Chapitre 5 : Un Serpentard devenu médecin - Oui, moi, je crois qu'elle est morte. - Tu crois qu'elle va aller au paradis ? - Bien sûr ! Elle a les orteils les plus propres que j'ai jamais vu. Hermione ouvrit doucement les yeux, réveillée par une lumière gênante qui clignotait devant elle. Elle leva un regard étonné sur deux petites filles qui l'observaient attentivement. Elle jeta des coups d'œil un peu partout dans la pièce blanche et s'aperçut qu'elle était allongée sur un lit d'hôpital. - Où suis-je ? demanda-t-elle faiblement. - Vous êtes dans le pavillon des enfants de l'hôpital St-Vincent, présenta une petite fille aux cheveux blond bouclés. Je suis votre docteur, n'essayez pas de parler. La jeune femme agita la tête dans tous les sens pour refuser le bâton que la deuxième petite fille, brune aux cheveux raides, essayait de lui mettre dans la bouche. Puis, sentant qu'elle avait du mal à bouger la tête, elle paniqua, agitant bras et jambes. - Mon dieu ! Je suis paralysée. Je suis paralysée ! - Si vous bougez vos bras et vos jambes, ça veut dire que vous n'êtes pas paralysée, récita un petit garçon roux debout à côté du lit dans lequel elle était couchée. - Bouh ! Un jeune homme blond en tenue de médecin était soudain apparu à la porte de la chambre et les trois enfants crièrent, plus par amusement que par peur. Hermione, elle, avait légèrement sursauté, se demandant quel abruti pouvait bien apparaître de nul part en effrayant de pauvres enfants. Mais elle s'aperçut rapidement que le médecin n'était autre que son sauveur. - Allez, oust ! C'est ma lampe de poche, merci, dit-il en portant la petite fille blonde jusqu'à la sortie. Comment va notre patiente ? demanda-t-il ensuite aux deux autres enfants. - Elle a failli mourir pendant un moment, répondit la petite brune. - Ah ! fit le blond en s'approchant du lit d'hôpital. Et qu'est-ce que tu recommandes ? - Je crois qu'il lui faut plus de liquide, proposa le garçon. - D'accord, concéda le médecin. Alors, va vite chercher dix centilitres de jus d'orange pour la remplir. - Ouais ! s'exclama le rouquin. - C'est parti ! Les enfants sortirent de la chambre en criant, laissant le médecin s'occuper de sa patiente. - Vous êtes... commença Hermione - Drago Malefoy, se présenta-t-il. Je suis responsable du service de pédiatrie. Hermione resta bouche bée. Elle n'arrivait pas à croire que l'homme qui lui avait sauvé la vie était l'ex-Serpentard, son pire ennemi à Poudlard. Il avait, certes, changé de camp en dernière année, pour se battre au côté de l'Ordre contre Voldemort mais à la fin de la guerre, il avait mystérieusement disparu et elle le retrouvait, au bout de douze ans, travaillant comme médecin dans un hôpital moldu. - Je sais, ajouta-t-il en remarquant l'étonnement sur le visage de l'ex-Gryffondor, ça m'a fait un choc à moi aussi lorsque j'ai su qui tu étais. J'ai dû regarder dans ton porte-feuille pour t'identifier - ça ne te dérange pas que je te tutoie ?, demanda-t-il rapidement à Hermione qui hocha la tête - et lorsque j'ai vu ton nom, j'ai été agréablement surpris. La jeune femme fit une petite grimace que le blond ne vit pas, trop occupée à l'examiner pour voir si tout allait bien. Elle n'aurait jamais imaginé qu'un jour, Drago Malefoy aurait été "agréablement surprit" de la voir. - En plus, je n'avais encore jamais vu quelqu'un qui classait ces cartes de crédit par ordre alphabétique, rigola-t-il. Hermione sourit mais elle le regardait toujours aussi bizarrement, comme si ce n'était qu'un rêve. "Décidément, se dit-elle, je n'arrête pas de rencontrer de vieux camarades du collège en ce moment. A croire que je les attire." - Tu as beaucoup changé depuis la dernière fois que je t'ai vu, continua le blond. Surtout tes cheveux (il les désigna du doigt). En effet, pendant toute son adolescence, ses cheveux étaient ébouriffés et elle n'arrivait jamais à les coiffer. Aujourd'hui, à 30 ans, ils étaient devenu, par on ne sais quel miracle, raides comme des piquets. - J'ai les résultats de tes examens, poursuivit-il. Les