Bonjour/bonsoir ! Je tiens à vous remercier pour vos reviews, moi qui pensais que cette fiction ne plairait pas.. Enfin on n'en est qu'au début hein, il peut s'en passer des choses dans ce débarras... Je ne vous fais pas attendre plus, voici la suite de LTTDMB :) Bonne lecture :)
Dans l'après midi, nous étions assis sur les marches de la petite cour arrière, et de légers flocons de neige flottaient à notre hauteur pour se laisser fondre sur nos vêtements. Hermione continuait tout de même sa lecture, souriant en nous écoutant nous amuser comme des gamins.
C'était l'hiver, ce qui signifiait les vacances, Noël et les cadeaux, un délicieux festin, et moins de monde au château. J'aime l'hiver.
« RON !! » Hermione criait, fermant d'un coup sec son livre. « Excuse moi Hermy ! Mais bon, ce n’est pas tous les jours qu'il neige ! Amuse t.. Hé ! Non ! Harry cours ! » Finit-il en criant, en voyant Hermione préparer une boule de neige entre ses fins doigts. « OUCH ! »
Hermione courait derrière Ron, lui lançant de la neige, sans lui laisser le temps de souffler. « C'est bon, arrête là, j'ai compris Hermione ! »
Il finit par tomber par terre et Hermione le rejoignit peu de temps après. Ils rigolaient en regardant la fine neige tomber sur leur visage.
Je pris nos affaires et les rejoignis : « Vous avez fini, oui ? » « Oh, viens Harry, il neige, c'est magnifique vu comme ça! »
Hermione avait un sourire d'enfant, comme si elle n'avait jamais vu de neige de sa vie. Je m'assis à terre, sentant la froideur de cette fine couche de crème sous moi. Oui, c'était beau, c'est sûr.
C'est de ces instants qu'on garde en mémoire longtemps, et qui ne dure pas éternellement.
« Ça vous dit on bouge pas de tout l'après midi ? » « Hermione tu vas attraper froid... » « Allez, cap ? » « Alors on dors et tu ne parles pas. » « Ah ah ah..» Ria-t-elle en guise de réponse.
Et nous sommes restés ainsi pendant une heure, mais nous n'avions pas pu nous en empêcher, nous avions parlé, de tout et de n'importe quoi. En rentrant nous nous sommes déchaussés et avons fait chauffer nos vêtements, nous nous retrouvions alors enveloppés d'une couverture, près du doux feu dans notre Salle commune. Hermione contre Ron et lui contre moi. Oui, j'adore les vacances d'hiver à Poudlard !
Mais durant tout l'après midi, combien de fois j'eus envie d'aller faire un tour, voir si Malfoy n'était pas dans le débarras. Mais qu'est ce qu'il m'arrive ? Je deviens accro à cet endroit ! Je me doutais pourtant qu'un truc n'allait pas.
Je savais que ce n'était que le début d'une longue période de casses tête et de doutes. De joie et d'anxiété. D'amitié et de peine... .
Durant les trois jours qui suivirent, je m'étais retenu comme jamais pour ne pas retourner dans ce débarras.
Je voyais Malfoy le soir, et c'était tout. Il s'était isolé plusieurs fois, car je ne l'avais jamais vu avec ses amis quand eux étaient dans les couloirs ou ailleurs. Il ne parlait pas, il mangeait peu et avait toujours les yeux baissés sur son assiette. Je savais qu'il n'allait pas mieux et que son état se dégradait. Il avait mauvaise mine et semblait froid, seul, triste à mourir.
