Chapitre 3 Sébastien fixait l'horloge qui se situait au-dessus de la porte. Il restait encore cinq minutes avant que la sonnerie ne retentisse... Il poussa un long soupir. Il est étonnant l'influence du temps sur certaines personnes. Alors que cette heure de cours sembler durer une éternité pour Sébastien, son voisin, lui, souhaitait qu'elle ne finisse jamais... Le jeune blond ne pavenait pas à se concentrer. Même la littérature qui était pourtant sa matière préférée parvenait à retenir son attention. Il ne pouvait empêcher son esprit de dériver jusqu'à son voisin. Il le trouvait magnifique. Bien que celui-ci ressemblait à un voyou, la tendresse qui se dégagait de son profond regard démentait entièrement la première impression que l'on se faisait de lui. En faite, Sébastien trouvait le belge incroyablement séduisant, mais en aucun cas il ne l'avouerait à quelqu'un et certainement pas au principal concerné. Fabien se savait épiait, mais cela ne le dérangeait absolument pas, au contraire ! Il était flatté que le jeune homme s'intéresse à lui. Depuis qu'il avait croisé ses si jolis yeux bleus, il se sentait bizarre : le rythme de son coeur battait des reccords de vitesse et il ressentait une immense sensation de bien être. Il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait... il ne voulait pas le comprendre ! C'était tous simplement impossible ! Pas lui ! Il ne pouvait tout bonnement pas être tombé amoureux ! Il ne voulait pas y croire... Si quelques jours auparavant on lui avait certifié que le coup de foudre et l'amour avec un grand A exitaient, il aurait ri au nez de la personne qui croyait à ses inepties ! Malheuresement pour le jeune belge, être frappé par la foudre, ça ne pardonne pas ! Fabien devait bien se rendre à l'évidence ; il l'aimait. A cette pensée Fabien grimaça. * Et merde ! Fait ch***, comment je vais faire moi maintenant ? Shit ! En plus, il est certainement pas gay ! C'est bien ma veine, tiens ! Bordel de...* Le brun fut interrompu dans ses réflexions par l'annonce de la fin du cours. Il rangea ses affaires et commença à patir quand il vit M Lenoir s'approchait de sa table. - Excusez moi, jeune homme, normalement vous avez une heure de libre, non ? - Hein ?... Mais...je... euh... - Oui Monsieur, répondit Sébastien à sa place. D'ailleur, puisque vous êtes notre professeur principal, je voulais vous demander si l'admistration a trouvé un remplacant à Mme Delacroix ? - Malheureusement non. Mais ne vous inquietez pas, ce devrait bientôt être le cas. Quelques minutes passèrent. Minutes durant lesquels Sébastien et son professeur discutèrent du manque de travail et de l'augmentation du travail sous les yeux de Fabien qui se demandait s'il pouvait s'eclipser en douce pour échapper à cet échange plus que barbant pour lui. Même s'il aimait la douce voix mélodieuse du blond, il n'était pas assez courageux pour ce mêler à ce débat politique. Il ne fallait pas pousser comme même ! Heureusement pour lui Sébabastien le sauva une seconde fois. - Ah ! Au faite Monsieur, ce n'était pas pour parler politique que vous avez demandé à Fabien s'il avait une heure de libre, non ? - Oui... C'est vrai. Excusez nous, je me suis laissé emporter par ce passionnant sujet... En réalité, je voulais faire visiter le lycée à votre camarade, mais comme vous êtes là, vous allez vous en occuper ! - HEIN ? Vous plaisantez j'espère ! - Mais pas du tout mon garçon ! Vous, vous avez besoin d'un ami avec qui disuter de chose de ton âge et lui a besoin de connaître l'établissement. Ca fait d'une pierre deux coups... Et même trois, reprit-il après une courte réflexion, car ainsi je pourrais finir de corriger vos copies ! - Mais... Mais... - Pas de "mais" jeune homme... Prenez le comme un certain service que vous me devez... Sébastien baissa la tête rouge comme une pivoine et Fabien lui, se posa pas mal de question. * Eh ! Pourquoi est-ce qu'il rougit comme ça ? Je veux pas moi ! Y'a que moi qui ai le droit de le faire devenir aussi rouge ! C'est pas juste !!!!!! Vous avez pas le droit M Lenoir, Sébastien est à moi !!!! * Fabien savait ses pensées puériles, mais rien que d'imaginer le lycéen avec quelqu'un d'autre, lui faisait mal au coeur. * C'est pas possible ! Calme toi mon vieux... C'est impossible, hein... Ils ne peuvent pas entretenir une relation. C'est interdit par la loi ! Oui mais... les lois sont faites pour être brisées... * Le belge sentit le désespoir le gagner progressivement. Quoi qu'il en dise, si vraiment M Lenoir et Sébastien sortaient ensembles, il ne pourrait rien y faire. Mais, alors que presque toutes les flammes de son espoir s'étaient éteintes une à une, son regard fut attiré par un objet brillant à l'annulaire gauche de l'enseignant de littérature. A sa vue, le jeune homme ressentit