Chapitre 3 : Un mariage à accomplir Le lundi suivant, Hermione partait, comme à son habitude, en direction du quartier de Notting Hill où l'organisme où elle travaillait était installé. Elle était coiffé d'un chignon parfait et portait un tailleur serré qui l'obligeait à faire des petits pas. Elle marchait rapidement dans la rue sous un ciel grisâtre, se dirigeant vers son marchand de journaux habituel. Elle acheta le journal et un magazine qui avait pour titre "Yahoo". Après avoir payé le vendeur, lui disant de garder la monnaie, elle traversa la rue pour se diriger en face vers une grande vitrine où une pancarte indiquait : "BURST organisera, pour vous, le mariage dont vous avez toujours rêvé". Elle poussa la porte de verre et atterrit dans le grand hall circulaire qu'elle connaissait bien. Elle prit ses nombreux messages à la réception et, tout en longeant rapidement un couloir face à l'entrée, elle répondait à toutes les personnes autour d'elle qui la saluaient, c'est-à-dire tout le monde. Il faut dire qu'elle était la plus populaire et la meilleure des organisatrice de mariage de sa société et plus encore. Ginny arriva en trottinant vers elle, voulant lui parler d'une chose importante mais Hermione ne l'écoutait pas, lui donna son sac et ouvrit la porte d'un bureau au fond du couloir où le nom de Geri Cook trônait. - Francine Donolly, fit-elle en posant le Yahoo sur le bureau de sa patronne un peu étonnée de cette entrée soudaine. Ses parents ont commencé en vendant des saucisses gastronomiques qu'ils fabriquaient dans leur cuisine, expliqua Hermione. Geri Cook était une femme d'une quarantaine d'années plutôt ronde et de taille moyenne, blonde aux yeux marrons. Elle portait des lunettes qui lui donnait un air plus sérieux et portait une robe rouge et noir ample qui flottait derrière elle au moindre de ses mouvements. La femme prit le magazine, jeta un coup d'œil à la couverture qui présentait une jeune femme blonde très souriante accompagnée d’un homme beaucoup plus âgé qu’elle, sûrement son père. - Ah, ouais, répondit la femme pas très intéressée. Elle se leva ensuite pour accueillir un jeune homme qui lui apportait un bouquet de fleur. - Voilà qu'aujourd'hui, continuait Hermione, cinq ans plus tard, ils sont l'une des plus grosses entreprises de spécialités alimentaires sur internet. - Pierre, je t'adore, assura Geri à l'homme brun en posant une main rassurante sur sa joue et ne faisant pas du tout attention à ce que disait Hermione. Mais si tu remets un seul œillet dans mes bouquets, je t'expulse. Merci beaucoup. Elle fit un sourire au jeune homme inquiet et sortit de son bureau, oubliant totalement que Hermione y était, attendant qu‘elle l’écoute. - Geri ! interpella la jeune femme brune. - Quoi ? souffla la patronne ennuyée. Hermione devait pratiquement courir pour rester à sa hauteur mais elle ne se découragea pas. - Ils ont annoncé le mariage de leur fille dans le carnet mondain, continua-t-elle. Pourquoi ? Parce qu'ils veulent que leur fortune toute récente soit prise très au sérieux. - Sheila ! appela la quadragénaire, coupant la brune une nouvelle fois sans avoir fait attention à ses paroles. Réservez le kiosque pour les Beletti. Tenez ! Prenez cette horrible fleur ! enchaîna-t-elle tendant l'œillet à une jeune fille brune qui devait être son assistante. Et appelez David et dites lui de retenir d'urgence la chupah. Merci. Les deux femmes arrivèrent dans le hall et lorsque Hermione voulut reprendre son discours, une femme interpella sa patronne. - Geri ! Celle-ci avait à peu près le même tailleur que Hermione et devait sûrement faire le même métier. Elle était debout à côté d'une femme blonde qui pleurait toutes les larmes de son corps. Geri