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Le Chemin de Traverse.
Par haniPyanfar
Harry Potter  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
17 chapitres - Complète - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     75 Reviews    
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La guerre et après.

Le chemin de Traverse.

Auteur : haniPyanfar.

Merci à Madame Rowling pour l'univers magique qu'elle a la gentillesse de nous prêter.

 

Chapitre 4 : La guerre et après.

 

Il était presque midi et Draco reposa le dernier feuillet qu'il venait de parcourir. Avec l'accord de Granger, il avait emporté au Chaudron Baveur le chapitre de l'Histoire de la Magie consacré à la guerre et il avait passé la matinée à lire la seconde partie, celle qu'il n'avait pas eu le temps de finir la veille. Il était partagé entre la consternation et l'horreur. La description précise de ce qui s'était passé à cette époque-là lui faisait froid dans le dos.

Il savait que Granger n'exagérait pas, que tous les faits rapportés étaient exacts. Les combats entre les Mangemorts et l'Ordre du Phénix. La recherche et l'élimination des sorciers qui ne pouvaient prouver leur « Sang Pur » Les hésitations des simples Aurors qui ne savaient plus s'ils devaient obéir aux ordres au Ministère ou résister et « trahir ». Les attaques de villages moldus. Le règne du Lord Noir par la terreur ... Tout cela était vrai.

Son père lui disait la même chose quand ils se retrouvaient au manoir pendant les vacances ou quand le Lord Noir l'exigeait pour n'importe quelle raison. Les mots étaient presque les mêmes, tout était dans la façon de raconter, dans les expressions, dans le ton employé. Entendre Lucius Malfoy évoquer « l'élimination » d'un Sang-de-Bourbe l'avait certainement fait rire à l'époque. Il était tellement persuadé d'être supérieur aux autres !

Tout était simple ! Les « Sang Pur » étaient la race suprême, Les « Sang Mêlé » ne valaient pas grand chose, Les « Sang-de-Bourbe » n'étaient rien et les simples Moldus étaient des moins-que-rien. Les Mangemorts avaient donc bien le droit de s'amuser un peu en mettant le feu à leurs maisons !

Même s'il avait vu la façon dont Lord Voldemort avait traité Charity Burbage, la professeur d'Etude des Moldus, lors de la réunion au château Malfoy, les faits évoqués restaient pour lui assez vagues. Il était retourné à Poudlard à la rentrée. Enfin de temps en temps. Il n'était pas très assidu. Il faisait ce qu'il voulait et n'assistait aux leçons que quand ça lui plaisait.

Severus Snape était l'impitoyable Directeur de l'école. Les deux Carrow, - des Mangemorts portant la Marque des Ténèbres - leur faisaient cours. Amycus était professeur de Défenses contre les Forces du Mal et leur enseignait la magie noire. C'était lui qui leur avait montré comment créer le Feu Daemon. Dommage que Crabbe ne se soit pas souvenu du contre-sort !

Sa sœur Alecto leur racontait les pires bêtises sur les Moldus et leur façon de vivre sans magie. C'était tout juste si on pouvait les considérer comme des êtres humains ! Lui et les « Sang-Pur » de l'école trouvaient ça normal. Ils ne se posaient pas de questions sur la véracité de ce qu'on lui enseignait. Les autres n'osaient pas protester. La terreur, toujours !

Il avait tout de même été étonné que MacGonagall, Flitwick, Chourave et Slughorn restent à Poudlard et prennent la défense des élèves quand les punitions se faisaient trop lourdes. Les Pouffsouffles et les Griffondors écopaient souvent, et pour rien, de longues heures de retenue et Rusard avait remis en vogue quelques châtiments corporels. Quelle différence avec le temps où Dumbledore dirigeait l'école !

L'exposé de Granger était d'une honnêteté parfaite. Dans les dernières pages, il y avait le récit des combats entre les partisans du Lord Noir et les résistants de l'Ordre du Phénix. Etrangement, dans ses souvenirs, les Mangemorts gagnaient toujours et de façon glorieuse. Les autres étaient des lâches qui attiraient leurs adversaires dans des guets-apens et les frappaient dans le dos.

Mais Granger remettait les choses en place et pour les deux camps, ce n'était pas toujours très reluisant. Les représailles après les attaques étaient sanglantes des deux côtés, les bavures étaient fréquentes et la plupart du temps, c'étaient des innocents qui en faisaient les frais. La guerre est toujours sale, de quelque bord qu'on se place.

