Le Chemin de Traverse. Auteur : haniPyanfar. Madame Joanne Rowling est la fondatrice de l'hôpital Sainte Mangouste. Chapitre 6 : Extérieur 1 - Sainte Mangouste. Premier étage. Blessures faites par des créatures vivantes : Griffures, morsures, piqûres, brûlures et autres. Salle d'attente numéro un. Deux Aurors, l'air sinistre, la baguette magique posée sur les genoux, étaient assis sur un canapé défraîchi. Sam, l'employé de la Poste, tournait en rond en bafouillant des paroles incohérentes. « ... Encore jamais arrivé ... Jéroboam ... trop vieux pour les longs voyages ... bientôt à la retraite ... pas tout à fait tort malgré tout ... tout ce sang ... quoi faire d'autre ... pas de ma faute ... un dédommagement peut-être ? ... » La porte de la salle des soins d'urgence s'ouvrit et Augustus Pye, le jeune guérisseur fraîchement diplômé, apparut, suivi de Draco, encore plus pâle que d'habitude. « Ce n'est pas grave, annonça-t-il jovialement. Monsieur Malfoy ne gardera pas de traces de cet incident mineur. J'ai soigné l'entaille de son front avec un procédé moldu d'avant garde : des petits clips presque invisibles qui referment la blessure. Il n'y aura pas de cicatrice. « Il en a de bonnes, le médicastre, avec son incident mineur ! C'est pas lui qui s'est fait attaquer par une grosse boule de plumes noires, pourvue d'un bec crochu et de griffes tranchantes ! Il ne me manquait plus que ça, une marque au front comme l'autre Balafré ! Et ça fait mal en plus ! » --Les blessures à l'épaule sont plus ennuyeuses, poursuivait le guérisseur. Les serres de hiboux sont parfois la cause d'infections importantes, des zoonoses entre autres. J'ai utilisé les baumes et les sortilèges habituels mais Monsieur Malfoy devra obligatoirement revenir demain en consultation. --On a autre chose à faire qu'à suivre un Mangemort en cavale, grogna un des Aurors. --Mais il est inutile que vous veniez une deuxième fois perturber tout le service des urgences, sous prétexte que mon patient n'a pas le droit de quitter son lieu de résidence ! se récria Augustus Pye. Vous n'aurez qu'à surveiller son déplacement depuis vos bureaux du Ministère ! Je vous attends demain à 14 heures, Monsieur Malfoy. --Hé là, pas si vite, dit l'autre Auror en se levant. Nous devons avoir l'œil sur ce condamné, on ne sait jamais ce qu'un Mangemort a en tête ! .Nous ... --Messieurs, le coupa froidement le guérisseur, puis-je vous rappeler une loi fondamentale de notre Monde ? Tout blessé, tout malade a le droit absolu de se faire soigner à Sainte Mangouste quel que soit son statut. C'est un lieu d'asile, ici ! Normalement, vous auriez dû laisser vos baguettes magiques à l'accueil. Souhaitez-vous que j'en réfère au Directeur de cet Hôpital ou au Ministre lui-même ? --Bon, d'accord. Toi, Malfoy, tu viens ici demain depuis le Chaudron en utilisant la Poudre de Cheminette. Tu devras être de retour une heure après. Sinon, c'est Azkaban. Compris, vermine ? --Oui, Monsieur, répondit Draco en baissant les yeux. La prison lui avait appris qu'il ne servait à rien de discuter avec des gens aussi obtus. Les Aurors partirent en grommelant. Sam s'approcha de Draco en se tordant les mains. « Monsieur Malfoy, je suis sincèrement désolé. Rentrons si vous le voulez bien, votre cape est restée sur votre lieu de travail et je dois vous proposer un ... arrangement. --Merci encore de vos bons soins, dit Draco en se tournant vers le jeune médicomage. A demain. » Il suivit l'employé de la Poste jusqu'au rez-de-chaussée où une cheminée permettait aux malades d'arriver directement dans le Hall et d'en repartir dans les cas exceptionnels. Patients et guérisseurs se retournaient sur son passage. Sa robe de sorcier lacérée sur l'épaule et tachée de sang attirait les regards. Et en plus, malgré les sortilèges de guérison, il avait mal. Quand ils furent arrivés à la Poste, Sam entraîna Draco dans un bureau vide. --Monsieur Malfoy, je