Le Chemin de Traverse.

Auteur : haniPyanfar.

Tout est à Madame Rowling. Paring Draco Malfoy, Harry Potter. Rating T.

Chapitre 12 : Révélations.

«Harry Potter ! Enfin vous voilà ! Je suis si content de vous voir ! Ça fait si longtemps que j'attends votre visite ! Oh ! Mais vous avez une petite mine ! Comment allez-vous ? 

Le jeune sorcier souriait à son image reflétée par le miroir. C'est vrai qu'il était encore pâle et qu'il flottait un peu dans les nouveaux vêtements achetés par Hermione. Il n'avait pas encore récupéré sa pleine forme. Mais il faisait bonne figure. Assis sur l'unique chaise devant son bureau, Draco affichait un air moqueur.

--Raconte-lui ta vie, Potter, glissa-t-il. Il est fan. Il me tanne pour avoir de tes nouvelles. Ce n'est pas que ça m'intéresse vraiment mais tu squattes tous les jours la première page de la Gazette ! Et le malheureux Survivant ceci ! Et le pauvre jeune Sauveur cela ! Une vraie litanie !

--C'est de l'histoire ancienne, ne l'écoute pas, miroir. Je vais bien. La vie est belle.

--Où habitez-vous en ce moment ?

--Chez mes amis, Ron et Hermione. Je dors sur leur canapé en attendant de m'installer chez moi.

--Ça ne doit pas être pratique ! Pourquoi ne venez-vous pas passer quelques nuits ici ? La patronne serait ravie !

--Hé là ! Pas si vite, coupa Draco d'une voix polaire. Il est hors de question que je lui cède MA chambre !

--Mais je ne te demande rien, Malfoy ! Vois-tu, miroir, j'ai trouvé un appartement très confortable et très bien situé dans le Londres moldu. Il ne me manque plus que quelques meubles. On me livre ma chambre à coucher demain. Bientôt, je dormirai chez moi.

--Vous avez pris un grand lit, j'espère ! Ici, autrefois, il y avait un lit pour une personne. C'est bien trop étroit, on risque de tomber et de se faire mal. C'est arrivé à une Fée des Bois, elle s'est cassé une aile et ...

--Potter, il essaye seulement de savoir si tu as une petite amie avec qui tu aimerais partager ton nouveau lit. Subtil, n'est-ce pas ?

--Mais non, voyons ! Je ne veux pas être indiscret ... balbutia le miroir en se couvrant d'une délicate brume rose.

--Mais de personne ! répondit hâtivement Harry et il sentit une rougeur brûlante lui monter aux joues.

--Alors, si ce n'est pas pour une fille, pourquoi as-tu voulu mourir ?

--Ça ne te regarde pas, Malfoy ! Mêle-toi de tes affaires ! Bon, miroir, ce n'est pas que je m'ennuie mais ...

--Oh ! Vous partez déjà ? Mais nous avons à peine parlé ! Vous savez, Harry, vous devriez revenir quand Draco n'est pas là. Vous pourriez me confier vos secrets. Je fais le serment d'être muet comme une tombe. Si vous saviez tout ce qui s'est passé dans cette chambre et que je ne révèlerai jamais !

--C'est MA chambre, reprit Draco, ce n'est pas un salon où l'on cause !

--Ne t'inquiète pas, Malfoy, je n'ai pas l'intention d'envahir ton territoire. Au revoir, miroir. A une autre fois peut-être. »

Harry se dirigea vers la porte, Draco se leva en souriant. Ah ! Le Balafré ne voulait rien dire ! Ce devait être quelque chose de bien honteux ! Mais il finirait par découvrir la vérité et alors là ...

La rougeur subsistait sur ses joues quand Harry demanda :

« Que voulais-tu dire l'autre jour, quand tu m'as demandé si j'avais choisi quelqu'un de l'autre bord ?

-- ... C'est donc ça ! ... Je pensais que tu avais eu le coup de foudre pour une Serpentarde ou du moins, une fille dont les parents avaient choisi l'autre camp. Une Sang Pur, peut-être ? Elles ne sont pas nombreuses. Bridget Pucey ? Gladys Warrington ? Wilma Bole ? Non ? Je te préviens ! Astéria Greengrass est chasse gardée. Nous sommes plus ou moins promis l'un à l'autre et ...

Draco s'interrompit en voyant l'air soulagé de Harry. Il faisait fausse route. Et soudain, une idée extravagante lui traversa l'esprit.

