/* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-priority:99; mso-style-qformat:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin:0cm; mso-para-margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:10.0pt; font-family:"Times New Roman","serif";} Ils étaient là, tous les deux. Elle asphyxiant, lui refusant de la lâcher. Aléa avait l’impression que son agonie ne cesserait jamais, que cette scène désagréable resterait figée dans le temps jusqu’à ce qu’enfin, elle rende son dernier souffle. Mais lorsque le sang qui coulait de la plaie à l’arrière de son crâne atteignit la main de son détracteur, celui-ci laissa précipitamment tomber Aléa et recula de plusieurs pas. Elle s’affala sur le sol et avala voracement une goulée d’air. Il l’aurait tué si… - Ne t’avais-je pas prévenue ?, lança-t-il d’un ton violent. Mais je constate que cette menace n’a pas été suffisante! Très bien, tu vas voir ce qu’il en coûte de me désobéir ! Sur ces derniers mots, il hurla quelque chose en japonais au groupe qui se tenait éloigné. Aléa ne parvint pas à déterminer à qui il s’adressait, elle était bien trop occupée à essayer de reprendre une respiration à peu près normale, évitant tant bien que mal de se focaliser sur la blessure sur son crâne. Elle aperçut cependant le grand musclé s’approcher d’elle d’un pas pesant. Elle releva la tête en grognant de douleur et aperçut son expression… celle d’un chien à qui l’on tend un morceau de viande appétissant. Qu’allait-il donc lui faire ? La passer à tabac ? Elle avait eu son compte à ce niveau là… Ses dernières forces l’avaient quittée et son corps ne voulait plus réagir mais plus la distance qui la séparait de cet homme s’amenuisait, plus la peur se faisait pressante. Elle aurait tant voulu que ses muscles répondent aux ordres impérieux et affolés que leur envoyait son cerveau. Elle se sentait tellement impuissante… - Non, ne t’approche pas de moi…, parvint-elle à peine à articuler. Cela n’eut aucun effet. Il ne marqua aucune hésitation. Il marchait même de plus en plus vite. Aléa, au fond d’elle, ne savait que trop bien ce qui l’attendait, mais se refusait à cette idée. L’homme n’était plus qu’à quelques pas et il tendit les bras, comme pour la saisir plus vite encore. Il se rua sur elle et entreprit de défaire les boutons du manteau de la jeune femme. Cependant, il était tellement précipité qu’il n’arrivait pas à le lui retirer. Il tira alors de chaque côté du vêtement et arracha les quelques attaches qui retenaient encore les bouts de tissus. Aléa était figée, son esprit ne parvenant pas à admettre ce qui lui arrivait. Comment en était-elle arrivée là ? Elle était pourtant si près du but… encore quelques mètres et… elle ne pouvait pas abandonner maintenant ! Les forces lui revenaient en même temps que la volonté d’échapper à ce cauchemar. Ses membres s’actionnaient à nouveau et lui obéissaient de mieux en mieux. Elle s’agitait, luttait tant bien que mal, encore et encore. Mais ses poings semblaient s’abattre sur le dos de son assaillant comme une brise sur un implacable rocher. L’homme s’attaquait maintenant à son corset tandis que la tête d’Aléa lui tournait de plus en plus. Elle perdait beaucoup de sang et se savait à deux doigts de s’évanouir… et lui la… Non, elle ne pouvait toujours pas s’y résoudre. Il fallait qu’elle s’échappe coûte que coûte, que cet homme arrête ses horribles agissements, qu’elle crie… Sa gorge émit tout d’abord un gargouillis déplaisant puis elle réussit seulement à formuler quelques faibles mots. - Stop… s’il vous plaît… arrêtez… Ca y est, l’homme avait retiré son corset. Encore un peu et…. - YAMEETTTEEEEE !!!!!! * Aléa entendit le cri se répercuter dans la ruelle. Était-ce elle qui avait hurlé ? Elle ne reconnaissait même pas sa voix. Cela eut au moins le mérite d’interrompre l’homme qui se releva, hésitant. Rien n’avait pu l’arrêter jusqu’ici, qu’est-ce qui avait bien pu faire la différence ? Il paraissait avoir comme… peur… d’elle ? Ce ne pouvait pas être cela, et pourtant… Il se posta en face de l’homme surnaturel en tournant le dos à Aléa et dit quelque chose entre ses dents. Elle discerna l’autre lever un sourcil et cru que ses yeux étaient devenus encore plus noirs. Aléa n’eut pas le temps de se rendre compte qu’il avait bougé mais elle perçu un bruit sourd, le son de quelque chose heurtant violemment le mur. Elle vit aussitôt le corps de l’homme qui avait désobéi s’affaisser sur le sol, inerte à côté d’elle. Encore une fois, elle n’avait pas eu le temps de suivre ses mouvements! Cela ne fit que renforcer sa terreur. Il s’attaquait vraiment à tous ceux qui le contrariaient. L’avait-il tué ? Aléa sentit la bile lui monter aux lèvres mais se retint de vomir. Il aboya un nouvel ordre et cette fois, tout le groupe s’approcha à pas lents. Elle se recroquevilla dans un coin, ne cherchant même plus à fuir. La douleur dans sa tête était tellement ardente qu’elle ne parvenait plus à ordonner ses idées. Un voile blanc lui obstruait à présent la vue, comme pour lui cacher l’horrible suite d’un film qu’elle n’aurait pas eu le