Chapitre 3
Ron était rouge et paraissait furieux. Quant à Hermione, elle avait l’air de quelqu’un qui venait de trouver la pièce manquante d’un puzzle.
– Malfoy, qu’est-ce que tu fais ici? T’aurais mieux fait de rester là-bas! Ils ne voulaient pas de toi chez les mangemorts? Tu n’as pas assez de cran pour être avec eux, sale lâche? Cracha un Ron colérique et quelque peu arrogant.
– Calme-toi, Ron!
– Toi! Qu’est-ce que tu lui as fait? Pesta Ron envers Draco, sans tenir compte d’Harry, persuadé que ce dernier était sous une influence quelconque.
– Rien!
– Ben ouais, c’est ça, comme si je vais te croire, mangemort!
– Ron, ça suffit! Gronda Harry, qui ne supportait pas cette situation. Il n’est pas plus mangemort que toi et moi, il dit la vérité… Et range cette baguette!
– Mais, Harry, comment peux-tu… C’est ton pire ennemi! Se plaignit Ron, très surprit qu’Harry le protège et ce visiblement de son plein gré.
– Ça fait longtemps que ce statut a changé, Ron. Mentionna Harry, tout en se déplaçant pour être à côté de Draco dans une position plus convenable.
– Écoutez! Demain, nous serons sortis, ça sera mieux pour discuter parce que j’ai l’impression que ce sera long et il est tard. Proposa Draco, se forçant à être aimable.
– D’accord, après les cours, à la salle sur demande. Fixa le rendez-vous Hermione, plus compréhensive, entraînant un Ron plus que réticent vers la sortie, avant que ce dernier commence une bagarre.
– Parfait! Conclut Harry.
Une fois ses amis partis, le brun se tourna vers son petit ami avec un regard d’excuse.
– Je sens que ça va être interminable.
– Oui… Et est-ce que l’on se montre ou que l’on se cache jusqu'à ce que l’on parle à tes amis? Questionna Draco, incertain de la marche à suivre.
– On peut s'afficher ensemble. De toute façon, Ron et Mione nous ont remarqués et puis nos maisons ont pratiquement tous les mêmes cours demain… Autant en profiter. Ajouta malicieusement Harry.
OoO
Ron resta muet, fulminant en silence, jusqu'à leur salle commune pour éviter d'être pris par un responsable, avant de se mettre à rouspéter contre Hermione, qui lui avait coupé la parole et semblait même du côté de leur ami qui avait dû perdre la tête. Le rouquin ne savait pas comment Harry pouvait ne serait ce qu’être ami avec la fouine alors sortir avec, c’était impensable. Il était convaincu que le brun était sous l’emprise d’un sort seulement quand il essaya d’en parler à Hermione, celle-ci lui rétorqua qu’elle attendait de voir leur explication avant de tirer des conclusions hâtives, ne désirant pas commettre une bêtise. Pour une fois qu’Harry semblait heureux. Après ce qu’elle avait vu de ses deux semaines, elle ne voulait plus revoir ça chez le brun, tout ce qu’elle voulait c’était de le protéger de ceux qui pourraient avoir envie de profiter de son statut ou son argent, pas régenter sa vie amoureuse, cela ne la regardait pas après tout.
La journée suivante, les élèves demeurèrent surpris de revoir Draco. Mais ils le furent encore plus quand ils l'aperçurent discuter aimablement et échanger des regards complices avec Harry, qui se retrouvait souvent avec un sourire bien que Draco gardait son masque de froideur, cependant pour un œil averti, on pouvait voir ses yeux pétiller de joie.
Les Gryffondor et Serpentard furent les premiers à constater les changements lors de leur premier cours, celui d’Hagrid. Les deux groupes et même le demi-géant eurent les yeux écarquillés de stupéfaction en les voyant interagir avec une bonne entente. Bien vite les élèves se mirent à chuchoter entre eux en voyant les deux Princes qui parlaient ensemble, les équipes alors composées d’un rouge avec un vert se changèrent pour de petits groupes de même couleur. Hagrid trop ahuri ne pensa même pas à les réprimander et les faire revenir à leur équipe initiale.