vous dois une explication sur le comportement de Jéroboam .... Oui, une initiale J, c'est notre plus ancien hibou mais il est l'un des rares à connaître la route d'Azkaban. Alors nous le gardons en service. --Azkaban ? dit Draco d'une voix tremblante. --En fait, il avait à la patte une lettre qui vous était adressée. «Un message de mère, » pensa le jeune homme avec une bouffée de joie. Il pardonna aussitôt sa bêtise à ... ah oui, Jéroboam. -- D'habitude, continuait l'employé, quand la réponse à un courrier est expédiée par un de nos hiboux, celui-ci nous l'apporte avant d'aller se reposer et nous la transmettons par une de nos chouettes. Les grands voyageurs ne connaissent pas forcément l'adresse des gens. Mais vous étiez sur place, près de la fontaine. Jéroboam a cru bien faire et il s'est dirigé vers vous. Avec très peu de délicatesse, je dois bien l'avouer. J'espère que vous lui pardonnerez. --Bien sûr ! Où est cette lettre ? demanda Draco avec avidité. --Au bureau de Poste, dans le casier « Réponses d'Azkaban ». Je n'en ai pas parlé devant les Aurors. Ils auraient peut-être voulu la lire ou même la déchirer. Mais moi, j'estime que le courrier est sacré et doit être remis à son destinataire. Venez, Monsieur Malfoy, je vais vous la donner. Ils regagnèrent le bureau de Poste et Draco récupéra sa cape qu'il posa sur sa robe déchirée. L'employé lui remit un parchemin roulé portant son nom et une enveloppe contenant de l'argent. Il dit d'un air un peu gêné. : --S'il vous plaît, n'ébruitez pas l'affaire de Jéroboam. On nous reproche sans arrêt de garder trop longtemps nos hiboux, mais que voulez-vous, on s'y attache. Voici dix gallions pour compenser votre préjudice. J'espère que ça suffira. --Oui, oui, ne vous inquiétez pas, tout va bien, dit Draco en serrant le parchemin dans sa main. Il se dirigea rapidement vers la sortie. Il ne pensait qu'à sa lettre. --Je vais prévenir la Ménagerie Magique que vous serez en retard, lui cria encore Sam qui ne savait plus quoi faire pour se faire pardonner. Mais Draco n'avait qu'une hâte, arriver dans sa chambre au Chaudron et dérouler enfin le parchemin tant convoité. Il ne rencontra heureusement ni Tom, ni Harriett et sans même ôter sa cape, il s'assit sur son lit et ouvrit la lettre. La stupeur le cloua sur place. Ce n'était pas un message de sa mère. Roulée à l'intérieur du parchemin, c'était sa propre lettre qu'on lui renvoyait, barrée de quelques mots écrits à l'encre rouge : « Les prisonniers Mangemorts n'ont pas droit au courrier. » La feuille tremblait dans ses mains. Les larmes débordèrent. Et pour la deuxième fois depuis son arrivée, il pleura amèrement, longtemps, jusqu'à ce qu'il se sente vide de tout espoir, de toute joie. Lucius Malfoy, son père, était privé de son âme et perdrait bientôt la vie. Et Narcissa Malfoy, sa mère qu'il aimait tant, était recluse dans la plus noire des prisons et il ne pouvait rien pour elle. -- -- -- -- -- -- Faisant un gros effort sur lui-même, Draco se reprit. Ce n'était pas le moment de se laisser aller. Il baigna son visage pour effacer toute trace de larmes, il enleva sa robe déchirée et sa chemise tachée de sang. Sur son dos et ses épaules, ses blessures étaient rouges malgré le baume qui les recouvrait. Sans baguette magique, il ne pouvait soulager sa douleur et le jeune médicomage n'avait pas pensé lui donner une potion apaisante. Avec l'argent gagné, il pourrait peut-être en acheter chez l'apothicaire et par la même occasion lui demander si une place allait se libérer chez lui. Il lui fallait aussi de nouveaux vêtements. Il n'avait pas pu emporter grand chose quand les Aurors l'avaient entraîné au château Malfoy. Les policiers avaient été aussi hargneux que les deux qui avaient débarqué au service des urgences et prétendaient l'emmener immédiatement à la prison du Ministère ! Ça avait fait un beau raffut mais Augustus Pye avait tenu bon. Le jeune homme était