un énorme soulagement. * Une alliance ? Ouuuuffff.... Merci mon dieu... Alors comme ça, il est marié ? Tant mieux ça fait déjà un de moins sur la liste de mes concurrents ! Eh... attend une minute Fab, pourquoi il a rougit alors ? Et pourquoi il lui doit un service ? Enfin bon, c'est sans importance. Du moment que je peux passer du temps avec lui et apprendre à mieux le connaître, tout me va ! Je pense que je vais l'inviter chez moi après les cours... Noooon ! Malédiction ! J'ai mon cours de japonais ce soir ! Bon tant pis... Je l'inviterai un autre jour... * Un raclement de gorge le ramena soudain sur terre. Sébastien se tenait devant lui, les poings sur les hanches et les sourcils froncés. Le belge regarda autour de lui et remarqua l'absence de son professeur. UIl ne l'avait cependant pas vu partir. - Eh ! Oh... Ouh, ouh ! Allo la lune ici la terre vous m'entendez ? Fabien, tu m'écoutes ? FABIEN ?! - Hein ? Euh... Quoi... Tu disais ? - Tu es sûr que ça va ? l'interrgea Sébastien suspicieux et un peu inquiet malgré tout. - Bein oui... Pourquoi tu m'demandes ça ? - Oh pour rien ! Rien du tout ! Tu viens juste d'avoir une "légère" absence de cinq minutes mais, à part cela tout va très bien ! - Ah bon ? ... Bah si tu le dis... lui répondit-il avec l'air d'une personne qui avait au moins du quinze verres d'alcool fort cul sec et fumé une dizaine de joints. - T'es idiot ou quoi ma parole ?! commenca à s'énerver l'autre. - Hein ? ... Bien sûr que non je suis pas idiot ! - Tu crois ? Parce que moi j'en doute fortement ! Et tu pourrais arreter avec tes "hein" j'ai l'impression d'être devant un âne ! - ... - Oh... Et puis me fais perdre mon temps ! T'es soulant comme gars ! En plus si je t'avais pas eu sur le dos j'aurais pu aller à la librairie pour acheter le nouveau magazine sur l'actualité du cinéma ! marmona le blond à voix plus basse. - Alors comme ça toi aussi t'aimes bien aller au ciné ? lui demanda Fabien qui l'avait entendu. - J'adore aller au cinéma ! J'y vais toutes les semaines ! - Comme moi, s'exclama le belge heureux d'avoir au moins quelque chose en commun avec Sébastien. Dis tu aurais pas quelques adresses à me refiler ? En Belgique je connaissait tout les bons coins mais ici, j'avoueque je suis complétement paumé ! Bien que Sébastien ne lui répondit pas, il sortit un morceau de papier et un stylo d'une de ses poches et grava quelques mots dessus avant de le tendre au belge. On pouvait y lire d'une écriture fine, régulière et assez ronde : Le César 4 place Castellane 3 salles Le Prado 36 avenue du Prado 11 salles - Merci beaucoup ! Ca me manquait mais, maintenant je vais pouvoir y retourner, le remercia Fabien. - De rien... Tu n'as pas internet chez toi... ou même un annuaire ? - Non, on vient tout juste d'emménager alors... Désolé de t'avoir ennuy... - Non c'est pas grave, le coupa Sébastien. C'était de ma faute tout à l'heure, je me suis réveillé de mauvaise humeur... Et puis pour les adresses de cinémas c'était facile pour moi ! Par contre, si tu m'avais questioné sur celles de discothèques ou de bars, ça aurait été nettement moins évident ! ... Bon, suis moi maintenant, je vais faire le guide. - Tu es certain que cela ne te déranges pas ? Je peux me débrouiller tu sais... Suffira que j'aille demander à quelqu'un d'autre, rajouta t'il plus bas. - Non, laisse tomber. Et puis au moins avec moi tu connaîtras les endroits vraiment important comme la salle des profs, celle de conférence et celle d'informatique ainsi que le CDI et la cafétéria. Je peux même te montrer le stade de foot si tu veux... J'ai cru comprendre tout à l'heure que tu pratiquais ce sport depuis longtemps... - Oui, c'est vrai ! Merci, tu es un ange Seb ! - De rien, fit le blond en prenant une teinte rouge écrevisse. Par contre, reprit-il sur un ton plus sérieux, ne compte pas sur moins pour te montrer l'endroit où vont tous les lycéens en manque de baise, ça tu le trouveras par toi même ! Fabien était interloqué, avait-il bien entendu le mot "baise" ? Il n'était certe pas une vierge éffarouchée mais il était choqué. * "Baise" quel vilain mot pour une si jolie bouche ! Ca le fait trop pas qu'il y ait un coin spécialement pour baiser dans un lycée ! * Le brun ne fit pas part de ces reflexions à son vis à vis et se contenta de le suivre en silence lorsque le blond quitta la pièce. Le belge choqué d'entendre des mots si vulgaires dans la bouche du garçon qu'il prenait pour un ange ne pouvait décroché un mot. Maintenant il le considérait comme un ange déchut et cela ne faisait plus aucun doute pour lui comme lui avait dit sa mère le matin même il devrait faire attention ici ! Oui vraiment plus aucun doute : il était bien à Marseille, l'une des villes de France qui avait le plus grand taux de délinquance juvénile. |