Ils pouvaient aussi constater que l’ambiance entre Ron et Harry était extrêmement tendue et qu’ils ne cessaient de se disputer à voix basse une fois le cours terminé et que le trio s’était reformé.
En effet, Harry faisait tout pour que Ron change d’opinion sur Draco et espérait que son « meilleur ami » ne ferait pas d’esclandre dans la Grande Salle ou autre avant le soir même où ils devaient discuter de tout ça. De son côté, Ron observait beaucoup le Serpentard, ruminant en silence et attendait avec impatience le soir venu, quoique parfois il s’emportait lorsque les Gryffondor croisaient le Serpentard avec sa clique, faisant soupirer Harry, qui essayait de contrôler son ami, le trouvant très puéril. Mais dans ces moments-là, Ron agissait alors comme si ce dernier n’était pas à ses côtés. Il l’ignorait.
Plus tard dans la journée, Snape l’aperçut dans un couloir entre deux cours, il décida de patienter dans l’ombre prêt à bondir sur sa proie au moindre faux-pas, lui qui voulait enlever des points au Gryffondor, se retrouva à court de mots, bouche bée de voir que le jeune Potter était accompagné par nul autre que son élève favori et qu’ils entamaient une discussion, le tout civilement. Il n’en revenait tout juste pas et ne dut sa maîtrise de soi qu’au fait qu’il était espion, il failli tomber dans les pommes quand Draco embrassa furtivement Harry avant de rejoindre ses amis. Il fit demi-tour en mode automatique, sans remarquer ce qui l’entourait, reprenant ses esprits, que lorsqu’il fut proche de rentrer dans le directeur.
– Ah ! Bonjours Severus ! Belle journée n’est-ce pas ?
– Le jeune Malfoy et… avec Potter…poison…antidote. Furent les seuls mots plus que confus dupauvre professeur qui en avait trop vu.
– Mais non, mais non, mon ami, il n’y a rien là-dessous, c’est venu tout naturellement, faites-moi confiance, aucun d’eux n’est sous l’effet d’une potion. Le comprit Albus. Vous devriez discuter avec Draco, je suis certain que votre vision sur Harry changerait un peu.
– Qu’est-ce que… Quoi ? Vous êtes au courant Albus ? Mais pourquoi ne m’avoir rien dit ? S’emporta le professeur de potion.
– Ce n’était pas à moi de vous l’annoncer, Severus. Et puis Draco ignore encore tout de votre condition d’espion…
– Pas ici, Mr le directeur ! Trancha ledit espion, un frisson de peur lui traversant l’échine à l’idée que quelqu’un entende et que ça vienne aux oreilles de son « maître ».
– Me croyez-vous assez stupide pour divulguer des informations aussi importantes ? Allons donc ! Déclara calmement le vieil homme.
Un silence s’installa entre les deux hommes qui marchaient côte à côte dans les couloirs du château sans réelle direction. Puis la voix de Snape s’éleva.
– Mais pourquoi Potter ? Je ne comprends pas… Ou du moins je comprends maintenant la raison de son enfermement, mais…
– Une discussion avec Draco vous donnera toutes vos réponses mon cher. Et puis vous le saviez.
– J’en ais entendu parler, mais je refusais d’y croire ! Nuance !
Dumbledore soupira profondément face à ce commentaire.
– Parlez à Draco, Severus. C’est la seule chose que je puisse vous conseiller. Et si vous n’étiez pas d’accord avec cela et que vous n’aimiez pas cet enfant comme si c’était le votre, jamais vous n’auriez pris le risque de le sortir de son cachot. Je ne me trompe pas n'est-ce pas mon ami ?
Cette constatation eue le don de faire apparaitre des rougeurs sur les joues du Professeur de Potion qui se contenta de relever la tête en signe de salut puis de partir en direction des cachots de Poudlard.
C’est en fin de journée qu'eut lieu le cours de potion, Snape remit de ses émotions, leur redonna leurs devoirs corrigés. Quand Harry reçut la sienne, une mise en garde y était aussi inscrite. S’il ne voulait pas de représailles, il avait intérêt à ne pas blesser le blond, qui, il ne fallait pas l’oublier, était son élève préféré, mais également son filleul de par le fait qu’il côtoyait Lucius et qu’il avait vu Draco grandir comme s’il était son propre fils, même s’il n’était pas du genre à trop le montrer.
