CHAPITRE 6 :La saveur de la passion
Pov Harry
-Harry!! Harry réveille-toi bordel !!!
Je sentais qu'on me secouait violemment par les épaules. Non.... pas envie de me lever... Pas maintenant... J'étais si bien sous ma couette...
-Harry!! Dépêche toi ou je te frappe!
Je me redressais en grognant, attrapant au passage mes lunettes posées sur ma table de nuit. Ron me regardait d'un air mi ahuri, mi haineux.
-Qu'est ce qu'il te prend Harry?? C'est vrai ce que m'a dit Hermione? Tu vas travailler avec Malefoy!! Non mais qu'est qui te passe par la tête sérieusement ? Harry, tu es mon meilleur ami, mais sympathiser avec la fouine, fils de mangemort en plus de ça , ami avec des gens qui veulent te tuer, je ne comprend vraiment plus ton raisonnement! Explique-moi Harry!!
C'était violent comme réveil. Je me massais les tempes et réfléchit deux secondes à ma réponse.
-Ron... Tu sais depuis un certain temps déjà, que je suis homosexuel.
-Je... Harry, bredouilla-t-il, je ne vois pas très bien le rapport avec Malefoy...
Sa voix faiblissait, il ne voulait pas comprendre le lien.
-On s'est embrassés Ron. Et j'ai aimé. Tu comprends, sa mère est morte, et je crois que ses relations avec son père sont très difficiles. Je pense sincèrement qu'il regrette …
-Qu... Quoi? Tu- tu es en train de me dire que... que … tu sors avec lui? Sa mère est morte ?! Bon sang, si je m'attendais à ça...!!! Je le hais oui, mais je ne souhaite ça à personne, même pas à lui.
Il blanchissait à vue d'œil, et dut finalement s'assoir sur le lit.
-Ron... Ce que je vais te dire ne va peut-être pas te plaire, mais je contrôle parfaitement la situation, je ferais gaffe. Je n'ai pas confiance en lui, mais je sens qu'il n'est pas définitivement mauvais. Pour le moment je le teste tu vois, mais il s'est montré irréprochable. Il semble sincère.
-Malefoy? Sincère ? Laisse-moi rire... Ce type est incapable d'éprouver quoi que ce soit, sinon de la haine ou du mépris. Méfis-toi Harry.
Sa réponse me blessa. Je ne m'attendais pas à ce qu'il le considère comme un frère, mais qu'il lui accorde sa confiance serait déjà bénéfique.
-Harry... J'en ai parlé longuement avec Hermione, quand nous avons appris ça. Il me semble juste qu'on s'inquiète pour toi, et qu'on te mette un minimum en garde contre lui.
-Oui je sais Ron... mais il faut me laisser vivre un peu ma vie, ok ? J'en déjà par dessus la tête des horcruxes, j'ai besoin de me détendre!
-Si ce n'est que ça.. On peut aller faire du quidditch quand tu veux! Ce week-end on va à Pré-au-lard qu'est ce que t'en dis ? Je dois acheter un cadeau pour Hermione en plus, et on se retrouvera entre mec, je peux même demander à Dean et aussi...
-Ron! Ça va je te dis. Je contrôle. Mais va pour Pré-au-lard ce week-end, ça nous fera pas de mal. Surtout qu'il y a le match le week-end-end suivant, faut qu'on se détende!! Mais dis à Hermione de venir... On cherchera son cadeau plus tard..
-Comme tu veux, dit-il en haussant les épaules. On se rejoint en bas ?
-Mmmmmh....
Je le rejoignis quand même, une demi-heure plus tard. En réalité, je n'avais pas vraiment envie de croiser Malefoy à la table. C'était déjà assez ambigu entre nous, pas la peine d'en rajouter. Surtout que maintenant que Ron et Hermione le savaient (comment ils savaient d'ailleurs ?!!!) j'étais d'autant plus gêné face à lui.
Évidemment, Malefoy était assis à table, il bouquinait. Je vis Ron grimacer en s'asseyant le plus loin possible de notre ennemi. J'eus un pincement au cœur. On allait droit à l'échec avec cette histoire...
Il releva doucement la tête et nos regards se croisèrent, ne se lâchèrent plus jusqu'à ce que je m'assois près de Ron qui s'était soudainement renfermé. -Bonjour Potter. Il me sourit aimablement. Tellement craquant.... A côté de moi, Ron manquait de s'étouffer avec son pain aux raisins. Il marmonna quelque chose à voix basse que je ne pus entendre, mais je me doutais que c'était pas très flatteur pour Drago.
Drago? Je viens de l'appeler Drago ??? Merde alors, ça commence …
Je l'observais du coin de l'oeil. Ce type avait réellement une classe indéniable. Rien qu'en buvant son thé il avait un port de tête majestueux! On a pas l'air cons à côté... Et sa façon de se concentrer sur son livre, comme si rien d'autre n'existait au monde … Même sa façon de tourner les pages semblait gracieuse...