droit de regarder. Elle sentit à peine des mains la soulever et entendit à peine une voix inconnue s’élever. Ses paupières étaient trop lourdes et elle sombra dans les limbes de l’inconscience… Lorsqu’elle rouvrit les yeux, le décor avait totalement changé. Elle se trouvait dans une pièce sombre et elle était allongée sur quelque chose de moelleux. Un lit, sans aucun doute. Elle était donc dans une chambre. Mais où ? Et chez qui ? Elle voulut se relever mais elle fût trop brusque et la tête lui tourna tandis que son corps cria au supplice. La douleur était bien réelle, elle n’avait pas rêvé les événements passés. Aléa attendit quelques minutes que la douleur s’amenuise puis tenta à nouveau de se lever, plus prudemment cette fois. Elle tâtonna ensuite son crâne à la recherche de la plaie mais ses doigts ne rencontrèrent qu’un gros pansement. On l’avait soignée. Elle sortit du lit, doucement, et réalisa que ses vêtements avaient été changés. Elle portait à présent un long T-shirt trop grand et un pantalon qui ne tenait pas. Des vêtements d’homme. Aléa, mal à l’aise, vérifia que ses sous-vêtements étaient toujours les mêmes. Elle fût soulagée de constater que c’était bien le cas. Elle commença alors une brève inspection de la pièce, notant de petits détails qui pourraient la renseigner sur le propriétaire des lieux. Mais elle ne trouva rien d’autre que quelques vêtements et livres éparpillés sur le sol. Aucunes photos ou posters sur les murs. Aucun signe distinctif. Que devait-elle faire maintenant ? Sortir par la fenêtre ? Aléa jeta un coup d’œil entre les persiennes et remarqua que la chambre se situait à l’étage. Mais elle apercevait quelque chose sous sa fenêtre, elle pourrait sans doute s’échapper sans trop de difficultés. Mais cette personne l’avait secourue et soignée. Pouvait-elle partir comme une voleuse après ce qu’il s’était passé ? Et pour aller où ? Elle était véritablement perdue. De plus, l’homme surnaturel avait dit qu’ils l’attendaient. Et s’ils étaient à sa poursuite ? Elle n’aurait aucune chance seule mais pouvait-elle mêler un inconnu à cette histoire dont elle ne comprenait elle-même rien ? Non, elle n’en avait pas le droit. Mais que faire dans ce cas? Aléa ne savait plus quoi penser, tout était bien trop flou dans sa tête. Elle était encore plongée dans la nébuleuse de ses réflexions lorsqu’elle en fût soudainement arrachée. Elle avait discerné des bruits de pas, qui, malheureusement, semblaient se rapprocher. Quelqu’un arrivait ! Sans réfléchir, Aléa se précipita dans le lit et s’enfouit sous la couette, étouffant son gémissement de douleur. Elle avait bougé trop brusquement. Elle laissa juste sa tête dépasser afin de pouvoir s’oxygéner. Elle avait trop manqué d’air à son goût ces derniers temps. Elle ferma les yeux et tacha de simuler une respiration qui évoquerait un sommeil profond. La porte s’ouvrit doucement et elle perçut la lumière à travers ses paupières. Elle risquait de bouger les yeux et il verrait qu’elle ne dormait pas réellement. Elle aurait dû se tourner de l’autre côté ! Mais l’inconnu déposa juste quelque chose sur la table de chevet et ressortit sans plus attendre. Tandis qu’il refermait la porte, Aléa entendit d’autres pas et deux voix s’élevèrent. L’échange fût bref et les crissements du plancher s’éloignèrent. Aléa rouvrit lentement les yeux, méfiante. Elle écoutait attentivement, à la recherche de la moindre alerte. Lorsqu’elle fut sûre qu’ils étaient bien partis, elle s’autorisa à regarder ce qui se trouvait sur la table de nuit. Elle reconnut ses habits. Ce n’était pas ceux qu’elle avait mis pour le voyage –qui devaient maintenant être à la poubelle- mais d’autres vêtements qu’elle avait choisi d’emmener. Ils avaient fouillé dans sa valise ! Mais alors, s’ils lui avaient amené ses affaires, c’est que ses bagages n’étaient pas dans la pièce. Elle scruta les coins de la chambre, espérant qu’elle se trompait et que ses valises se trouvaient dans la pièce. Elle ne trouva rien. Peut-être sous le lit ? Elle se pencha mais sa tête lui rappela que ce genre de mouvement était déconseillé. Elle prit donc la peine de sortir du lit pour regarder. Rien. Où les avaient-ils mises ? Pourquoi lui avoir rapporté ses vêtements et pas sa valise ? Était-ce fait exprès ? Dans ce cas, elle n’avait pas d’autre choix que d’aller à leur rencontre. De toute manière, elle ne pourrait pas jouer éternellement l’endormie. Si leur but était de l’empêcher de fuir, lui supprimer sa valise était un moyen simple et efficace. Mais même s’ils n’avaient pas eu recours à ce procédé, elle ne serait sans doute pas partie comme ça. Peut-être. Quoi qu’il en soit, ces gens l’avaient aidée et soignée. Elle devait au moins les remercier –et surtout récupérer ses affaires. Si elle faisait juste ça et qu’elle les quittait vite, ils n’auraient pas de problèmes, ne seraient mêlés à rien. Ensuite, elle irait voir la police et tout cela serait réglé. Oui, il n’y avait que ça à faire. Ils ne pouvaient de toute manière pas la retenir. Du moins, elle l’espérait. *Se prononce « yamété » = arrêtez |