OoO
La salle sur demande était joliment décorée, chaleureuse, relaxante, confortable et dans des teintes bleu pastel avec un sofa vert. Le tout avait une saveur de printemps, et apportait de l’apaisement, ce qui allait être très utile pour ce qui allait s’y dérouler prochainement. Une table avec nourriture et boissons, un feu de foyer et une petite bibliothèque.
Quand Ron et Hermione débarquèrent dans la pièce, Harry et Draco étaient déjà présents, allongés l’un sur l’autre, sur le canapé. Harry au dessus, face à Draco, s’arrêta de parler en les apercevant, un peu mal à l’aise de la posture dans laquelle il se trouvait. Le blond, remarquant sa tension, se contorsionna légèrement pour regarder derrière lui.
– Pour une fois, il a fallu qu’ils arrivent à l’heure. Dommage… Soupira Draco, se replaçant dans sa position initiale, pendant que Ron, lui, ronchonnait dans sa barbe inexistante.
– Qu’est-ce qu’il fait ici, lui? Grommela Ron après quelques instants et que tous furent bien assis.
– Je lui ai proposé de se joindre à nous! C'est trop te demander d'essayer d’être plus aimable? Bon sang, je n'exige pas que vous soyez amis, juste de ne pas déclencher une émeute chaque fois que vous êtes dans la même pièce! S’emporta Harry vers la fin, déçu que Ron ne fasse aucun effort.
– Ronald, ça suffit! Le coupa sévèrement Hermione alors que celui-ci ouvrait la bouche pour répliquer. Nous sommes venus pour obtenir des explications, pas pour provoquer une bagarre… Alors Harry, si tu nous disais comment vous en êtes arrivés là.
Le brusque revirement de la situation de la part de la jeune femme provoqua un léger rougissement chez le brun. De son côté Ron ouvrait et fermait la bouche de frustration étant donné qu’il avait était coupé dans son élan. Il se contenta alors de lancer des regards noirs en direction de Draco, qui lui rendait la pareille sans aucune gêne. Harry savait qu’il ne pouvait pas faire grand-chose pour retenir Ron, mais il savait également que le blond avait plus de retenue alors il déposa sa main brièvement sur sa cuisse qu’il pressa pour l’inciter à rester calme, ou tout du moins ne rien dire de méchant.
– Euh… Eh bien… Vous vous souvenez des vacances de Noël l’an passé? Commença Harry, gigotant sur le sofa, mal à l’aise.
– Bien sûr, seulement un petit nombre d'élèves sont restés et pour ta sécurité à cause des mangemorts, Dumbledore a préféré que tu loges ici au lieu du Terrier, prétextant que tu avais besoin de t’entraîner et qu’à la maison il y aurait eu trop d’activités, et pas assez de places sécurisées pour ton entraînement, mais je ne vois pas le rapport. Se remémora Ron, qui avait décidé d’oublier Draco.
– J’y arrive… La première journée était tranquille, c'était facile de découvrir qui résidait à Poudlard et Draco se trouvait dans le lot.
Harry marqua alors une pause puis se tourna vers Draco en l’interrogeant du regard. Celui-ci acquiesça légèrement tout en lui renvoyant un petit sourire. A l’étonnement des deux autres Gryffondor, ce fut Draco qui poursuivit.
– La première semaine… Continua Draco, lui-même un peu embarrassé, mais demeurant impassible. A chaque fois qu’on s'apercevait, on se bagarrait. Rendu au week-end, nous nous sommes tannés à seulement faire ça, alors nous avons opté pour établir une trêve qui devait se terminer à la rentrée, car nous étions fatigués de ce jeu-là… Évidemment, ça ne s’est pas déroulé comme prévu, pendant le reste des vacances, on s’était mis à discuter et on a même réussi à jouer au Quidditch amicalement tous les deux, pour passer le temps… Après les vacances, nous avons continué à nous voir, mais nous devions cacher notre amitié en raison des mangemorts dans Poudlard. Harry avait assez de problèmes comme ça sans avoir à rajouter ma disparition ou ma mort. Vers la fin mai, en se rendant compte que l’on s’intéressait à l’autre, nous avons voulu voir ce que cela donnerait, si ça fonctionnerait.
