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Lorsque tombe le voile
Par Mailyn
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
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Retour au pays

 

Chapitre 1 - Retour au pays

 

Trois ans avaient passés.

Harry Potter était professeur de Défense contre les Forces du Mal au collège Poudlard.

A vingt et un ans, il était devenu un des hommes les plus prisés du monde sorcier.

Voire même l’homme le plus prisé du monde sorcier.

En plus d’être le vainqueur de Voldemort et possesseur d’une grande fortune, il était un très beau jeune homme.

Il avait encore grandit, jusqu’à atteindre la taille d’un mètre quatre-vingt dix. Son corps s’était musclé grâce au Quidditch qu’il continuait de pratiquer. Son visage avait acquit des traits plus masculins, moins enfantins ; sa bouche pulpeuse lui donnait cette irrésistible touche féminine qui faisait son charme et seul son regard n’avait pas changé, si ce n’est qu’il était plus dur, plus triste.

Il vivait seul dans le grand manoir qui avait appartenu à son parrain, et il continuait d’entretenir des liens étroits avec ses amis et l’Ordre du Phénix.

Ron et Hermione étaient fiancés et vivaient ensembles dans une belle maison à Bath. Cependant, ils travaillaient tous deux à Londres. Ron était devenu consultant dans une célèbre fabrique de balais volants, quant à Hermione, elle suivait des étude de droit pour devenir juge. Même si leurs occupations leur prenaient beaucoup de temps, ils en trouvaient assez pour voir Harry et passer du temps avec lui.

La famille Weasley avait aussi connu plusieurs changements.

Bill et Fleur étaient mariés depuis presque quatre ans et vivaient en France, restant cependant en contact étroit avec leur famille. Bill souffrait toujours de l’attaque de Greyback, mais il s’en était accommodé et vivait avec ses blessures qui le faisaient passer pour un vrai guerrier. Sa jeune épouse était devenue mannequin pour les couturiers sorciers et voyageait beaucoup avec son mari.

Charlie quant à lui avait abandonné les dragons pour le Quidditch et jouait dans une grande équipe anglaise au poste d’Attrapeur.

Les jumeaux, eux, connaissaient un succès de plus en plus retentissant avec leurs farces et attrapes. Notamment grâce à leur belle-sœur qui faisait souvent de la publicité pour eux. Toujours en quête de nouvelles inventions, ils semblaient heureux du train de vie qu’ils menaient.

Percy, lui, avait écrit une lettre d’excuses à ses parents, disant qu’il regrettait tout ce qu’il avait fait et qu’il vivait au Canada, attendant de devenir un homme bien pour oser les revoir.

Depuis que Ginny était morte, Harry était resté célibataire. Il ne se sentait pas la moindre envie de s’engager auprès de qui que ce soit.

Il avait accompli la prophétie, il avait tué Voldemort et il lui semblait que sa vie n’avait plus aucun sens, qu’elle avait perdu tout attrait.

On l’avait préparé à cet affrontement et, maintenant que tout était enfin terminé, il se sentait perdu, comme s’il n’avait plus le goût de vivre. Il se demandait parfois s’il n’aurait pas mieux valu que ce soit lui qui meure.

Il passait le plus clair de son temps dans ses appartements, assis devant sa fenêtre, les yeux fixés au loin. Comme s’il attendait quelqu’un.

Il avait même perdu tout désir de vengeance envers Snape et Malfoy.

Quand il avait revu son ancien professeur de potions, lors d’une réunion de l’Ordre, il n’avait même pas ressentit l’habituelle étincelle de haine qui surgissait dès qu’il le croisait.

Ils avaient parlé sans échanger la moindre insulte.

Snape semblait s’être amendé, paraissait moins soucieux de blesser les gens par des paroles cruelles et était devenu un peu plus humain qu’avant, sans toutefois perdre le côté « chauve-souris ténébreuse » qui lui collait à la peau.

Il lui avait parlé de la volonté d’Albus de le tuer à la place de Malfoy. Il voulait sauver Draco et le faire passer du bon côté. Mais Dumbledore avait échoué.