--Potter ! Tu es GAY ?

Le visage du jeune sorcier passa brusquement du rouge à une blancheur de craie. Il hurla « NON ! » et se jeta sur Draco avec violence. Il le saisit d'une main par le col et de l'autre, il pointa sa baguette magique sur son cou. « Non ! » répéta-t-il en se rapprochant du jeune blond qui, pris de panique devant l'air déterminé de son adversaire, recula. Ses jambes rencontrèrent le bord du lit, il perdit l'équilibre et tomba à la renverse.

Potter lui tomba dessus. Son corps s'écrasa sur celui de Malfoy et ils restèrent ainsi un long moment, silencieux, se défiant du regard. Puis, malgré le danger, le blond ricana. Il avait deviné juste. Par Salazar tout-puissant ! Potter était gay ! Il voyait dans ses yeux sa fureur, son affolement ... et puis autre chose ... le désir ...

Le corps pesant sur lui réagissait instinctivement à son contact. Potter ... bandait ! Malfoy sentait une bosse dure se former contre sa cuisse ! La question avait pris le brun au dépourvu et il n'avait pas eu le temps de se contrôler. Son corps avouait sans détour ce que sa voix niait en vain.

Le rire de dérision de Malfoy sembla donner à Potter un coup de fouet. Il se redressa brusquement ... et perdit toutes ses forces. Sa dépression était encore trop récente, il n'était pas guéri, loin de là ! Il resta debout, immobile, tête baissée. Le silence ne fut brisé que par la petite voix affolée du miroir.

--Ne vous battez pas ! Draco ! Harry ! Non !

Mais Potter ne cherchait pas la bagarre. Quand il releva la tête, Draco, encore à moitié allongé sur le lit, le vit changer du tout au tout. Son corps se voûta. Sa baguette, lâchée par une main inerte, tomba à terre. Ses yeux s'enfoncèrent, ses joues se creusèrent, ses lèvres se serrèrent en une mince ligne dure. Peu à peu, son visage se transforma en une sorte de masque, un masque de mort

Draco comprit en un éclair. La révélation au grand jour de sa sexualité poussait Potter dans la folie. Il avait déjà tenté de se suicider. Il allait récidiver et cette fois, il ne se raterait pas. Avant que le brun ait pu esquisser un geste, le blond s'était relevé, il lui avait saisi les bras et les serrait avec force.

« Pas de panique, Potter ! N'aie pas peur ! Je ne dirai rien ! Je t'en fais le serment ! Un serment sorcier ! Avec le miroir pour témoin ! Potter ! Reviens sur terre ! Ce n'est pas une catastrophe !

--C'en est une, Malfoy, dit une voix cassée. Je suis un monstre.

--Ça va pas, non ! La sexualité est une chose naturelle.

--Pas celle-là ! C'est dégueulasse.

--D'où sors-tu ça, Potter ? Il y a pas mal de garçons qui sont homos et autant de filles qui sont lesbiennes !

--C'est ça ! Des pédés et des gouines !

--Des mots, Potter ! Les miens sont précis et corrects. Les tiens sont vulgaires et dégradants. Qui a bien pu te mettre des idées pareilles en tête ?

Un flash rapide ! Le gros Dudley et ses complices brutalisant le jeune Evans, le garçon pas comme les autres ...

--Les gens normaux, Malfoy. Les garçons hétéros et les filles qui papillonnent des yeux pour les séduire.

--Et borné avec ça ! Ecoute, Potter ! Le monde n'est pas tout blanc ou tout noir. Chacun a droit à sa liberté. Au niveau sexuel comme à tous les autres niveaux. De toute façon, être homo n'a rien de dégueulasse comme tu dis. Ce n'est pas une maladie honteuse !

--Non, je sais. C'est une saleté de déviance ou quelque chose du même genre

--Mais pas du tout ! Où as-tu pêché une pareille idiotie ? C'est juste un choix de ton corps, de ta libido, de tes organes, de tes hormones ! C'est tout à fait courant et naturel ! Un médicomage te l'expliquerait mieux que moi. Mais tu n'en as parlé à personne, pas vrai ?

Soudain, Harry se rendit compte qu'il discutait de « ça » avec quelqu'un pour la première fois, si on exceptait les allusions détournées qu'il avait faites au psychomage de Sainte Mangouste. Et avec qui avait-il cette conversation insensée ? Avec LUI ! Et en même temps, ça lui parut normal. A part être son ennemi, Malfoy ne lui était rien. Il était plus facile de se confier à un étranger – qui lui avait tout de même promis le secret – qu'à un proche.