A ce moment-là, Draco fit une pause. Il n’y avait aucun bruit dans la Salle sur Demande, Hermione étant pendu aux lèvres des garçons et Ron essayant d’écouter sans grimacer à chaque phrase du Serpentard. Ce fut la voix d’Harry qui brisa le silence.
–Nous avons commencé à sortir ensemble après le match Gryffondor contre Serpentard .Oui Ron celui là même où je suis resté plus longtemps à la fin en prétextant un mal de dos. On s’est rencontré une fois tous les membres de notre équipe partis, il est venu me rejoindre à l’extérieur de mon vestiaire, nous avons parlé un peu du match en rigolant. Par la suite, nous avons entrepris de marcher vers Poudlard, nous étions si proches qu’on se frôlait, nos mains ont fini par s’agripper timidement… Mais on pensait tous les deux faire comme si de rien n’était en continuant de discuter… Et avant de devoir se quitter pour gagner notre dortoir nous nous sommes embrassés. Expliqua un peu plus Harry, les yeux brillants de joie au souvenir. C’était magique…
A ces mots, Ron ne put empêcher une grimace de dégoût orner son visage. Heureusement pour lui, Harry ne la vit pas, ce qui ne fut pas le cas de Draco (qui avait roulé des yeux en trouvant les derniers mots un peu trop Poufsouffle à son goût) et Hermione. Les regards du blond et de la brunette étaient si identiques, si froids et durs que cela lui envoya des frissons d’effroi tout le long du dos. Il finit par déglutir péniblement et préféra garder encore un moment le silence, s'attirer les foudres d'Hermione pouvait se révéler très douloureux. Quand la voix de Draco raisonna dans la pièce, elle fut dure.
– Nous avions l'intention d'attendre de terminer nos études pour en parler, Harry craignait votre réaction et moi, celle de ma maison. Nous avons dû faire comme si on se détestait toujours, ce qui s’est avéré être le plus difficile. Avant de quitter l’école pour les vacances d’été, Dumbledore nous a pris à part et nous a félicités. Il savait pour nous depuis un moment, mais il a préféré nous laisser tranquilles de peur que l'on redevienne ennemi à cause de son intervention. Il était trop heureux que l’on s’entende enfin et que les bagarres deviennent moins nombreuses.
– Et tu lui fais confiance? Interrogea par la suite Ron en se tournant vers Harry, ignorant le regard polaire que Draco braquait sur lui.
– Oui.
– Harry!!! C’est de Malfoy qu’on parle, comment peux-tu le croire? Il doit être en contact avec Vol… Voldemort. S’emporta Ron, frissonnant à la mention du nom.
– Parce qu’il a refusé la marque à ses 17 ans, et qu’il aurait eu maintes chances de me tuer, m’apporter à Voldemort ou lui parler de moi, ce qu’il n’a pas fait. Reprit Harry doucement, ne voulant pas renforcer la colère de Ron, c’était assez difficile comme ça, sans avoir besoin d’en ajouter.
– Pourquoi dis-tu ça? Interrogea Hermione. Et comment se fait-il que Malfoy n’ait pas eu plus de problèmes que ça? S’il n’a pas reçu la marque?
– Ry, vu que tu vas leur raconter, étant donné que je ne suis pas certain qu’ils m’écoutent et me croient… J’aimerais me transformer, je peux ou tu préfères que tes amis l'ignorent? Murmura Draco si bas que seul Harry put l'entendre, après la question d’Hermione, les deux autres pensant que le blond l’embrassait.
– Hum! Hum! Vas-y! Le regarda Harry, utilisant le même ton.
– Merci! Chuchota Draco avant de se métamorphoser en reptile et se placer sur Harry, qui le caressa amoureusement et continua son récit.
– C’est un animagus? Questionna Hermione, surprise.
– Oui.
– Il est venimeux?
– Non, pas pour l’instant.
– Comment ça : "pas pour l’instant"? Questionna cette fois Ron, étonné.