Harry avait lutté pour ne pas verser des larmes devant l’homme.

Il en voulait au vieux sorcier de ne pas lui en avoir parlé, de l’avoir laissé dans l’ignorance une fois de plus, le laissant se ronger de culpabilité.

Ils se quittèrent sur une poignée de main.

Pas des amis, mais pas non plus des ennemis.

Le sentiment de mal être qu’il éprouvait depuis la fin de la guerre ne l’avait pas quitté, il s’était un peu plus développé en lui, comme une tumeur suite aux aveux de Snape.

Il lui semblait que plus jamais il ne pourrait retrouver l’ancienne existence qui fut la sienne, que plus jamais il ne pourrait rire avec insouciance, que plus jamais il ne pourrait dormir sans revoir Ginny dans la boue, vidée de son sang, les yeux désespérément vides…

Son état n’était pas passé inaperçu aux yeux de ses amis qui faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour tenter de lui rendre sa joie de vivre. Mais le mal semblait trop profond, trop complexe pour qu’ils puissent l’aider.

Le professeur McGonagall, voyant jour après jour le jeune homme devenir l’ombre de lui-même, l’avait emmené dans le bureau de Dumbledore. Harry avait cru qu’elle en avait pris possession, mais elle lui avait avoué que non, parce qu’elle ne pouvait se résoudre à occuper l’espace qui avait été celui de son vieil ami. Elle voulait le laisser tel quel.

Quand Harry était entré dans la pièce qu’il avait vue de nombreuses fois, il était resté immobile. Rien n’avait été déplacé, rien n’avait bougé dans les objets farfelus qui peuplaient le bureau. Il lui semblait revoir Dumbledore derrière son bureau le soir de l’attaque, avant qu’ils ne partent à la recherche de l’Horcruxe, lui faisant promettre de lui obéir en tous points…

Puis le professeur McGonagall lui avait montré un tableau suspendu au mur. Elle avait ôté le voile qui le recouvrait et Dumbledore y était apparu, souriant.

Harry en était resté sans voix, avant que des larmes commencent à inonder ses joues. Il s’était effondré devant le tableau en demandant pardon à Dumbledore dans une litanie sans fin. Le professeur McGonagall l’avait laissé, sentant qu’ils avaient besoin de rester seuls.

Dumbledore avait commencé à lui parler, à lui dire qu’il n’avait pas à être désolé et que c’était de sa faute à lui. Il le fit se relever et lui expliqua pourquoi il avait tout orchestré avec Snape, en s’excusant de ne lui avoir rien dit.

Harry avait pleuré à nouveau mais s’était calmé. Puis ils avaient discuté un long moment, avant que Harry ne retourne dans ses appartements.

Le professeur McGonagall pensait que la mort de Dumbledore était ce qui rendait le jeune homme si triste. L’emmener à l’ancien directeur était selon elle le meilleur moyen de penser la blessure.

Mais, si Harry sembla aller un peu mieux durant quelques jours, il redevint aussi torturé et taciturne qu’avant.

Cependant, il fallait bien qu’un événement vienne tout remettre en cause…

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C’était un vendredi du mois de septembre, peu après la rentrée.

La journée s’était bien passée, sans incidents.

Harry avait dispensé ses cours comme à son habitude.

Il savait que ses élèves, qu’ils soient de Gryffondor ou de Serpentard, l’appréciaient. Il était très pédagogue et d’une grande impartialité. De plus, ses cours avaient le mérite d’être intéressants. Il avait pris en modèle Lupin et faisait beaucoup de pratique.

Sa connaissance quasi-totale des sorts de Défense contre les Forces du Mal lui permettait d’en apprendre sans cesse de nouveaux à ses élèves qui en étaient ravis.

De plus, suivre les enseignements du grand Harry Potter jouait aussi beaucoup en sa faveur.

Les cours étaient terminés et la nuit tombait lorsqu’il reçu un message. La directrice du collège rassemblait l’équipe pédagogique en salle des professeurs et lui demandait de les rejoindre.

Lorsque Harry arriva, il ne pû s’empêcher d’observer les professeurs assis autour de la grande table.