Pathétique, je sais. Mais on se refait pas. Devant une telle beauté, aucun moyen de ne pas fondre...
Hermione nous rejoignit, et l'air de rien, s'assit à côté de moi. Cette fille était vraiment forte pour cacher ses émotions. La je savais que le temps qu'elle arrive jusqu'à nous, elle avait observé Malefoy qui bouquinait, ma réaction face à cette étrange scène, et la tête que Ron faisait en nous regardant tous les deux d'un air dégouté. Et ça tellement discrètement que personne ne l'avait remarqué. Après, elle ferait ses petites analyses avec justesse, et me les exposerait ensuite avec tellement de vérité dans ses propos que je n'aurais plus qu'à hocher la tête en signe de soumission. Hermione nous connaissait mieux que personne, et c'était parfois très très agaçant.
-Ça te va, 15h dans ma chambre Potter? Amène tes livres.
Merde alors, Ron allait réellement nous faire une crise cardiaque. -D'accord.
Waouuu quelle répartie Harry! Vraiment, je m'étonne moi même. Je devais avoir l'air d'un sacré con. Je vis Hermione froncer les sourcils. Je me doutais bien de la raison de sa réticence à me voir partitr avec Malefoy. Elle m'en voulait de les lâcher à un moment critique de notre vie, à savoir la guerre imminente contre Voldemort. Enfin, elle ne m'en voulait pas, mais elle désespérait surement de ma conduite. Je savais bien qu'elle me savait investi, plus quiconque. Ce qu'elle ne comprenait pas, c'est que je saturais. Nos vies à tous étaient en jeu, et moi j'allais batifoler avec notre pire ennemi. C'était bien la première fois que je m'éloignais d'eux pour prendre du bon temps. J'avais des envies de douceur, de tendresse et de repos. Je souhaitais une vie simple.
La guerre nous faisait peur à tous. J'étais terrorisé. Mes nuits hantées par un futur sombre me malmenaient, me provoquaient une angoisse permanente qui m'empêchait de respirer. Je rêvais d'évasion, je voulais rêver de nouveau, sourire encore. Mon trouble provoqua un silence à la table. Je devinais les pensées de Ron et Hermione, leur colère et inquiétude en étaient presque palpables. Je me sentis soudain mal, et bafouillai une excuse bidon pour sortir de la Grande Salle à grands pas. J'avais sacrément besoin de réfléchir.
Je marchais sans m'arrêter, avec une assurance naturelle, vers le parc, sous les grands chênes qui bordaient le lac. C'était mon seul refuge, avec la tour d'astronomie. J'avais senti que quelqu'un me suivait depuis la sortie de la Salle, et je devinais sans peine que c'était Malefoy. Avais-je envie de parler avec lui? Je ne savais plus vraiment …
Je me laissais aller contre l'arbre et étendit mes jambes devant moi, fermant doucement les yeux. Je devinais la présence de Malefoy, qui s'assit sans bruit à mes côtés. Il laissa un petit temps de silence, le temps pour nous deux de laisser nos pensées divaguer au gré du paysage, puis interrompit le silence de sa voix angélique.
-Ca ne va pas, Potter ?
Étrangement, j'avais envie de pleurer. Une boule me contractait l'estomac et un sentiment de malaise s'empara de moi, angoisse existentielle qui ne me quittait plus depuis longtemps.
-Ron et Hermione m'en veulent .
-A propos de ces fameux cours? Ils n'ont aucune raisons, ce ne sont que des cours.
-Peut-être... peut-être pas. C'est plus compliqué que ça.
-Explique-moi, alors.
Je soupirais de lassitude... Je voulais me glisser dans un sommeil, dont je ne me réveillerais plus...
-Nous sommes en guerre, Malefoy. Et même si aujourd'hui, cela se joue dans les coulisses, tout va bientôt éclater. Je vais devoir me battre, et eux aussi... Nous ne voulons pas ça.
-Personne ne veut ça, Potter, dit-il gravement.
-Personne sauf Voldemort, Malefoy. Et c'est déjà considérable. Tu dois en savoir quelque chose.
-Ne me prend pas pour ce que je ne suis pas, Potter. Je suis peut-être fils de mangemort, mais ça ne veut pas dire que j'ai ma liberté d'esprit, mes opinions et sentiments propres. On m'a façonné à l'image de mon père, mais il faut parfois creuser pour découvrir les trésors d'une personne, les secrets qu'elle recèle. S'arrêter au premier abord ne sert à rien, et montre une faiblesse d'ouverture d'esprit.
-T'as l'air d'y avoir beaucoup réfléchi.
-Ça t'étonne hein ? Rétorqua-t-il sur un ton amer.
-Non. Je t'ai toujours perçu comme une personne intelligente. Agaçant, imbu de lui même et arrogant certes, mais intelligent.