blessé, il devait être soigné ! Draco se demanda s'il avait assez d'argent pour acheter des vêtements neufs ou s'il devait plutôt aller farfouiller au Fond de la Malle. Il soupira. Il n'avait jamais eu ce genre de souci ... avant. Il se décida pour Madame Guipure. Une cape de seconde main, passe encore mais une chemise et une robe ... Avant tout, il devait se rendre à son travail à la Ménagerie Magique. Il se changea et partit. Malgré son retard, son patron l'accueillit avec bienveillance et s'éclipsa aussitôt pour rejoindre ses collègues au pub. Un quart d'heure plus tard, Draco eut la désagréable surprise de voir entrer Dennis Crivey et sa bande dans la boutique. Le petit blond voulait soi-disant acheter une grosse araignée noire, comme celle que Lee Jordan avait amené à Poudlard quelques années auparavant. « Nous avons des mygales à cinq gallions et deux mornilles ou des tarentules à trois gallions, proposa Draco d'un ton professionnel. Le sortilège pour les rendre inoffensives coûte un gallion, la cage sept mornilles et le sachet de mouches sèches trois noises. --Je n'ai qu'un gallion mais tu nous feras bien crédit, Serpentard, rigola le petit Abercrombie. Draco montra un écriteau accroché au-dessus du comptoir. « Ici, on paie content », disait la pancarte avec un jeu de mots qui faisait rire la clientèle. A part pour les escargots orange, les gens étaient en général heureux de leurs achats. --Hé bien nous, on n'est pas contents, mais pas contents du tout que tu continues à polluer notre air, Malfoy, reprit Dennis Crivey d'une voix menaçante en sortant sa baguette magique. Ta place est à Azkaban avec tes copains Mangemorts. Draco eut froid dans le dos comme chaque fois que le mot Azkaban était prononcé, même s'il était dit par un gamin en pleine crise d'adolescence.. --C'est toi qui vas t'y retrouver si tu ne ranges pas ça tout de suite, reprit-il d'un ton froid. Les Aurors ne plaisantent pas avec l'usage de la magie par les jeunes de ton âge. --Je ne suis plus un enfant et je vais te le prouver, cria le jeune sorcier en pointant sa baguette. Impedimen ... --Expelliarmus ! lança une vois sévère. La baguette de Dennis voltigea dans les airs, rattrapée par Hermione Granger qui venait d'entrer dans la boutique. --Qu'est-ce qui te prend, Crivey ? Depuis quand un Griffondor attaque-t-il une personne sans défense ? Dehors, tous les quatre, et que je ne vous y reprenne plus ! Les jeunes baissèrent le nez et se dirigèrent vers la porte. Dennis, le visage tout rouge, récupéra sa baguette et partit en grommelant une vague excuse. --Il est temps que Poudlard rouvre ses portes, reprit-elle en levant les yeux au ciel. Bonjour, Malfoy. J'ai appris pour ton accident. Tout l'hôpital ne parle que de ça ! C'est peut-être une chance pour nous. --Parle pour toi, Granger. Je ne vois pas en quoi le bec et les griffes d'un hibou représentent une chance pour moi. Mais il me vient une idée. Tu as bien dit que tu ferais n'importe quoi pour que j'aille voir Potter ? Ce sera dangereux, tu sais ! Les Aurors sont à mes trousses. Ils ne me lâcheront plus. --J'en fais mon affaire. Je dois voir Dawlish demain matin. Que veux-tu ? --Je veux des nouvelles de ma mère. --Comment ça ? Tu ne lui as pas encore écrit ? Elle ne t'a pas répondu ? --Les prisonniers Mangemorts n'ont pas droit au courrier, dit Draco d'une voix amère. Je veux que tu demandes au Ministère une exception pour elle. --Mais c'est honteux ce que tu me dis là ! Pas droit au courrier ? Ah, ça doit encore être une de ces stupides lois que les sorciers ont fait adopter après la bataille ! Incroyable ! La plupart de ces froussards n'ont pas levé le petit doigt pour contrer les ordres de Voldemort et maintenant, ils s'agitent dans tous les sens. pour prendre leur revanche ! --C'est toujours comme ça après une guerre, Granger. Il y a ceux qui la font et ceux qui en profitent. Toi, tu l'as faite, et en première