Flitwick, Bibine, Slughorn, Trelawney, Binns, Hagrid, Sinistra, Firenze…

Les professeurs décédés durant la bataille qui avait eu lieu trois ans plus tôt, Vector et Chourave, avaient été remplacées respectivement par Jane Circle et Neville Londubat.

Ce dernier avait été plus qu’étonné de recevoir une telle proposition, mais le professeur McGonagall savait qu’il était très doué pour la botanique, et qu’elle ne faisait pas d’erreur en l’engageant.

Lui aussi avait beaucoup changé. La guerre avait transformé le garçon maladroit et timide en un homme plus assuré, calme et d’un grand charisme. C’était également un excellent professeur ; ayant souffert des cours Snape, il semblait avoir décidé de se comporter totalement différemment envers ses élèves.

Voyant que tout le monde l’attendait avec impatience, Harry prit place dans un fauteuil près de Neville qui lui souriait, marmonnant une vague excuse pour son retard.

« Bien, commença le professeur McGonagall en se levant. Je vous ai réunis aujourd’hui pour vous faire part d’une décision du Ministère de la Magie concernant Poudlard.

Les visages se firent attentifs. En général, quand le Ministère se mêlait de la direction du collège, ça se finissait mal. Il suffisait de repenser à Ombrage.

- Vous devez sans doute vous rappeler que notre concierge, Monsieur Rusard, m’a remis sa démission l’année dernière. Je n’ai pas trouvé de remplaçant à ce poste jusqu’à ce que le Ministre me contacte.

Elle fit une pause et reprit.

- Vous devez également vous rappelez que Draco Malfoy a été emprisonné il y a trois ans suite à son procès.

L’air se chargea aussitôt d’une tension lourde, presque palpable.

Harry accorda dès lors à sa supérieure une pleine attention. C’était la première fois de puis qu’il avait témoigné à son procès qu’il repensait à Draco Malfoy.

Il s’étonnait de l’avoir rayé de sa mémoire aussi facilement. Quand il essaya de se rappeler de lui, les premiers souvenirs qui lui vinrent à l’esprit étaient ceux lors de son procès.

Mais quel était le rapport ?

- Draco Malfoy a été libéré d’Azkaban aujourd’hui, continua le professeur McGonagall. Le Magenmagot a estimé que sa peine devait être réduite suite à son comportement irréprochable. Il devra cependant effectuer treize semaines de travaux d’intérêt général afin d’être définitivement libre.

Un silence choqué suivit ses paroles. Les professeurs se regardaient avec une surprise non dissimulée, comme s’ils avaient peur que ce ne soit une farce.

Harry, lui, commençait à comprendre où elle voulait en venir.

- C’est pourquoi il remplacera Monsieur Rusard dans notre établissement. Et nous ne pouvons refuser car c’est un ordre direct du Ministre. Je vous demanderais simplement de l’accueillir du mieux que vous pouvez.

Le jeune homme regarda Neville qui était stupéfait. Le professeur de botanique se tourna vers Harry, les sourcils froncés.

- Mais enfin c’est impossible, murmura-t-il à son ami. Laisser un ancien Mangemort dans l’enceinte de Poudlard avec tous les élèves à sa portée ? Ils ont perdu l’esprit ou quoi ?

Harry allait répondre lorsqu’on frappa à la porte. Le professeur McGonagall contourna sa chaise pour aller ouvrir. Deux hommes encagoulés se tenaient dans l’embrasure. Une silhouette frêle et encapuchonnée se trouvait devant les deux colosses, encerclée de manière à ce qu’elle ne s’enfuie pas.

Le professeur McGonagall les remercia, fit entrer la personne qui avait le visage caché par sa cape et referma la porte. Les professeurs se redressèrent aussitôt sur leurs sièges.

Sans savoir pourquoi, le cœur de Harry se mit à battre plus fort. Il se sentit trembler légèrement, la tension autour de lui se faisant plus présente.

- Voici Draco Malfoy, avec qui vous allez dès à présent travailler.

L’homme ôta sa capuche.

