Note de l’auteur : Voilà la fin qui se démarque du reste de la fiction. Et en fait cette fin n’en sera pas vraiment une parce que je déteste les histoires qui finissent même bien. Ahem. Ce chapitre sert d’épilogue. Il sera certainement plus court que les autres. (je suis en train de l’écrire tandis que je blablate ici) Bonne lecture tout de même. 8D
PS / Je m‘excuse de mon retard aggravé. A croire que mes révisions bouffent tout mon temps libre. u_u
Il a sept ans. Ses parents sont riches bien que froid. Heureusement il a une nourrice qui s’occupe de lui comme d’un enfant. Elle le câline et le gronde. Lui il n’est pas vraiment turbulent. Dans sa grande maison le silence règne et il ne faut jamais le briser. Les colères de son père il les connait et les craint. Il a sept ans, c’est un petit garçon enjôleur et charmant. Ses yeux sont gris et perçants. Sa langue est déjà amère, il est loin d’être innocent. Ses cheveux ont beau être d’une pâleur divine, il n’est pas un ange. Son cœur pleure parfois mais ses yeux sont secs. Lui aussi est froid. Son nom ? Drake Duroy.
L’autre a aussi sept ans. Il n’a pas de parents. Sa maison n’est ni grande ni froide. C’est un enfant turbulent et tout à fait charmant. Ses cheveux sont noirs, ses yeux très verts et très ouverts sur le monde. Il a l’air constamment émerveillé. C’est sa façon à lui d’être un enfant heureux et innocent. Sa famille adoptive, celle qui l’a recueillie après l’accident de voiture mortel de ses parents, habite en face de chez Adélaïde. Surnommée Adel’ cette femme est aussi la nourrice de Drake. Le nom de l’autre ? Harry Morel.
C’est comme cela qu’ils se sont rencontrés. Ils avaient sept ans.
Adel’ avait emmené Drake chez elle pour le week-end. Parents en voyage d’affaires oblige. Harry avait quant à lui l’habitude de venir jouer chez elle le week-end. Si nous avions été dans une histoire les deux garçons auraient eu le coup de foudre de leur vie. Mais non. Ils étaient jaloux l’un de l’autre. C’était à celui qui accaparait le plus Adel’. Cela se finissait souvent en bagarre. Ils ne s’entendaient pas. Deux coqs dans la même basse-cour, des plumes volent. Tous les deux très intelligents ce fut une fin de semaine éprouvante pour la pauvre Adélaïde. Ils rivalisaient de coups tordus.
Et le temps passa. Ils se rencontrèrent souvent. De week-end en week-end. Leur rivalité devient celle de deux amis qui s’engueulent par plaisir, par taquinerie. Ils avaient onze ans et se croyaient déjà grand. C’était le temps des premiers émois. Quand on drague encore trop lourdement pour Harry - ou trop subtilement pour Drake. Le temps des paris un peu cons mais qu’on trouve géniaux. Et ce n’est pas la fierté des Duroy qui dira le contraire !
« T’es pas cap d’aller dire à ce mec là-bas que tu l’aimes. » « Euh… Drake… C’est pas un peu bizarre comme pari ? Nan parce que j’vais lui mentir et en plus t’imagine s’il me répond qu’il veut sortir avec moi ? » « T’as peur ? » « …Pari tenu, connard ! » « Moi aussi je m’admire. »
Puis ils grandissent. C’est fou ce que le temps passe vite ! Ils sont inséparables. Des filles essayent de les séparer. Elle y réussissent, plus ou moins. L’un comme l’autre, ils finissent toujours par craquer. C’est le sens du mot inséparable, non ? Du moins c’est ce qu’ils répondent lorsqu’on leur demande pourquoi. Pourquoi ils préfèrent leur ami d’enfance aux nanas qui leur tombent dans les bras. Mais on ne sépare pas une équipe qui gagne. Pour les autres c’est bizarre, ils se disputent aussi souvent qu’ils rient ensemble. Ils s’engueulent et sont toujours en compétition. Ils ont arrêtés les paris, ça allait trop loin, ça devenait malsain. C’est toujours comme ça, ils arrêtent avant d’aller trop loin. Comme s’ils craignaient de perdre quelque chose d’important. De très important.
Après le lycée, la fac. Drake se rebelle contre ses parents. Il sera médecin, point barre. Ni avocat, ni homme d’affaire, ni puissant de ce monde. Juste un médecin, c’est simple, net et ça lui fait du bien d’avoir tout dit. Il est foutu dehors. Peu importe son parrain l’aidera, il lui a promis. Puis il a Harry, son pote, son coloc’. Ensemble ils savent qu’ils se sortiront des emmerdes qu’ils créeront eux-mêmes. C’est leur vie maintenant. Juste à eux. À ceux-qui-sont-plus-qu’amis.
« Hey Drake…» « Hum ? » « Dis, tu crois en la réincarnation ? » « Harry… Ce ne sont que des cauchemars, ce n’est pas une ancienne vie qui frappe à la porte de ton inconscient. Je sais que tu rêve souvent d’une guerre, que ça a l’air réel pour toi, que je n’y suis pas, que tu ne vois qu’un cadavre au loin. Un cadavre blond. Mais il ne s’agit pas de moi. Regarde je suis là. Ne pense plus à ces rêves trop glauques. Je suis là. Chut, Amour. Ça va aller. Ça va aller. On est ensemble maintenant… Ne dis plus rien» « Oui ensemble…du même côté…Ne plus rien dire...»
Ils avaient 20 ans et toute une vie à passer dans un monde seulement à eux.
Parfois les ordres et les cris
Tracent à l'encre rouge
Une bien triste mélancolie
Parfois les mots bougent
Et puisent dans l'encre de l'esprit
Une autre histoire que l'on chérit |