Je m'excuse du retard, j'ai été euh... occupée - débordée - par mes devoirs la semaine dernière. Ceci est l'avant dernier chapitre (ou le pénultième si l'on veut frimer). Il est un peu différent des autres. Les deux chansons dont j'ai piqué des bouts sont de Kyo.
Voilà ~
Et au sein de mes paupières fermées le rêve psychédélique éclate. Ma haine est factice. Je suis encore pris en tenaille par ces principes ancrés en moi. Le rêve psychédélique éclate. Je suis un menteur. Je mens constamment, je mens sans y penser, mes mots brûlent, brisent sans que j’y prenne garde. Et je n’y peux plus rien. Je n’ai plus le contrôle des événements. Je suis pour cela après tout, je suis un Serpentard, je suis un Malfoy, dans l’âme et dans l’acte.
Et pourtant j’ai rêvé. Lors de chaque heure d’obscurité, je me suis perdu hors de la réalité. Je changeais l’histoire du monde sorcier, mon histoire, notre histoire à tous les deux. Tout changer à travers le noir de mes pensées pour supporter tout ce que j’ai vu, tous les ordres auxquels j’ai obéi sans broncher. J’en suis venu à haïr une autre couleur que le noir. Je sais que le noir n’est pas vraiment une couleur mais je ne peux m’empêcher de le penser ainsi. Une couleur qui ne symbolise rien du passé, aucune Maison, aucun sourire, aucun sarcasme, aucune personne.
Le noir m’effraie mais conjure ce qui n’est pas l’oubli. J’en suis venu à haïr le soleil, le jour, la lumière qui révèlent les crimes, les cadavres et les hurlements, dans toute leur horreur, ils rapportent chaque détail, chaque ride, chaque étranglement. Et ils ne cachent rien de ce qui ne devrait pas exister.
C’est pour cela que je me réjouis de ce ciel de nuages noirs et sombres qui enveloppe cette bataille qui est mon seul monde. Il me rassure, me berce et endort mon rejet survolté. Tout plutôt que les larmes de deuil dans tes yeux, impitoyables marques de faiblesse. Tout plutôt que le visage ravagé de culpabilité et de douleur de Severus. Je veux partir à jamais de ce monde trop glauque, m’échapper d’ici. Cet ici métallique, éclairé d’agonie. Je ne supporte plus son gout devenu trop dégueulasse à mon palais si aristocratique.
Hey, Potter. Tue-moi. Je sais que t’en crèves d’envie. Pour une fois qu’on est d’accord sur un point toi et moi, tu ne vas pas me chier une pendule à hésiter. Je sais aujourd’hui à quel point le vieux fou et mon parrain ont voulu sauver mon âme. Je sais aussi à quel point ils ont échoué.
T’sais ce n’est pas que je n’ai plus ma fierté légendaire. Ce n’est pas que je ne suis plus vraiment moi. Ce n’est pas parce que je regrette vraiment ce que j’ai fait. Ce n’est pas par lâcheté. Ni par colère. Ce n’est pas parce que j’obéi à une impulsion. C’est murement réfléchi. Je te manipule pour que tu me tue parce que si je meurs de ta main, je sais que le souvenir de mon cadavre te pourrira un peu la vie. Parce que je sais que si c’est toi mon honneur sera sauf, je serai en quelque sorte « mort au combat ». Pas de honte à mourir de la main de Celui-qui-a-tué-Voldy.
Je suis toujours fier. Et je sais que c’est la fin de la guerre. Je sais qu’étant dans le mauvais camp tout ce que je suis sera bafoué. Alors je préfère encore ne pas être là pour le voir. Par orgueil, oui. Mais tu n’as pas encore compris que la vraie tare de ce putain de monde ce n’est pas la cruauté, mais l’orgueil ? Je suis calme en apparence, à l’intérieur je suis ulcéré par vous. Par tous. Je vois le réel bouffi d’orgueil d’être réel. Je me vois bouffi d’orgueil d’être parfait. Je les vois bouffis d’orgueil d’être plus fort. Je vous vois bouffis d’orgueil persuadés d’être le Bien. Les Moldus bouffis d’orgueil et de chips ne valent pas mieux, pas pire non plus. L’orgueil met tout le monde sur un putain de pied d’égalité qui pousse à s’entre tuer. Y a pas à dire, elle est belle l’égalité pour tous.
Allez, lance-moi l’Avada. C’est bien. Je tire ma révérence et fais chapeau bas. Tu sais pourquoi je me suis assis ? Pour ne pas être à genoux même une seconde en tombant raide mort. Comme quoi je suis toujours immensément intelligent. Certaines choses ne changent pas.