Harry eut une espèce de coup de poing à l’estomac quand il vit devant lui celui qui avait été son ennemi durant leur scolarité.

Il avait oublié à quel point le jeune homme était pâle, à quel point ses cheveux étaient blonds et à quel point ses yeux étaient gris.

Draco se tenait droit devant eux, la tête baissée.

Il avait des cernes violets sous les yeux et le teint blafard, comme s’il avait été privé de lumière pendant des années. Il avait grandi, autant que Harry, et il était beaucoup plus mince qu’avant.

Mais il y avait quelque chose de différent dans le Malfoy d’aujourd’hui.

Les yeux baissés au sol, les bras serrés le long du corps, les mains crispées l’une contre l’autre, les épaules basses… Plus rien ne subsistait du garçon fier et hautain d’autrefois.

Et rien n’était faux dans sa posture. Il ne faisait pas semblant de se montrer aussi soumis, aussi angoissée. « Voilà ce que Azkaban a fait de moi » criait son corps.

Il semblait attendre que quelque chose lui tombe dessus. Peut-être avait-il peur de leur faire face et d’affronter leur colère ?

- Je vais juste expliquer à vos collègues deux ou trois petites choses avant de vous conduire vers vos appartements Draco.

Il se contenta de hocher faiblement la tête.

- Pour éviter toute tentative de fuite ou d’utilisation de magie, le Ministère a pris des précautions, expliqua la vieille femme. Il a temporairement annihilé toute le magie de Draco, et il a crée un bracelet spécial, afin qu’il reste dans l’enceinte de Poudlard et n’en sorte pas avant la fin de sa peine.

Un silence pesant suivit ses paroles.

- J’aimerais maintenant que les directeurs et directrices de Maison aillent rapporter la nouvelle à nos élèves. Mieux vaut les prévenir maintenant que demain et éviter ainsi de perturber leurs cours.

Les professeurs concernés hochèrent la tête et tous se levèrent. Passant devant Malfoy, ils lui souhaitèrent la bienvenue avec plus ou moins de chaleur. Ceux qui l’avaient eu comme élève se sentaient mal à l’aise devant ce qu’il était devenu.

Un vulgaire prisonnier.

Harry se leva à son tour, sortant de sa contemplation. Il s’arrêta devant le jeune homme qui fixait toujours le sol sans un bruit.

- Bienvenue parmi nous Malfoy, dit-il finalement. »

Le blond releva la tête rapidement en entendant la voix de Harry.

Il le fixa sans laisser voir aucune émotion sur son visage pâle. Seuls ses yeux brillaient étrangement et son regard semblait vouloir lire jusqu’au plus profond de lui-même. Un regard remplit de quelque chose qui ressemblait à… de l’espoir.

Puis, tout aussi rapidement, il baissa à nouveau la tête, comme s’il avait honte d’avoir fait cela.

Harry s’éloigna, complètement désarçonné.

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« Tu plaisantes ? s’exclama Hermione en levant la tête de son pavé sur le droit social dans lequel elle était plongée. Malfoy ?

Harry se trouvait chez Hermione et Ron, ayant transplané juste après avoir quitté la salle des professeurs, et il venait de leur raconter ce que McGonagall venait de lui apprendre.

- Je suis sérieux Hermione, confirma-t-il.

- Malfoy en Rusard ! ricana Ron qui faisait chauffer du thé. Vous l’imaginez en train de courir après Peeves en jurant ses grands aïeux ! Hahaha !!!

- Ron !

- Quoi ! Tu ne vas pas me dire qu’il faut être compatissant avec lui ? s’insurgea le rouquin en fixant sa fiancée.

- Si tu voyais comme il devenu, intervint Harry, tu ne rigolerais pas, crois-moi.

- Comment ça ? s’étonna son ami en fronçant les sourcils.

- Il… Il est complètement différent, répondit Harry en secouant la tête. Je ne sais pas comment te le décrire.