--Non. Tu es le premier à qui j'en parle ouvertement. Et tu ne m'ôteras pas de l'idée que c'est dégoûtant. Un homme avec un autre homme ! Comment font-ils ?

--Tu veux que je te montre, Potter ?

--QUOI ? Mais tu es malade ! .Je ne parlais pas de relations sexuelles ! Je sais tout de même un minimum de choses ! Non, je parlais de ...

--De sentiments ? De mots d'amour, de baisers, de caresses ? Ce n'est pas indispensable. L'attirance entre deux êtres, quels qu'ils soient, ça peut être simplement une pulsion, un désir brutal. C'est ce qui s'est passé quand tu t'es rendu compte pour la première fois que tu étais attiré par un garçon, n'est-ce pas ?

Harry reprit un peu de couleur ... Le corps blanc et nu de Charlie dans la lumière ... Malfoy lui avait lâché les bras. Ils se tenaient debout, à deux pas l'un de l'autre.

--Oui ... C'est assez récent ... Je sortais encore avec ... Ginny. Et après, je ne pouvais plus la supporter. J'avais peur que ça se voit sur ma figure quand un garçon m'attirait ... Il y avait toutes ces réceptions où je n'étais pas à l'aise ... C'était affreux ! Je n'osais plus sortir .... J'en étais malade ...

--Tu n'en as pas parlé à la Bel ... à Weasley ?

--Surtout pas ! Je l'aurais dégoûté !

--Je ne crois pas, Potter. C'est pour toi un ami véritable. Il aurait peut-être eu du mal à l'admettre mais il aurait finalement accepté.

--Malfoy, c'est toi qui dis ça ?

--Ça te choque Potter ? Je sais reconnaître la valeur des gens, contrairement à toi, il me semble.

--C'était impossible de lui dire quelque chose d'aussi ... contre nature.

--Ton obstination frôle l'imbécillité, Potter. L'homosexualité n'est pas quelque chose de sale ou d'anormal. Des gens célèbres sont ouvertement homos.

--Qui par exemple ?

--Cranfort, l'attrapeur des Frelons de Wishbone, Amilcar Roberts, l'ambassadeur de France auprès du Ministre, Paul Fleury de Fleury et Boot. Et Myron Wagtail, la chanteuse des Bizzar' Sisters est en fait un travesti. Tu en veux d'autres ? Enfin, ceux-là ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Des sorciers modestes aussi sont gays et ça ne dérange personne. Il suffit d'un peu de discrétion.

--Ha, tu vois ? C'est quelque chose dont on ne peut pas se vanter.

--Ça fait simplement partie de la vie privée des gens, Potter. Nul besoin de crier ses préférences sexuelles sur les toits. Bien sûr, certaines personnalités s'en font une gloire C'est leur choix. Mais dans l'ensemble, hétéros, homos ou même bi n'affichent pas leurs sentiments intimes sur la place publique.

--Bi ? Bisexuels ? Des gens qui couchent indifféremment avec des femmes ou avec des hommes ? C'est bien ? C'est mieux ? C'est pire ?

--Potter, reprit Draco avec un gros soupir, quand cesseras-tu de vouloir ranger les gens dans des petites cases avec des étiquettes dessus ? A propos du sexe, je vais te dire une bonne chose et tâche de faire rentrer ça bien profond dans ton crâne obtus de Griffondor. Pour baiser, il faut en général deux personnes consentantes, ayant l'âge de le faire et ayant surtout l' ENVIE de le faire. Quel que soit le sexe de chacun. Pourvu qu'ils ou qu'elles y trouvent du PLAISIR ! C'est aussi simple que ça !

--Pour baiser ou pour faire l'amour ?

--Ah ! Je l'attendais celle-là ! Tout de suite les grands mots ! L'amour, ce n'est rien d'autre que la laisse qu'on met à un chien pour qu'il s'attache à son maître. Baise d'abord et peut-être un jour, si tu as de la chance, tu aimeras. Et si tu as encore plus de chance, on t'aimera. Et enfin, si tu es tombé dans un chaudron de Felix Felicis quand tu étais petit, alors l'amour sera réciproque. J'ai répondu à ta question, Potter ?

