Point de Non Retour
De Niteryde
Traduction : Dimitrova et Shaya 10
Chapitre 2 - Présentations
Trunks atterrit avec grâce sur le sol et commença immédiatement à courir vers le grand palais qui se tenait devant lui ou plutôt ce qui en restait. Le bâtiment se dressait menaçant, une forteresse royale maintenant endommagée. Il y avait d'énormes trous béants dans la structure, avec de la fumée s'élevant en colonnes vers le ciel tandis que des débris de ce qui semblait être du béton tombaient ça et là, ébranlant encore plus le palais. On aurait dit qu'une armée de milliers d'hommes avait attaqué mais Trunks savait qu'il n'en était rien. Ce n'était pas là l'œuvre de milliers d'hommes mais juste de trois.
Ou peut-être même d'un seul.
Il sentit des ki s'intensifier devant lui et sans interrompre sa foulée douce, il tendit la main en arrière et dégaina son épée. Raditz et Nappa étaient dans les ruines de ce palais, il en était sûr. Trunks accéléra, ses bottes heurtant le sol avec légèreté et rapidité, à un rythme si rapide qu'elles ne semblaient pas toucher le sol. Il savait par les fluctuations des ki qu'une sorte de combat devait avoir lieu. Sa pensée se confirma quand un rayon de lumière bleue traversa le toit du palais, projetant des pierres alors que l'édifice menaçait une nouvelle fois de s'effondrer.
En un seul mouvement fluide, Trunks s'élança dans les airs, faisant bien attention à dissimuler sa propre puissance pour que son arrivée ne soit pas détectée. Il atterrit sur le rebord d'une fenêtre d'un étage supérieur et reprit son équilibre avec précaution contre la fenêtre. Il regarda par dessus son épaule et se tint immobile, vérifiant que personne ne le suivait. Le ciel de la planète était d'un violet crépusculaire et la brise souffla ses cheveux lavande de devant son visage. Ses cheveux retombèrent immédiatement sur ses yeux quand la brise s'arrêta mais Trunks resta immobile. Le palais était stable pour l'instant mais encore quelques autres explosions comme la précédente et il ne resterait pas debout plus longtemps.
Sans effort et sans bruit, Trunks ouvrit la large fenêtre et se glissa à l'intérieur. Il regarda autour de lui et rangea son épée dans son fourreau sans pouvoir discerner grand-chose dans les ténèbres de la pièce. Il aperçut une raie de lumière sous la porte et des voix étouffées commencèrent à lui parvenir, provenant sans aucun doute d'un étage inférieur. Soudain, un rire retentit et une explosion secoua la pièce dans laquelle se trouvait Trunks. Il retrouva son équilibre de justesse mais des objets s'écrasèrent sur le sol autour de lui. Il ne pouvait pas distinguer les objets dans le noir mais il entendit clairement du verre se briser.
Trunks courut jusqu'à la porte dès que tout se calma et l'entrouvrit légèrement, regardant précautionneusement dans l'entrebâillement. La porte donnait directement sur une tribune qui longeait le mur. Une balustrade très ouvragée délimitait la tribune en forme de U qui surplombait une sorte de salle du trône à l'étage inférieur. Trunks pouvait sentir les énergies de Raditz et de Nappa là en dessous parmi d'autres. Il y en avait une qui se démarquait des autres, clairement la plus puissante de toutes celles qui étaient réunies en bas. Trunks ne l'avait jamais sentie auparavant mais pourtant, sans savoir pourquoi, il la reconnut immédiatement.
Silencieusement, Trunks se glissa hors de la pièce. Il resta près de la porte, heureux que l'étage supérieur paraisse sombre avec toute la lumière provenant de la salle en dessous. L'adolescent s'agenouilla avant de s'étendre complètement au sol. Il rampa jusqu'à la balustrade aux motifs ouvragés représentant des guerriers engagés dans des guerres légendaires et regarda à travers eux la scène en dessous.