Cela ressortait de façon nette et précise du récit rédigé par la jeune Griffondor. Tout n'était pas blanc d'un côté et noir de l'autre. Draco découvrait avec stupeur l'envers du décor, même s'il l'avait déjà pressenti quand il était à ... là-bas. Il rangea les feuilles et se leva. L'après-midi, il aurait quelques remarques à faire ici ou là. Et ensuite, il devrait aller surveiller la « Sans coquille » !

-- -- -- -- --

Granger arriva à deux heures précises. Elle avait l'air moins soucieuse. Au bout d'une heure de travail, elle proposa de faire une pause. La pile de feuillets corrigés était importante. Le chapitre serait prêt dans deux jours au plus. Elle regarda Draco comme si elle découvrait soudain QUI était assis à côté d'elle.

« Malfoy, dit-elle d'un ton las, tu n'as pas l'air en forme. Veux-tu un peu de thé?

--Je ne dis pas non, Granger. Ce paragraphe sur le raid de Dolohov et de son groupe contre le village moldu me retourne l'estomac. Je l'avais entendu raconté par mon père d'une tout autre façon. Celle-ci est plus vraisemblable. Tu donnes des détails précis. Tu étais présente ?

--Harry, Ron et moi, nous sommes arrivés sur place par hasard, une demi-heure plus tard Nous cherchions un endroit où passer la nuit. Nous n'avons rien pu faire. C'était trop tard pour tous ces pauvres gens.

--Granger ... ce que je vais te dire peut paraître ridicule, mais je ne savais pas ... nous ne savions pas ce qui se passait réellement. On nous avait tellement bourré le crâne avec cette histoire de « Sang Pur » ! Crois-moi ou non, tout ce que faisaient nos pères nous paraissait normal.

--Je comprends mieux que tu ne penses, Malfoy. La propagande était intense et prêchait des convertis. Je ne te juge pas. Mais moi aussi, j'ai quelque chose à te dire : je n'ai pas eu l'occasion de te remercier pour ce qui s'est passé au château quand nous avons été capturés par Greyback et sa bande.

--Me remercier ? Mais tu t'es fait torturer par ma tante Bellatrix !

--Tu as refusé de reconnaître Harry et de ce fait, tu nous as tous sauvés... même si ça t'a coûté une baguette magique ! ajouta-t-elle avec un mince sourire.

--Et quelques Doloris de la part de Lord Voldemort quand il est arrivé, tu peux me croire ! Sur le moment, je vous ai maudits mais finalement, je ne regrette rien. A propos ... je sais que Potter est à Sainte Mangouste. Le miroir magique de ma chambre au Chaudron Baveur me demande sans cesse de ses nouvelles. Comment va-t-il ?

Hermione le regarda curieusement.

--Tu n'es pas au courant ?

--Si, comme tout le monde. Mais je ne suis pas tout le monde. Je suis l'ennemi attitré de Potter. J'ai droit à quelques précisions supplémentaires. Pourquoi, au nom de Merlin, s'est-il ouvert les veines ? Il n'est donc pas le Héros chéri, adulé des foules ? Le Vainqueur du terrible Lord Noir ? Le Dieu vivant du monde sorcier ?

--L'ironie ne te va pas, Malfoy, répondit froidement Hermione. Que sais-tu de ce qui s'est passé après la bataille ? Rien ! Tu étais bien tranquille à Azkaban ...

--Bien tranquille ?

Draco tremblait. De rage peut-être mais surtout de peur. La seule évocation d'Azkaban le glaçait d'effroi .Pour lui, c'était comme si un sortilège était attaché à ce mot. Comme si ces trois syllabes avaient le pouvoir d'attirer les Détraqueurs ! Comme autrefois, quand le nom de Voldemort prononcé à haute voix faisait apparaître les Mangemorts ! Il se leva de sa chaise et recula, livide. Il répéta d'une voix rauque :

--Bien tranquille ?

Il se sentit tomber. L'instant d'après, Granger était à ses côtés et le maintenait debout d'une main ferme.

--Malfoy ! Ho ! Ce n'est pas ton genre de t'évanouir comme une femmelette ! ... Mais ... Mais cet idiot est vraiment en train de tomber dans les pommes ! Malfoy ! Malfoy !

