Marius Podowski s'était abrité derrière un container en métal servant à apporter du matériel de maintenance pour la tour, suivi de prés par un petit groupe de soldats. Il tourna la tête et remarqua au premier coup d'oeil que le compte n'y était pas ils étaient 11 sans compter Peter et lui en haut de la rampe ,et là lui compris ils n'étaient plus que 6, il se mit à scruter la pièce à la recherche des soldats manquants et de Peter.
Les flammes créées par la déflagration de la grenade incendiaire léchaient allègrement la passerelle du premier niveau qui s'élevait à environ 3 mètres du sol, et Peter n'était qu'au second niveau quand il avait balancé sa grenade...
La fumée épaisse et l'odeur âcre des corps qui se consumaient lui piquait les yeux et lui donnait la nausée mais ce n'était pas le pire...Dans la confusion une partie des soldats du génie s'étaient dirigés du mauvais côté de la rampe d'escalier et avaient été happés par le souffle brûlant de l'explosion.Il discerna plusieurs silhouettes recroquevillées dont certaines hurlaient de douleur ,puis il vit que 3 soldats se tenaient encore debout au milieu des flammes et des débris calcinés.
L'un de ceux qui avaient survécu à la déflagration poussa soudain un hurlement de terreur, Marius ne parvint pas à saisir le début du cri mais la fin ne lui laissait aucune chance d'espérer..."sommes encerclés!!" voilà ce qu'il perçu comme paroles. Et ses yeux virent alors une multitude de petites lueurs verdâtres qui semblaient clignoter en face de sa position, des dizaines et des dizaines de regards se portaient sur les survivants encerclés par le feu et ceux ci se rapprochaient inexorablement...
Peter de son côté sentait que si il ne décampait pas rapidement de sa position il finirait complètement grillé, il regarda vers le rez de chaussée.
Le tas de corps cramait et laissait échapper une fumée dense et noire qui lui brûlait les yeux et les poumons, 2 chiens hurlaient à la mort tentant de se débarrasser des flammes qui les brûlaient en se roulant à terre cependant il ne voyait plus les 4 autres...Il entendit soudain un hurlement en provenance du côté droit du seuil des escaliers suivi de plusieurs grognements. Ses sens étaient tellement perturbés qu'il n'avait pas saisi un seul mot du hurlement qu'un des soldats avait poussé.Une autre voix brisa la scène d'apocalypse qui se déroulait devant ses yeux effarés.
"Bordel! mais qu'est ce que vous avez encore foutus bande de branleurs!" cria une voix derrière lui. C'était Nina, accompagnée de sa petite troupe de 10 hommes, qui avait prononcé ces paroles.
"Debout Peter il faut se dépêcher de descendre avant d'être asphyxiés" hurla t elle en s'arrêtant à côté de lui, les hurlements redoublaient d'intensité au rez de chaussée.
"Putain ils se font massacrer..."gémit un soldat derrière Hallen.
"Il y a des chiens en bas et peut être d'autres assaillants non identifiés, Marius est là bas avec quelques soldats, plusieurs ont été tués par ma grenade en se trompant de côté en arrivant à la dernière marche..surtout sortez par la gauche l'autre côté est truffé de ces bestioles, je vais vous couvrir le temps que vous sortiez" répondit Peter d'une voix blanche.
"On fonce, soldats gardez la position et couvrez celui qui vous devance , Peter tu passes en dernier et tu descends pas question de te laisser en plan de toutes façon nous ne sortirons pas tous vivants d'ici, dis toi que c'est un accident aller remues ton cul et suis nous!!!! Tu fais partie du 1er de RECO tu n'as pas le droit de flancher je te l'interdit formellement Caporal Dorfer!! si tu n'obtempère pas je t'assommes et je te balance directement dans le feu de joie en bas" l'encouragea énergiquement Nina en lui tapotant l'épaule .
Puis elle se mit à descendre les escaliers autant à l'aide de sa vue que de son toucher, la fumée du bûcher que le groupe surplombait devenait réellement étouffante. Ils devaient vite arriver en bas ou l'air est le moins chargé en vapeurs toxiques, qu'importe ce qui les attendaient en bas ils auraient à qui parler.