« C'est tout ce dont tu es capable, homme violet ? », demanda Raditz avec raillerie, un sourire ironique sur le visage alors qu'il regardait un extraterrestre en costume royal trembler devant lui. L'extraterrestre leva sa main griffue comme pour supplier, ce qui fit seulement rire Raditz. Trunks fronça les sourcils en voyant cela avant d'examiner le reste de la salle.
Raditz et l'extraterrestre étaient au centre, apparemment les héros momentanés de ce "tournoi" sadique qui se tenait, un tournoi dont le but était clairement d'humilier les extraterrestres avant de les massacrer. Trunks sentit son estomac se nouer devant ce spectacle. Derrière l'extraterrestre qui faisait face à Raditz, peut-être à trois ou quatre mètres en arrière, se tenaient d'autres extraterrestres qui semblaient aussi faire partie de la royauté. Aucun d'entre eux n'avait des traits humains mais Trunks pouvait reconnaître leur peur extrême tandis qu'ils assistaient à la folie qui se déroulait sous leurs yeux.
Trois mètres derrière Raditz se tenait le Saïyen menaçant du nom de Nappa, la queue serrée précautionneusement autour de la taille, un détecteur bleu et un rictus amusé sur le visage tandis qu'il regardait.
Plus loin derrière Nappa, en haut des marches et assis sur ce qui semblait être le trône du palais, se trouvait le plus petit Saïyen du groupe. Il avait les cheveux dressés sur la tête formant une flamme noire comme la nuit, et des yeux encore plus sombres.
Trunks sentit sa bouche s'assécher alors qu'il reconnut les traits du Saïyen même de là où il se trouvait. Il avait vu ces mêmes traits toute sa vie chaque fois qu'il s'était regardé dans le miroir. Exceptés ses yeux bleus et ses cheveux lavande qu'il avait hérités du côté de sa mère, Trunks était pratiquement tout le portrait du Saïyen à l'air blasé qui était assis sur le trône en dessous de lui.
Cela ne faisait aucun doute, il s'agissait de Végéta, le Prince des Saïyens, l'homme dont sa mère finirait par tomber amoureuse.
Son père.
« Alors, tu vas en finir avec ça, oui ou non, Raditz ? Nous n'allons pas y passer la journée. », rit Nappa, visiblement amusé par le spectacle qui se déroulait devant lui. Végéta resta silencieux, son expression un mélange d'indifférence et d'ennui alors qu'il appuyait sa tête sur sa main gantée, son épaule posée sur l'accoudoir du trône dans lequel il était assis. Son détecteur vert brilla dans la lumière, un rappel silencieux pour Trunks de rester caché tandis qu'il échafaudait un plan sur comment procéder.
« Allez, je suis juste en train de m'amuser, Nappa. », lança Raditz par dessus son épaule.
« Eh bien, dépêche-toi, moi aussi je voudrais un peu d'action. », répondit Nappa, son rictus s'élargissant sur son visage. Il se tourna pour regarder son prince.
« Et toi, Végéta ? Ça te dit un peu d'amusement ? »
« J'ai déjà tâté un peu le terrain avant que vous arriviez. », dit Végéta, sa voix glaciale faisant courir un frisson le long de l'échine de Trunks. La voix du prince était perçante et légèrement plus aigüe que celle de l'adolescent mais bien plus sadique et calculatrice que Trunks n'aurait pu l'imaginer. Un soupçon de folie couvait juste en dessous de la surface comme si le Saïyen pouvait perdre le contrôle à tout moment et tous les détruire.
Végéta désigna de sa main libre le toit endommagé, les murs en ruines et les escaliers qui les entouraient. « J'ai aidé à refaire la décoration, vous voyez. »
« Hé, je trouve que c'est mieux ! », rit Nappa. « Ils devraient te payer pour ton aide. »
« Alors tu ne participes pas ? », demanda Raditz. Trunks retourna les yeux vers Raditz et remarqua que le Saïyen tenait l'extraterrestre qu'il "affrontait" cloué au sol, sa grosse botte pressant fortement contre sa poitrine tandis que l'extraterrestre se débattait sous ce poids dans d'atroces souffrances.
