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Lorsque tombe le voile
Par Mailyn
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
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    Chapitre 4     Les chapitres     11 Reviews    
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Chapitre 4 – Cache-cache

 

 

Harry se réveilla le lendemain matin de très bonne heure.

Un peu dans les vapes, il mit un moment avant de reprendre ses esprits et repoussa la couverture, se redressant sur le canapé, le dos et les côtes endoloris. Il se frotta les yeux pour se réveiller tout à fait.

La pièce dans laquelle il se trouvait était plongée dans la pénombre. Il regarda par la fenêtre. Le soleil n’était pas encore levé et la pendule indiquait six heures moins dix.

Tout était calme et silencieux, hormis la chambre d’amis. De là où il se trouvait, il pouvait distinctement entendre les ronflements de Ron. Il gloussa discrètement. Hermione était bien courageuse de supporter ce vacarme. Même lui avait eu du mal à s’y accommoder lorsqu’ils étaient encore étudiants et devaient partager leur dortoir.

Il finit par se lever après avoir tenté en vain de se rendormir et se dirigea dans la salle de bain pour se passer un peu d’eau sur le visage. Il en profita pour se doucher rapidement et remit sa robe de sorcier après l’avoir rafraîchit d’un coup de baguette.

Quand il retourna dans le salon, il vit une missive qui l’attendait sur la table basse devant son canapé qu’il n’avait pas remarquée. Il s’en saisit et l’ouvrit. MacGonagall lui avait écrit de la rejoindre dans son bureau dès qu’il serait réveillé pour traiter de l’agression de Draco, avant le petit-déjeuner de préférence.

Le cœur de Harry fit un bond dans sa poitrine. Il avait complètement oublié Malfoy.

Il reposa la lettre et alla droit à sa chambre où se trouvait le blond. Son cœur battait plus vite que la normale. Sans doute la peur de réveiller le jeune homme. Il entrouvrit très doucement la porte afin de ne pas le réveiller et se sentit inexplicablement soulagé en distinguant une touffe de cheveux blonds qui reposait sur l’oreiller. Il resta un petit moment à regarder les couvertures monter et descendre au rythme de sa respiration, puis il referma la porte avec précaution.

Sur le coup, il avait eu peur que Malfoy ait disparu où qu’il lui soit arrivé quelque chose. Il secoua la tête en se traitant d’idiot. Cette histoire commençait à le rendre vraiment paranoïaque.

Il se dirigea dans la cuisine et fit bouillir de l’eau pour se préparer une grande tasse de café. C’était son rituel chaque matin pour parvenir à garder les yeux un tant soit peu ouverts. Il sortit d’un placard un filtre, un entonnoir et une boîte de café, tout en veillant à ne faire aucun bruit pour ne pas éveiller ses invités.

Sa tasse était rouge parsemée d’étoiles qui brillaient dans la nuit. Elle avait la particularité de sucrer elle-même le liquide qu’elle contenait, en plus de crier quand celui-ci était trop chaud, de pleurer quand c’était trop froid ou de chanter quand c’était à température idéale. Sans compter qu’elle donnait l’heure et la météo

Bien sûr, seule Luna Lovegood avait pu lui offrir un truc pareil, mais Harry aimait beaucoup sa tasse. Cela faisait quelques mois maintenant qu’il n’avait plus de nouvelles de Luna. Cette dernière était partie à la recherche du Ronflack cornu afin d’en prouver l’existence. Pour l’instant, elle avait fait toute l’Asie, l’Amérique du Sud, l’Afrique et elle attaquait le Grand Nord. Harry priait pour que, inconsciente comme elle l’était, elle ne se fasse pas manger par un ours.

Il versa l’eau chaude dans l’espèce d’entonnoir qui contenait le filtre et le café moulu.

Ça avait l’air rudimentaire comme ça, mais les objets moldus ne fonctionnant pas dans l’enceinte de Poudlard et ne sachant pas encore conjurer la nourriture, il avait dû se résoudre à adopter ce mode de préparation.

