Chapitre deux : la potion retrouv’mémoire

Harry se dirigeait vers l’infirmerie, il voulait avoir des nouvelle de la jeune fille. Ca faisait une semaine qu’il venait tous les jours après les cours pour la voir mais Mme Pomfresh lui interdisait l’accès. Il ne savait pas pourquoi il se souciait tant d’elle, après tout, il ne la connaissait pas… mais il sentait qu’elle avait besoin de lui ou l’inverse, il ne saurait dire. De toute façon, il se sentait lier à elle depuis qu’il l’avait vu, si fragile, dans l’herbe…

Il ouvrit la porte et alla directement vers le lit où il avait déposé l’inconnue. Il s’aperçut assez vite que la salle était vide. Mais où était-elle ?

- Harry Potter ! Il me semblait bien avoir entendu du bruit ! s’exclama Mme Pomfresh.

- Où est-elle ? demanda anxieusement Harry.

- Dans le bureau du directeur.  Et je vous ferais remarquer que vous n’avez pas le droit d’…

Elle ne put finir : Harry était déjà sorti !

Il se rendit directement aux appartements de Dumbledor. Il fallait absolument qu’il la voit, qu’il sache si elle allait bien !

Arrivé devant la statue, il se rendit compte qu’il ne connaissait pas le mot de passe. Il était entrain de pester et se demandait comment il allait faire quand la statue se mit à bouger et laissa place à l’escalier.

Il ne se posa aucune question, il grimpa quatre à quatre les marches pour se retrouver devant la porte du directeur. Devait-il frapper ? Comme il levait le poing, la porte s’ouvrit.

- Bonjour, Harry. Je t’attendais. Entre, je t’en prie.

- Merci, Professeur.

Harry scruta le bureau mais ne vit pas trace de l’inconnue.

-  Je suppose que tu souhaites voir notre jeune amie ?

- Oui. Mme Pomfresh m’a dit qu’elle était ici.

- Elle l’était là, il y à peine 5 mn. Tu l’as raté, je le crains. Mais assis-toi, nous avons à parler.

Harry s’installa dans le fauteuil en face de celui de Dumbledor. Allait-il lui révéler qui était cette fille ?

- Harry, je vois bien que depuis la mort de Sirius (Harry lui lança un regard douloureux) tu t’éloignes des autres. Tu ne devrais pas te fermer ainsi…

Harry le fixa un moment sans comprendre. Pourquoi lui parlait-il de son parrain alors que lui-même ne voulait même pas y penser ?!

- Et puis cette année risque d’être décisive pour ton avenir… Tu passes les ASPIC au mois de juin, sais-tu vers quoi t’orienter, ensuite ? continua Dumbledor.

- Professeur ! interrompit Harry. Où est la fille ? Elle va bien ?… Savez-vous qui elle est ?

- Eh bien, tu le sauras en temps voulu. Maintenant, j’aimerai que nous parlions sérieusement de ton avenir…

Harry soupira, il n’allait pas voir sa douce inconnue de si tôt !

Cette dernière suivait Rogue à travers un dédale de couloirs plus sombres les uns que les autres. Elle lui jeta un regard de biais.

- Qu’y a-t-il ? demanda Rogue, légèrement excédé.

- Rien. Je me demande juste quel genre d’école s’est ici…

Rogue ne prit pas la peine de répondre. Il continuait à marcher à grande enjambées, obligeant presque la jeune fille à courir.

- Si vous m’abandonnez là, c’est sûr que je ne retrouverais jamais mon chemin ! Et, un jour, au détour d’un couloir, un élève découvrira mon cadavre à moitié décomposé, bouffé par les vers…

Elle arrêta son délire en voyant l’expression choquée du Professeur. Elle lui sourit d’un air d’excuse. Pas beaucoup d’humour celui-là !

- Vous êtes prêtre, hein ?interrogea-t-elle . Génial, je suis tombée dans une école de catho… ajouta-elle, en levant les yeux au ciel.

- Mais que dites-vous ?! Je ne suis pas prêtre et vous n’êtes pas dans une école catholique pour moldue ! s’emporta Rogue.

« Moldue ? mais de quoi il parle ? »

Ils arrivèrent enfin devant ce qui semblait être une porte de cachot. Rogue l’ouvrit et fit entrer la jeune fille.

- Le PR Dumbledor veut que je teste sur vous une potion de retrouv’mémoire. Il me faut un peu de temps pour la fabriquer, alors je vous demanderais d’être patiente.

- Ok. Je suis pas pressée. De toute façon, je n’ai pas le choix !

Rogue prit plusieurs flacons sur une étagère et les déposa sur son bureau. A l’aide de sa baguette, il fit venir à lui le reste des ingrédients dont il avait besoin et commença la préparation.

La jeune fille le regardait, surprise et amusée. Elle se remémora l’entretien dans le bureau de Dumbledor.

- Ben, j’en sais rien…

- Comment cela : vous n’en savez rien ?!!!!

- Ben, j’en sais rien !

- Cela n’a pas l’air de vous affoler plus que cela ?! remarqua, à juste titre, celui qui se nommait Rogue.

- Non, c’est vrai… Mais vous m’avez dit que j’étais en sécurité ici, alors pourquoi je m’affolerais ? rétorqua-t-elle en haussant les épaules.

- Peut-être parce que, il me semble, vous ne vous souvenez pas de votre identité !

Elle ne sut que répondre. Il avait raison. Mais elle n’avait aucune crainte… même si elle ne savait pas qui elle était ni d’où elle venait !

- Que voulez-vous que je vous dise ? Je ne sais pas comment je suis arrivée là ! Et non, je n’ai pas peur ! Je vais pas m’excuser pour ça !