ligne. Ça te donne bien quelques privilèges. C'est donnant, donnant. Je vais voir Potter et ma mère a du courrier. --D'accord, Malfoy. Je te promets d'essayer. J'irai voir le Ministre s'il le faut. Cette loi est intolérable ! On se voit ce soir pour mettre notre plan au point ? « Cette fille me surprendra toujours, pensait Draco en se rendant chez l'apothicaire. Même pas au courant des bassesses de ce monde ! Les Malfoy savaient toujours tout autrefois. C'était notre force. En tous cas, même si je ne le dirai jamais tout haut, elle a du cran, la Griffondor ! Elle ne sait pas dans quel bourbier elle va mettre les pieds. S'attaquer aux privilégiés du Ministère, parler haut et fort au milieu des chacals ! Je me demande si ce n'est pas ça qui a miné le moral du Balafré : s'apercevoir qu'il s'est battu pour un monde qui n'est finalement pas meilleur que celui d'avant ! » -- -- -- -- -- Draco était devant la porte close, les lèvres sèches, les mains moites, le cœur battant. Il avait fallu ruser pour arriver jusque là. La chambre de Potter était au quatrième étage, normalement réservé à la Pathologie des Sortilèges, même si le Survivant n'était pas sous l'emprise d'un maléfice mais victime de lui-même. C'était l'endroit le plus sûr de l'hôpital. Il fallait donner un mot de passe spécial pour y pénétrer. Seuls quelques initiés le connaissaient et Granger en faisait partie. Elle faisait le guet dans le couloir. Draco avait vingt minutes au plus, s'il voulait retourner au Chaudron Baveur dans les temps. Négligeant la pancarte « Ne pas déranger », il frappa deux coups et entra. Aussitôt, il vit une main rabattre un drap sur une tête. Il s'approcha mais le corps allongé ne bougea pas et aucune voix ne s'éleva. Il prit l'offensive et, de son ton traînant si reconnaissable à Poudlard, il appela : « Potter ? Un visage réapparut brusquement. Un choc ! Teint blafard, cheveux noirs malpropres et emmêlés, yeux vert sombre trop grands au-dessus des joues creuses, barbe naissante ... un fantôme de Potter --Malfoy ! Qu'est-ce que tu fous là ? --Oh ! Hé bien, j'étais venu rendre visite à un ancien ami Mangemort mais les Aurors lui ont jeté tant de Doloris qu'il ressemble plus à un légume qu'à un être humain. On m'a dit que tu étais dans le coin. Je t'ai cherché et je t'ai trouvé. --Personne n'a le droit d'entrer ici ! Un sortilège bloque la porte ! --Ah oui ? Elle était ouverte, je n'ai eu qu'à la pousser. Tu es moins important que tu ne le crois sans doute. Les médicomages en ont peut-être assez de te voir ! A propos, qu'est-ce que tu as ? On a vaguement parlé de suicide. Alors, pas encore raide mort ? Dommage ! --Fous le camp avant que je te pulvérise, salaud ! --Tu aurais du mal ! On t'a confisqué ta baguette magique pour t'empêcher de recommencer tes conneries. Et d'après ce que je vois, tu as autant de force qu'un Scroutt nouveau-né ! Je te quitte en vainqueur du plus puissant mage noir du monde et je te retrouve au lit comme une larve ! Alors comme ça, tu t'es tailladé les veines ! Ça va te faire de nouvelles cicatrices ! Tu en avais marre de l'ancienne, maintenant que tu n'as plus de Lord Noir à occire ? --Fumier de Mangemort ! --Pas d'insultes malséantes, je te prie ! La guerre est finie, ces mots-là n'ont plus cours. Les Sangs Purs sont accueillis au Ministère avec bienveillance, pour peu qu'ils fassent allégeance au nouveau pouvoir. Le monde sorcier a besoin de nous et les Malfoy sont toujours là où est la puissance. Par contre, le Potty est une espèce en voie d'extinction. Tu as accompli ton destin. Il ne te reste qu'à disparaître. --Je ne demande que ça ! Sors ta baguette magique et envoie-moi un Avada ! Tu me rendras service ! --Il n'en est pas question ! Je ne suis pas un assassin, moi ! Mais je croyais que tu avais des amis ? Moi, j'ai retrouvé Parkinson et Zabini. Ils sont en pleine forme. Ils ne m'ont pas dit de te donner le bonjour, alors, je