Sa tasse chantonnante à la main d’où s’échappait des volutes de vapeur chaude, il se rassit dans son canapé avec un soupir. Il but lentement son café, les yeux fixés sur la cheminée en face de lui. Il avait épinglé au mur les photos que Luna lui avait envoyées durant son périple. A chaque fois qu’il les regardait, il ne pouvait s’empêcher de pouffer de rire.

Lorsqu’il eut terminé sa boisson, la fatigue avait disparue et il était pressé d’en découdre avec les élèves qui avaient agressé Malfoy.

La pendule indiquait à présent six heures et demie. Il décida d’aller voir MacGonagall maintenant car il était certain que cette affaire n’allait pas se résoudre en dix minutes. Il enfila ses chaussures, glissa sa baguette dans sa poche et prit un morceau de parchemin pour laisser un mot à Ron et Hermione qu’il déposa sur la table de la cuisine où son ami allait très certainement se rendre en premier.

Il hésita un bref instant avant d’en prendre un deuxième sur lequel il griffonna quelques mots, il retourna vers sa chambre et, l’air emprunté, glissa le papier sous la porte.

Puis il sortit de son appartement.

Il était encore très tôt, aussi ne rencontra-t-il personne sur sa route hormis quelques fantômes qu’il salua poliment. Son esprit était ailleurs. Il se demandait comment allait se passer l’entrevue avec la directrice et si elle allait accepter la sanction qu’il pensait être la meilleure. D’ailleurs, même Ron était d’accord avec lui pour défendre Malfoy, c’était dire.

Il finit par arriver devant la gargouille menant au bureau directorial et prononça le mot de passe :

« Dumbledore »

L’escalier en colimaçon apparut devant lui et il grimpa les marches jusqu’à la lourde porte en bois. Il frappa trois coups et MacGonagall l’invita à entrer.

« Bonjour Harry, je vous attendais.

Elle lui désigna la chaise en face d’elle et il s’y assit. Il la regarda ranger rapidement les quelques parchemins qui jonchaient la table avant qu’elle ne lui accorde pleinement son attention. Elle portait une robe de velours rouge carmin et un chapeau de la même couleur. Le temps et les épreuves avaient marqué son visage mais elle gardait néanmoins cette détermination et cette sévérité qui lui étaient coutumières.

- J’ai reçu votre message hier et j’avoue avoir été plus que surprise par le contenu. J’ai effectivement retrouvé les trois élèves que vous accusez d’agression stupéfixés dans un couloir. Ils sont à l’infirmerie en attendant que nous ayons finis.

- Ils sont blessés ? demanda Harry avec une pointe d’inquiétude.

- Non, ils ont juste été secoués par la violence du sort que vous leur avez lancé. De plus, j’ai préféré les garder sous la main, le temps de mettre cette affaire au clair.

Elle se pencha en avant, le regard sérieux, les doigts croisés.

- Pouvez-vous me raconter en détails ce qui s’est passé hier soir ?

Harry s’exécuta et lui décrivit précisément la scène à laquelle il avait assisté et l’état dans lequel Malfoy avait été mit.

- Très bien, reprit la vieille femme, une fois qu’il eut terminé. Monsieur Malfoy a donc été attaqué par trois élèves qui voulaient lui faire payer son passé de Mangemort et les exactions commises par ceux-ci, c’est bien cela ?

Le jeune homme hocha la tête.

- Saviez-vous que ces trois élèves faisaient partie de la maison Pouffsouffle ?

- Non, répondit Harry avec surprise. Pouffsouffle ? Mais…

- Je sais que les élèves de cette maison ne sont pas réputés pour leur violence, cependant, il faut croire que la guerre a changé les mentalités. Même chez des élèves qui étaient tout à fait pacifistes.

Le jeune homme ne répondit pas, approuvant mentalement ce que la directrice venait de dire.

- Et où se trouve-t-il maintenant ?

- Je l’ai emmené chez moi… répondit Harry en rosissant légèrement.