« Eh bien, je ne veux pas salir mon armure. », dit Végéta en esquissant un sourire sinistre. « En plus, il n'y a personne ici qui mérite mon temps. Je me divertirai plus en vous regardant vous occuper d'eux. Je suis un peu déçu, la base avait classé cette planète assez haut pour les guerriers mais ces fous ne sont que des minables. »
« Ce classement est probablement dépassé car personne ici n'est de taille même contre Raditz qui est à peine mieux qu'un minable. », ajouta Nappa en ricanant. Raditz grogna, indigné par ce commentaire insultant, une réaction qui fit rire très fort Végéta. Les yeux de Trunks se plissèrent. Il reconnaissait ce rire comme le même que celui qui avait précédé l'explosion qu'il avait ressentie quand il s'était introduit dans le palais et cette reconnaissance le fit se tendre de tout son corps.
Une fraction de secondes plus tard, une lumière clignota sur l'écran teinté de vert du détecteur de Végéta. Il regarda immédiatement en haut dans la direction de l'adolescent, son rire envolé alors que ses intenses yeux sombres parcouraient la zone. Il ne pouvait voir que la balustrade qui entourait la salle du trône et des ténèbres au delà. Trunks avait juste eu assez de temps pour échapper de son champ de vision et était maintenant assis avec le dos appuyé contre la porte qui menait à la pièce de laquelle il venait. Il savait qu'il était hors de la vue de son père et il soupira, se demandant ce qu'il devait faire alors qu'il sentait son cœur marteler sa poitrine.
Devait-il juste se montrer ? Descendre et proclamer être Saïyen ? Participer à leur tournoi et gagner leur respect grâce à ses capacités au combat ? Et s'ils ne le croyaient pas ? Ou pire, s'ils le forçaient à se battre jusqu'au bout ? Il était sûr que même un combat pour le sport dégénèrerait vite en un combat à mort avec ses frères Saïyens. Il ne pouvait pas prendre le risque de se battre. Il devait gagner leur confiance et ne pas se laisser entraîner à les combattre mais il ne pouvait pas non plus leur laisser savoir sa puissance réelle. Trunks prit une profonde et tremblante respiration, sachant qu'il était à court de temps et d'options.
Végéta poussa un grognement profond et croisa ses bras sur sa poitrine, les yeux toujours fixés sur l'étage plongé dans les ténèbres. Ni Nappa, ni Raditz n'avaient remarqué cela et ils continuaient leur joute verbale en arrière-plan. Végéta plissa les yeux avec suspicion, faisant totalement abstraction d'eux, avant de lentement se tourner pour regarder la suite du "prétendu" tournoi qui se déroulait devant lui.
Il avait entr'aperçu sur son écran une monstrueuse puissance mais il se dit que son détecteur devait sûrement mal fonctionner. Personne sur cette planète ne pouvait être si fort, c'était impossible. Il avait fait une recherche minutieuse avec son détecteur dès que lui et les autres Saïyens étaient arrivés et il était de loin l'être le plus fort sur la planète. Il était même capable de réduire en poussières ses camarades Saïyens si le désir lui en venait. De plus, les détecteurs que portaient Nappa et Raditz n'avaient pas eu l'air de détecter quoi que ce soit. Le Prince des Saïyens grogna et se renfonça dans son trône, les sourcils froncés, se sentant ridicule de s'être laissé emporter par un détecteur qui avait clairement besoin d'être réparé.
Raditz enfonça fortement sa botte dans le dos de l'extraterrestre, lui arrachant un cri de douleur. Trunks eut la nausée en reconnaissant le bruit d'os brisés. Les autres extraterrestres se figèrent ; l'un d'eux tremblait visiblement tandis que Raditz se mettait à rire.
« On dirait bien que j'ai gagné, homme violet. », ricana Raditz.