Adieu parrain. Tu es bourru, mesquin, revanchard, machiavélique mais jusqu’au bout des ongles tu es quelqu’un de bien. Plus qu’un père de substitution, le seul homme de ma vie, mon parrain. Merci pour tout ce que tu m’as appris. Sois grand et je te souhaite de vivre ou de mourir selon tes désirs. Tu es le seul qui compte. Adieu.
Dans le silence et la mort qui fauche à grand pas, je dis adieu. Je ne crois pas dans les au revoir. Pas d’autres vies qui m’attendent, une chance c’est déjà bien assez. Malgré ton visage et ton corps balafré, ton rire et tes larmes qui ne veulent plus s’arracher de moi, je m’en vais.
Laisse Ce qui te retient Délaisse Ce qui t'appartient Détache le lien qui lentement se resserre Car cette vie t'indiffère Et ne te ressemble en rien Ces rêves ne sont pas les tiens Si tu restes, tu vas manquer d'air
Le monde me verra lâche, pathétique. Je serai l’ogre pour faire peur aux enfants. Je sais qu’il existait une possibilité d’être un homme bien en s’appelant Malfoy. Elle n’était pas pour moi. Je tire ma révérence et souhaite bonne chance aux survivants. Non, je blague. Souffrez bien et longtemps. Marriez-vous avec des gens qui ne sont pas fait pour vous, pleurez vos morts encore trois siècles. Que le temps vous accable et meurtrisse vos satanés rêves.
Il suffit de... Tout envoyer en l'air Je saurais comment faire Je crois, c'est inscrit dans nos gênes Je sais, qu'on est capable de tout Envoyer en l'air Sans regard en arrière Et c'est le moins que l'on puisse faire
Je ne regrette rien. Je vais de l'avant. Ne rien ressasser, tout garder pour moi. Dans ma mort, j'emporterai tous mes secrets, tous mes silences, tous mes mensonges. Personne ne saura jamais rien de l'amour que je portais aux huamins quels qu'ils soient. Personne ne saura pour ma curiosité dévorante, pour mon enthousiasme face à la technologie, à ce ce qui m'étais interdit. Je vais de l'avant. D'un pas du bord de la falaise on se jette dans le vide.
Et ça fait mal, crois moi, une lame enfoncée loin dans mon âme Regarde en toi, même pas l'ombre d'une larme Et je saigne encore, je souris à la mort Tout ce rouge sur mon corps Je te blesse dans un dernier effort
Je rouvre les yeux. Je voudrais tout réecrire. Dire le vrai, te le dire, le crier très fort. Mais c'est foutu d'avance. Tu es parti sans te retourner. Je ne te verrai plus jamais et quelque part cela fait mal crois-moi. Seul Severus m'a jeté un regard, de loin, sans s'attardé. Et je plonge dans l'inconnu, loin de l'ennui, loin de l'apaisement. Cela fait mal crois-moi. Je suis certain que demain la mort en rira encore.
Il aime caresser ton visage quand tu t'endors Et toi tu te permets de dire encore encore Je sais que ce qui ne tue pas rend plus fort Mais moi, mais moi je suis déjà mort
Je m'enfonce plus loin, encore plus loin du réel. Tes yeux ne me regarderont plus avec cette haine si particulière. Mon antagoniste. Mon adversaire. Qu'étais-je pour toi, Potter ? Cela fait mal de mourir. Je voudrait hurler et me tordre mais plus rien ne répond, impossible de bouger. Je perds le controle. J'aurai voulu apprendre comment pleurer. J'aurai voulu apprendre à me révolter, à dire "je t'aime". J'ai des regrets finalement. Mais ce n'est pas si grave, ce n'est pas si important si je le garde pour moi.
Et ça fait mal, crois moi, une lame enfoncée loin dans mon âme Regarde en toi, même pas l'ombre d'une larme Et je saigne encore, je souris à la mort Tout ce rouge sur mon corps Je te blesse dans un dernier effort
Il t'a souvent envié, admiré et ça le mettais en rage. Il t'a souvent regardé en coin lors des classes et ça il le gardait secret. Il t'a souvent menti, dit le contraire de ses aveux silencieux, ceux qu'il faisait à demi-mot, lorsqu'il était entouré de la nuit. Il a parfois rêvé de ne pas être Malfoy, de n'être qu'un sorcier parmi d'autre, d'être un Gryffondor. Il a rêvé d'être un hibou juste pour pouvoir te froler, d'être un Vif d'or pour que tu lui coures après et ne le laisses jamais partir.
Ce n'était que des illusions, gardée précieusement derrière ses paupières fermées, serrées très fort pour ne pas que les rêves s'envolent.
Il meurt sans le dire.
Il part pour disparaitre.
Tu t'es retourné sans un soupir.
Il raye une dernière fois son être.
Sans plainte.
Sans heurt.
Mourir en silence.
Ne rien dire.
A suivre...
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