Elle l'avait attrapé par les bras et le secouait comme un prunier. Il respirait difficilement, le nez pincé, des gouttes de sueur perlant à son front. Elle s'arrêta enfin. Il reprit pied dans la réalité. Non, il n'y avait pas de Détraqueur en vue. Juste cette harpie qui le repoussait sur sa chaise et le maintenait assis par les épaules. Il siffla :

--Lâche-moi ! Ça va !

Elle recula et après une pause, elle fit apparaître un plateau avec une théière fumante et deux tasses.

--Excuse-moi, Malfoy. Je ne voulais pas dire ... ça. Mais tu n'es pas le seul à avoir souffert après la guerre. Ta ... punition était méritée. Tu avais tout de même failli nous tuer dans la Salle sur Demande ! Et l'année dernière, tu avais fait entrer tes copains Mangemorts dans Poudlard !

--Qu'est-ce que tu connais de ces histoires, Miss-je-sais-tout ? Il ne t'est pas venu à l'idée que j'étais obligé de faire ça ? Lord Voldemort menaçait ma mère, il l'aurait tuée sans le moindre scrupule et mon père n'aurait rien dit ! Il le vénérait !

--Nous avons eu chacun nos choix à faire, Malfoy ... Mais dis-moi ... c'est aussi terrible qu'on le dit ?

--Tu n'as pas idée. J'aimerais mieux mourir que d'y retourner !

--Mais qu'est-ce que vous avez tous avec cette obsession de la mort ! Harry ...

Elle s'interrompit comme si elle en avait trop dit et servit le thé en silence. Il se tut également, le temps de boire sa tasse à petites gorgées, puis il reprit à voix basse :

--Granger, qu'est-ce qui se passe avec Potter ?

Elle tourna la tête vers lui. Elle avait l'air perdue. Ses yeux brillaient trop fort.

--Nous n'en savons rien. Après la bataille, il est resté quinze jours à Sainte Mangouste. Puis à sa sortie, il a dû faire face à la célébrité. Il s'en tirait plutôt bien, même s'il devait éviter de sortir de chez lui. Il y avait toujours un troupeau de fans qui l'assaillaient dès qu'il mettait le pied dehors. Mais il avait l'air heureux. Il avait bien récupéré. Il s'était rapproché de Ginny ...

Elle s'arrêta et remua vaguement son thé. Il reprit après un silence :

--Je l'ai rencontrée récemment. Ce n'est plus le cas si j'ai bien compris.

--Oui ... Non ... Ah ! Elle nous a passé ton message. Ça a jeté un froid. Je ne pensais pas que tu oserais te moquer d'un mort ...

--Mais je ne me moquais pas ! Pour qui tu me prends Granger ? Je suis sincèrement désolé de la mort de Fred ! Qu'est-ce qu'elle vous a dit, la garce ?

--Modère ton langage, Malfoy ! Ce n'est pas tellement ce qu'elle a dit, c'est la façon de dire ! ... Je comprends tout à coup ! Elle était furieuse contre toi ! ... Décidément, Malfoy, il y a beaucoup d'incompréhension entre nous.

--Oui, c'est étrange. Tu as écrit un chapitre tout à fait impartial sur la guerre et tu me considères toujours comme votre pire ennemi, le tien, celui de ton petit ami et bien sûr, celui de Potter !

Sa voix était pleine de rancœur et d'amertume.

--A toi aussi, on a bourré le crâne ! continua-t-il. Malfoy ceci, son père cela, sa mère pareil ;;; Tous des Mangemorts à mettre dans le même sac que les autres ! Ma mère n'a rien fait de mal ! Elle ne cherchait qu'à me protéger.

--Nous le savons, Malfoy. Elle a même menti à Voldemort quand elle a su que tu étais vivant et en sécurité à Poudlard pendant la bataille.

--Comment ? Ma mère a menti ... à Voldemort ?

--Tu n'es pas au courant ? Il voulait savoir si Harry était bien mort après avoir reçu son Avada. Il a envoyé ta mère pour vérifier. Elle s'est aperçu qu'il était toujours vivant mais elle a dit le contraire quand elle a su que tu étais sain et sauf. Ainsi, Harry a pu continuer le combat et vaincre Voldemort. Pourquoi crois-tu qu'on vous a laissé partir tranquillement le soir de la bataille, toi et tes parents ? Harry avait passé la consigne.