"Bien sergent" répondit Peter en serrant "Mélodie" de toutes ses forces et en prenant sur lui pour se relever et se positionner à l'arrière de la file de soldats.
En bas tout était confus pour Marius, cependant ce qu'il vit lui glaça le sang. Les soldats qui avaient été brûlés vifs par l'explosion de la grenade hurlaient de douleur et ceux qui n'avaient pas été blessés étaient maintenant entourés par une meute de contaminés et de chiens loups mutés.
Avant qu'il n'ait vraiment eu le temps de décider de quoi que ce soit la masse d'agresseurs se referma sur les malheureux isolés et la suite ne fut plus qu'une longue litanie de hurlements insoutenable. Il cru voir un soldat tenter de ramper alors 3 contaminés lui mordaient le dos, le dépeçant à vif, il tentait de se dégager avec l'énergie du désespoir à tel point qu'il n'avait sans doute pas remarqué qu'à la place de ses deux jambes trainaient juste deux lamentables moignons déchiquetés.
2 chiens se disputaient l'un des pieds dont dépassait encore l'os de la cheville. Le soldat leva la main en direction de Marius puis celle ci retomba comme un simple paquet de linge au sol, un contaminé venait de planter sa dentition au niveau de la moelle épinière du malheureux.
"Marius t'es ou on descend couvre nous!!! nous arrivons en bas des escaliers on sort sur notre gauche!!on voit rien couvre nous avec tes hommes" hurla une voix féminine visiblement énervée à travers l'épais rideau de fumée qui couvrait maintenant les étages supérieurs de la tour.
Marius entendit la voix et instinctivement il redevint un soldat qui devait survivre et aider ses compagnons. Il releva "Estrella" et hurla:
"nous sommes à gauche Nina, à gauche!!!! on vous couvre foncez dépêchez vous!!!"
Il n'eut pas finie sa phrase que les rafales de M4 couvrirent tous les autres bruits de la tour sauf celui des infortunés soldats qui se trouvaient au milieu de la meute de contaminés. Les soldats à ses côtés se mirent à faire feu de tout bois, il se joignit à eux. Plusieurs contaminés s'effondrèrent au sol et soudain comme un seul homme toutes les créatures humaines comme animales se tournèrent en direction du container où étaient réfugiés Marius et les soldats du génie.
Marius tourna furtivement la tête vers l'escalier et entrevit une silhouette fine qui se détachait dans la fumée, Nina Angelsmith apparut le visage noirci suivie par son escouade, Peter arriva le dernier et tous se mirent immédiatement à couvert auprés du premier groupe de survivants. Des rafales d'armes automatiques partaient du nuage de fumée, les soldats tiraient à l'aveuglette en direction des cris de leurs compagnons agonisants.
"Tirez!!!soutenez le feu!!ne les laissez pas s'approcher!! Hallen vite venez avec moi, Peter ramènes toi, Marius tiens moi ces saloperies à distances au moins 30 secondes il nous faut une solution de repli rapidement" cria t elle.
Elle voulu continuer quand elle fut violemment projetée en arrière, elle eut le souffle coupé par la violence de l'impact sur sa poitrine. Sa tête heurta une caisse en bois et elle roula sur le côté pour s'arrêter sur le dos...Son regard se brouilla l'espace d'une demie seconde, une entière et elle aurait pu aller directement exposer ses propres théories à l'autre usurpateur qui se faisait appeler Dieu. Elle avait eut le réflexe de balancer son bras droit poing fermé et celui ci avait touché le berger allemand qui lui avait sauté dessus. Surpris par la violence de l'impact celui ci avait encaissé le coup en plein milieu de la truffe et avait instinctivement reculé d'un bon mètre pour se protéger.
"Merde" jura t elle en cherchant son pistolet plasma du regard, au moment du choc celui ci lui avait échappé et elle ne disposait plus d'aucune arme à feu sur elle étant donné qu'elle avait tout distribué aux soldats du génie.
Le chien s'était redressé sur ses 4 pattes et grognait d'un air menaçant, ses babines étaient recouverte d'une bave verte trés épaisse et semblait être démesurées par rapport au reste de la tête de l'animal. Tout à coup il bondit en avant découvrant des crocs aiguisés comme des lames de rasoirs, Nina effectua une roulade sur le côté et esquiva l'impact, le chien en retombant voulut se retourner pour mordre mais Nina fut la plus vive et lui asséna un grand coup de rangers au niveau de la truffe. Le chien s'effondra en couinant.
