Je tiens a remercier les deux seuls lectrices qui m'ont reviewe : Saku et Camille. Je vous adore les filles et continuez vos fics, elles sont superbes *regard insistant vers Camille* ^^

Chapitre 2 : Retrouvailles arrangées

Les samedis après-midi, Hermione allait jouer au scrabble avec son père, Paul Granger, dans une association tenue par des bonnes sœurs dans le district de Fulham. Ils s'asseyaient toujours à la même petite table carrée, l'un en face de l'autre, et étaient accompagnés de deux amis de Paul : Dottie Bay et Burt Weinberg. Dottie était très petite et portait des lunettes. Elle avait un caractère bien trempé et Hermione l'adorait car elle lui rappelait sa mère. D'ailleurs, celle-ci avait, depuis toujours, été sa meilleure amie. Quant à Burt, c'était un afro-américain qui avait emménagé en Angleterre pour y passer une retraite tranquille. Vivant dans le même immeuble, il avait rencontré Paul à la fête des nouveaux arrivants et depuis, ils étaient devenus inséparables.

- "A" sur un mot compte triple, expliqua Hermione en plaçant les lettres sur le plateau de jeu. Sur la lettre compte double, j'ai le "X". Et je vous fait un score de soixante-douze !

Elle fit un geste de victoire sous les yeux de son père ahuri par le score élevé de sa fille. Il enleva ses lunettes et fronça les sourcils.

- Non, non ! Je conteste ! Je crois que ça s'écrit en deux mots.

- En un seul, affirma sa fille.

- Tu bluffes.

Hermione sourit devant l'air renfrogné de son père qui détestait avoir tort et piocha les lettres qui lui manquait dans le petit sac vert posé à côté d'elle. La partie continua et Dottie posa son mot, "mordiller", fière des douze points qu'elle venait d'obtenir. Pendant que Burt notait le misérable score de Dottie, Paul hésita à parler à sa fille d'une chose qui le taraudait depuis qu'elle était arrivée. Puis, prenant son courage à deux mains, il déclara :

- Mione. Je sais que je suis un gros casse-pied... Je veux seulement que tu sois heureuse... Et je vais dire une chose à laquelle tu seras un peu réticente mais il faut parfois qu'un père passe à l'action.

Elle leva vers lui un visage où se mêlait la peur et l'incompréhension. Puis, elle lui demanda avec méfiance :

- De quoi tu parles ?

- J'ai trouvé un homme pour toi, s'écria son père radieux. Un homme qui est d'accord pour t'épouser.

Hermione était consternée. Comment son propre père avait-il pu avoir l'indécence de choisir un homme pour se marier avec elle ! Elle était désespérée mais pas au point d'épouser n'importe qui trouvé dans la rue ! Dottie n'en croyait pas ses oreilles, elle non plus, alors que Burt, lui, continuait à jouer au scrabble comme si de rien n'était et posait le mot "aphte" qui lui rapportait seulement six points.

- Oh, mon Dieu ! s'exclama Dottie. Si sa mère était encore en vie et si elle entendait ça, elle préférerait être morte.

Paul ne l'écoutait pas et continuait de regarder Hermione qui était sans voix.

- Mione, tu le connais ! continua-t-il. Tu te souviens d'un garçon qui s'appelait Harry ?

- Non, c'est qui ? mentit-elle.

Elle savait parfaitement qui était Harry mais elle ne savait pas que son père le connaissait également. Elle avait bien entendu parlé de lui à maintes reprises quand elle était au collège mais après la guerre, après le départ de Harry, elle ne lui en avait plus reparlé et elle n'aurait jamais imaginé qu'il se rappellerait de lui après plus de dix ans sans nouvelles.

- Harry Potter ! s'exclama-t-il. Le garçon brun à lunettes avec qui tu traînais à Poudlard. Celui qui avait toujours les cheveux en bataille !

- Ah ! fit-elle, faisant semblant de se rappeler. Celui qui a survécu à Voldemort !

- Oui ! C'est celui-là ! cria son père, fou de joie. Je suis tombé sur lui à la soirée des anciens élèves de Poudlard qui se tenait à Londres. Celle où tu ne voulais pas venir.

Il avait dit la dernière phrase sur un ton de reproche. Hermione n'avait pas voulu y aller. Elle ne voulait pas voir ces anciens camarades de classe qui bavarderaient avec animosité du "bon vieux temps" et joueraient les hypocrites en faisant semblant d'être content de se revoir alors qu'elle savait très bien au fond d'elle-même que ce n'était pas vrai. Elle ne voulait pas non plus subir les moqueries quand ils sauront qu'elle avait abandonné la magie et qu'elle vivait dans le monde des Moldus. Son père avait donc prit l'invitation, curieux de voir les anciens camarades d'école de sa fille.

- Oh ! C'est le plus beau jour de ma vie ! ironisa la jeune femme avec une fausse animosité. Un homme pour moi toute seule ! Il faut vite que tu m'emmènes le voir !

- C'est inutile, répondit son père.