De plus, les murmures autour de nous, le concernant, ne devaient pas l’aider. Tous savaient quel était son malheur mais personne n’allait lui demander si ça allait, s’il ne voulait pas d’un peu de compagnie. Je n'avais pas cherché à m'intéresser à cette horrible histoire. Dans les journaux il était écrit que c'était Voldemort lui même qui les avait tué, il se serait vengé d'une fourberie de leur part. Hermione lit tout les matins La Gazette et ne peut pas s'empêcher de le lire à voix haute... Ce que c'est agaçant. Il y a des rumeurs dans l'école disant aussi que la mère de Malfoy avait une maladie incurable, et certains l'auraient vu très faible il y a quelques temps, avant qu'elle ne décède. Et donc son mari l'aurait rejoint, rempli de chagrin. Moi, je me moque de ce qu'il leur ait arrivé. Cela ne me regarde pas. Et si Drago le savait, il ne m'en parlerait pas. Il n'a pas à me dire ses secrets de famille, ou les choses personnelles le concernant. Quoique je soupçonne la lettre -qu'il avait l'autre fois - d'avoir plus d'informations crédibles que ces rumeurs, qui ne sont pas vérifiées, c'est juste pour faire parler les curieux qu'elles sont là... Ces curieux qui regardaient Drago et s'en approchaient pour savoir ce qui s'était réellement passé, et rien de plus. Ils s'en fichaient bien de ce qu'il pouvait éprouver. En plus, personne ne lui adressait de regard compatissant. Beaucoup le voyait comme le petit Malfoy, digne descendant d'une famille de Mangemorts, maintenant orphelin et seul. Il avait était tellement méchant avec certains - mais surtout moi, il faut l'avouer - que la majorité pensait qu'il ne méritait aucune compassion. Et c'est moi qui en ait pour lui. Ah… Je dois vraiment être malade pour être compatissant pour lui. Pourtant je me dis que notre haine qui existe depuis qu’on se connaît n’est du que par le fait que nous ne sommes pas dans les mêmes maisons. Comment détester un homme comme lui ? Comment ne pas avoir envie de le consoler de rester à ses côtés ? Il a changé, la preuve il accepte ma présence. Il faut croire que la mort rend plus aimable.
Il continuait de neiger, et plus les jours avançaient, plus la neige restait. C'était magnifique, tellement qu'Hermione et Ron passaient de temps en temps une heure à marcher dans la neige. Je pressentais un rapprochement entre eux dans très peu de temps. Il faudra laisser faire la magie de Noël, je pense.
Donc je les laissais le plus souvent seuls, voyant qu’ils n’attendaient que ça, et que ma présence les gênait un peu. Ils étaient partis faire une petite ballade puis devaient passer à la bibliothèque emprunter des livres. J'étais assis seul à la fenêtre du hall de l'horloge, à l'arrière du château. Il y avait peu de personnes dehors, ils ne s'attardaient pas. Déjà que plus du tiers des élèves étaient partis rejoindre leur famille deux jours plus tôt. C'était désert la journée comme la nuit.
Une silhouette entrait dans mon champ de vision, sous la buée qui s'étendait le long de la fenêtre. Elle avait un grand manteau noir, et je su que c’était un Serpentard, car elle portait une écharpe de la maison. Elle marchait avec difficulté dans la neige et s’arrêta sur un banc, contemplant le paysage enneigé. Vu comment elle se tenait, j’en déduis qu’elle avait le visage dans ses mains. Au bout d’un moment elle se leva, regarda au loin, près du terrain de Quidditch, puis se rassit. C’est à ce moment que j’eus un frisson. Pas de froid, non, un frisson parce que je savais qui était cette personne, je le pressentais. Ses gestes ne mentaient pas, je reconnaissais bien là la personne qui m’a tant fait rager toutes ces années. Malgré qu’aujourd’hui je n’éprouve aucune rage, ni aucun amusement à la voir dans cet état.
Alors, sans hésiter, je me leva et couru les marches menant à la cour à toute vitesse. Je marchais le plus vite possible à travers l’épaisse couche de neige. Je sentais la neige trouvait refuge et se fondre dans mes chaussures mais tant pis. Je n’avais pas le temps d’aller mettre des chaussures plus chaudes. Je m’étais retenu trop longtemps de ne pas aller le voir et maintenant il me manquait. Ses bras et ses larmes me manquaient.