« Très bien, c'est mon tour ! », dit Nappa d'une voix fracassante. Il fit craquer les articulations de ses doigts et se dirigea vers Raditz. « Tu t'es beaucoup trop amusé et maintenant, je veux participer. »
« D'accord, mais ce que tu peux être impatient ! », rit Raditz, relevant sa botte de l'extraterrestre. Les vêtements royaux qui avaient été autrefois portés avec majesté étaient maintenant souillés, presque des haillons. L'extraterrestre s'efforça de s'éloigner du brutal Saïyen qui l'avait si grièvement blessé tandis que Raditz le regardait avec amusement. « Regardez, les gars, je crois qu'il essaie de ramper. »
« Cette enflure essaie de s'enfuir. », dit Nappa en se mettant à rire. « Allez, laissez-moi l'aider. »
Sans avertissement, Nappa donna à l'extraterrestre un violent coup de pied dans les côtes, qui le propulsa dans les airs et l'envoya s'écraser à travers la balustrade. L'extraterrestre roula sur la tribune, atterrissant à quelques mètres de Trunks. Celui-ci regarda l'extraterrestre, horrifié par la souffrance qu'il lisait sur son visage.
En dessous, Végéta affichait un demi-sourire tandis que Nappa et Raditz riaient. Trunks serra les dents, sachant qu'il allait vite devoir intervenir. Il ne pouvait pas laisser cela continuer mais il ne pouvait pas se battre avec eux non plus. Non, il devrait utiliser toute sa ruse pour essayer d'épargner à cette race extraterrestre d'autres souffrances tout en préservant son propre futur.
« Bon, à qui le tour ? », demanda Nappa, en se tournant vers les extraterrestres qui restaient alors que les sourcils de Trunks se fronçaient. Il en avait vu assez.
Il était temps d'intervenir.
Les extraterrestres se mirent immédiatement à reculer ce qui fit éclater de rire Raditz. Il s'était déplacé pour prendre la place de Nappa près de Végéta qui se tenait assis bien droit dans son trône d'emprunt. Le prince faisait face à l'action mais ses yeux étaient plissés et fixaient la direction dans laquelle Nappa avait envoyé l'extraterrestre.
« Regardez-les », se moqua Raditz, « ce sont tous des lâches et ils méritent de mourir. »
« Écoutez un peu, j'offre à tous ceux qui se porteront volontaires une mort rapide et sans souffrance. Quant aux autres ? Vous n'aurez pas cette chance. », dit Nappa, en partant dans un rire grave. Il pencha la tête sur le côté et fit craquer son cou. « Alors qui veut être le premier ? »
« Ça suffit ! »
Végéta, Nappa, Raditz et les extraterrestres levèrent tous la tête pour regarder d'où provenait la voix. Végéta se redressa lentement, ses yeux rivés sur l'adolescent qui se tenait bien en vue sur la balustrade au dessus d'eux. Nappa se mit à grogner en direction du garçon tandis que Raditz appuya immédiatement le bouton de son détecteur pour évaluer la nouvelle menace. Les extraterrestres effrayés reculèrent, terrifiés maintenant à l'idée qu'un autre monstre soit là pour leur faire du mal et détruire encore plus leur palais. Trunks regarda froidement tout le monde avant de s'élancer. Il réalisa un flip à mi-chemin avant d'atterrir sous leurs yeux médusés.
« Qui est-ce ? », demanda Nappa sans s'adresser à personne en particulier, ennuyé de voir son divertissement interrompu. « Il ne ressemble pas du tout aux autres extraterrestres. »
« Raditz. », ordonna sèchement Végéta sans quitter du regard le garçon. Ses yeux se plissèrent et il se demanda si c'était ce garçon que son détecteur avait repéré précédemment. Mais c'était impossible. Un garçon avec autant de puissance ? Il fronça les sourcils à cette pensée.