Dumbledor prit alors la parole.

- Nous ne vous faisons aucun reproche, Mademoiselle, nous sommes juste… surpris de votre, comment dire ? , désinvolture.

Il eut un silence durant lequel les trois professeurs l’observèrent attentivement. Elle les dévisagea à son tour. « Quelle effrontée » pensa alors Rogue.

- Bien. Severus, voulez-vous bien préparer une potin de retrouv’mémoire, s’il vous plait ? Nous allons tenter de vous faire recouvrer vos souvenirs, Mademoiselle.

Elle revint au présent. Elle observa Severus un petit moment. Il était assez imposant, il fallait bien l’avouer ! Et son allure gothique n’y était pas pour rien ! Mais elle aimait assez. En fait, elle était assez intriguée par le Professeur…

Rogue lisait attentivement la démarche à suivre pour la composition de la potion, si bien qu’il ne remarqua pas la jeune fille s’avançait vers lui.

Elle s’assit sur le bureau à côté de Rogue et croisa les jambes.

Rogue leva la tête. Il n’en revenait pas du toupet de cette demoiselle !

- Si vous voulez vous asseoir, il y a des sièges pour cela ! fit-il d’une voix sèche.

- Oui, je sais. Mais je préfère être près de vous, Severus. Vous me rassurez.

Elle se pencha un peu vers lui, lui fit son plus beau sourire, le visage légèrement penché en avant, son regard chocolat de biais.

Rogue fut troublé par cet air aguicheur et baissa les yeux. Son regard tomba sur ses jambes largement découvertes par la blouse qui remontait assez haut sur ses cuisses. Il détourna la tête et se saisit de son bouquin. Il ne put répondre ! C’était bien la 1èrefois de sa vie !!!!

Il finit rapidement la potion, pressé de s’éloigner de la jeune fille aux yeux de biches.

- Tenez ; Buvez d’un coup. Cela risque de vous tourner la tête alors vous feriez mieux de vous tenir.

Elle lui prit alors la main et avala la mixture. Beuuuuuuuuuuuurk ! Elle avait l’impression d’avoir bu de la  vase avec un arrière de goût de … Menthe ?

- Vous avez utilisé de la menthe ?

- Oui, cela donne un meilleur goût.

- Hum.

Elle ne semblait pas convaincue…

La jeune fille lui tenait toujours la main… Pour dire vrai, elle n’en avait pas besoin, vu que sa tête ne tournait pas du tout. Mais elle se délectait de voir se décomposer le visage de Severus. Elle s’amusait beaucoup.

Rogue se demanda combien de temps il fallait pour que les effets de la potion disparaissent. Il avait sa main dans la sienne et ne supportait pas ce contact. Il le brûlait et, de plus, il n’aimait pas ce genre de familiarité avec les autres personnes, peu habitué qu’il était à en avoir.

- Alors ? Vous vous sentez mieux ? Vous vous souvenez de quelque chose ?

- Et bien… Je me rappelle que je sais lire, que j’adore la musique, danser… Tout ce qui fait que la vie est géniale, en fait ! Ce qui ne change pas beaucoup d’avant la potion… Je crains qu’elle n’est pas marchée.

-Impossible ! C’est une potion très puissante ! Elle met… peut-être un plus de temps que prévu !

- Combien de temps va-t-il falloir attendre, d’après vous ?

- Le temps qu’il faudra !

Sur ces mots, il retira d’un geste brusque sa main de la sienne et s’installa confortablement dans son fauteuil.

Harry rejoignit Ron et Hermione dans la Grande Salle pour déjeuner.

- Harry, s’exclama Hermione, tu as raté le cours de Mc Gonagall !

- J’étais avec Dumbledor…

- Tu as pu voir la nouvelle ? Il t’a dit qui elle était ? le coupa Ron, soudain très intéressé.

Hermione lui jeta un regard noir.

- Non, je ne l’ai pas vu et il ne m’a rien dit, répondit Harry.

- Pourquoi t’as été aussi long, alors ?

- Dumbledor voulait qu’on discute de mon avenir.

- ?

- De ce que je vais faire après Poudlard… Maintenant que Sirius est mort…

Il eut un silence douloureux. Ses amis savaient qu’il souffrait encore de la perte de son parrain. Ils remarquaient aussi que, lorsqu’il avait vu cette jeune fille, il avait ressenti le besoin de la protéger. Comme pour s’amender de la mort de Sirius. Harry, lui, se rendait compte que ce besoin de la protéger était un peu brutal et incompréhensible, mais il s’en fichait.

- Severus ? Je crois que nous avons assez attendu là… Ca fait une heure que nous attendons. Elle n’a pas fonctionné… Ca arrive…

- Non, cela n’arrive pas ! Pas à moi !

- Ce que vous êtes irritable ! Ce n’est pas la peine de s’énerver !

Un grognement lui répondit.

- Peut-être devrions-nous retourner voir Albus ? proposa-t-elle au bout d’un moment.

- Oui, faisons cela !

Lorsqu’ils arrivèrent devant la porte du bureau, celle-ci était ouverte sur Dumbledor.

- Je vous attendais. Alors, Severus ? Quelles nouvelles ?

- Aucune. La potion n’a, semble-t-il, pas marché.

Dumbledor parut surpris. Il se tourna vers l’inconnue. Il parut réfléchir un moment puis :

- On dirait que nous allons avoir une nouvelle élève à Poudlard.

- Hein ? Quoi ? s’excalmèrent-ils en cœur.

Que voulait-il dire par « nouvelle élève » ?!

A suivre...