Avant qu'il ne puisse récupérer du dernier coup Nina se jeta sur lui et l'enserra au niveau du cou en prenant garde de ne pas se faire mordre. Tout en étranglant le chien loup elle tenta de jauger la situation dans la pièce...celle ci n'avait rien d'optimiste..elle n'était pas la seule en fâcheuse posture. Les contaminés avaient submergé leur ligne de défense et les soldats se battaient maintenant au corps à corps. Elle banda ses muscles aussi fort qu'elle le pouvait et un craquement sec se fit entendre.La tête du berger allemand retomba mollement sur son genoux, il était mort.
Maintenant elle devait absolument trouver une solution pour sortir ses hommes de cette situation on ne peut plus inconfortable, elle avait la responsabilité de la section carreau, elle se souvint alors des propos du Capitaine Maxson lorsqu'elle avait été admise au sein du 1er de RECO puis souris en dégainant deux poings américains équipés de pointes des poches de son treillis.
"Courage Nina je suis persuadé qu'un jour tu deviendras la première femme à diriger une section d'élite du 1er de RECO"
cette pensée lui rendit courage et elle sourit d'un sourire franc et convaincu et cria:
"Le 1er de RECO vient juste d'arriver et maintenant que nous sommes là on ne repartira pas avant d'avoir tout nettoyé!! pour la Bêta en avant!!!"
Elle se mit à courir en direction d'un groupe de contaminés qui s'en prenait à deux soldats du génie, l'un des deux avait déjà été mordu à de multiples reprises et saignait abondamment mais son compagnon se battait avec l'énergie du désespoir, fracassant à grands coups de crosses les crânes de ceux qui l'attaquait, elle reconnu le soldat Freaks qui lui avait remis le rapport de Dorfer quelques minutes plus tôt. Elle s'élança tel un félin dans les branches d'un grand arbre et écrasa son poing gauche sur le crâne d'un contaminé qui explosa sous la violence de l'impact.
A peine eut elle posé son pied au sol qu'elle se baissa pour enchaîner une balayette qui envoyé au tapis 3 créatures. Avant que celles ci n'aient le temps de se redresser Nina Angelsmith s'était déjà empressé de leur fracasser le visage en enfonçant les longues piques d'une quinzaines de centimètres qui garnissaient ses deux poings américains personnels. Les 2 créatures restantes reculèrent, surprises par l'assaut de la dame de carreau. Ils la fixaient d'un regard vide mais bestial pendant qu'elle retirait son poing gauche de la masse gélatineuse qui forait il y a peu la boîte crânienne d'un homme...un bruit de tendons et d'os écrasés se fit entendre lors de la séparation du métal avec la chair. Nina releva les yeux et fixa les deux créatures...
"Habituellement on nous interdit de rentrer dans une boite ou un bar et déjà ça me gonfle profondément...donc si vous compter m'empêcher de sortir moi et mes hommes on va avoir un série problème" dit elle calmement mais d'une voix glaciale. Les deux créatures la regardait d'un air incompréhensif et stupide.
"Ah oui, je précise quand même que j'ai démoli au moins 2 fois chacun des videurs gardant les entrées des bars et tripots de San Francisco à Las Vegas.." reprit elle en éclatant franchement de rire à la fin de sa phrase. 2 secondes plus tard les créatures s'effondrèrent sur le sol la poitrine ouverte de la gorge au nombril leurs entrailles maculant le sol d'un sang violacé.
"Fais chier j'ai pourri mes lames avec toutes ces conneries et j'ai même pas eu l'occasion de m'amuser" dit elle en essuyant le sang sur ses poings américains sur le revers de sa veste militaire. Freaks la regardait d'un air effaré, si il avait été un personnage de cartoon il aurait pu largement imiter le loup de Tex Avery et sa machoîre élastique...Il devait rêver..ainsi c'est ça un membre du RECO en action..il comprenait mieux maintenant pourquoi toute la base les surnommait les "Bombes H vivantes", en voyant la façon dont Nina s'était débarrassé de tous ses assaillants en quelques secondes il avait repris espoir. |