Ma quatrième participation au concours de science-fiction du salon IRC #nebuleuse. Ce texte a été terminé le 25 juillet 2007. J'en suis assez content. Merci à Myschka pour sa correction. Pour ce concours on doit créer quelque chose à partir d'une actualité du monde de l'astronomie à choisir parmi un panel proposé. La nouvelle que j'avais choisi était "Les trous noirs sont-ils des passages vers d'autres Univers ?" : http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=4016 Voyage Incongru En l'an 2065 du Seigneur, Sam Washington, spationaute chevronné de l'Agence Spatiale Eurasienne, prit place à bord d'une navette pour un voyage de routine dans le système solaire voisin. Le pilote, un petit homme blond et musclé à la mâchoire osseuse, avait pour tâche d'observer un phénomène étrange de plus près. Un trou noir se développait d'une façon jamais observée depuis un télescope terrestre. Le voyage se déroula sans encombres. Washington arriva à bonne distance du phénomène ce qui suffit aux systèmes de mesures à bord du vaisseau spatial pour récolter des informations visuelles sur le trou noir. Sam se contentait de surveiller les différents écrans de contrôle du poste de commande à intervalles réguliers. La navette spatiale fut subitement heurtée par quelque chose, ou du moins elle n'était plus en orbite stationnaire. Les écrans de contrôles montraient à Sam Washington que le vaisseau gagnait de plus en plus de vitesse et fonçait droit vers le trou noir, comme une bille métallique qu'on jette au fond d'un puits obscur. Après avoir cherché en vain dans les enregistrements des capteurs de la navette ce qui avait bien pu la précipiter à une telle allure, Washington s'appliqua à faire ralentir le vaisseau mais les commandes n'entraînaient aucun changement dans la vitesse de l'appareil. Ne pouvant pas non plus le faire changer de direction, Sam Washington se résigna à mourir perdu dans un trou noir. Il commença à ressentir des maux têtes de plus en plus lancinants et tomba dans l'inconscience. Washington se réveilla. Bien qu'agnostique il se demanda s'il n'était pas dans un quelconque royaume des morts. Le générateur auxiliaire de sa navette s'était mis en route, et les appareils de contrôle indiquaient que l'engin s'était écrasé sans trop d'encombre sur une planète. Espérant s'être retrouvé quelque part sur la Terre, Washington se pencha de plus près sur les analyses réalisées par les capteurs du vaisseau. L'atmosphère ne correspondait pas à celle de la Terre, mais elle en était proche, et donc respirable. La navette s'était presque entièrement enfoncée dans ce qui semblait être un sol très meuble, ayant sans doute permis de limiter au maximum les dégâts causés par l'impact lors de l'atterrissage. Sam se rendit compte assez rapidement que la navette s'enfonçait progressivement dans la surface de la planète. Les moteurs ne répondant plus, il n'eut d'autre choix que de récupérer le plus d'éléments possible avant de la quitter. Il emporta un sac de rations de vivres, un autre de premiers soins, un kit de survie et un dispositif de communication. Pour finir il prit soin de récupérer une copie des enregistrements effectués par les dispositifs de contrôles puis ouvrit l'écoutille arrière du vaisseau. Devant ses yeux il ne vit qu'un épais brouillard. L'air était moite et chargé d'une désagréable odeur rappelant la putréfaction de végétaux. Sam conclut qu'il se trouvait peut-être dans un marais. Le vaisseau spatial s'enlisant de plus en plus, il glissa le long de son fuselage, bardé de son précieux équipement. Il ne s'enfonça pas dans le sol vaseux sur lequel il posa les pieds. La navette fit quelques gémissements supplémentaires et finit par être avalée alors que Sam Washington s'en éloignait d'un pas lourd, embourbé jusqu'au mollet à chaque enjambée. Il espérait rejoindre un endroit plus clément, un sol plus stable, puis déterminer comment il pourrait rentrer en contact avec la Terre. Alors qu'il se raccrochait à cette idée, Sam sentit un coup violent lui être porté à la tête et sombra une nouvelle fois dans l'inconscience. Il se réveilla le crâne en sang, allongé sur ce qui lui semblait être des rondins de bois. Des flammes étincelaient à quelque distance, éclairant ce qui semblait être une grossière cage où le spationaute était prisonnier. Sam se releva sur ses coudes avec un gémissement de douleur. Son regard fut attiré sur sa droite. Pris d'une stupeur sans nom, il vit de l'autre côté des barreaux de sa geôle l'ignoble visage d'un être reptilien. |