Devant l’air abasourdi de son ancien professeur, il s’empressa d’ajouter :

- Il ne voulait absolument pas aller à l’infirmerie malgré tous mes efforts pour l’en persuader. Il a dit qu’il ne voulait pas que cela se sache et qu’il ne voulait pas vous causer de problèmes. J’ai préféré le soigner moi-même et quand je l’ai laissé tout à l’heure, il se reposait.

Son professeur le regardait fixement avec un mélange d’étonnement et d’amusement.

- Quoi ? finit par demander Harry avec une pointe d’agacement. J’ai dit quelque chose de drôle ?

- Non, je suis simplement agréablement surprise de votre attitude envers Draco. Je suis heureuse de voir que vous avez pu laisser vos différents derrière vous et vous comporter en adulte.

Le Gryffondor haussa faiblement les épaules.

- Je n’allait tout de même pas le laisser se faire tabasser jusqu’à ce que mort s’en suive. N’importe qui en aurait fait autant.

- Oui, bien entendu, renchérit MacGonagall d’un ton lourd de sous-entendus.

Harry fronça les sourcils en cherchant à comprendre où la directrice voulait en venir puis il abandonna et en revint à leur affaire.

- Que comptez-vous faire pour ces trois élèves ? demanda Harry.

- J’attendais d’avoir votre avis là-dessus.

- Eh bien, je suis pour leur renvoi pur et simple de Poudlard, affirma le jeune homme d’un ton catégorique.

- Vous êtes bien sévère, fit remarquer le professeur.

- Et c’est vous qui me dites ça ! s’exclama Harry avec un sourire avant de redevenir sérieux. Je me permets de vous rappeler qu’ils ont bien faillit tuer Malfoy ! Un tel comportement ne peut être admis dans cette école sinon c’est la porte ouverte à toutes les dérives et…

- Je suis d’accord avec vous, dit sa supérieure en le fixant, simplement, imaginez un peu ce qui va se passer pour eux une fois qu’ils auront été renvoyés. Ils vont se considérer comme des incompris ; ils vont rester prisonniers de leur haine pour les Mangemorts et leur fanatisme va monter d’un cran. Ils vont devenir des dangers pour ceux qui ont été libérés.

- Que proposez-vous alors ?

- Une exclusion, mais temporaire. Ils réintégreront Poudlard après les vacances de Janvier.

Harry resta silencieux, méditant sur la proposition de MacGonagall. Oui, pourquoi pas après tout ? Mieux valait ne pas les expulser définitivement et les laisser ainsi avec leur rancœur sans qu’ils aient tirés une quelconque leçon de leurs actes.

- Qu’en pensez-vous ? lui demanda-t-elle.

- Ce serait peut-être préférable, avoua-t-il en se passant une main dans les cheveux. Oui vous avez sans doute raison. Je vous laisse vous charger de leur annoncer la nouvelle, ajouta-t-il avec un sourire mutin en se levant.

- Saluez Monsieur Weasley et Miss Granger de ma part, dit-elle en lui rendant son sourire. Et dites-leur de nous rejoindre pour le déjeuner dans la Grande Salle.

- Je n’y manquerai pas.

Il se dirigea vers la porte, puis se ravisa.

- Un problème ? lui demanda-t-elle.

- Juste une question : vous n’avez pas peur qu’ils recommencent à nouveau une fois réintégrés dans l’établissement ?

- N’ayez crainte, j’ai ma petite idée là-dessus, lui confia la vieille femme avec un sourire.

- Mais vous n’allez rien me dire.

- Exactement.

- Dumbledore déteint un peu trop sur vous, fit remarquer Harry avec amusement avec un coup d’œil au portrait vide de l’ancien directeur qui surplombait le bureau.

- Vous me flattez mon cher. »






Un peu plus tard, Harry se tenait dans la Grande Salle, en train d’entamer son petit-déjeuner avec Neville qui bavassait joyeusement. Il avait encore l’esprit ailleurs malgré les piaillements de son voisin de table. Il était presque huit heures et tous les élèves étaient présents dans la Grande Salle, hormis les trois garçons de Poufsouffle qui avaient agressé Malfoy.