Elle perdit le faux sourire qu'elle avait adopté et se figea. Elle n'avait pas très envie de rencontrer Harry, même pas du tout. Elle lui en voulait encore pour ce qu'il avait fait. A la fin de la guerre, après qu'il eut triomphé de Voldemort, le maître des Ténèbres, il était parti vivre en Australie, semble-t-il, sans la moindre explication, sans le moindre "au revoir". Il les avaient abandonné, laissé dans le chaos général, en laissant seulement un mot sur la table de la cuisine des Weasley avec écrit : "Pardonnez-moi mais, après cette lourde épreuve, j'ai besoin de m'éloigner le plus loin possible de l'Angleterre pour quelque temps. Je vais peut-être aller en Australie. J'ai toujours rêver d'aller là-bas. J'espère que vous pourrez me pardonner de ne pas vous avoir dit au revoir mais les adieux, ce n'est pas trop ma tasse de thé. Tout le monde aurait pleuré et cela aurait fait plus de mal que de bien. Je vous souhaite tout le bonheur du monde et peut-être à bientôt.". Bien sûr, les "quelques temps" étaient devenu des années et au bout de deux ans passés sans le revoir, Hermione et Ron ne l'attendirent plus.

- Il est là ? paniqua-t-elle.

- Oui, affirma Paul en se levant et en se dirigeant vers la porte d'entrée.

- Il est là ? Il est là ? répéta-t-elle se tournant tour à tour vers Burt et Dottie.

Les deux autres étaient interloqués et ne savaient pas comment réagir devant la folie de leur ami.

- Harry ! appela Paul faisant signe de venir à une personne invisible.

- Non, il a pas fait ça ! s'exclama Burt.

- Oh, c'est pas vrai, souffla-t-elle en voyant apparaître la tête d'Harry qui dépassait du mur où il se cachait. C'est pas vrai !

Hermione était désemparée. Elle regrettait de ne pas être un animagi pour pouvoir se transformer en une petite souris et partir le plus vite possible sans être vue. A cet instant, la seule chose qu'elle pouvait faire était de se retourner et de mettre une main sur son visage. C'était pathétique, elle le savait mais c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour se calmer et prendre un visage de circonstance. Elle avait l'habitude de faire cela mais bizarrement, cela lui parut plus dur. Paul poussait maintenant Harry vers Hermione. Il semblait gêné et se demandait certainement ce qu'il faisait là. Il s'en voulait sûrement pour ce qu'il avait fait à ses amis. Ou peut-être était-il tout simplement stressé de revoir une vieille amie, enfin ex-amie.

- Mione ! Tu te souviens de Harry ? présenta Mr Granger.

Elle se retourna vers les deux hommes debout à côté d'elle et fit un immense sourire crispé, plus destiné à son père qu'au brun.

- Oh ! fit Dottie, impressionnée. Survivre à Voldemort, ça lui a réussi ! marmonna-t-elle à l'adresse d'Hermione.

En effet. Harry était devenu vraiment très beau. Hermione le trouvait déjà mignon avant mais là, c'était une véritable bombe ! Il avait abandonné ses lunettes rondes et avait opter pour des lentilles. Son visage était donc dégagé et laissait paraître ses yeux verts étincelants. Ses cheveux d'un noir de jais restait toujours indomptable mais c'est ce qui faisait tout son charme. Pour finir, il avait prit une peau dorée délicieuse, ni trop bronzé ni pas assez, qui faisait ressortir ses yeux. Apparemment, l'Australie lui avait réussi au teint !

- La dernière fois que je t'ai vu, tu étais constamment plongée dans les livres et tes cheveux ressemblaient à un paillasson, lui dit Harry, manquant totalement de tact. Je me rappelle qu'en cours, tu étais toujours la première à lever la main et Ron te surnommait Miss-je-sais-tout.

Hermione était bouche bée. Elle ne savait pas trop quoi dire devant les "compliments" d'Harry. Décidément, il ne savait toujours pas comment parler aux femmes ! En plus, il avait pris un drôle d'accent, sûrement australien, qui ne lui allait pas du tout.

- Comme c'est gentil ! Merci, répondit Hermione qui se força à sourire et pensa s'enfuir à toute vitesse.

- Oh, je t'en prie, sourit-il à la jeune femme qui le regardait comme s'il venait d'une autre planète.

Ce n'était plus le même Harry Potter. Celui qui se tenait devant elle était trop différent de celui qui rigolait des bêtises de Ron lorsqu'ils étaient à Poudlard. Ce ne pouvait pas être le même homme. Tout d'abord, il avait changé physiquement et puis, il semblait aussi avoir changé mentalement. Il n'avait plus le même accent, il n'avait plus ses lunettes rondes, la cicatrice en forme d'éclair qu'il portait sur le front était beaucoup moins visible qu'avant et s'il avait accepté ces retrouvailles arrangées, c'est qu'il était devenu complètement idiot.

- J'ai hâte que l'on vive ensemble, reprit le jeune homme. Je veux trois fils et un potage de tomate, plaisanta-t-il.

Mais blague ou non, Hermione s'était levée sous les yeux étonnés de Harry et de Paul. Elle prit son manteau et son sac et se retourna, une dernière fois, vers le brun pour lui dire :

- Très bien.

Elle alla ensuite embrasser son père, toujours aussi surpris par le comportement de sa fille, et elle sortit rapidement.

- Mio... Mione ! bégaya Mr Granger. Attends ! Mione !

Mais elle était déjà partit.