fit une mine de dégoût lorsqu'elle vit qu'avec horreur, celle-ci avait le visage d'un marron non-naturel. - Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda-t-elle. - Une crème auto-bronzante, expliqua la femme en tailleur. Le mariage a lieu demain. Faites le calcul. A ses mots, la future mariée pleura de plus belle devant les yeux de la chef impuissante. - Arrêtez de pleurer, consola Hermione. Un quart de tasse de jus de citron, une demi tasse de sel et un gant de crin. - Vous êtes sûre ? hoqueta la jeune blonde. - Frottez, frottez, frottez ! fit-elle en accompagnant le geste à la parole. Écoutez, reprit-elle en se tournant vers Geri qui allait à la réception prendre ses messages. Ils voient ce mariage comme leur accès au club. Ils veulent en faire un événement mondain. La réception dont tout le monde parle ! Mais Geri continua de l'ignorer et fit demi-tour pour retourner à son bureau. Arrivé dans celui-ci, le jeune assistante, prénommée Sheila, sortit après avoir fini de remplir d'eau un vase. Hermione referma la porte derrière elle pour plus d'intimité. - J'ai déjà pris contact avec eux, précisa-t-elle. Ils viennent au mariage des Copeland pour voir mon travail. Je vais obtenir ce contrat, Geri, affirma-t-elle d'un ton plein d'ambition. Nous serons dans tous les plus grands magazines de mariage du pays ! Ce sera notre plus gros événement, s'écria-t-elle victorieuse. - Tant mieux, fit Geri avec une fausse joie, alors qu'elle lisait ses messages. Hermione les arracha, brutalement, de ses mains pour qu'elle écoute attentivement la suite de son exposé qui était, pour le moment, sans intérêt pour elle. - Et quand j'aurais réussi, vous ferez de moi votre associée, conclut-elle. Sur ses mots, la blonde releva la tête, les yeux exorbités. Cette fois-ci, son attention pour sa jeune marieuse était à son comble. - Mon associée ? demanda-t-elle interloquée. - Oui, affirma Hermione. - Mon associée ! s'exclama Geri impressionnée par l'audace de la jeune femme. Puis, elle contourna son bureau et alla se mettre face à Hermione. - Vous êtes fantastique. Vraiment ! Vous êtes incroyable, gratifia-t-elle. Vous faites du bon boulot mais je vais vous dire quelque chose. J'ai monté cette affaire en me donnant du mal. J'ai peiné, j'ai sué... J'ai fait des choses dont une innocente organisatrice de mariage ne devrais jamais entendre parler. (Elle mit ses mains sur les oreilles d'Hermione et murmura : ) Chut ! Je ne le dis pas, d'accord ? J'ai fait des plans de batailles. J'ai fait des sacrifices... - Et vous n'avez jamais fait fortune, finit Hermione. Geri était tout à fait impressionnée de la perspicacité de son employée et retourna se mettre derrière son bureau. Mais Hermione n'abandonna pas la partie. - Jusqu'à ce que moi, je vous rejoigne. Je travaille avec vous depuis cinq ans, Geri. Je rapporte plus d'argent que toutes vos organisatrices de mariage réunies. - C'est super, dit Geri recommençant à ne plus être attentive. - Cinq fois plus ! tonna Hermione, claquant une main sur le bureau, agacée par l'inintéressement de sa patronne. Vous avez besoin de moi. Geri hocha la tête en signe de négation. - Vous savez que vous avez besoin de moi, sourit Hermione avec une voix enfantine. Geri refit son hochement de tête. - Je sais que vous savez que vous avez besoin de moi. - Je ne sais pas, hésita la patronne. Devant l'indécision de la blonde, Hermione décida de passer à la vitesse supérieure. - Ou alors, je devrais peut-être monter ma propre affaire, tenta-t-elle en s'asseyant lassée dans le fauteuil blanc face au bureau. - Vous ne feriez pas ça ? paniqua Geri. - Naturellement, à l'issu du mariage Donolly, si vous me prenez comme associée, vous m'épargnerez la peine de