Le professeur MacGonagall avait expliqué un peu plus tôt à l’ensemble de l’école que ces étudiants avaient été temporairement exclus pour comportement violent, sans toutefois préciser qui en avait été victime, et cette nouvelle avait provoqué pas mal de remous. D’autant plus qu’elle avait enlevé trois cent points à Poufsouffle, ce qui avait été la cause d’une grande déception parmi les élèves de cette maison.

Une fois encore, Harry se surprit à fixer la chaise vide de Malfoy à côté de lui. Il secoua la tête comme pour chasser un mauvais rêve et se tourna vers Neville.

« Dis-moi Neville, est-ce que ça te dirait d’aller à Pré-au-Lard avec Ron, Hermione et moi cet après-midi ?

Le jeune homme brun eut l’air absolument ravi.

- J’adorerais oui ! s’exclama-t-il. Cela fait longtemps que je n’ai pas revu Ron et Hermione !

- Bon et bien c’est parfait, on se retrouve à 14 heures dans le Grand Hall OK ?

- Pas de problème.

- J’y vais, ils doivent être réveillés maintenant. A tout à l’heure !

- Oui à tout à l’heure. »

Harry se leva et sortit de la Grande Salle. Il prit la direction de ses quartiers, se demandant si Malfoy était réveillé et s’il était en compagnie de ses amis. Ses blessures étaient-elles guéries ? N’avait-il pas aggravé son état ? Il prononça le mot de passe qui le fit accéder à son appartement et tomba sur une énième dispute entre ses deux amis, attablés dans la cuisine.

« Je te dis que si tu continues comme ça, c’est le diabète assuré ! Et tiens, même le cholestérol, vu comment tu te baffres !

- Le quoi ?

- Le diabète et le cholestérol, Ronald, soupira Hermione. Et laisse cette confiture, tu en as vidé presque tout le pot !

- Hey ! Ma confiture !

- C’est ta mère qui l’a faite pour Harry !

- Et ça fait presque un an qu’elle est restée intacte, il faut bien que quelqu’un se dévoue pour la manger ! D’ailleurs Harry déteste la confiture d’oranges.

- Tu parles, ça t’arrangerait bien si c’était le cas ! Non mais vraiment…

- Encore en train de vous disputer ? lança le brun avec un sourire en entrant dans la pièce.

- Oh bonjour Harry ! le salua Hermione. Tu tombes bien, Ron prétend que tu n’aimes pas la confiture d’oranges mais je sais bien que c’est juste pour pouvoir tout manger qu’il dit ça !

Harry jeta un coup d’œil à son ami qui le fixait avec un regard de chien battu, tenant entre ses mains une baguette de pain entière qui n’attendait apparemment que d’être tartinée par la marmelade.

- Il a raison, je ne supporte pas ça, mais je n’allais quand même pas le dire à Mrs Weasley qui s’est embêtée pour me la préparer.

Ron lança un regard triomphant à Hermione et lui arracha le pot de confiture qu’elle tenait à la main avec une grande satisfaction. Cette dernière croisa les bras, passablement vexée.

- Oh très bien, je t’aurais prévenu ! Mais ne compte pas sur moi pour te faire tes piqûres quand tu auras ton diabète de niveau 3 ! bougonna-t-elle.

Les deux garçons éclatèrent de rire.

- Tu ne peux pas m’empêcher de manger, Hermignonne, lança Ron en beurrant généreusement son pain. C’est dans ma nature, il me faut des forces pour entretenir tous ces muscles de champion ! ajouta-t-il en pliant ses bras tel un culturiste.

- Hmm… Si tu veux parler de ces poignées d’amour et de ce ventre qui commencent à s’installer, alors nous n’avons pas la même définition du mot « muscle ».

- Hé ! s’indigna Ron en vidant le pot de confiture sur le pain beurré.

- Je ne me rappelle pas que Viktor mangeait autant, lança Hermione d’une voix pensive. Pourtant, lui, c’était un grand champion. Il faudra que je lui demande comment il fait pour garder un corps d’athlète, ajouta-t-elle l’air de rien.