– Comme son potentiel de magie est relativement très élevé, au vu de son passé et du fait qu’il s’entraînait énormément comparer à la plupart des sorciers, il peut se changer en n’importe quel serpent. Lui répondit Harry avant d'ajouter fermement. Et l'on en reparlera plus tard!
– Tu promets? Supplia Hermione pleine d’espoir, ressemblant à une jeune enfant qui demande une faveur ou un cadeau à ses parents.
– Oui, mais gardez ça pour vous! Nous avons décidé de nous afficher seulement parce que Voldemort est au courant, sinon vous seriez encore dans l'ignorance, du moins, tant qu’on aurait résidé à Poudlard, c'était trop dangereux, pour lui ou moi et je…. Je n’aurais pas supporté que quelque chose lui arrive. Dit Harry sur un ton triste à la fin, son estomac se tordant douloureusement.
– Ry, je suis là maintenant!
– Je sais, mais ce n’est pas pour ça que j’aime revenir dessus. D'autant plus que c’est récent.Parla en fourchelang Harry avant de retourner à ses amis. Et pour répondre à ta question Hermione, étant donné qu’il était à Poudlard pour ses 17 ans, il a seulement reçu une lettre de ses parents l’informant qu’à son retour il obtiendrait la marque, persuadés qu’il deviendrait mangemort. Cependant une fois à la gare, il est parti du coté moldu et a disparu parmi la foule. Comme il a sa propre maison et qu’elle est soumise au sortilège Fidelitas, ni ses parents ni les mangemorts ne l’avaient retrouvé. De plus, il a un gardien du secret. De retour ici à la rentrée, Snape l’a protégé du mieux qu’il pouvait avec le directeur. Bien, maintenant, je vais essayer de faire vite, sinon on risque d’y être jusqu'à demain… L’été passé, rendu à la gare, j’ai dû attendre cinq heures sous la pluie et quelques jours plus tard, Draco s’est pointé chez moi à Privet Drive. Comme j’étais malade, il m’a emmené chez lui et j’y suis resté toutes les vacances. À mes 17 ans, j’ai obtenu mon héritage magique. Dumbledore s'était arrangé pour que je l'aie seulement à ma majorité.
Revivant un souvenir.
– Potter, va voir qui c’est! S’écria une voix bourrue en provenance du salon.
– Bien, oncle Vernon! Acquiesça ledit Potter de la cuisine, finissant de laver la vaisselle.
Quand Harry ouvrit, il s'étonna en découvrant celui qui se tenait au pied de sa porte.
– Harry!?!? S'exclama l’intrus, lui aussi surpris, mais pas pour les mêmes raisons. Mais qu’est-ce qui s’est passé pour que tu sois dans cet état?
– Mon oncle est arrivé en retard à King’s Cross. Mentionna Harry d’une voix un peu rauque comme si ça pouvait expliquer son teint blême et maladif. Ce qui était effectivement le cas.
Son interlocuteur commença à se fâcher contre les Dursley, notamment en remarquant que ces derniers avaient préféré ignorer l'existence d’Harry, s'en servant d'esclave, qu’il soit en bonne santé ou non.
– Combien de temps es-tu resté cette fois?
– Près de cinq heures. Marmonna Harry, qui avait un mal de gorge.
– QUOI? Gronda Draco, abasourdi. Non, mais, ils exagèrent, surtout avec le temps qu’il faisait cette journée-là!
– Chhhhhhhhhhh, calme-toi, beau blond, sinon tu vas faire venir mon tuteur! Souffla Harry, toussotant en s’approchant plus et plaçant sa main gauche sur le torsede son petit ami.
– Désolé! Murmura le Serpentard en le prenant dans ses bras, heureux de sentir à nouveau Harry tout comme ce dernier, malheureusement pour eux, ce moment de bonheur fut de courte durée et durent se séparer rapidement.
– POTTER!!! Hurla Vernon, arrivant à proximité de la porte et remarquant l'intrus. Qui êtes-vous?
– Un ami de votre neveu.
– Un sorcier? Demanda Vernon avec dédain, sachant qu’il pourrait s’en tirer par une pirouette, si cela n’était pas le cas, en prétendant un jeu de rôle.
– Exact.
– Potter! Ne t’avise surtout pas de le laisser… POTTER! TU M’ÉCOUTES SALE MOME? Cria Vernon rouge de colère, en le regardant.