« Je l'ai. », dit Raditz, priant silencieusement son détecteur de se dépêcher pour ne pas lui attirer la colère du prince. « Il a un niveau de 5, Végéta. », dit Raditz, son sourire s'élargissant lentement sur son visage. « Il est pathétique, sa puissance est même inférieure à celle de ces extraterrestres. »
« Qui es-tu, jeune homme ? », demanda Végéta. Trunks resta silencieux, baissant la tête et laissant ses cheveux lavande lui tomber sur les yeux. Raditz et Nappa se lancèrent un regard et Végéta grogna avec colère. Le prince fit un pas en avant. « Réponds-moi maintenant gamin, ou sinon je te condamnerai au silence de façon permanente. », l'avertit-il. Trunks n'entendait ni mensonge, ni bluff dans la voix de son père.
C'était maintenant ou jamais.
Trunks s'approcha lentement du groupe, les extraterrestres s'écartant immédiatement de son chemin en se serrant les uns contre les autres, ne sachant pas à quoi s'attendre de cet étranger. Nappa et Raditz le regardèrent tous deux avec méfiance tandis que Végéta croisait les bras sur sa poitrine. Quand Trunks fut à quelques mètres de son père, il surprit tout le monde dans la salle du trône en s'agenouillant devant le prince.
« Prince Végéta, cette civilisation est sans défense et ils ne vous veulent aucun mal ni à vous, ni à vos amis Saïyens. », dit Trunks, la tête baissée et les yeux fixés au sol. « Je vous prie de bien vouloir les laisser en paix. »
« Regardez-moi ça, ils ont un ambassadeur qui parle pour eux. », dit Raditz avec moquerie.
« Au moins, maintenant, on va pouvoir traduire ce que ces enflures violettes nous disent. », ironisa Nappa.
« Attendez, vous deux. », dit calmement Végéta, regardant le garçon agenouillé avec amusement. « Il semblerait que ma réputation m'ait précédée. Tu sais qui je suis, gamin ? »
« Oui, vous êtes Végéta, le Prince de tous les Saïyens. », répondit Trunks sans lever la tête.
« Et pourrais-je savoir comment tu sais cela ? Tu n'es sûrement pas de cette planète, vu que tu ne ressembles en rien aux indigènes que nous avons là. », fit remarquer Végéta, sa curiosité en éveil mais ses yeux noirs de soupçons. Il pouvait voir le garçon hésiter et il ricana mais il n'y avait aucune trace d'humour dans sa voix. « Ne teste pas ma patience, petit. »
Trunks hésita juste un instant de plus et il sentit immédiatement sa tête partir sur le côté. D'une main au sol, il retrouva l'équilibre après le coup du revers de la main que Végéta lui avait asséné au visage. Son père était fort, beaucoup plus fort que Trunks ne l'avait crû. Même s'il était plus d'un million de fois plus fort que le prince, Trunks savait qu'il ne pourrait pas se reposer sur sa puissance à l'époque où il se trouvait et devant le public qu'il avait. Il cracha un peu de sang tandis que Végéta l'empoignait rudement par sa veste.
« Je t'avais prévenu, gamin. », menaça dangereusement Végéta, en se penchant de façon menaçante au dessus de Trunks en levant sa main libre pour concentrer assez d'énergie pour former un rayon.
« Soit tu me réponds ou soit tu meurs. Comment se fait-il que tu me connaisses et avec qui es-tu ? »
« Fais-le, Végéta. », l'encouragea Raditz. « Il pourrait être avec eux. »
« Ils ne sont rien pour nous. », contesta Nappa. « Nous pouvons les anéantir facilement. »
« Oui, mais s'il est avec eux, alors il ne vivra pas jusqu'à demain. », gronda Végéta, son étau se resserrant sur la veste de Trunks tandis que son sourire sinistre s'étendait sur son visage, envoyant des frissons dans la colonne vertébrale de Trunks. Son père était-il fou ? « Après tout, c'est une question de principe. »
« Je sais qui vous êtes... », dit Trunks en regardant son père dans les yeux, « parce que je suis aussi un Saïyen. »
Soudain, le silence envahit la pièce.