Je rouvris les yeux pour voir sa réaction. Il me regardait , l'air mi-amusé, mi-surpris. Un sourire naquit sur mes lèvres, sincère. Je sentis le nœud qui m'oppressait la poitrine se dénouer, mon corps se détendre. J'étais bien.
-Je peux mettre ma tête sur tes jambes ? Me demanda Malefoy, soudain timide.
Sa demande me surprit franchement, mais j'acquiesçai avec un peu d'appréhension. Un souvenir de la tour d'astronomie me revint en mémoire, et je rougis imperceptiblement. Il déposa délicatement sa tête sur mes cuisses et poussa un soupir de contentement. Les yeux mi-clos, sa bouche formait un vague sourire, son visage se transforma. Il n'y avait plus aucune trace de méchanceté, d'arrogance, de fermeté. Il semblait apaisé, et de son visage aux traits délicats émanait une sérénité et une élégance qui ne me laissaient pas indifférent. Il avait l'air d'un ange. Ma main tremblante, animée comme un aimant se déposa sur sa chevelure blonde, soyeuse et douce. J'effleurais d'abord sa tête d'une douce caresse et, voyant qu'il ne réagissait pas, enfonça mes doigts à travers les mèches de cheveux, me laissant aller au plaisir des sens. Mon coeur battit à tout rompre lorsque sa main vint chercher la mienne , et nos doigts s'entremêlèrent avec harmonie. Je sentais que mes joues étaient en feu, et pourtant je n'avais jamais été aussi bien qu'ici, ma main dans la sienne. J'avais une soudaine envie de le prendre dans mes bras, de le serrer pour sentir son corps collé au mien, dans une étreinte désespérée et passionnée. Mon besoin était tel que je faillis lui en parler, mais je me retins juste à temps, me souvenant brutalement des mises en garde de mes meilleurs amis.
Je retirais brusquement ma main et gigotait sur place. Malefoy finit par se relever, et lever vers moi ses magnifiques yeux gris, bouleversants.
-Il y a un problème, Potter?
-Je ne suis pas sûr qu'on aille dans le bon sens.
-Qu'est ce que tu veux dire par là ?
-Je veux juste dire qu'on ne devrait peut-être pas...
-Être amis? Ou même plus ?
-Oui.
-Il va falloir te décider Potter... Soit je suis ton ennemi, soit je suis ton ami. Je ne peux pas être les deux . J'aimerais que tu me crois, vraiment, mais je ne peux pas te le prouver autrement que comme je le fais en ce moment. C'est à toi de voir.
-C'est tellement... Bizarre! Vraiment, mets toi à ma place deux minutes, tu verras qu'il y a de quoi se tirer une balle !
-Une quoi?!
-C'est une expression moldue... Il y a de quoi péter un plomb si tu veux... Tu passes 6 ans à détester ardemment quelqu'un, jusqu'au jour ou la personne en question te manifeste un intérêt plutôt singulier, une envie de se rapprocher de son pire ennemi alors que le pays est dans une situation critique, que la guerre menace d'éclater et que tu ne sois pas dans le même camp que cette personne... Vraiment, il y a de quoi douter. Je te dis ça, en sachant très bien que, si tu étais réellement sous le contrôle de Voldemort et que tu te jouais de moi, tu peux toujours aller lui raconter ça, il n'en sortira pas plus fort. Mais je ne voudrais pas qu'en me rapprochant de toi, je lui dévoile mes faiblesses.
-Ça a le mérite d'être sincère. Laisse-moi maintenant exprimer mon point de vue.
Il fit soudain volte face et prit mon visage entre ses deux mains, rapprochant doucement sa tête de la mienne. Je ne pouvais qu'admirer ses yeux, me plonger dans les méandres de ses pensées, et tenter de deviner ce qu'il cachait au fond de lui. J'y lisais, avec surprise, de la peur, une angoisse terrible, mais aussi une détermination presque effrayante, mais pas une once de haine ou de froideur. Je sentais son souffle sur ma peau , et lorsqu'il sentit que j'avais assez lu dans ses yeux pour le croire, il captura mes lèvres dans un baiser chaud et délicat. Avec une lenteur presque inhumaine, il m'embrassa doucement, puis avec une passion telle que je sentis mes genoux flancher. Sa main vint se caler dernière ma nuque pour mieux me retenir, pour rester accrocher à mes lèvres encore et encore... Nos souffles saccadés s'entremêlaient, nos corps se frôlaient, s'adaptaient au courbes, et je me cambrai pour mieux gouter de sa saveur, unique.
Lorsqu'il relâcha mes lèvres, j'étais essoufflé, tétanisé. Lui haletait, et avait les joues rosies par l'émotion. Je lui souris et déposait un, deux, trois baisers autour de son visage, au creux de son cou.
-Et maintenant Potter, que penses-tu de moi?
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