--Oui, et je trouve ta réponse bien triste ! Enfin, je veux bien essayer de te croire. Mais dis-moi, Malfoy, comment se fait-il que tu connaisses autant de choses sur le sexe ? Sur les homos et sur les bi en particulier ? Je ne crois pas que tu aies beaucoup papillonné pendant ta sixième année. Tu avais d'autres occupations moins folichonnes ! Un de tes amis Serpentards t'a confié ses secrets ?

--Non, ils sont tous hétéros. Parkinson par exemple est amoureuse de Nott.

--Et toi, tu l'aimes, la fille Greengrass ?

--Tu es bien curieux, Potter ! Tu n'es pas mon ami, que je sache !

--Non, mais je pourrais faire le serment sorcier, moi aussi. Je t'ai bien révélé mon secret. Je t'ai fait plus confiance qu'à Ron, finalement. Tu pourrais croire un peu en moi.

Draco regarda Harry avec étonnement. Un pur Griffondor ! Qui pensait naïvement qu'on pouvait aussi facilement se confier à un presque inconnu ... Que lui, Draco ... heu ... Malfoy ... Bon la référence était peut-être mal choisie ! Qui aurait eu l'idée de faire confiance à Lucius Malfoy, son père, adepte de magie noire et fidèle de Lord Voldemort ?

Mais une confidence faite sous le sceau du secret pouvait avoir ses avantages ! Il était appétissant, le Balafré ! Ça faisait si longtemps ... Et puis, Potter n'était tout de même pas tombé de la dernière pluie ! Puceau, peut-être ... sans doute ! Mais innocent, sûrement pas ! Il était adulte, il ne serait pas pris au dépourvu et pourrait arrêter le jeu dès que quelque chose lui déplairait.

Draco en avait marre de dissimuler sa véritable nature ! Personne n'était au courant, sauf bien sûr ses parents. Mais il n'aurait pas l'occasion de parler à sa mère avant longtemps ... Il n'avait eu que quelques partenaires discrets, le Serdaigle de sa première fois, le Pouffsouffle et les deux Serpentards qu'il avait baisés en les menaçant ensuite des pires sortilèges s'ils révélaient leurs relations intimes, c'était tout !

Il s'affichait en hétéro et gardait pour lui sa préférence sexuelle. C'était un secret lourd à porter. Et s'il le partageait avec quelqu'un ... avec Potter, par exemple ! Mais il fallait être sûr que le secret serait bien gardé ! Un Serment Inviolable, voilà qui ferait l'affaire !

« Potter, je veux bien répondre à tes questions mais à une condition.

--Laquelle ?

--Sais-tu ce qu'est un Serment Inviolable ?

--Tout le monde sait ça, Malfoy. C'est un serment qu'on ne peut briser sans mourir. Mais il faut être trois pour le faire. Nous n'avons pas de témoin.

--Si si, claironna le miroir. Moi, je peux être témoin. Ce ne serait pas la première fois !

--Alors, reprit Draco, pour que nous soyons à égalité dans le registre des confidences intimes, je veux bien répondre à tes questions, mais quand nous aurons échangé ce serment.

--Oui, oui, excellente idée ! dit le miroir tout réjoui. Mettez-vous devant moi face à face. Restez debout. Si vous vous mettiez à genoux, je ne pourrais pas vous voir. Harry Potter, posez votre baguette magique sur la commode, juste en-dessous de moi. Et joignez vos mains droites.

Ils se regardèrent un bon moment en silence avant d'obéir aux ordres du miroir. Celui-ci prononça alors la formule :

« Harry Potter et Draco Malfoy, jurez-vous par le Serment Inviolable de garder le secret sur ce qui s'est dit ou se dira, sur ce qui s'est fait ou se fera, entre vous, dans cette chambre ?

--Je le jure, dit Harry et une mince flamme étincelante jaillit de la pointe de sa baguette et s'enroula autour des deux mains réunies.

--Je le jure, répéta Draco et la même flamme les lia de nouveau.

--En tant que témoin, je le jure aussi, reprit le miroir et cette fois, la flamme passa par lui avant d'entourer les mains jointes. N'oubliez pas, ajouta-t-il. Si vous rompez ce serment, vous mourrez instantanément.

Leurs mains se séparèrent. Un frisson glissa le long du dos de Draco. Il se dit que, pour la première fois, il avait agi comme un stupide Griffondor, qui fonçait droit devant lui sans réfléchir aux conséquences. Harry, lui, ne se posait pas de question, trop impatient d'en savoir un peu plus sur les amours de Malfoy.