Végéta fixa l'adolescent, une expression stupéfaite s'étalant sur ses traits, et la boule d'énergie se dissipa au bout de ses doigts tandis que la mâchoire de Nappa tombait et que Raditz ouvrait de grands yeux. Trunks essaya de deviner la réaction qu'aurait son père une fois le choc passé mais le prince lui était hermétique. Les secondes se transformèrent en minutes tandis que Raditz et Nappa détournaient lentement leurs yeux du garçon pour les poser sur leur leader et leur prince. Mais le prince regardait si intensément le garçon qu'aucun d'eux n'osait l'interrompre jusqu'à ce qu'il soit prêt.
Finalement, la stupéfaction disparut du visage de Végéta pour être remplacée instantanément par de la colère. Avec une rapidité dont Trunks ne l'aurait jamais crû capable, Végéta repoussa Trunks violemment, l'envoyant dans les airs quelques mètres en arrière. Trunks se reprit à mi-parcours et atterrit en position accroupie.
« Impossible. », lança Végéta. « Maudit sois-tu toi et tes mensonges ! »
« Laisse-moi m'occuper de cette vermine. », dit Nappa, avec un sourire mauvais en s'approchant de Trunks pressé de reprendre là où il avait été interrompu. « Je vais lui apprendre ce qu'il en coûte de plaisanter sur notre héritage. »
« Tu vas regretter de ne pas être Saïyen, gamin. », ricana Raditz.
« Je ne mens pas. », dit Trunks d'une voix ferme et sans trembler, ses yeux toujours fixés sur son père. Il baissa la tête et continua, « Prince Végéta, c'est un honneur pour moi d'être en votre présence. J'ai entendu parler de vous parce que j'ai du sang Saïyen dans mes veines. Vous êtes mon prince et je ne vous veux aucun mal. »
« Me prends-tu pour un idiot, gamin ? », s'exclama furieusement Végéta en serrant les dents. « Les seuls survivants Saïyens au sang pur sont moi, Nappa, Raditz et peut-être Kakarot, le frère de Raditz, s'il a survécu à sa mission. Trois avérés, quatre peut-être. Toi, gamin, tu n'en fais pas partie. »
« J'ai du sang saïyen. », insista Trunks.
« Menteur. », répondit Raditz, indigné que ce minable ose se dresser contre Végéta. « Les Saïyens n'ont pas ces cheveux ridiculement colorés. Tous les Saïyens au sang pur ont les cheveux noirs. »
« C'est vrai. », affirma Végéta en fusillant Trunks du regard. « Un vrai Saïyen a les cheveux noirs et pas toi. Et encore plus important, tu n'as pas de queue. Tu n'es pas un Saïyen. »
Trunks pâlit un peu, n'ayant pas pensé à tout ça avant que les Saïyens ne le mentionnent. Cela n'avait pas d'importance après tout, ce n'était pas comme s'il avait eu le temps ou les moyens de teindre ses cheveux en noir. Et ce n'était pas comme s'il avait pu se faire brusquement pousser une queue non plus. Voyant les regards hostiles qu'il recevait des Saïyens et celui complètement meurtrier de son père, Trunks sut qu'il devait jouer franc jeu. Lentement, il s'agenouilla et inclina à nouveau la tête.
« Prince Végéta... vous avez raison. Je ne suis pas un Saïyen de sang pur. En fait, je suis à demi Saïyen. », dit-il.
« Un hybride ? », demanda Végéta avec incrédulité et de la suspicion dans les yeux.
« Oui, mon père était un Saïyen au sang pur et ma mère était... d'une race différente. » Trunks changea d'avis, ne voulant pas donner trop d'informations sur ses origines. « Mon père est mort au combat quand j'étais petit et je ne l'ai jamais connu. J'ai bien du sang Saïyen, ce n'était pas un mensonge. »
Les yeux de Végéta tressautèrent sous l'effet d'un tic nerveux en regardant le garçon devant lui alors que Nappa et Raditz le rejoignaient. Raditz examina Trunks qui avait toujours la tête baissée et il lança au garçon un sourire méprisant. Nappa et Raditz se mirent en face de Végéta et tournèrent exprès le dos à Trunks. Trunks leva légèrement les yeux pour les regarder, croisant deux doigts de sa main droite.
