Non mais, ce n’était pas la première fois que je me prenais un râteau, alors pourquoi, pourquoi, cette fois ci ça faisait aussi mal ?
Bien que je fus pour le moment atrocement vexé et blessé et meurtri et outragé et au bord des larmes et ... comment ça j'exagère ?! Mêlez-vous de vos oignons vous ! Donc je disais, indigné par le rejet ce cet idiot beaucoup trop mignon pour mon bien dont je venais d'être la pauvre et innocente victime, je ... comment ça j'en fais trop ?! Je venais de me faire jeter ! Donc drapé dans ma dignité malmenée, j'avais décidé de l'ignorer. Eh fallait pas pousser le bouchon non plus, une fois ça me suffisait ! J'ai réussi à tenir en tout et pour tout un jour et demi. Ce petit con adorablement mignon a du comprendre qu'il venait de faire une grosse - que dis-je ! Enorme ! - erreur, parce que lui, il n'a pas lâché prise. Mais alors pas du tout. Je n’ai jamais reçu autant de textos que dans cette période. Bon c'était niais (et mignon) et vraiment lâche (mais mignon, il aurait pu me le dire en face tout de même) et très ... Fille (et mignon) mais ça m'a complétement fait fondre. À cause de lui, j'ai même explosé mon forfait, fallait bien lui répondre, et ça, mon père n'a pas trop apprécié.
Et vous avez déjà essayez de vivre sans téléphone portable à notre époque ?! Exactement ! C'est ce que j'ai essayez d'expliquer à mon père mais ce vieux débris m'a rabattu les oreilles que de son temps il s'en sortait parfaitement. ... Mais on s'en fout toi t'es vieux ! Que je lui aie dit ... ça existait même pas les portables !
Flash-Back
- Moi, quand j'étais jeune ...
(Déjà quand ça commence comme ça c'est qu'il y en a pour un moment ...)
... on n’avait pas besoin de toute cette technologie ! On s'en sortait très bien et c'était gratuit !
- Mais c'était à ton époque ! On a évolué depuis ! On a découvert internet, le téléphone sans-fil et Facebook !
- Nous on avait le respect du paternel, alors si tu ne veux pas que je le jette par la fenêtre ton merveilleux engin ...
- Mais t'es vieux, alors t'y connais rien de toute façon !
- Et bien je suis tellement vieux que je ne peux pas comprendre tout ça et que donc je ne suis pas au point pour payer tes hors-forfait, alors tu te débrouilles !
Fin flash-back
Bon J'aurais très bien pu continuer encore un peu mais je sentais que d'un seul coup ça devenait très dangereux pour mon ordinateur et ma télé et mon argent de poche ... Alors bon. Je l'ai fermée et je suis parti bouder.
Et puis comme c'était à moi de payer les frais en plus (qui sont généralement surtaxés. Pfff cette arnaque !) et ben je lui ai beaucoup moins répondu au Tom du coup ! Et ça m'a laissé beaucoup beaucoup beaucoup de temps - genre une ou deux heures par jour - pour cogiter sur le boum boum pas très viril que faisait ma poitrine dès que je le voyais. Et d'abord pourquoi ça faisait boum boum hein ?!
Je me suis rendu compte que je n'étais pas seulement attiré par Tom, ça j'aurais pu gérer, vite fait bien fait, mais non, j'étais complétement dingue de lui ! Vous savez, genre "chui amoureux" ... Sauf que cette fois ci je l'ai fermé, qu'il me rejette une fois m'avait suffi. Oh oui j'avais bien compris que je lui plaisais mais son attitude me donnait plus l'impression qu'il me voyait comme un plan cul plutôt qu'un potentiel petit copain. Et il n'était pas dit qu’Andrew (moi) se laisserait jeter comme une vieille chaussette après s'être fait baiser. Dans tous les sens du terme.
Cette fois j'ai même pas essayé d'en parler à Emilie. Disons entre nous qu'une seule enguelade m'avait suffi et que non non cela n'avait pas du tout porté atteint à mon égo de mâle en détresse.
Doucement, on a commencé à se voir en dehors des cours (et pas chez moi) et je dois avouer que ça me plaisait carrément ! Y avait bien certains gestes, mais il n'avait plus jamais fait allusion à tout ce qui s'était passé entre nous. J'ai commencé à lui parler de petits détails de ma vie qui avaient une grosse importance pour moi, et j'ai entrepris de lui laisser entrevoir toute l'attirance qu'il suscitait chez moi.
