Chapitre quatre : jalousie
Lorsqu’elle s’éveilla, elle se rendit compte qu’il était encore très tôt. Ne voulant pas traîner dans le lit ni réveiller ses camarades de chambre, elle décida donc de se rendre dans la salle commune après une bonne douche.
Elle était plongée dans un livre de magie qui avait été abandonné sur une table, lorsqu’elle entendit les pas d’un élève qui descendait du dortoir. Elle se tourna vers le nouveau venu et vit que c’était Harry. Elle sourit devant son air ensommeillé et ses cheveux en bataille. Elle le trouvait beau au saut du lit.
- Bonjour, Harry. Tu as bien dormi ?
- B’jour , mouai et toi ?
- Ca peut aller… Tu sais ce que j’ai découvert ce matin dans la salle de bain ?
Il la regarda en se frottant la tête décoiffant un peu ses cheveux. Comment faisait-elle pour être aussi en forme de bon matin ? Elle lui tira alors la langue et il vit qu’elle avait une piercing. Son bijou était un brillant de couleur verte serti dans de l’argent. Il la fixa éberlué.
- T’as vu ? C’est cool, non ? Tu te rends compte ? Je ne l’avais pas remarqué avant ce matin ! Ca veut sûrement dire que je l’ai depuis longtemps ! Qu’est-ce que tu en penses ?
- Heu… c’est joli. Ca ne te gène pas pour manger ou parler ?
- Ben non. Et puis j’en ai un autre aussi… au nombril, tu veux voir ?
Harry hocha la tête devant son enthousiasme enfantin. Elle souleva son t-shirt et il put admirer le bijou en forme de ce qui semblait être un dragon. Il reposait sur son ventre plat et le contraste entre la couleur verte et la peau bronzée était saisissante. Comme il se penchait pour mieux le voir, ils entendirent un toussotement derrière eux.
Harry se redressa et aperçut Ginny qui se tenait au centre de la pièce avec un air désapprobateur, les bras croisés sur sa poitrine.
- Il y a des endroits plus discrets pour ça ! dit-elle d’une voix sèche.
- Ginny, c’est pas ce que tu crois… tenta d’expliquer Harry.
- Je m’en fiche ! Mais, ici, c’est une salle commune pas… un endroit à rendez-vous !
Sur ces mots, elle sortit de la pièce. Harry était catastrophé.
- C’est moi ou elle nous a fait une crise de jalousie, là ? Harry ?
- Heu… Non, elle ressent pas ça, plus maintenant…
- Ah ? Parce qu’elle l’a déjà ressenti ? demanda la jeune fille avec un sourire intéressé.
- Oui, mais c’était il y a longtemps !
Harry ne voulait pas que Ginny se fasse des idées sur ses relations avec l’inconnue, bien qu’il n’était pas sûr lui-même de ce qu’était cette relation. Mais comment rattraper le coup maintenant ?
- Dis Harry, tu pourrais me prêter un t-shirt ? Parce que j’ai que celui-là et…
- Hein ? Ah , heu, oui bien sur ! Je vais le chercher…
En se rendant aux cours de métamorphoses, Harry, Ron, Hermione et l’inconnue croisèrent la bande à Malefoy. Ce dernier déclencha tout de suite les hostilités.
- Salut, St Potter ! Mais que vois-je derrière toi ? Ton fidèle toutou Weasmoche !
- Weasmoche ? Interrogea l’inconnue.
- Mon nom de famille est Weasley, Malefoy, répliqua Ron, fusillant du regard Malefoy.
Soudain, un éclat de rire retentit, brisant l’ambiance haineuse. C’était l’inconnue qui riait à gorge déployée. Ils se mirent tous à la fixer comme si elle sortait de l’asile.
- C’est le jeu de mots, expliqua-t-elle entre deux hoquets de rire, Weasley/Weasmoche, c’est excellent !
Les Serpentard éclatèrent de rire à leur tour, mais pour une toute autre raison.
- Tu vois, Weasmoche, même ta maison se fout de toi, lança méchamment Malefoy, en s’éloignant.
Ron partit sans un mot, rouge de colère et d’humiliation. Hermione le suivit non sans avoir lancé un regard noir en direction de Malefoy.
L’inconnue s’arrêta de rire instantanément.
- Harry ? J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?
- Tu t’es moqué de Ron devant notre pire ennemi : Malefoy.
- Oh, non ! Mais je ne riais de Ron, seulement de la blague…
Elle soupira. « C’est pas possible de faire autant de bourdes en si peu de temps ! »
Après le cour de Mc Gonagall, Ron se rendait au cour de potions quand il sentit une main attrapée son bras.
- Ron ? Je peux te parler ?
C’était la nouvelle. Il s’arrêta, se tourna à demi vers elle mais ne la regarda pas.
- Ron… Je suis sincèrement désolée pour tout à l’heure. Je ne voulais pas te blesser.
- Ca va, ce n’est rien. J’ai l’habitude avec cette fouine de Malefoy. Mais j’ai été surpris que tu puisses rire avec lui !
- Je ne riais pas avec lui… pas vraiment. En tout cas, je ne me moquais pas de toi. Je te jure ! Et puis j’aimerai tant qu’on devienne ami…
Ron la regarda, surpris.
- J’étais vexé mais pas au point de plus vouloir être copain avec toi, t’inquiètes pas ! Sinon avec qui je vais pouvoir faire des concours du plus gros mangeur ?!
Elle lui sourit, soulagée et ils s’éloignèrent en direction des cachots. Elle le tenait toujours par le bras quand ils arrivèrent, ce que ne manqua pas de remarquer Hermione qui fronça les sourcils.