Ron avait suspendu son geste en entendant le nom de « Viktor », et sa tartine se trouvait à présent à deux centimètres de sa bouche grande ouverte, figée dans les airs. Il regarda sa fiancée, désappointé, puis sa tartine. Tartine. Hermione.Tartine. Hermione. Tartine…

Il finit par la reposer, fixant la jeune fille qui faisait semblant de regarder par la fenêtre, puis tâta ses côtes discrètement et palpa son ventre. Il regarda Harry, puis Hermione, puis la tartine.

Harry observait la scène sans rien dire, un sourire aux lèvres. Son amie pouvait se montrer très manipulatrice quand elle le voulait. Elle tourna la tête vers eux, l’air de rien.

- Tiens, tu ne manges pas ? demanda-t-elle innocemment à Ron.

- Hmm… Euh… J’ai plus très faim…

Harry ne put se retenir et éclata de rire. Hermione finit par le rejoindre dans son hilarité, sous le regard perdu de Ron qui allait de l’un à l’autre avec incompréhension.

- Mais enfin pourquoi vous riez ? Qu’est-ce que j’ai dit de drôle ?

- Laisse tomber, Ron, répondit Harry en essuyant les larmes d’hilarité qui perlaient au coin de ses yeux. Dites, est-ce que Malfoy est réveillé ?

- Je ne sais pas, avoua Hermione alors qu’ils redevenaient sérieux, on ne l’a pas revu depuis hier soir. Il doit sûrement dormir encore.

- Il est bientôt onze heures, remarqua Ron en regardant sa montre. Je ne sais pas si c’est bien sérieux de le laisser dormir autant. Il faut qu’il mange.

- Manger, manger, manger, mais tu n’as que ce mot à la bouche ma parole ! s’exclama sa fiancée.

- T’as raison, c’est mieux de le laisser crever de faim !

- Taisez-vous ! siffla Harry en baissant la voix. Si ça se trouve, il dort encore, ajouta-t-il en se dirigeant vers sa chambre sur la pointe des pieds. Je vais voir…

Il entrebâilla la porte de sa chambre avec une infinie précaution et y passa un œil. Vide. Il ouvrit la porte en grand, effaré. La chambre était déserte. Le lit avait été soigneusement refait et rien ne laissait voir qu’un jeune homme gravement blessé y avait passé la nuit. Harry s’approcha du lit et tâta le matelas. Il était froid. Malfoy avait du partir juste après lui.

Le mot qu’il lui avait laissé était posé bien en évidence sur le lit. Harry le prit et le tourna, cherchant un quelconque message que le blond aurait pu lui avoir laissé. Mais rien. Malfoy semblait s’être évanouit dans la nature.

Mais pourquoi ?

Ron et Hermione arrivèrent sur ces entrefaites, observant sans rien dire la chambre vide.

- Vous l’avez entendu partir ? demanda Harry. Il était là quand je suis allée rejoindre MacGonagall.

- Non, répondit la jeune fille. Il a du quitter tes appartements alors que nous dormions encore. Tu le verras au déjeuner de toute façon.

- Je ne comprends pas pourquoi il est partit, remarqua pensivement Ron.

- Moi non plus Ron… renchérit son ami en fixant le mot.

 

 

Je suis chez MacGonagall, Ron et Hermione dorment encore. Ne fais pas trop d’efforts et profite-en pour te reposer. Si tu as faim, appelle Dobby, il sera ravi de t’aider.

A tout à l’heure,

Harry.







Une semaine avait passé depuis l’agression de Malfoy.

Et depuis, personne n’avait plus rien tenté contre lui. Les élèves le regardaient toujours avec dégoût et suspicion, mais les esprits semblaient s’être apaisés quelque peu. D’autant plus que Malfoy ne faisait rien pour aggraver son cas.

Il travaillait silencieusement, ne parlait presque pas lors des repas et mangeait encore moins. Il avait toujours cet air vide et fatigué, son teint était toujours aussi cadavérique et il se traînait, comme si son corps pesait des tonnes. Harry avait remarqué qu’il avait des tics. Ce n’était pas grand-chose, juste le coin de sa bouche qui tiquait et son pied qui tremblait, mais il avait aussi les ongles rongés, les lèvres gercées à force des les mordiller et il se craquait frénétiquement les phalanges. Tout cela, en plus de son attitude apeurée inquiétait le jeune homme brun au plus haut point.