- Il joue la comédie, rétorqua Ron en posant des tasses devant Hermione et Harry. Il fait exprès de se faire bien voir pour qu’on le plaigne. Tu sais bien qu’il adore ça, rappelle-toi en troisième année avec Buck…

- Oui mais là ce n’est pas pareil Ron, dit la jeune fille en fermant son livre. Il sort de trois ans de prison à Azkaban. Hagrid qui y était resté beaucoup moins longtemps en était complètement retourné. Alors lui, imagine !

- Ce n’est pas qu’il est terrifié, reprit Harry. Il… il a une attitude de soumis. Il se tenait devant nous comme un elfe de maison qui a peur de se faire engueuler. Il avait la tête basse comme un chien, il tremblait presque ! Je veux dire, avant il se comportait comme un gamin pourri gâté et orgueilleux. Maintenant il a… il a…

- Perdu toute fierté, termina Hermione. Tu sais, après tout ce temps passé à Azkaban, je crois que même le pire des Mangemorts deviendrait doux comme un agneau.

- Même Bellatrix Lestrange ? demanda narquoisement Ron.

- Non mais elle, elle avait un grain. Elle est hors concours, rétorqua Harry.

Les deux garçons ricanèrent sournoisement et Hermione soupira.

- Oui, bref. J’ai lu beaucoup de livres sur le traitement des prisonniers. Crois-moi Harry, c’est déjà un miracle que Malfoy ne se soit pas suicidé.

- A ce point ? s’étonna Harry.

La jeune fille se contenta de hocher la tête avec gravité.

- Et voilà ! clama Ron en surgissant de la cuisine. Du thé bien chaud avec des gâteaux !!

- Tu devrais te reconvertir en serveur Ron, tu as tout à fait la fibre, plaisanta Harry.

- Oui, s’il ne mange pas tous les gâteaux qu’on lui commande, ajouta Hermione.

Ils éclatèrent de rire devant la mine refrognée du rouquin qui s’installa dans un canapé en se mit à bouder.

- Et combien de temps va-t-il rester ? demanda la jeune fille.

- McGonagall a dit qu’il devait effectuer treize semaines de travaux d’intérêt général.

- Donc, il restera jusqu’à… jusqu’à avant Noël.

- Oui, soupira Harry. Je me demande comment les élèves vont réagir.

- Que veux-tu qu’ils fassent ? demanda Ron en sortant de son mutisme pour plonger sur un gâteau. Ils ne pourront que l’accepter tout comme vous.

- Mmm… marmonna Harry en buvant une gorgée de thé.

- Et il sera sous la surveillance de qui ? interrogea la jeune fille.

- Je ne sais pas, répondit Harry. McGonagall a dit qu’on lui avait enlevé sa magie le temps qu’il fasse son travail, et il porte un bracelet pour l’empêcher de s’enfuir.

- Ils lui ont enlevé sa magie ? s’exclama Ron. Mais… Normalement c’est interdit !

- Pas dans des cas comme celui-là, intervint Hermione. Etant donné que c’était un prisonnier, ils ne veulent prendre aucun risque, il est peut-être dangereux.

- Mais c’est peut-être pour ça qu’il a changé, dit le rouquin en se tournant vers son ami. Mon père m’a expliqué que, quand on enlève la magie de quelqu’un, il y a une phase d’assimilation du corps. Les réactions varient selon les personnes mais en tout cas, c’est loin d’être agréable. Je ne sais pas si moi j’arriverais à vivre sans magie.

- Il ne peut même pas lancer un simple sort ? s’effara le brun qui n’avait pas réalisé ce que « privé de magie » voulait dire.

- Non. Quand on enlève la magie de quelqu’un c’est insupportable à vivre. Surtout pour quelqu’un comme Malfoy, qui a toujours vécu avec et s’en est toujours servi. Tu es obligé de tout faire par toi-même, même les choses les plus anodines. Quoi qu’il en soit Harry, reprit Hermione, j’espère que sa présence ne t’empêchera pas d’assurer tes cours.

- Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

- Je veux dire que avant, vous passiez votre temps à vous chercher des noises et…

- Il passait son temps à nous chercher des noises Hermione, rétorqua Harry.