--Ma mère ne nous a rien dit. Il est vrai que mon père l'aurait peut-être tuée pour ça. De toute façon, les Aurors sont venus nous arrêter le lendemain.

--Harry n'a rien pu faire, il était à Sainte Mangouste.

--Et il y est de nouveau aujourd'hui. Il a résisté à deux Avada et il veut mourir. Quel imbécile ! Pourquoi ? Pour quelle raison ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer dans sa petite cervelle de Véracrasse ? Tu es sa meilleure amie. Tu dois bien avoir une idée ?

--Non hélas ! Tout ce que je sais, c'est qu'il a brusquement changé de comportement il y a deux mois à peu près. C'était juste après la cérémonie de fin de deuil chez les Weasley. Il est tombé malade, il vomissait souvent, il s'enfermait chez lui, square Grimault, et il refusait de se soigner. J'ai même cru que quelqu'un lui avait jeté un sortilège. Mais il disait que ce n'était rien, que ça allait passer. Et ça n'a fait qu'empirer ...

Draco l'écoutait, stupéfait. Elle semblait ... ailleurs, Sans doute ne se rendait-elle plus compte de la personne à qui elle se confiait. Sa peine devait être si lourde à porter qu'elle éprouvait le besoin de la partager, peu importait avec qui. Qui sait si elle ne s'en repentirait pas tout à l'heure ! Mais pour l'instant, elle ouvrait les vannes de son cœur.

--Nous avons tous essayé de lui venir en aide. Bill et Fleur, Charlie, Ron et moi, même Georges qui pourtant se remet difficilement de la disparition de son jumeau, même Percy qui se donne un mal de chien pour rattraper ses erreurs au Ministère ! Et je ne parle pas de Molly et d'Arthur qui sont également dans la peine !

--Et sa venimeuse petite amie, elle ne pouvait rien faire pour lui ? Elle a pourtant la parole facile ! En plus, elle n'est pas mal de sa personne si on aime les yeux jaunes et les cheveux carotte !

--Ça suffit Malfoy ! Ginny a fait tout ce qu'elle pouvait. Encore maintenant, elle tente de le voir mais depuis quelques jours, il refuse toutes les visites sauf celle de Ron et la mienne. Il a rompu avec elle assez brutalement et bien sûr, il n'a pas voulu dire pourquoi. Nous en sommes là et je dois dire que je désespère ...

Soudain, elle parut sortir de son état second. Elle fixa Draco froidement pendant quelques secondes et reprit d'une voix dure :

--Si tu racontes, ne serait-ce qu'un mot, de ce que je viens de te dire, tu te retrouveras à ... là-bas, plus vite que tu n'attrapais autrefois le vif d'or, compris ?

--Compris, Granger ... puisque tu m'en crois capable ... Puis-je malgré tout te faire une remarque ... tout à fait désintéressée, rassure-toi ! Toi et les Weasley, vous n'avez pas l'impression d'étouffer Potter sous des tonnes de bons sentiments ? Il a peut-être envie de voir des têtes nouvelles, de changer d'atmosphère ! Tes dents de lapin et leurs cheveux rouges l'ont peut-être lassé. Qui sait s'il ne préfère pas les blondes ?

--Pourquoi ? Tu veux te proposer, Malfoy ?

Il avait parlé de sa voix traînante et méprisante, celle de Poudlard. Elle avait répondu d'un ton cinglant. Ils se regardèrent un moment en chiens de faïence. Devant eux, le thé refroidissait. Hermione fit disparaître le plateau d'un claquement de doigts.

« Remettons-nous au travail, dit-elle avec raideur. Dès que nous aurons terminé cette partie du chapitre, tu pourras le porter à la presse pour une première épreuve. Tâche de bien t'entendre avec la machine et ses elfes. Je souhaite en avoir fini le plus vite possible !

« Et moi donc ! pensa-il avec ressentiment. T'en foutrai, moi, des punaises pareilles ! Hé bien, j'en arrive presque à plaindre Potter ! Le comprendre, ça c'est autre chose ! Grand Salazar ! Qu'est-ce qu'il a ?

-- -- -- -- -- --

Ma chère maman ...

C'était la deuxième lettre que Draco écrivait à sa mère. Il avait porté la première la veille à la Grande Poste sorcière. Il avait enfin assez de gallions pour payer l'expédition. Au guichet, l'employé l'avait regardé d'un air mauvais dès qu'il avait vu le nom sur le parchemin.