– Harry??? L’appela Draco inquiet, l'observant à son tour, le rattrapant de justesse avant qu’il tombe dans les vapes.
Le blond en déduisit que c’était sûrement dû à une trop grosse dose d’émotion pour son état maladif et fiévreux. Draco pivota alors vers Vernon et commença à le gronder et le menacer. Après quoi, il se dirigea dans la chambre du survivant avec ce dernier, prit ses bagages, lança un sort pour les réduire et diminuer le poids pour ensuite transplaner chez lui, du moins dans son quartier à Londres à cause de l'anti-transplanage sur son terrain. Rendu à sa maison, il monta au deuxième étage et déposa Harry dans son lit. Par la suite, il essaya de lui faire baisser sa température et le remettre sur pied rapidement.
OoO
– Salut beau brun! Chuchota Draco en lui appliquant une lingette humide sur le front.
– Hey! Lui répondit faiblement Harry, encore endormi. Je suis où?
– Chez moi et ce jusqu'à la rentrée… A moins que tu préfères aller ailleurs et ne t'inquiètes pas pour les Dursley, ils ne te feront rien. J’ai aussi apporté tes affaires ici, il est hors de question que tu retournes à Privet Drive. Murmura Draco en lui caressant la joue.
– Merci! Je veux bien rester, mes amis, je peux les voir à Poudlard, mais, avec toi, ça va être compliqué, tu es sûr que je ne te dérange pas?
– T’en fais pas, je suis content de te loger.
Deux jours passèrent avant qu’Harry se retrouve sur pied, très heureux d’être là, avec quelqu’un qui tenait à lui et dans un endroit où il ne se sentait pas prisonnier.
– Bonjour mon cœur! Ça va? Se pointa Harry à la cuisine,son amant tournant le regard dans sa direction alors qu’il préparer le café pour son petit ami convalescent.
– Oui et toi, bien dormi? DemandaDracoen réceptionnant Harry dans ses bras, se tenant tout les deux par la taille avec un léger sourire aux lèvres.
– A merveille, surtout dans tes bras! Ronronna Harry avant de l’embrasser.
– Content de l’apprendre!
– Dis, Dray, tu habites ici depuis longtemps? Depuis quand tu connais les choses moldus? Questionna-t-il en s’éloignant de lui.
– Pour les moldus, ça doit bien faire un an peut-être plus que j’essaie d’en assimiler plus sur eux. Pour la maison, eh bien, après m’être créé un compte sans que mes géniteurs le sachent, je me la suis achetée en janvier, juste après Noël, car tu sais que j’ai reçu ma lettre à ce moment-là…
– Et tu as fait comment pour leur cacher ça? Demanda Harry curieux, préparant son petit déjeuner.
– Polynectar mon cher, polynectar! Répondit Draco et continua, voyant son expression. Avant les vacances de Noël, quand nous sommes allés à Pré-au-Lard, j’ai réussi à me rendre sur le Chemin de Traverse sans qu'on me remarque. A Gringotts, j’ai utilisé l’apparence de mon père, j’ai ensuite fait croire aux Gobelins que je voulais ouvrir un compte sur lequel personne, hormis le légitime propriétaire, n’aurait droit d’accès. J’ai donc créé ce compte auquel mes parents n'auraient eu aucun droit, même si je n'avais 17 ans qu’en juin. Grâce à l’apparence de mon géniteur, j’ai pu l’ouvrir, car j’étais mineur et qu’il fallait l’autorisation d’au moins un des parents, puis il a fallu que j’y retourne par la suite pour donner ma signature. Heureusement pour moi, personne ne l’a jamais su, ce qui m’a évité des questions embarrassantes.
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Leurs vacances se déroulèrent paisiblement. Ils se promenaient le plus souvent dans le monde moldu pour la tranquillité profitant de chaque moment passé ensemble, loin de la guerre et de tous les autres petits problèmes de la vie.
Ils voulaient être insouciants, profiter de vivre comme des ados à peu près normaux et c’est pour cela qu’un jour, Draco insista même pour refaire une garde-robe à son petit ami.