choisir mon logo. Geri savait très bien qu'elle en était capable et elle savait aussi que si l'envie lui prenait de créer sa propre entreprise, elle réussirait puisqu'elle était la meilleure dans le métier. Elle était belle, douée, très intelligente... Toutes les qualités requises chez une femme. - Voyons, réfléchit la jeune brune, quel caractère je vais choisir... ? oOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo Hermione sortit du bureau triomphante et Ginny se jeta sur elle, excitée. - Tu vas devenir son associée ! affirma la rousse, folle de joie. - Faut que je réussisse d'abord, précisa la brune. - Oh, je t'en prie, Hermione. C'est évident que tu vas réussir. Un homme qui travaillait dans la boîte arriva vers les deux jeunes femmes et s'adressa à Hermione : - Le mariage Greenburg a duré un an et deux mois. Tu as encore gagné. - Merci, sourit-elle en prenant l'argent qu'il lui tendait. - Comment tu fais ? envia Ginny. Je m'étais trompée de quatre ans. - La chance en leur mariage était "I honestly love you", celle placée dans les divorces du quatorzième mois. Ginny et l'homme sourit, impressionnée par les statistiques de leur amie et tandis que celui-ci retournait à son travail, Ginny se rappela de quelque chose. - Oh ! En parlant d'amour... Jed a encore demandé de tes nouvelles. - Je ne ferais pas confiance à un homme qui va chez une pédicure, déclara la jeune femme. - Hermione, tu n'es pas sortie avec un homme depuis deux ans ! - Tu en penses quoi ? - Je pense que si tu te désintéresses de Jed, il y a un beau sorcier à la réception qui attend de t'épouser. Hermione s'arrêta brusquement en voyant Harry assis dans le hall en train de lire un magazine. - Oh, non pas ça ! Cache-moi ! Elle prit Ginny par les épaules et se blottit dans un coin du mur, avant de se tourner vers elle en lui demandant : - Tu lui as parlé ? - Juste quelques minutes, répondit Ginny déçue. Je ne me souvenais plus qu'il était si adorable, dit-elle en le regardant et en se mordant la lèvre inférieur. - Il n'est pas adorable, affirma Hermione faisant une grimace de dégoût devant le comportement de son amie. - Comment peux-tu dire ça ? - Tu ne te souviens pas, quand on était petit, il m'avait poursuivi tout l'été en me demandant si j'étais encore vierge ? - Si, rigola Ginny. Mais je trouve ça adorable, conclut-elle en haussant les épaules. Au cours du mois d'août, tout le monde s'était réuni chez les Weasley pour passer (enfin, c'est ce qui était prévu) d'excellentes fin de vacances avant leur rentrée pour leur dernière année à Poudlard. Mais Harry, sous l'influence de Ron, avait fait un pari avec celui-ci pour savoir si Hermione était encore vierge. Le but était qu'il devait lui posait la question "Es-tu encore vierge ?", ou quelque chose de ce genre, à chaque fois qu'il la verrait. Hermione en avait eu tellement marre, qu'à la rentrée, elle avait essayé de l'éviter par tous les moyens et ce, pendant un mois, même si elle savait très bien (Ron le lui avait expliqué) que le pari ne durait que le temps des vacances. - Il faut que je sorte ! Aide-moi ! Vite ! pressa-t-elle. Elle se cacha derrière un tas de vestes accrochées à un porte-manteau à roulettes alors que Ginny le poussait vers la sortie. - Tu sais, je ne crois pas que tu devrais lui en vouloir pour ça, la réprimanda-t-elle. Tu devrais lui donner une chance ! C'était seulement un pari. Et puis, après tout, il s'intéressait peut-être à toi ? Les gens, qui pouvait voir Hermione cachée, étaient très surpris et se demandaient si elle n'était pas folle. En passant devant Harry, qui n'y vu que du feu, Ginny lui fit un énorme sourire que celui-ci rendit. Hermione sortit sans encombres, laissant Harry l'attendre désespérément. |