Harry et Ron s’installèrent comme à leur habitude à côte à côte laissant l’inconnue avec Hermione et Neville.
Rogue fit son entrée. Il balada son regard froid sur l’assistance. Quand il croisa celui de l’inconnue, celle-ci lui sourit et fit un geste de la main pour le saluer. Il fut outré de cette familiarité comme beaucoup d’élèves qui ne comprenaient pas qu’on puisse sourire et saluer Rogue.
Celui-ci ignora l’inconnue et commença son cours. Ce dernier portait sur les potions de guérison. Ils étudièrent celle contre la bulbonite, une affection relativement courante chez les sorciers en âge de la puberté et qui s’apparentait à l’acné chez les adolescents moldus. Ce cours intéressa beaucoup d’élèves…
Hermione profita que Rogue soit au fond de la classe pour se pencher vers l’inconnue.
- J’ai parlé avec Ginny, tout à l’heure.
- Oh, oui ! Elle nous a surpris Harry et moi, ce matin…
- Je sais, elle m’a raconté !
- Harry était très gêné !
- J’imagine, bougonna Hermione. Ecoutes-moi bien. Harry et Ron sont mes meilleurs amis. Je ne veux pas qu’ils souffrent ! Alors, je préfèrerais que tu ne t’amuses pas avec eux !
- Je ne comprends pas ce que tu veux dire…
- Je veux dire que si tu sors avec Harry, ne branches pas Ron !
L’inconnue la regarda un instant, sans rien dire.
- Hermione, fit-elle. Je vais te le dire une fois et une seule, ok ? Mes relations avec Harry ou Ron ne te regardent pas. Saches tout de même qu’il n’y a rien entre eux et moi. Et tu peux le dire à Ginny aussi !
Elle se replongea dans la lecture de la composition de la potion. Durant tout le reste du cour, elle n’adressa plus la parole à Hermione qui en fit de même.
L’inconnue se tourna alors vers Neville.
- Ca te dérange de faire la potion avec moi ? lui demande-t-elle.
- Non, pas du tout. Simplement , je suis nul en potion…
- Sûrement pas plus que moi !
Ils essayèrent ensemble, et en vain, de faire correctement leur potion.
Ils sympathisèrent vite. Neville se sentait à l’aise avec elle. Elle ne le jugeait pas. Il la faisait souvent rire. Contre tout attente, il avait beaucoup d’humour mais il était trop timide pour le montrer.
- Tu devrais être plus sûre de toi ! Tu es très drôle et, en plus, tu as de yeux magnifiques ! Je t’assure !
Il lui sourit, reconnaissant.
Le reste de la journée se passa relativement vite, Hermione évitant soigneusement l’inconnue.
Après le dîner, la jeune fille ne se dirigea pas avec les autres vers la salle commune mais prit la direction des cachots.
Neville profita de ce moment pour l’interpeller.
- Attends ! Je pourrais te parler ?
- Bien sûr, Neville. Je t’écoutes.
- Tu n’as… toujours pas trouvé de… de prénom ?
- Non, pas encore…
- J’ai… J’avais pensé à Alice, souffla-t-il d’une petite voix.
- Alice ?
- C’est… C’est celui de ma mère. Elle… Elle est à Ste Mangouste. Elle est devenue folle… à cause de… de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-prononcer-Le-Nom… et j’ai pensé que…
Il s’interrompit, la tête baissée.
La jeune fille le regarda, émue. Il lui proposait le prénom de sa mère et elle savait quelle importance avait ce cadeau étant donné ce qu’il venait de lui confier.
Elle lui releva le menton de la main et lui sourit tendrement.
- C’est un très jolie prénom et c’est un honneur pour moi de le porter.
Il releva la tête et ils se regardèrent un moment, émus tous les deux.
Quand elle entra de le cachot, elle ne vit pas tout de suite Rogue derrière la porte de l’armoire du fond.
- Severus ? Vous êtes là ?
- C’est Professeur Rogue, Mademoiselle !
Elle sursauta.
- Je ne vous avez pas vu, Severus !
- Qu’est-ce que je viens de vous dire ? Je veux que vous m’appeliez Professeur Rogue ! Comme tous les autres élèves !
- Mais je ne suis pas une élève comme les autres… Et vous le savez bien, Severus.
Sur ces mots, elle s’installa sur le bureau, c’est à dire assise dessus, les jambes croisées. Elle se tourna lui.
- Alors, cette potion ? Elle vient ?
- Je devrais vous punir pour votre insolence et enlever des points à Griffondor !
- Vous pourriez mais vous savez très bien que je m’en fiche. Ces histoire de maisons rivales ! C’est idiot ! D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi elles doivent être concurrentes ! Et…
- Cela suffit, maintenant ! Tenez, buvez et taisez-vous !
Elle prit le gobelet qu’il lui tendait et but d’une traite. Elle fit mine de réfléchir.
- De la bave de singe, des herbes du Mexique et… Des œufs de salamandres bleues. C’est ça ?
Severus la fixait étrangement. Elle avait deviné les principaux éléments de cette potion de raviv’souvenir, une variante de la potion de retrouv’mémoire, mais en moins puissante.
- C’est exact. Avec quelques autres éléments… mais vous avez cité les plus importants.
Il n’avouerait jamais, même sous la torture, qu’elle l’avait impressionné !
- Je vous ai pas dit : j’ai une prénom, maintenant, lui annonça-t-elle.
- Ah bon ? Quel est-il ?
- Alice.
- Alice ?
- Oui. Mais, si vous voulez, vous pouvez m’appeler Lily…
A bientôt! |