Et puis Bam. Y a eu la catastrophe. On était en train de parler tranquille - vous étiez obligé de faire remarquer que, oui, c'était une grande scène de séduction ? - quand un grand brun a passé ses bras autour de la taille de Tom et l'a embrassé. Et lui il a rien trouvé de mieux à faire que de me dire "Hey Andrew jte présente mon petit ami". Pauvre Con. Je n’ai pas voulu en écouter plus et je suis parti. J'en revenais pas, mon dieu que j'étais bête, que j'étais bête, que j'étais bête, que j'étais bête ! Comment avais-je pu penser l'intéresser ne serait-ce qu'une seconde ?! Je n'étais qu'un idiot.
Alors je fonçais vers mon chez moi dans l'espoir de pouvoir tout casser autour de moi et de pleurer - j'avais très très envie de pleurer - (et le premier qui rajoute comme une fille, je l'atomise) sans même penser que ma réaction était, peut-être, excessive pour le simple ami que j'étais donc censé incarné.
J’étais à deux doigts de m'arrêter dans le premier café du coin et m'enfermer dans les toilettes tellement j'étais sur de craquer avant d'arriver à bon port quand j'ai remarqué que Tom me courais après. Même pas dans ses rêves que je ralentis. Mais il est plus grand, plus costaud et je sais maintenant qu'il est aussi plus rapide que moi. Zut.
Il m'a donc rattrapé, m'a forcé à m'arrêter et a exigé des explications quant à mon départ précipité. J'ai bafouillé.
Nan mais vous ne vous en rendez pas compte ! J'ai Bafouillé ! Comme, comme ... un bafouilleur ! Ce n’était pas beau à entendre ... Mais il a dû en déduire pas mal de trucs de mon bafouillement, parce que il s'est subitement arrêter d'haleter et m'a regarder avec de grands yeux.
Et là, il s'est mis à rire ! Et j'ai trouvé que c'était vraiment vraiment inconvenant vu l'état dans lequel j'étais. "C'est pas beau la jalousie" a-t-il articulé entre deux gloussements.
Offense suprême, je ne pouvais pas laisser passer ça. Hors de moi, je me suis relevé illico presto, m'arrachant de son étreinte et j'ai foncé vers la sortie. J'étais, ... non mais comment avait-il osé ! Je lui parlais sincèrement, je me confiais à lui et il rigolait ?!
J'ai tourné les talons et n'ai plus répondu une seule fois à ses appels.
Et depuis je l'ai superbement ignoré.
Tout ceci et donc lui en particulier, a d'ailleurs était le déclencheur involontaire, quoique aujourd'hui je me pose la question, de mon coming out forcé, je le précise.
Flash Back
Je viens d'arriver au lycée et me dirige vers ma bande - mais si vous savez, il y a toujours une bande de garçons, souvent habillé comme des sacs, dans n'importe quel lycée. Ben là c'est la mienne. Sauf que moi j'étais toujours bien sapé. - quand je sens qu'on me choppe le bras, me forçant à m'arrêter. Je me retourne dans le but d'envoyer bouler cette perturbation matinale Ô combien dérangeante, mais ma voix reste coincée quelque part entre mes poumons et ma pomme d'adam lorsque je reconnais Tom. Gloups.
- Andrew je suis désolé
... Hum
- Tant mieux pour toi maintenant lâche moi.
Ne crois pas que tu vas t'en sortir comme ça mon gars !
- Arrête fais pas la gueule ... Andrew je rigolais !
- Ouais merci bien ça j'avais remarqué !
- Non c'est pas ce que je voulais dire ...
- Mais c'est ce que t'as dit !
- Allez, je te jure que c'était pas mon copain ce mec, c'était juste une ancienne relation ! T'as pas à être jaloux 'drew ...
- Je ne...
Il m'attrape par la taille et dans un réflexe de jeune fille en fleur je pose délicatement mes paumes contre son torse. ... Vous avez compris que j'essayais de le repousser pas vrai ? Bien que j'avoue que vu de l'extérieur, on ressemble beaucoup à un couple amoureux, enlacé - très - étroitement, c'est juste de l'auto-préservation, on est d'accord ?
- Andrew ?
Je me fige. Oh non Oh non Oh non pitié mon Dieu - S'il vous plait ! - je vous en supplie faites que toute ma bande de potes ne soit pas derrière en train d'écouter notre conversation ! Je me retourne lentement. ... Bon apparemment y en a un qui est aux abonnés absents, je foudroie le ciel du regard, y pouvait pas m'aider lui ?! |