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au 31 Mai 21 :
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Jour de Pluie
Par Kaddath
Pèle-Mèle  -  Humour/Erotique  -  fr
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    Chapitre 3     Les chapitres     6 Reviews    
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Grêle

      Et ce n’était pas une sensation trop désagréable.

                                                               ******

       Aujourd’hui, Hugo, je te hais. Je te hais tellement que j’aurais souhaité t’écarteler vivant, te faire aussi mal que tu m’en as fait. T’humilier devant tout le monde, te faire passer les pires jours de ta vie, à tel point que tu n’oserais plus sortir le bout du nez dehors. J’en rêve. Tu n’imagines pas à quel point ça me ferait du bien de te voir souffrir.

        C’est puéril, je sais. La vengeance. C’est ainsi qu’on appelle ce sentiment de satisfaction personnelle, lorsqu’on se complaît à imaginer l’autre endurer les pires tourments, et que dans mon imaginaire je sourirais avec délectation de toutes tes mésaventures. Si tu savais…

        J’aimerais te pourfendre avec un couteau mal aiguisé, et t’arracher le cœur comme tu m’as arraché le mien. 

        Je te hais. Je te hais de m’avoir tant donné, et tout repris en l’espace d’un jour. Pourquoi ? Pourquoi m’avoir autorisé à rêver, à me promettre autant de bonheur, autant de joie ? Tu as été le premier à m’enseigner qu’une promesse est une promesse. Et qu’une promesse ne se brisait jamais.

        Apparemment, si.

        Je te hais.

        Je répète ces mots comme une litanie depuis maintenant un mois. Je n’arrive pas à oublier, encore moins à pardonner. Et pourtant je sais que ce n’était absolument pas de ta faute. J’avais éprouvé pour toi l’amour le plus pur, et maintenant je nourris à ton égard la plus féroce des haines. Comment cela se peut-il ? Toi que j’aurai plus chéri que quiconque sur terre.

        Tu m’empêches de dormir. Je ne t’ai rien demandé, et pourtant, tu trouves encore le moyen de me mettre en pelote, car tout me rappelle ta présence. Le moindre petit objet, la moindre couleur, le plus léger rire me rapporte à ton beau souvenir.

        Pourquoi ? J’aurais voulu le hurler au monde entier, demander justice à quelqu’un, le Seigneur, les lutins voleurs de chaussettes, les trèfles à quatre feuilles, n’importe qui ! Hurler jusqu’à ce que quelqu’un ou quelque chose, dans les hauteurs puissent enfin m’entendre et m’apporter un semblant de réconfort. Mais les immensités étoilées sont et demeureront toujours silencieuses, et je crois que je ne me suis jamais senti aussi idiot, aussi désespéré, que lorsque je me mets à implorer les astres.  

        Je te hais. Si je pouvais seulement te détruire comme tu m’as détruit… ce serait tellement… apaisant.

        Pourtant… je ne peux ignorer tout ce que tu m’as donné. C’est injuste et puéril de te rendre responsable de mon ressentiment, et de mon désespoir. Mais c’est tout de même de ta faute.

         Tu étais le jaune de la lumière qui ensoleillait mes journées. Tu étais  la couleur bleue de mon océan personnel, le vert qui donne vie à mon paysage. Tu étais le rouge sanglant qui borde mes horizons de colère, le gris contemplatif de ma vérité. Mais aujourd’hui, Hugo, tu es le marron de la merde de chien que j’écrase sous mes semelles.

        Quel gâchis.

                                                                 ******

        −Maman, maman regarde ! Regarde, c’est Daniel ! Daniel, Daniel !

        La voix fluette de Lucy me tira de mes pensées. Dans la rue menant jusque chez moi, que j’avais empruntée sans même m’en rendre compte – après avoir délibérément marché toute la matinée – madame Bern, ma voisine de pallier, sortait apparemment faire des courses avec sa fillette de cinq ans, que j’avais l’habitude de garder depuis qu’elle en avait deux. Je les saluai d’un signe de la main, et me penchait afin d’attraper Lucy et de la faire tournoyer dans les airs, comme un hélicoptère humain. Elle laissa échapper un grand rire, des mèches blondes tournoyant autour de son bonnet de grosse laine bleue. Elle était plutôt grande pour une enfant de cinq ans, avec des joues rouges et rebondies comme deux fruits juteux, et ses grands yeux verts. Mon sourire chavira un instant.

        − Daniel, Daniel, on va à la ferme ! C’est chouette hein ? On va à la ferme ! Maman est-ce que je pourrai caresser  un lapin s’il y en a ?

        Madame Bern se trouvait à présent à notre hauteur. C’était une femme avenante, de nature calme et tranquille. Je la connaissais depuis cinq ans maintenant, elle avait été la première à nous accueillir dans l’immeuble lors de l’installation de mes parents.

        − Oui ma chérie, bien sûr que tu pourras donner à manger aux lapins. Daniel, comment allez-vous jeune homme ?

        − Madame Bern. Je vais bien, vous savez. Merci.

        Elle savait ce que je devais ressentir, sans doute mieux que moi-même. Elle aussi avait connu mon cher Hugo. Il ne lui était pas resté indifférent avec son exubérance, son rire, et sa façon de toujours voir le bon côté des choses. Il était l’élément qui apportait un peu de piquant et d’exotisme à nos vies bien rangées, quelqu’un qui s’étonnait de voir un ciel bleu quand cela nous apparaissait à nous comme étant une banalité incomparable. Elle savait aussi à quel point nous étions proches, tous les deux. Ce n’était pas bien compliqué, elle était la tante de Léna, celle qui était censée être sa copine officielle avant moi.

        − J’imagine que vous devez être très occupé en ce moment, n’est-ce pas ? demanda-t-elle à nouveau. Madame Bern savait aussi déchiffrer les sentiments des gens. Elle faisait sans doute allusion au fait que je ne vienne pas les voir plus souvent, elle et Lucy.

        − Oui, en ce moment, j’ai beaucoup de choses à faire.

        En un sens, ce n’était pas tout à fait faux. Mais la vérité était beaucoup plus simple : je ne voulais pas voir aussi souvent les yeux de Lucy. Ils étaient trop semblables aux siens.

       

                                                                               

 
 
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