Harry avait essayé de lui parler depuis qu’il avait disparu de sa chambre, mais le blond semblait l’éviter tout spécialement ; il ne le regardait plus pendant les repas et s’empressait de décamper dès qu’il avait fini.

Il voulait savoir comment il allait, pourquoi il s’était sauvé et surtout pourquoi il avait ce comportement. Cette question ne cessait de lui accaparer l’esprit et il cherchait toutes les réponses possibles. Il repensa aux marques sur le corps maigre et pâle. Il n’avait pas le souvenir que les Détraqueurs pouvaient faire autre chose qu’aspirer l’âme et il ne savait pas si Azkaban employait des sorciers qui auraient pu battre Malfoy.

Il fallait qu’il se renseigne. Hermione devait savoir ce qu’il en était. Il voulait absolument savoir ce que le blond avait vécu et qui faisait qu’il n’était plus que l’ombre de lui-même. Et comme il était sûr que ce dernier ne voudrait rien lui dire, autant chercher par lui-même.

Il marchait sans vraiment savoir où il allait, errant dans les couloirs comme lorsqu’il était étudiant, l’esprit ailleurs. Les préfets en chef avaient fini leur ronde depuis un moment et le château entier était silencieux. Seules le crépitement des torches suspendues au mur se faisait entendre.

Tout à coup, alors qu’il allait tourner à droite, quelqu’un surgit devant lui. Sous la surprise, ils poussèrent tous les deux une exclamation de surprise et Harry recula d’un bond, le cœur battant à toute allure.

Ce ne fut que lorsqu’il reconnut Draco Malfoy que la peur laissa place à la surprise. Ce dernier semblait aussi surpris que lui et, il ne savait pour quelle raison, évitait de croiser son regard. Harry, qui ne l’avait pas revu depuis la nuit où il s’était fait agresser était plutôt content de le rencontrer, même si il aurait préféré que ce soit dans d’autres circonstances.

« Bonsoir, dit-il d’une voix polie.

- Bonsoir, répondit le blond d’une voix à peine audible.

- Je… Tu… Tu vas bien ? demanda Harry, gêné devant le comportement de son vis-à-vis.

- Oui merci. Je… Je vais y aller, bonsoir, lança précipitamment Draco avant de s’éloigner rapidement.

- Hey attends ! s’exclama Harry en le retenant.

Le jeune homme blond s’arrêta, fixant la main refermée sur son bras avec crainte. Harry s’empressa de le lâcher, de peur de lui avoir fait mal. Il prit une profonde respiration.

- Pardon, c’est juste que je voudrais te parler, dit-il en le fixant.

Draco sembla hésiter un instant entre rester et prendre la tangente, mais finalement il répondit :

- D’accord, mais vite s’il-te-plaît, je suis fatigué…

- Je… commença le brun en cherchant ses mots. Je voulais savoir comment tu allais depuis la dernière fois. Tu es parti si vite que…

- Je vais bien, le coupa rapidement Draco. Mes blessures sont toutes guéries. D’ailleurs, je te remercie beaucoup pour ce que tu as fait.

- Je t’en prie…

Ils restèrent silencieux un moment, l’un fixant l’autre comme s’il voulait lire en lui, l’autre évitant de le regarder, le regard obstinément fixé sur ses chaussures. Les secondes passèrent ainsi, dans le silence le plus total. Le bruit d’une armure qui se fracasse au sol et le rire hystérique de Peeves les sortirent de leur mutisme en les faisant sursauter.

- Je ferais mieux d’y aller, dit le blond avec précipitation.

- Non, attends ! s’exclama Harry en lui barrant le passage. Tu… Est-ce que tu me fuis ?

Draco secoua la tête en signe de négation mais son visage avait pâli.

- Depuis vendredi soir j’ai l’impression que tu cherches à m’éviter en permanence, malgré tous mes efforts pour essayer de te parler, continua Harry. Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ?