Arrivé à quelques mètres du banc, je m’arrêtai. Je ne savais pas quoi faire. Je savais bien que c’était lui, sous son bonnet, car j’apercevais quelques mèches blondes. Mais qu’est ce que je pouvais bien lui dire ? Et si quelqu’un nous voyait assis l’un à côté de l’autre, il se demanderait bien pourquoi nous…
« Tu attends quoi pour venir me rejoindre ? » Me lança Drago, ce qui me fit sortir de mes pensées immédiatement.
Alors je le rejoignis, je m’assis à ses côtés, regardant droit devant moi. Alors que je savais que lui m’observait.
« Est-ce que ça va mieux ? » Je n’avais su que lui dire ça. Je suis pitoyable.
Et comme je m’y attendais il ne répondit pas. Non, au contraire il changea de sujet. Au moins j’avais coupé court au silence. « Pourquoi tu n’es plus venu? »
Je savais pertinemment qu’il voulait parler de ce débarras. Quel autre endroit sinon ce placard poussiéreux ? En fait, c’est le seul endroit où je le vois tel qu’il est vraiment au fond : faible, seul et triste. « Comment sais-tu que je n’y suis pas retourné ? »
Comme il mettait du temps à répondre, je me tournais vers lui et le vit, le regard dans le vide : « Tu y vas souvent ? » « Parfois. » Commença-t-il. « En fait.., depuis que tu es venu me voir... après le match, j’y vais de plus en plus. » Il avait hésité à me dire cela, je l’avais vu dans le ton qu’il avait employé. Et voilà qu’il me dit qu’il y va souvent, et que moi je m’oblige à ne plus y retourner. Pourquoi je m’y oblige en plus ? Ça ne me fait pas de mal, au contraire.
« A quoi tu penses ? » Me demanda-t-il. « Au fait que … Malfoy, je vais t’avouer que depuis la dernière fois je voulais vraiment y retourner, mais… en même temps je ne voulais pas. C’est étrange, je ne comprends même pas comment on -… » « Alors maintenant c’est Malfoy ? Tu n’oses plus m’appeler par mon prénom ? » « Euh… Non, ce n’est pas ça. C’est juste que c’est l’ha-… » « L’habitude ? Pourtant tu t’y es très bien accommodé l’autre fois. C’est venu naturellement, non ? » « Eh bien, j’en sais-… » « C’est parce que j’étais en larmes que tu as voulu me faire part de ta pitié, et donc c’est venu naturellement, oui. Maintenant c’est fini. » « Bon tu as fini de me couper oui ?! Et arrête de chercher la merde, qu’est ce qu’il t’arrive ?» « Calme toi. Tu disais que tu voulais y retourner, mais que d’une autre manière, tu ne voulais pas. Je t’écoute. »
Je regardai Drago perplexe. Il se fout de ma gueule. Il cherche la petite bête parce que je ne l’appelle pas par son prénom et hop il retourne à ce que j’essayais de dire.
« Eh bien, ça peut te paraître idiot mais… Comment te dire ? J’ai bien aimé te consoler. Je ne peux pas l’expliquer. Tu es pourtant mon ennemi juré, oui, je sais bien. Mais je suis bien dans ce foutu débarras. Et je ne me sens pas à l’aise là, imagine que quelqu’un nous voit ? Tu voulais que ça reste secret non ? » « Tu as raison, viens, allons dans ce ‘foutu débarras’. » Me dit-il avec un sourire, tout en se levant.
Le premier sourire que je vois apparaître sur son visage depuis bien longtemps. Mais je souriais de mon côté aussi, parce que j’allais retrouver ce placard, ce petit endroit sal et déprimant que je ne voulais pourtant oublier.