« C'est pour Azkaban ? avait-il demandé d'un ton rogue. C'est dix gallions et je ne sais pas quand ça arrivera. Nos hiboux sont très occupés en ce moment, ils ont du courrier prioritaire à porter. Enfin, ce n'est pas comme si la destinataire de cette lettre allait bientôt changer d'adresse ! Bon, neuf gallions, treize, quinze, seize mornilles, dix gallions, c'est juste.

Draco avait pâli et serré les dents mais il n'avait rien répliqué. A quoi bon ! Alors qu'il s'éloignait, l'autre l'avait rappelé :

--Hé ! Malfoy ! Tu cherches du travail à ce qu'il paraît ! Le Cracmol qui s'occupe des cages dans la volière prend ses congés la semaine prochaine ! Si ça te dit !

Il était parti sans se retourner. Dix gallions ! Il ne lui restait que quelques noises de l'argent qu'il avait gagné. Heureusement qu'il prenait son petit déjeuner et son dîner au Chaudron ! Pour midi, il se contentait généralement d'une tartine, d'un morceau de fromage et d'une pomme. Mais il espérait que sa lettre ferait plaisir à sa mère.

Ce que Granger lui avait dit la veille lui revint en mémoire. Il n'en admirait que plus Narcissa Malfoy, capable d'actes héroïques pour sauver son fils. Si Lord Voldemort s'était aperçu qu'elle lui avait menti ... il en frissonnait d'horreur rétrospective ! ... De son écriture régulière, il entreprit de raconter son travail chez WizzHard Books auprès de la « Sans Coquille ».

... La machine à imprimer est très vieille. D'après les lettres peintes sur son capot, elle doit venir d'Allemagne. Monsieur Graham dit qu'il n'y en a que deux au monde. L'une est à Mayence dans un musée moldu. Mais elle n'est pas aussi perfectionnée que la « Sans Coquille » Elle n'a rien de magique. C'est une simple presse avec des lettres mobiles en plomb.

Celle-ci a été fabriquée sur le même modèle mais par un sorcier, ami de Gutenberg. A chaque génération, les imprimeurs qui l'utilisent y ajoutent quelque chose. Autrefois, il fallait dix elfes pour la faire fonctionner. Ils ne sont plus que trois : Ils ont près de cent ans et s'appellent Johannes, Arnold et Ulrich. Ils disent que la machine est leur « maman ».

Contrairement à ce que pense Granger – la fille que Greyback avait capturée en même temps que Potter et Weasley – les elfes sont très savants mais tout ce qu'ils savent vient des livres. Ils n'ont jamais vu une vraie fleur ou un vrai champignon de leur vie.

Ils peuvent décrire exactement une Amanite et donner toutes ses propriétés mais pour eux, c'est juste une illustration de « Mille herbes et champignons magiques » que la machine a en mémoire et qu'elle reproduit à la demande. Ils connaissent toutes les constellations; les planètes, les lunes et les étoiles, mais ils n'ont jamais vu le ciel autrement que par ses cartes, ni de jour, ni de nuit. Ils ne sont même jamais allés se promener sur le Chemin de Traverse ! Je trouve ça triste.

Je leur en ai parlé mais ils m'ont regardé avec leurs gros yeux comme si j'étais le pire des raconteurs d'histoires. Alors, je me suis adressé à leur « maman ». Elle a commencé par m'envoyer un jet d'encre à la figure et puis elle m'a dit que si je voulais me faire comprendre par des elfes, je devais en être un moi-même. Leur cerveau est différent de celui des humains.

Si vous voyiez comme ils travaillent bien et vite ! Le premier a sous les yeux la page de texte. Il attrape les lettres dans de petits casiers à une telle vitesse qu'on voit à peine ses mains bouger. Le deuxième s'occupe du parchemin et de l'encre. Le troisième groupe les feuilles imprimées, il les relie et pose la couverture. Il leur faut à peine quelques minutes pour fabriquer un livre !

Ce n'est pas tout ! Ils connaissent toutes les langues européennes et même celles d'autres pays plus lointains, plus bien sûr, le grec, l'hébreu et le latin. Et il y a dans la réserve, les lettres correspondant à toutes ces écritures en plusieurs formats, minuscules, majuscules et chiffres. Sans compter la ponctuation ! C'est là qu'ils font le plus souvent des erreurs. L'usage de la virgule n'est pas si ancien que ça, après tout.