- Oui d’accord. Mais il ne faut pas que sa présence te détourne de ton travail et que tu profites du fait qu’il n’ait plus sa magie pour lui jouer de sales tours et…

- Hermione, coupa sèchement Harry. J’ai vingt et un ans. Je ne suis plus un gamin et je n’ai jamais joué de sales tours à qui que ce soit. Alors tu n’as pas à t’inquiéter pour ça.

- Mmm… marmonna la jeune fille, pas convaincue.

- Dois-je te rappeler que c’est lui à chaque fois nous cherchait avec sa bande de Serpentards ? Je ne crois pas qu’on l’ait jamais embêté, si ce n’est que notre simple existence le faisait chier !

- Hé, t’énerve pas Harry, tenta de le calmer Ron. Hermione d’amour oublie juste que c’était lui qui la traitait de Sang de Bourbe et que si elle s’est retrouvée avec des dents de castor en quatrième année, c’était de sa faute à lui.

Hermione le fusilla du regard, ce souvenir lui restant en travers de la gorge.

- Si vous n’aviez pas été aussi bêtes, vous n’auriez pas lancé de sort à Malfoy et rien ne serait arrivé ! Et puis zut ! J’en ai assez de vous deux, je vais me coucher !

Sur ces bonnes paroles, elle se leva d’un air hautain et se dirigea vers la chambre à coucher en claquant la porte derrière elle.

- Faut pas lui en vouloir, fit le rouquin d’un air compatissant comme s’il parlait d’une folle dangereuse. Elle est surmenée avec ses examens, ça lui monte à la tête.

Harry ricana et se leva à son tour.

- Bon, fit-il, je ne vais pas t’embêter plus longtemps. En plus j’ai pas mal de travail donc il vaudrait mieux que je m’y mette de suite…

- OK, dit Ron en se levant à son tour. Bon alors, on se voit quand ?

- Ce week-end ? Vous n’aurez qu’à passez à Poudlard, ça fera plaisir à Neville de vous revoir tous les deux.

- D’accord, je préviendrais Hermione. Bon et bien bonne nuit mon grand !

- Fais de beaux rêves Ronnie-chou ! le taquina Harry en passant un pied dans la cheminée.

- Idiot ! » gronda Ron en rigolant.

Et Harry disparut dans un nuage de poussière âcre.

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Quelques heures plus tard, Harry se tenait dans sa chambre, allongé sur son lit, les yeux fixés sur le ciel d’un noir d’encre.

Il n’arrivait pas à dormir.

L’arrivée surprise de Malfoy, la discussion qu’il avait eue avec ses amis… Tout cela bouillonnait dans sa tête.

Il se demandait ce qui s’était passé pour que le jeune homme naguère si froid et fier soit devenu aussi différent. Il savait qu’il ne jouait pas la comédie.

Cela était sûrement dû à son séjour à Azkaban, trois ans passés dans cette forteresse avec pour seule compagnie les Détraqueurs suffiraient à transformer n’importe qui. Hermione le lui avait bien dit.

Mais ce qui inquiétait le plus Harry, c’était la réaction que les élèves allaient avoir. Il savait pour l’avoir vu, que les anciens Mangemorts subissaient une discrimination féroce de la part de la population. Ils étaient considérés comme des moins que rien et les lynchages étaient leur pain quotidien.

Le Ministère ne faisait rien pour arranger leur condition, qu’importe si ils étaient pour la plupart repentis et prêts à commencer une nouvelle vie.

Voilà pourquoi il craignait la confrontation qui allait forcément avoir lieu entre Malfoy et les élèves. Certes, ils n’étaient pas aussi enragés que leurs parents, mais ils restaient tout de même très peu disposés à l’égard des Mangemorts.

Harry se tourna brutalement dans son lit.

Il se faisait du souci pour rien. On était à Poudlard. Si les choses se passaient mal, il ne restait plus qu’à sévir avec les élèves. Et tant pis s’il fallait en renvoyer.

Puis il secoua la tête. Les étudiants n’étaient pas stupides. Ils comprendraient forcément.

Avec un grognement exaspéré, Harry se leva de son lit.

Il enfila une cape et sortit de ses appartements.