--Alors, dit-il en souriant, parle-moi un peu de Greengrass. Attends, elles sont deux. Laquelle est ta promise ?

--Astéria. Il n'y a pas grand chose à en dire. Elle est de deux ans plus jeune que nous. Nos familles ont arrangé notre mariage. Son père tient à la pureté du Sang. Bien qu'il ait eu une certaine sympathie pour Lord Voldemort, il n'a pas fait partie de ses adeptes. Il ne pouvait pas lui donner de combattant puisqu'il n'a que deux filles. Alors il est resté neutre.

--Et ce mariage se fera, même si ... heu ... ?

--Toujours aussi lourd, Potter ! Nous nous marierons dans quelques années, naturellement, quand Greengrass aura terminé ses études, et cela, même si j'ai une Marque Noire sur le bras. Dans notre monde, une promesse est une promesse.

--Mais tu ne l'aimes pas !

--Bien sûr que non ! Ce n'est pas indispensable ! Elle est assez jolie, bien élevée, en bonne santé. Elle me donnera un héritier. C'est tout ce que je lui demande.

--Mais si jamais tu tombais amoureux de quelqu'un d'autre ?

--Cela n'entre pas en ligne de compte, Potter. L'amour est une chose, le mariage en est une autre. D'ailleurs, puisque nous en sommes aux confidences, je vais te révéler mon secret. Si par hasard, - je n'y crois guère mais sait-on jamais ! - donc si, par hasard, je tombai amoureux, je doute que ce soit d'une autre fille.

-- ... Je ne comprends pas.

--Tu es vraiment borné, Potter. J'ai toujours préféré les garçons.

--QUOI ? Mais ...

--Mes parents s'en sont aperçu dès que mes hormones sont entrées en action. L'éducation sévère que mon père m'avait donnée quand j'étais enfant s'est alors révélée très utile. Pas question d'afficher mes préférences sexuelles au grand jour.

--Ah ! Tu vois ? Tu l'admets aussi. C'est dégueulasse !

--Non. Laisse-moi t'expliquer mon point de vue, celui des Malfoy. Je ne suis pas le premier homo de ma famille. Mon grand-père Abraxas l'était aussi. Ce n'est pas héréditaire, mais c'est ainsi. Il m'a donné l'exemple. Il s'est marié avec une Sang Pur. Il a eu trois enfants, deux filles mortes assez jeunes, d'accident dit-on, et puis mon père, Lucius.

--L'héritier Malfoy.

--Exactement. A partir de ce moment là, il a laissé libre cours à ses penchants sexuels véritables. Il a eu ce qu'on appelle pudiquement des « secrétaires », garçons évidemment. Tout le monde était au courant, même sa femme, mais c'était quelque chose dont on ne parlait pas en société. Discrétion oblige ! J'agirai comme lui et personne n'y trouvera à redire.

--Tu vas te marier et tu prendras des amants?

--Oui, et je te conseille d'en faire autant.

--Certainement pas ! Je ne suis pas doué pour la dissimulation, moi !

--Non ! Tu l'es pour la bêtise. On ne se suicide pas parce qu'on découvre qu'on est homo. Ou on le révèle et il faut une grande force de caractère pour assumer. Ou on garde ça pour soi et on agit en conséquence. Voilà. Au chapitre des secrets, nous sommes maintenant à égalité et le Serment Inviolable nous protège. A toi de décider du reste de ta vie.

--Mais ... heu ... en fait ... je ne suis même pas sûr d'être homo ... je n'ai jamais ... enfin ...

--Tu n'as jamais essayé.

--Non, murmura Harry en rougissant de nouveau.

--Veux-tu que je te montre ? ... Ferme la bouche, Potter ! On dirait un poisson rouge hors de son bocal. Juste quelques caresses pour voir si tu es sensible aux phéromones masculines. C'est un bon test. ...Allez viens ! Tu es mignon, tu sais. Tu n'auras aucun mal à trouver un partenaire discret. Moi, c'est un Serdaigle qui m'a initié quand j'étais en cinquième année. Et personne n'en a jamais rien su.

Tout en parlant, Draco avait débarrassé Harry de sa veste, il lui avait pris la main et l'entraînait vers le lit. Il s'assit au bord et tira à ses côtés un jeune homme rougissant, mi consentant, mi réticent.

--Détends-toi, Potter ! chuchota-t-il. Ce n'est qu'une petite expérience ! Je ne vais pas te manger !