radios sont bonnes. Le taux d'hémoglobine est normal. Dès que nous aurons le compte rendu du scanner, nous pourrons te laisser partir. Tu n'auras plus besoin de ça, fit-il en enlevant la minerve qui l'avait fait paniquée quelques instants plus tôt croyant qu'elle était paralysée. Ouh ! Tu as un gros cou ! - Quoi ? Comment ça ? s'inquiéta-t-elle. - Non, ne le prends pas mal. Tu as un joli cou, se rattrapa-t-il. Je n'ai pas eu de patient de plus de six ans depuis quelques temps alors... - Oh ! fit-elle, rassurée alors qu'il s'apprêtait à lui prendre la tension. Qu'est-ce qui est arrivé à ta main ? demanda-t-elle, remarquant qu'il avait un bandage autour de sa main gauche. - Ah ! Ma main... fit Drago en la regardant. Tu es tombé dessus... avec ton gros cou. Il sourit et elle fit mine de rigoler. Mais, dès qu'il tourna la tête pour regarder ailleurs, son sourire disparut et elle toucha son cou pour vérifier. OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoO Hermione attendait patiemment les résultats de ses analyses dans le bureau du docteur Malefoy (ça faisait bizarre d'entendre ce nom si détesté autrefois porter le titre de "docteur"). Elle était en train de regarder toutes sortes d'objets entreposés sur une étagère à gauche de la pièce. Ceux-ci étaient, apparemment, des cadeaux faits par des enfants car il y avait des bracelets, des cubes en bois et même un coffret qu'elle osa ouvrir et qui contenait une étoile de shérif avec d'écrit sur le couvercle intérieur "Merci, Dr. Malefoy". Elle s'approcha d'un miroir pour admirer deux photos qui y étaient accrochées puis, voyant son reflet, elle poussa un petit cri d'horreur. Sa queue de cheval, d'habitude si parfaite, était totalement de travers et ses cheveux partaient dans tous les sens. Depuis que ceux-ci étaient devenu raides, elle en faisait particulièrement attention de peur qu'un jour ils redeviennent ébouriffés. De plus, n'ayant pas eu de relation amoureuse depuis longtemps et trouvant l'ex-Serpentard très séduisant, elle avait décidé de tentant sa chance auprès du docteur Malefoy. Elle plaqua rapidement ses cheveux à l'aide de sa salive et sortit son gloss pour se remaquiller un peu. Elle entendit ensuite sa voix dans le couloir et, paniquant à l'idée de se faire prendre en pleine séance de beauté, elle rangea tout dans son sac et s'assit brutalement sur un des fauteuils en face du bureau au moment même où il entrait dans la pièce. - Hermione ? - Oui ? - Le compte rendu du scanner est arrivé et tout est normal, rassura Drago en allant s'asseoir à son bureau. - Ah ! fit Hermione soulagée. Donc je vais bien ? - Comme si tu étais toute neuve. Il entreprit de signer quelques papiers ou formulaires pendant que Hermione balayait la pièce du regard. Elle s'arrêta sur la photo d'une jeune fille en train de faire la fête et tout en espérant que ce ne soit pas une petite copine, elle dit : - En parlant de nouveauté... C'est une belle jeune fille moderne que tu as là. - Qui ? demanda le blond en relevant la tête, étonné. - Ta fiancée ! répondit Hermione en désignant la photo. La tactique était risquée, certes, mais au moins, elle serait fixée. Elle savait qu'il n'était pas marié car il ne portait pas d'alliance (pendant qu'il l'examinait, elle en avait profité pour regarder). Il fallait maintenant qu'elle sache s'il était fiancé et c'était la seule photo de jeune fille dans la pièce. - Ah ! Non, c'est... c'est ma cousine, sourit-il sans s'apercevoir que la jeune femme semblait intéressée. Je crois qu'on peux dire qu'elle est moderne. La dernière fois que je l'ai vu, elle avait une pointe dans le menton. - C'est vrai ? - Ouais. Les deux jeunes gens rièrent et tandis que Drago retournait à ses papiers, Hermione fut attirée par une voix hystérique provenant du couloir, qu'elle reconnue facilement. - Je ne comprend pas comment elle a pu s'approcher d'une poubelle ! s'exclamait Ginny en passant rapidement devant le bureau. - Mademoiselle ! s'exclama une infirmière derrière elle qui lui indiqua le bon chemin. La rouquine leva la