Une petite promenade nocturne lui ferait le plus grand bien.

Sur ces bonnes paroles, il se dirigea vers la sortie, poussa les grandes portes et se glissa à l’extérieur. La brise fraîche le soulagea considérablement de la chaleur qu’il éprouvait et il se permit un léger sourire.

Il ôta ses chaussures et marcha pieds nus dans l’herbe fraîche du parc, savourant la tranquillité et la beauté des lieux.

Comme si cet endroit si beau et paisible n’avait jamais été un champ de bataille, jonché de morts et de blessés.

Il fit quelques pas jusqu’à arriver à la lisière de la forêt interdite, près de la cabane de Hagrid. Il entendait les ronflements du demi géant de là où il se trouvait et retint un rire.

Il bifurqua vers le terrain de Quidditch, allant en venant sur la pelouse, les yeux fixés dans le vague. Sans s’en rendre compte, il se dirigea vers le lac, perdu dans ses pensées.

Il continua à marcher d’un pas lent, songeur, jusqu’à ce que quelque chose attire son attention.

Une silhouette frêle devant le lac.

Il fronça les sourcils et se rapprocha un peu plus. La personne ne semblait pas l’avoir remarqué. Habillé d’une chemise blanche, un pantalon noir, des cheveux blonds pâles… Il reconnu Malfoy avec surprise et, curieux, avança vers lui.

Quand il arriva à sa hauteur il le vit les genoux repliés contre sa poitrine, jetant d’une main des cailloux dans l’eau, provocant des remous dans la surface lisse. Il semblait ne pas avoir entendu Harry arriver, perdu dans ses pensées.

Il ne lui avait jamais vu un air aussi calme mais en même temps tellement mélancolique. Comme s’il ne faisait pas partie de ce monde, mais qu’il continuait à y vivre. Comme si ce Draco Malfoy qui jetait des cailloux dans l’eau était un autre qu’il n’avait jamais vu, une autre partie du Malfoy qu’il connaissait.

Le jeune homme vit à son poignet le bracelet dont McGonagall leur avait parlé. Il était en argent, finement ciselé, et il brillait d’un éclat doux.

Harry resta près de lui un long moment, l’observant jusqu’à ce qu’il finisse par se tourner vers lui. Son visage était encore plus pâle et ses yeux luisaient toujours de ce même éclat qu’il ne lui connaissait pas.

« Bonsoir, fit Draco d’une voix douce mais néanmoins rauque.

Harry fut étonné de l’entendre lui parler aussi poliment. Il n’y était pas habitué. D’ailleurs, depuis trois ans, il n’était plus habitué à voir Malfoy.

- Bonsoir, finit-il par répondre.

- Je ne vais pas tenter de m’enfuir si c’est ce que vous vous demandez. D’ailleurs, j’aurais beaucoup de mal, ajouta-t-il en montrant son bracelet.

Le brun fut encore plus surpris de se faire vouvoyer par son ancien ennemi. Il était tellement stupéfait qu’il se demanda s’il ne dormait pas. C’était forcément un rêve.

- En fait, je me demandais ce que vous aviez fait de Malfoy. D’habitude il ne me vouvoie pas et ne me parle pas aussi poliment.

Le blond eut un sourire sans joie.

- Je crains, dit-il d’une voix très douce, presque mélodieuse, que le Draco Malfoy dont vous parlez ne soit mort.

Il jeta un dernier caillou dans l’eau, se leva souplement et, passant devant Harry, se dirigea vers le château d’un pas lent.

Resté seul, le Gryffondor le regarda s’éloigner, avec la sensation d’avoir une boule dans la gorge. Quand Malfoy eut disparu dans la grande bâtisse, il plongea son regard dans le lac noir, si calme et paisible.

Le ciel restait sombre, les étoiles qui le parsemaient illuminaient la surface de l’eau, lui donnant l’aspect d’un miroir aqueux. Le vent se mit à souffler plus fort, faisant se balancer les feuillages des arbres immenses bordant le lac.

- Tu te trompes, c’est moi qui suis mort. »

 

 
 
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