Il entoura ses épaules d'un bras et posa une main sur sa cuisse. D'abord, Harry se raidit puis lentement, il se détendit. C'était agréable. Quand la main remonta vers son entrejambe, il tressaillit mais ne bougea pas. Il sentait une chaleur douce envahir tout son corps.

Mais quand la caresse se fit précise, il recula en regardant Draco dans les yeux. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Il se laissait troubler ... envahir ... par LUI ... son ennemi de toujours. Le jeune blond vit son hésitation. Lui sentait déjà monter dans son ventre une chaleur bien connue. Il l'attira de nouveau tout contre lui.

--Ferme les yeux, Potter, reprit-il d'une voix sourde. Imagine que celui qui te touche, c'est le premier homme sur qui tu as flashé, le premier à avoir éveillé ton corps ...

--Pense bien à un garçon, Potter, surtout pas à une fille. Un garçon qui n'a pas de seins mais un sexe qui peut devenir très dur ... Quelqu'un qui a une voix grave et une pomme d'Adam ... Qui se branle dans les toilettes ... Un mec, pas une nana ...

Tout en parlant, il remontait sa main et la glissait sous le pull de Harry. Une simple barrière de tissu le séparait d'une poitrine où il sentait battre un cœur qui s'affolait. Les côtes saillaient un peu. Pas très épais, le Survivant ! Enfin, lui ne devait pas être beaucoup plus musclé ! Il n'avait pas encore récupéré suffisamment depuis sa sortie de ... Inutile d'y penser !

--Malfoy ! Qu'est-ce que tu fais ! dit Harry d'une voix un peu haletante, en repoussant Draco assez brusquement.

Il avait senti les lèvres chaudes sur son visage et se rétractait sous la caresse. Par contre, Draco sentait son excitation monter.

--Je t'allume un peu Potter, dit-il d'une voix rauque. Tes réactions sont encourageantes. Ton corps est réceptif. La proximité d'un autre corps masculin ne lui déplaît pas. Si tu étais un pur hétéro, tu aurais déjà pris tes jambes à ton cou. Veux-tu arrêter ou continuer ? ... Ton silence parle pour toi. On passe à l'étape suivante ?

Sa main baladeuse quitta la poitrine et se posa fermement sur une hanche. L'autre glissa de l'épaule à la nuque et agrippa les cheveux. Le corps de Harry se cambra dans l'attente de ... quelque chose ... d'un geste à la fois désiré et redouté ... d'un baiser. Déjà des lèvres dures se posaient sur les siennes, sa bouche s'entrouvrait, son souffle se perdait ... Une langue venait frôler la sienne ...

Et puis, dans sa tête, tout explosa ... Jusque là, il avait été passif, recevant sans rien faire les caresses données. Mais maintenant, il voulait participer. C'était bon, c'était puissant, un brasier le consumait. Il leva les mains, les plaqua sur les joues de Draco et lui rendit son baiser, violent, sauvage.

Leurs poitrines se rapprochèrent. Un instant, Harry se rendit compte que le corps contre lui était plat et non pas rembourré de deux seins gênants mais cela n'avait pas d'importance. C'était un garçon et alors ! C'était ce qu'il attendait inconsciemment ! C'était ce que son corps désirait depuis toujours ! C'était cent fois meilleur qu'avec Ginny ! C'était un homme et c'était parfait !

Le baiser se fit profond. Il plia sous l'assaut et s'écroula sur le lit. Le corps de Draco s'écrasa sur le sien. Ils se dévorèrent. Leurs mains étaient partout. Mais quand celle de Draco voulut se glisser sous la ceinture de Harry, celui-ci émit un son étranglé et le repoussa de toutes ses forces. Ils se fixèrent un moment.

« Je ne peux pas ... Pas encore ...

La voix de Harry était rauque. Ils respiraient tous les deux fort et vite. Draco se mit debout. Il tremblait.

--Si c'est ce que tu voulais savoir, Potter, tu es gay, aucun doute possible. Pars vite et ne reviens pas. »

Harry attrapa sa baguette et sa veste et se jeta dehors, le coeur battant à tout rompre, le souffle précipité. Draco se tourna lentement vers le miroir. Le petit visage de bois avait les yeux à demi-fermés. La bouche s'ouvrit et une petite voix flûta :

«Je n'ai rien vu, rien entendu. J'en ai fait le Serment et il est Inviolable. Je ne me souviens de rien.

--Moi si, souffla Draco en s'écroulant sur le lit.

.

A suivre.