Tout en marchant, nous parlions : « Tu sais que je me demandais vraiment pourquoi tu agissais comme ça, Harry. Mais en fait, je m’en fous. Je sais que maintenant tu ne te fous pas de ma gueule. » « Parce que tu viens de t’en apercevoir que maintenant ?! » « Tu sais, mes amis ont de la pitié pour moi. De la pitié et puis surtout… Je ne sais pas. Ils changent. » « Tu ne leur parles plus aussi, tu traînes moins avec eux. Je le vois ! » Je rajoutai, tentant de répondre à son regard interrogateur. « Alors Potter me regarde ? » Dit il, insistant visiblement bien sur mon nom. Ce qui me fit hausser les sourcils. Il s’en aperçut et rit légèrement. « Je vais t’avouer aussi quelque chose. Depuis que je suis comme ça avec toi, je n’ai pas envie que cela change. La deuxième fois, quand tu m’as suivi ici, j’étais heureux au fond de moi, d’avoir quelqu’un sur qui compter. »
Il s’arrêta, alors que nous arrivions enfin près des vestiaires et se mit à rire. « Pourquoi tu rigoles ? » Je lui demande en cherchant ce qu’il y avait de drôle dans ce qu’il venait de dire. « Harry Potter et Drago Malfoy, amis. Qui l’eu crut ? Merde alors. Qu’est ce qui nous arrive putain ? » Continua-t-il, et bientôt ses rires se transformèrent en sanglots, et les sanglots en larmes.
Alors je le pris dans mes bras, sa tête contre mon épaule. Il continuait de parler tout en m’empoignant de ses poings mon manteau, au niveau de mon torse. Il disait que ce n’était pas possible, que 'comment on a pu en arriver là ? 'Il me disait également qu’il espérait que je le prenais aussi pour un ami, mais il rajouta que de toute façon j’ai le comportement d’un réel ami, sinon c’est que je ne serai pas honnête avec lui. Et il se demandait pourquoi j’étais si aimable avec lui. Et, comme s’il lisait dans mes pensées, il se répondit à lui-même en disant que c’était parce que lui l’était aussi envers moi. Ensuite il me confia qu’il ne venait plus ici pour être seul et pleurer tranquillement, mais que c’était pour être avec moi, loin des autres. Il continuait de me dire, à travers ses sanglots, qu’il avait éprouvé une sensation étrange quand je l’avais pris dans mes bras, après le match. Il continua de déverser tout ce dont il avait tant en tête ces derniers jours et je ne compris pas clairement la moitié de ce qu’il me disait. Je cru entendre qu’il ne voudrait pas que cela cesse, et qu’il avait besoin de moi. Mais je n’écoutais plus. De l’entendre me dire ces choses me broyait le cœur, d’une certaine façon, mais surtout me déchargeait d’un poids énorme. Et je compris enfin pourquoi je me sentis si bien. Drago pensait la même chose que moi. Et ça le troublait, visiblement plus que moi. Il fallait l’arrêter, il fallait que je fasse quelque chose. Car il devait savoir que désormais j’étais avec lui, et que ça ne cessera pas. Mon cœur me le dit en tout cas. Alors je le repoussais, je pris son visage entre mes mains et approcha mes lèvres des siennes. J’en avais envie. Elles avaient un goût salé et étaient humides, dû au larmes, mais ce baiser était tendre. Une main passa sur ma joue. Drago rouvrit les yeux et me regardait, ses yeux embués de larmes. Il caressait mon visage et puis me sourit. Et enfin trouva refuge dans mes bras.
« Allez, on rentre maintenant. » Je lui glissai à l’oreille.
Il cessa donc notre étreinte et me pris la main. Et voilà comment nous rejoignîmes notre refuge, notre ‘foutu débarras’. Main dans la main. Le calme avant la tempête... (Je dis ça moi je ne dis rien..) Merci d'avoir lu :)
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