Ils en profitèrent aussi pour effectuer un peu de rattrapage dans des matières difficiles comme potions, occlumencie et métamorphose. Ils purent même trouver de la documentation pour la transformation en animagus.
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Le 31 juillet fut également le jour où leur relation devint plus forte, plus profonde.
– Bonjour, Ry! Murmura doucement Draco quand le survivant se réveilla tout en restant allongé à ses côtés, le contemplant.
– Salut!
– Bonne fête! Lui susurra Draco avant de ravir ses lèvres tout en se décalant pour être au dessus de lui.
– Merci! Chuchota à son tour Harry avant de répondre à son baiser et de placer ses mains autour de son cou.
Le baiser finit par se faire plus ardent et passionné, chacun affairé à la tâche de faire plaisir à l’autre, leurs caresses devenant plus précises. Après quelques instants, Draco prit les devants et installa une de ses jambes entre celles de Harry et lui embrassa le torse en y allant lentement, bien content que son compagnon dorme sans chandail. Draco en profita pour lécher et mordiller ses tétons, adorant écouter les sons qu’Harry produisait sous l’effet du désir. Il poursuivit son exploration pour arriver au nombril où il se mit à mimer l’acte, mais, avant qu’il puisse faire quoi que ce soit d’autre, le brun réussit à sortir un peu des limbes du plaisir et changea de position. Le trouvant trop vêtu, le rouge et or entreprit à son tour de lui enlever son haut et de lui faire vivre le même supplice que son futur amant lui avait infligé, Harry voulait l’entendre gémir.
Draco, revenu au dessus, interrogea du regard Harry pour pouvoir continuer, permission qui lui fut rapidement accordée. Après s’être retrouvés nus, ils reprirent leurs caresses, avant que Draco lui présente trois doigts, qu’il s’empressa d’humidifier. Peu après, Draco écarta un peu plus les jambes d’Harry et le préparera.
Le reste de la journée se passa au lit, inversant de temps à autre leur position, n’ayant aucune préférence. Au repas du soir, Draco lui fit remarquer qu’il avait quelque chose de différent, sans parler de sa perte de contrôle magique dans la douche. Harry lui expliqua donc qu'il s'agissait de son héritage, habituellement reçu à 15 ans, mais, vu la famille qu’il avait, c’était mieux à 17 ans lorsqu’il pourrait les quitter, et Dumbledore avait réussi à repousser la date.
Fin du souvenir.
Draco m’a aidé à contrôler ma nouvelle magie, ce qu’il a su très bien faire. Le 31 octobre, il m’a soutenucontreles visions que Voldemort m’envoyait de la mort de mes parents et Sir…Draco, ça va?Demanda Harry en fourchelang, le voyant s’agiter et descendre de lui.
– Non… Si… En fait, je n’en sais rien, c’est comme un pressentiment, un truc instinctif.Siffla Draco, d’un ton qui montrait son incrédulité, se retrouvant par terre, pour reprendre forme humaine.
Dès qu'il se retransforma, Harry se leva et plaça sa main droite sur le bras gauche du blond tout en le regardant, voulant le détendre ou l’inciter à se confier. Alors que Draco s'apprêtait à parler, Harry lui serra le bras avant de déposer son autre main sur sa cicatrice qui commençait à lui faire mal.
– Harry??? S'inquiéta Draco, l’entourant de son bras libre pour le coller sur lui.
– Mais qu’est-ce qu’il lui prend? Demanda Hermione sans voir son ami mettre sa main sur son front.
– Vision. Annonça simplement Draco en reportant son attention sur son compagnon.
– Harry? Harry, écoute-moi, essaie de te concentrer sur ma voix, tu dois recourir à l’occlumencie, focalise toi sur moi ou autre chose… Utilise la même méthode que la dernière fois, ça avait bien marché… C’est à ça que tu aurais dû t’exercer, mon ange! Se moqua gentiment Draco à la fin de sa phrase, essayant de dédramatiser la situation, mais gardant un ton calme et rassurant très proche d’un murmure, tout en lui caressant le dos… Pendant les vacances, on s’entraînera là-dessus en plus du reste, hein? Te connaissant, tu ne voudras pas arrêter de t’exercer avec ta nouvelle magie.