tête et lorsqu'elle vit son amie, elle courut vers elle paniquée. - Oh, mon dieu ! Tu es en vie. Je suis heureuse, tu ne peux pas savoir ! L'infirmière a trouvé mon numéro de téléphone dans ton agenda électronique, elle m'a dit ce qui s'était passé et... et... et... Elle avait dit cela d'une traite sous les yeux surprit de Drago qui se demandait qui pouvait bien être cette folle hystérique. Ginny ne l'avait pas remarqué mais lorsqu'elle releva la tête, elle bégaya à la vue de ce séduisant jeune homme. - C'est ce type-là qui t'a sauvée ! dit-elle à voix haute comme s'il ne pouvait rien entendre. - Salut, fit Drago un peu décontenancé. Je n'appellerais pas ça précisément un sauvetage. Disons... que je me suis trouvé au bon moment, au bon endroit. - Oh ! Eh bien, vous êtes un héros des temps modernes, alors, rigola Ginny. Mais elle s'arrêta vite, s'apercevant qu'elle était la seule à rire. Hermione avait l'habitude de ses extravagances mais elle se demanda ce que Drago allait en penser. Voyant que les deux autres la regardaient toujours, intrigués, elle changea de sujet et se présenta. - Ginny Weasley, ravie de vous rencontrer. Drago leva un sourcil au nom de Weasley. Il connaissait bien sûr cette famille de sorciers, tous rouquins et pauvres. Son père les considérait comme des moins que rien, des traîtres à leur sang. Il avait eu, lui-même, une mauvaise opinion d'eux mais cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas vu un membre de leur famille et, à l'époque, ses choix étaient largement influencés par son père, il préféra donc faire mine de ne pas la connaître et se présenta à son tour. - Je m'appelle Drago Malefoy. Très heureux. Je vous en prie, asseyez-vous. Hermione va bien. Ginny ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes. Est-ce qu'elle avait bien entendu ? Drago Malefoy ! Drago Malefoy avait sauvé la vie de son amie, Sang-de-Bourbe ! Drago Malefoy était devenu médecin ! Drago Malefoy lui avait dit "Je vous en prie" ! Elle se tourna vers Hermione, cherchant une réponse à la question "Est-ce que je rêve ?" dans les yeux de son amie. Celle-ci lui fit un sourire et un haussement d'épaules qui voulait dire "Je sais, c'est étonnant". - Waouh ! Qui l'aurait cru ? s'étonna Ginny. Drago Malefoy devenu médecin. - Eh oui, sourit le blond. Étonnant, n'est-ce pas ? Ginny fut tout de suite sous le charme de l'ex-Serpentard. Son sourire était si séduisant et sincère (pour une fois) qu'elle eut beaucoup de mal à se convaincre que le Drago Malefoy adolescent et le Drago Malefoy adulte faisait une seule et même personne. Elle regarda une nouvelle fois son amie assise à côté d'elle et une idée lui vint à l'esprit. - Vous... ou plutôt tu, si je peux me permettre - il acquiesça -, tu dois avoir de très longues journées. Tu travailles tard... ce soir ? demanda-t-elle sur un ton faussement innocent. - Non, hésita-t-il, devinant où elle voulait en venir, je ne suis même pas de garde ce soir, mais... - Super ! s'exclama Ginny. Euh... Tu sais Hermione et moi, nous allons au Regent's Park. On passe de vieux films en plein air, à côté du Muséum, et tu devrais venir avec nous. - Oh ! Eh bien... Je... hésita-t-il. - Il n'est pas question que tu refuses. - Ginny, tu veux bien le laisser tranquille, s'il te plait, supplia Hermione. - Oh ! Tu ne veux pas que je vienne avec vous, demanda Drago le sourire aux lèvres. - Non, non... Ce n'est pas ça... - Évidemment, elle veut que tu viennes avec nous, coupa Ginny. Tu sais... La vérité est que j'avais... j'avais pensé faire une carrière dans la médecine, dans le domaine médicinale et tout ce qui s'ensuit... et j'aimerais vraiment faire appel à tes lumières. Drago plissa les yeux en signe de méfiance et il dû s'empêcher d'éclater de rire devant la tentative désespérée de la rouquine pour le faire sortir avec Hermione. Quant à cette dernière, elle ferma les yeux, gênée par l'audace de son amie, et elle espéra de toute ces forces que quand elle les rouvrirait, elle serait de son lit bien au chaud et que tout ceci ne soit qu'un rêve. |