- Non, tu n’as rien fait…

- Alors pourquoi est-ce que j’ai l’impression que je te fais peur ? Regarde-toi, tu n’oses même plus me regarder en face !

Il avait dit cela avec colère. A vrai dire, il ne supportait plus le comportement étrange du bond, cette servilité écoeurante qui lui collait à la peau et cette peur permanente de tout. Il l’avait presque toujours vu fier et dominant, le voir en position de faiblesse était comme s’il assistait à quelque chose de défendu, de honteux. Il avait pitié de lui, à l’observer se conduire de cette façon. Dans son esprit, Draco Malfoy ne pouvait pas être faible. C’était son ancien ennemi, son rival de toujours, celui qui ne pliait jamais l’échine devant quoi que ce soit.

- Pourquoi est-ce que tu te comportes comme ça ? continua-t-il, le provoquant délibérément pour le faire craquer. J’ai l’impression d’être devant un elfe de maison ! Tu es pitoyable à te traîner comme une larve ! Où est passée ta fierté Malfoy ?

- Tu crois que me fait plaisir ?! s’écria alors Draco, ne pouvant plus se contenir. Que j’aime me montrer aussi faible, aussi misérable devant toi et les autres ? Tu ne sais pas ce que j’ai vécu et ce que j’ai fait ! J’ai passé trois ans à Azkaban, je n’ai plus de fortune, plus de maison, plus de famille, plus de magie et ce, peut-être pour toujours, va savoir ! Mais c’est tout ce que je mérite pas vrai, un sale Mangemort comme moi ?

Harry demeura coi, surpris tant par ce coup d’éclat que par les paroles du jeune homme qui lui faisait face, les poings serrés, le visage rouge et les yeux assombris par la colère. D’un geste brusque, il découvrit son avant-bras gauche sur lequel s’étalait la sinistre Marque des Ténèbre et Harry eut un mouvement de recul involontaire. Jamais il ne pourrait s’habituer à ce monstrueux tatouage.

- Si j’avais su, Potter, jamais je ne me serais fait marquer de la sorte !! J’aurais du écouter Dumbledore quand il m’a offert une chance ! Il était le seul avec Snape à vouloir m’aider, et résultat, ils sont morts tous les deux ! Mais c’est trop tard, tu m’entends ? Trop tard ! Et maintenant je vais payer les pots cassés pour le reste de ma vie ! Alors ne me juge pas Potter ! Je t’interdis de me juger !! »

Et il le dépassa brusquement. Resté seul, Harry le regarda disparaître du couloir en courant, encore sonné par leur confrontation, sans chercher à le suivre. Ce n’était pas tant les paroles du blond qui le laissaient dans cet état, mais plutôt le fait d’avoir retrouvé, pour quelques instants, l’ancien Draco Malfoy…






L’ombre monta les escaliers sans faire de bruit.

Elle avait peur.

Son ventre était noué par l’appréhension, ses mains moites et ses jambes comme ankylosées. Elle parvint devant la grande et large porte de bois, tellement imposante qu’elle eu envie de rebrousser chemin.

Mais elle ne voulait plus reculer, elle voulait aller de l’avant, retarder la confrontation n’arrangerait rien. Autant en finir tout de suite. Elle tendit la main, la posa sur la poignée. L’ombre prit une longue inspiration et ouvrit la porte. Avec un grincement, le lourd panneau de bois s’effaça, la laissant face à une pièce plongée dans la pénombre. Elle avança avec hésitation, les yeux grands ouverts et fixés devant elle.

« Bonsoir, fit une voix bienveillante dans l’obscurité, la faisant sursauter et retenir de justesse un cri de frayeur. Oh, je suis désolé de vous avoir fait peur, mais il est un peu tard pour une petite visite de courtoisie, vous ne pensez pas Draco?

Le jeune homme avait les jambes flageolantes et son cœur battait à tout rompre mais sa voix se fit plus assurée lorsqu’il répondit :

- Bonsoir, professeur Dumbledore… »

 

 

 
 
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