ne te le donne pas. Mais où sont ta chère Belette et sa Sang-de-Bourbe ? --Au diable, voilà où ils sont ! Va-t-en ! --Quoi ! Même pas la rouquine qui te trouvait les yeux verts d'un crapaud du matin ? La mini Weasmoche ? Je l'ai aperçue l'autre jour dans la plus minable boutique du Chemin de Traverse. Elle n'est plus ta petite amie ? --Malfoy, un mot de plus sur ce sujet et je te tue ! --Ho ho ! Voilà qui est intéressant ! Tu en aimes une autre et elle ne veut pas d'un idiot comme toi ! C'est ça ? Tu n'as pas fait assez mousser ta célébrité ! Ou alors, j'y pense ... Ça y est, j'ai trouvé ! Tu es amoureux de quelqu'un de l'autre bord ! Et tu en as honte ! Merlin ! J'ai bien fait de te rendre visite ! Tu as illuminé ma journée ! Draco se détourna comme s'il allait sortir. Harry, qui était resté allongé pendant tout l'échange de propos aimables, tentait de se redresser et de sortir un pied du lit. --Si tu veux me tuer, ajouta le jeune blond d'une voix toujours aussi dure, je t'attends dans une semaine jour pour jour au Chaudron Baveur ! Nous avons des comptes à régler, toi et moi ! A bientôt, crétin de Griffondor ! C'était un plaisir ! Il sortit et resta planté derrière la porte. --J'y serai, tu peux en être sûr, » cria une voix furieuse Il entendit ensuite un grand « Blam! ». Potter ne tenait pas sur ses jambes et venait de s'étaler avec fracas. Draco s'éloigna en vitesse. Il ne lui restait que cinq minutes pour être de retour au Chaudron, il n'avait pas intérêt à lambiner. Il tremblait intérieurement et ce n'était pas par crainte des Aurors. La vue de Potter, maigre, affaibli, presque exsangue, lui avait retourné les tripes. -- -- -- -- -- « Ah Draco, dit le miroir à son retour; la patronne a emporté vos vêtements abîmés par le hibou. Elle va les nettoyer et les réparer. Je vous ai vu pleurer hier à votre retour. Avez-vous toujours aussi mal ? Soignez-vous bien ! Les blessures faites par des griffes s'infectent vite ! Je ne voudrais pas que vous tombiez malade comme Harry Potter ! A propos, dites-moi, avez-vous de ses nouvelles ? Quand va-t-il quitter l'hôpital ? --Bientôt, je pense. Il se pourrait même qu'il vienne te voir dans une semaine. Enfin, c'est ce que j'espère ! --Quelle bonne nouvelle ! Et vous ? Avez-vous trouvé un nouveau travail ? --Je suis allé chez l'apothicaire. Monsieur Jiggers est un ancien Serpentard, il m'a reçu avec bienveillance. Une place se libèrera dans une dizaine de jours, il a promis de me prendre à l'essai. Tu comprends, je n'ai pas terminé mes études. Je n'ai peut-être pas les compétences requises. Mais j'ai toujours aimé la préparation des potions. Enfin, on verra. --Ne vous inquiétez pas ! Vous aurez le job ! Serpentard un jour, Serpentard toujours ! -- -- -- -- -- A Sainte Mangouste, au quatrième étage, c'était le branle-bas de combat. Harry Potter était sorti de sa torpeur. Il réclamait à manger. Il voulait ses plats favoris : du poulet rôti, des carottes à la crème et de la tarte aux myrtilles. Et de la bièraubeurre, par Merlin ! Il avait demandé un miroir et un rasoir magique pour que celui-ci le rase de près. Il prendrait un bain demain et laverait ses cheveux. Le coiffeur, peut-être ? Et qui avait osé toucher à son eau de toilette ? Où étaient ses vêtements ? N'y avait-il dans son armoire que ces horribles boxers en coton ? Pourquoi n'avait-il pas de pyjamas de soie ? Pas étonnant qu'il ait des démangeaisons ! « Et ma baguette magique ? Où est ma baguette magique ? Tout de suite, je la veux tout de suite ! Non, je n'en ferai pas mauvais usage ! Dans deux jours ? D'accord ! Enfin, par les couilles de Griffondor, où sont passés Ron et Hermione ? Jamais là quand on a besoin d'eux ! Envoyez-leur un hibou ! Immédiatement ! » « Parkinson et Zabini ne te donnent pas le bonjour ! Sombre crétin va ! Qu'est-ce qu'il a voulu dire par '' amoureux de quelqu'un de l'autre bord '' ? Aurait-il ... deviné ? » A suivre. |