps. Je ne veux pas perdre notre amitié. - Seulement si tu en as envie... Un sourire presque paisible touche tes lèvres, la raideur de tes épaules s'apaise un peu. - J'en ai envie depuis longtemps... seulement... - Je sais... Il faudra qu'on en parle Tomo... Il y a certaines choses... Un bruit près du rideau de séparation m'interrompt. Shannon se tient dans l'encadrement, les bras croisés, le visage un peu inquiet. - J'ai entendu des éclats de voix, je venais voir ce qui se passait. Son regard passe de moi, assis au bord de la couchette, à toi, replié dans le fond. Mon grand frère dans toute sa splendeur, protecteur jusqu'au bout des ongles. Sa présence rassurante semble détendre définitivement l'atmosphère. Tu passes la main sur ton visage, et tes yeux retrouvent leur éclat. - Échange de point de vue un peu mouvementé, dis-tu avec un sourire. - Tout vas bien ? - Oui. - Oui. Il doute, il a toujours été beaucoup trop perspicace. - Tu devrais le laisser se reposer Jared, je pense que vos points de vue peuvent attendre demain. Le médecin a dit de faire attention. - Je sais, j'y vais. Je me lève, et ton regard me suit, je le sens peser sur moi. J'aime cette sensation. - Penses-y... s'il te plait - Je vais y réfléchir. - Merci. Un long moment je te regarde sans rien faire, sans pouvoir me décider à bouger, le cœur débordant d'espoir, l'âme pleine d'allégresse. Tes yeux me sourient avec timidité et ta main se tend vers moi. Mes doigts viennent envelopper les tiens une seconde, nos paumes se touchent. Et c'est comme si l'univers s'arrêtait de tourner. Sans un mot tu relâches ton étreinte, un peu trop vite, un peu trop brusquement pour qu'un frisson d'angoisse ne vienne pas s'y mêler. Le café m'attend, je murmure en m'éloignant enfin.
Shannon pose une main sur ma taille alors que je passe près de lui, son regard me sonde. Je ne sais pas ce qu'il y lit, mais son sourire se fait trop doux pour mon cœur malmené. J'ai envie de me jeter dans ses bras, de laisser ses grands bras m'entourer comme quand j'avais dix ans, de crier toute ma rage pour ce monde. Je me contente de battre imperceptiblement des paupières, et de disparaître dans le salon. Loin de toi j'ai l'impression que mon monde s'écroule, que rien de ce qui vient de ce passer n'est réel. Tim attire mon attention depuis la table. J'avance vers lui, en essayant de ne plus penser à rien, et surtout de ne plus penser à toi, et à tous ces mots que tu as dis. Je t'ai embrassé doucement sur les lèvres...
--------------------------------------------------------------------------- Alors ? * part en courant * |