Draco continua de débiter un flot de paroles pour essayer d’aider son amour, mais aussi pour se calmer lui-même, car il sentait la panique doucement, mais sûrement s’insinuer en lui.
Peu de temps après, Harry réussit à desserrer sa prise et le blond l’aida à se rendre au canapé, puisque ses jambes avaient des difficultés à le soutenir.
– Ça va mieux? Questionna Draco en se plaçant à côté de lui, quand même légèrement inquiet.
– Hum hum… Merci! Soupira Harry de contentement, les yeux fermés et la tête accotés sur son épaule quelques instants, ayant horreur de ses prémonitions et un peu épuisé.
– Harry, tu es sûr que ça va? Interrogea Ron une fois assis sur le sofa.
– Oui, Ron.
– Qu’est-ce que tu as vu? Exigea Hermione.
– Par Merlin, laissez-le souffler! S’emporta Draco relevant la tête en leur direction, n’en revenant pas que ses amis s’intéressaient plus à sa vision qu’à son état.
– Désolée.La châtaine se sentit honteuse lorsqu’elle prit conscience de son comportement.
– Maintenant que vous avez terminé de nous expliquer le pourquoi du comment, on va s'occuper de lui, alors dégage Malfoy! Grogna Ron, qui ne pouvait le supporter plus longtemps.
– Non, mais, ça va pas? C'est hors de question! Rétorqua Draco furieux, ses yeux lançant des éclairs.
– Malfoy! Gronda Ron en signe d’avertissement.
– Fais ce qu’il demande. Consentit Harry, exerçant une faible pression sur son bras pour détourner son attention de Ron.
– Quoi? S'exclama Draco abasourdi en le dévisageant, pendant que Ron affichait un sourire vainqueur.
– Mais, tu devras m'aider un peu, je ne suis pas certain que je puisse marcher seul pour l’instant, c’était tellement…
– Aucun problème. Répondit Draco, le regardant avec tendresse avant de se faire embrasser par son amant tandis que le sourire de Ron se fanait pour finir par bouillir de rage, ne comprenant pas le brun.
Hermione, quant à elle, était contente pour lui, de le voir si épanoui et heureux, même si c’était dans les bras de Draco.
Le blond les laissa un moment seuls, promettant à son compagnon de rester dans les parages pour le ramener dans leur appartement, le trio en profita pour essayer de mettre tous les non-dits à jour. Seulement en dépit de tous les efforts fournis par Harry et Hermione pour lui faire accepter le plus possible cette situation, Ron ne fit rien pour arranger les choses. N’écoutant que ce qu’il voulait entendre, jouant à la sourde oreille, il refusait toujours d’admettre que son ami puisse être amoureux de la fouine et maintenait qu’il était mangemort malgré la preuve flagrante que Draco avait pu lui donner en lui montrant son bras gauche vierge de toute marque.
Peut-être que le couple aurait dû lui parler du kidnapping, mais cela ne concernait qu’eux et Draco se refusait de leur raconter, c’était un épisode trop intime de sa vie pour le raconter d’une part à des gens qu’il n’appréciait gère et d’autre part parce que c’était si récent, cela lui coûtait déjà assez d’en discuter avec son amant, ayant dû prendre sur lui pour se confier. Chose qu’il n’avait absolument pas l’habitude de faire en temps normal.
Ce ne fut que plusieurs jours sans avoireu peu de personnes à qui adresser la paroleétant donné que la moitié de ses amis Gryffondor étaient rentrés chez eux pour Noël et qu’Harry était pour lui un «faux frère». Sans savoir à qui en parler d’autres venant des autres maisons et ne souhaitant surtout pas tomber sur ceux qui n’avaient rien contre le blond ou pire, des fans. Sa colère finit par s’estomper graduellement, lui permettant de se repasser en mémoire (la traîtresse),sans le vouloir, tout ce que ses deux amis avaient tenté de lui rentrer dans le crâne. Il finit par se faire une raison et se rendre à l’évidence : son meilleur ami et la fouine étaient amoureux l’un de l’autre. Il décida donc de faire un effort pour Harry… et Hermione qui lui parlait très peu à cause de ça…
Sauf, peut-être pour le disputer.
Fin!
J’espère que vous avez aimé ! |