La stupeur gagna chacun des membres de cette famille. Aucun doute, c’était bien lui. Mais il avait tellement changé. Son corps s’était considérablement musclé, lui donnant un air incroyablement sexy. Mais son visage, lui, était presque méconnaissable. Ses cheveux autrefois indomptables, avaient été soignés. Les rendant plus brillant mais surtout, en le regardant longuement, on pouvait penser qu’il venait d’avoir la plus belle partie de jambes en l’air de toute sa vie. Mais ce qui frappa le petit groupe, ce fut ses yeux. Autrefois, caché par des petites lunettes ronde et enfantine, ils ressortaient considérablement.

Un long frisson parcourut le corps de Ginny. Son petit ami était devenu tellement désirable. Si ses parents n’avaient pas été là. Elle lui aurait déjà sauté dessus. 

Il s’arrêta devant eux, un sourire amusé aux lèvres. Il se doutait qu’il avait changé, il l’avait lui-même décidé mais la réaction de sa famille de cœur était au-delà de toutes ses espérances. Il les observa tous tour à tour, s’attardant particulièrement sur ses deux meilleurs amis. Il remarqua leurs mains entrelacées et se dit qu’ils avaient beaucoup de choses à se raconter.

Sans prévenir, une chevelure rousse s’abattit sur lui. Il se tendit légèrement, n’aimant pas spécialement les démonstrations d’affection mais se détendit en reconnaissant Ginny. Elle pleurait à chaude larme dans son coup et son t-shirt se retrouva bien vite trempé. Il grimaça mais ne dit rien. Il posa simplement ses mains sur ses hanches. Celles-ci envoyèrent une décharge électrique dans le corps de Ginny. Elles étaient chaudes et la rousse les devinait rugueuse. Elle s’éloigna légèrement de lui, pour se calmer quelques peu. 

Harry la détailla de haut en bas, s’attendant à recevoir les habituels frissons qui le parcouraient quand il la regardait. Il chancela légèrement lorsqu’il ne ressentit plus rien. Pire, il la trouva maintenant banale, il ne lui trouvait plus rien d’attirant. Bien sur, elle était jolie mais sans plus. De plus, elle avait gardé un visage enfantin qui l’insupporta directement. Brusquement, les lèvres de la rousse s’écrasèrent sur les siennes. Il se tendit complètement, les yeux écarquillés. Il sentit une langue demander l’accès à sa bouche et à contrecoeur, accepta. Il ne ferma pas les yeux, ne profita pas du baiser. Il se contenta de lui répondre distraitement, réfrénant une envie soudaine de vomir.

Elle finit par se retirer, un sourire radieux au lèvre. Apparemment, elle n’avait pas remarqué la distraction de son petit ami. Il ne lui fit qu’un bref sourire. La bile remontait dangereusement dans sa gorge. 

Il reporta son attention sur le reste de la famille qui leur avait laissé un peu d’intimité. Il tenta d’ignorer le bras que Ginny avait passé autour de sa taille. Il regarda les adultes, Arthur et Molly Weasley. Molly pleurait silencieusement, un sourire affectueux au lèvre. Arthur avait les larmes aux yeux, fierté masculine oblige. Mais son grand sourire trahissait sa joie. Ils l’avaient toujours considéré comme un fils, surtout depuis que la Guerre leur en avait enlevé deux. 

Il s’approcha d’eux, un sourire ému aux lèvres. Mais il ne versera pas une larme, plus jamais. Molly l’attira tendrement dans ses bras, il ne se tendit pas, respirant cette odeur devenue familière. Presque l’odeur d’une mère. Arthur posa une main sur son épaule, incapable de faire autre chose.

-         Nous sommes tellement heureux de te revoir Harry, sourit Arthur, les larmes menaçant dangereusement de tomber.

-         Tu es devenu si beau, murmura Molly, la voix tremblante.

Les larmes montèrent aux yeux d’Harry mais aucunes ne coulèrent, il était heureux. Heureux de les revoir. 

-         Vous m’avez manqué aussi, murmura-t-il. 

Molly le serra une dernière fois puis le relâcha. Laissant Harry à ses meilleurs amis. Ils étaient un peu à l’écart, attendant simplement qu’Harry vienne vers eux. Ce dernier les regarda longuement. Ron avait encore grandit, remarqua-t-il, mais il s’était aussi musclé. Ses taches de rousseur avaient quelques peu disparu, rendant son visage moins enfantin. Ses yeux d’un bleu éclatant étaient humides. Mais comme son père l’avait fait quelques instants plus tôt, il ne pleurait pas.  

A ses côtés, Hermione pleurait à chaude larme. Un sourire éclatant aux lèvres. Elle aussi avait changé. Son visage s’était affiné, elle avait soigneusement maquillé ses yeux. Sa poitrine et ses hanches s’étaient développées. Elle était devenu une magnifique jeune femme. Harry pensa que si elle ne sortait pas avec son meilleur ami, il aurait bien tenté sa chance avec elle. 

Légèrement hésitant, il s’avança vers le couple. Il ne savait pas trop comment ses deux meilleurs amis allaient réagir. Après tout, il était parti pendant 2 mois sans leur donner de nouvelles. Peut être leur en voudrait-il ? Comprenaient-ils seulement son choix ? Il n’eut pas le temps de faire un pas de plus qu’Hermione se jeta dans ses bras. Agréablement surpris, il répondit à son étreinte. Ne faisant pas attention aux exclamations de Ginny derrière lui. Sa jalousie, elle pouvait se la garder pour elle. 

Le regard brillant, il relâcha doucement son étreinte. Hermione l’embrassa bruyamment sur la joue, en rigolant de bonheur. Ses appréhensions fondirent comme neige au soleil. Il se tourna vers Ron et le prit maladroitement dans ses bras. Hermione leva les yeux au ciel. Ces deux-là ne savait décidemment pas comment montrer leur sentiment. Mais elle fut heureuse de constater que malgré la Guerre, certaine chose n’avait pas changé. L’étreinte des garçons finit rapidement. 

Le train siffla son départ imminent, cassant les retrouvailles. Harry prit ses deux amis par les épaules, ignorant délibérément Ginny et commença à marcher vers la porte la plus proche. 

-         Harry ? Tu veux que je te porte tes valises ? demanda Arthur, en les empoignant déjà.

-         Oh, j’ai failli les oublier. Laissez Arthur, je m’en charge ! répondit-il un sourire mystérieux aux lèvres. 

Sans faire un geste de plus, les valises se soulevèrent dans les airs et allèrent d’elles-mêmes dans la soute à bagage. Le Survivant, ou plus récemment appelé Le Sauveur, ignora les yeux écarquillés de ses amis et continua d’avancer. Il entendit Ginny les suivrent rapidement, en râlant. Elle aurait voulu passer tout son temps avec Harry. Après tout, elle était sa petite amie et devrait être le centre d’attention du brun. 

Les quatre élèves montèrent dans le train et s’installèrent dans le premier compartiment libre qu’ils trouvèrent. Le train fermait déjà ses portes. Ils firent des gestes de la main à Arthur et Molly qui le leur rendirent joyeusement. Le train s’ébranla et emmena avec lui, une foule d’élève déjà impatient. 

Arthur prit la main de sa femme, l’esprit encore ailleurs. Ce qu’avait fait Harry plus tôt, lui revenait sans cesse en tête. Et il n’arrivait pas à trouver d’explication logique à ça. 

Depuis quand était-il aussi puissant ?