Quand ils ont imprimé pour la première fois le chapitre nouveau de l'Histoire de la Magie, j'ai dû intervenir à plusieurs reprises mais j'ai empêché la machine de les punir. Elle n'aime pas les « coquilles » mais ce n'est pas une raison pour les obliger à se taper la tête contre le mur ou à se pincer les doigts dans un engrenage !

J'en connais un qui aurait pu leur parler et les convaincre de sortir dans le monde réel, c'est Dobby, notre ancien elfe de maison. Je ne sais pas ce qu'il est devenu. C'était un fan de Potter. Je demanderai à Granger si elle sait où il est.

Ma chère maman, j'espère que vous allez bien et que vous sortirez bientôt de cette horrible prison. J'ai hâte de vous revoir. Peut-être pourriez-vous faire passer un bonjour de ma part à mon père. Quels que soient ses crimes, je lui dois le respect. Votre fils affectionné, Draco Malfoy.

-- -- -- -- --

« Debout Draco, il est sept heures, chantonna le miroir

--Hé non, mon bon ami ! On est jeudi et j'ai congé ce matin. Je peux me prélasser encore un peu dans ce lit douillet. Dis-moi, Potter était-il aussi agréable que moi, le matin, au réveil ?

--Oh non ! Il lui fallait un bon moment pour avoir l'esprit clair. Et je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi mal coiffé au saut du lit. Mais ensuite il était souriant et me racontait ses rêves; Je l'ai un peu interrogé sur les Moldus de sa famille mais il ne les aimait pas. Il préférait de beaucoup rester ici en attendant son retour à Poudlard. Peut-être va-t-il sortir aujourd'hui de Sainte Mangouste ? J'aimerais qu'il vienne me dire bonjour en passant. Vous regarderez sur la Gazette ?

--Bien sûr ! Je te dirai tout.

Mais Draco ne lui avait rien révélé de ce qu'Hermione lui avait confié. Tour en se préparant, il repensait à cette histoire et tentait de deviner les raisons qui poussaient Potter à s'autodétruire. Se sentait-il responsable de la mort de tous ceux qui avaient donné leur vie pour lui ? Se considérait-il comme un assassin parce que Lord Voldemort était mort de sa main ? Et encore, cette version était sujette à caution ! L'histoire du retournement des baguettes était assez compliquée à comprendre !

Quoi alors ? Des peines de cœur ? Impossible ! S'il était tombé amoureux d'une autre fille que la Belette femelle, il n'aurait eu aucun mal à la conquérir. Elles devaient toutes rêver de tomber dans ses bras ! Une femme mariée ? GRANGER, la copine de Weasmoche ? Une ennemie, une fille de l'autre camp, une « Sang Pur » qui le dédaignerait ? Il n'y en avait pas des masses ! Alors ?

Tout en réfléchissant, Draco descendit à la cuisine pour prendre son petit déjeuner. Il y trouva Harriett qui cacha précipitamment la Gazette derrière son dos. d'un air coupable. Puis elle ramena lentement le journal devant elle.

« Bonjour Draco. J'aurais préféré vous montrer ça plus tard mais de toute façon, vous connaîtrez la nouvelle. Tenez, lisez.

Elle lui tendit le journal. Sur la première page grimaçait le visage de Lucius Malfoy. La légende en caractères gras disait :

Le dernier des Grands Mangemorts a reçu hier matin le baiser du Détraqueur.

En plus petits caractères, l'article précisait :

Narcissa Malfoy a assisté à l'exécution de son mari avec dignité. Rappelons qu'elle est condamnée à trois ans de prison pour sa participation à la guerre dans le camp de Lord Voldemort. D'aucuns trouvent sa peine trop légère et n'admettent pas l'indulgence des Juges à son égard. Pas plus qu'ils ne comprennent pourquoi le fils Malfoy est libre d'aller et venir à sa guise sur le Chemin de Traverse. Nous recommandons aux honnêtes gens de se méfier de lui et de signaler tout écart de conduite aux autorités compétentes ....

Draco ne remarqua même pas le petit entrefilet qui annonçait la rechute de Harry Potter et le prolongement de son séjour à Sainte Mangouste; Le journal tremblait violemment entre ses mains. Il s'effondra ...

 

A suivre.

 

 
 
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