« Un hybride ? Impossible. », chuchota Raditz.
« Il pourrait être avec eux. », dit Nappa à Végéta. « Il pourrait être un espion essayant de s'infiltrer. »
Végéta grogna : « Ils nous dépassent déjà en nombre, des centaines contre seulement trois. Pourquoi s'embêteraient-ils à recruter une mauviette pour se battre à leur place ? »
« Ils te veulent mort, ils sont désespérés. », souligna Raditz. « Peut-être qu'ils ont menacé la vie de ce minable ou celle de sa famille pour qu'en échange il gagne notre confiance, rassemble des informations sur nos déplacements et nos activités. »
« Je peux tous les tuer d'une seule main. », dit Végéta sèchement en pouffant de rire. « Leurs efforts sont ennuyeux mais ils ne méritent pas qu'on en perde le sommeil. »
« D'après les rapports, ils se renforcent et pratiquent de plus en plus de recrutement massif. », rappela Nappa. « Nous avons beaucoup d'ennemis dans l'univers. »
« Je sais, c'est un problème, mais pas insoluble. Je ne vois pas en quoi ce garçon peut leur être utile. »
« Le timing est suspect après les évènements de la semaine dernière. », chuchota Raditz.
Végéta se tourna vers Raditz, les yeux plissés, « As-tu peur d'eux, Raditz ? » Même si la formulation ressemblait à une question, il la fit sonner comme une remarque.
« Non. », répondit Raditz, immédiatement. « Je voudrais juste que leur grand nombre ne nous aveugle pas. »
« Laisse Végéta et moi nous charger de la planification. », ironisa Nappa. Raditz se renfrogna à cette insulte voilée mais il ne répondit pas alors que Végéta réfléchissait silencieusement. Les deux Saïyens l'observaient avec impatience.
Derrière eux, Trunks regardait les extraterrestres qui étaient toujours serrés les uns contre les autres près du mur du fond. Il aurait voulu leur faire signe de partir mais il savait que son père le verrait. Il tourna les yeux vers les Saïyens, un genou encore à terre tandis qu'il les observait.
Nappa était gigantesque et Raditz était presque aussi grand mais son père était beaucoup plus petit qu'eux. Même avec sa chevelure, il atteignait à peine l'épaule de Nappa. En terme de carrure également, il n'avait rien de comparable aux deux autres Saïyens, beaucoup plus larges. Alors qu'ils étaient tous deux matures et extrêmement musclés, le plus petit Saïyen était plus maigre et plus fin. Il avait presque l'air dégingandé en comparaison.
Trunks essayait de ne pas fixer son père mais il avait une présence si impérieuse que cela lui était difficile. De plus, Trunks était encore en train d'essayer de deviner l'âge de son père. Il était clairement plus âgé que Trunks mais il était difficile de dire de combien. Il devait admettre qu'il ne savait pas grand-chose sur les Saïyens vu qu'il s'était fait surprendre au sujet de ses cheveux et avait complètement oublié son absence de queue mais il savait que les Saïyens gardaient une apparence de jeunesse beaucoup plus longtemps que les humains. Résultat, cela allait être difficile de deviner l'âge de son père.
Ce qui sautait aux yeux par contre, c'était le fait que malgré la différence de taille, Raditz et Nappa suivaient complètement Végéta et il était comme leur chef. Trunks essayait de ne pas trop les fixer pendant qu'ils parlaient ensemble à voix basse, en chuchotant. Il attendait, le corps tendu.
Finalement, Raditz et Nappa se tournèrent pour lui faire face. Raditz s'avança de quelques pas vers Trunks tandis que Nappa restait à côté de Végéta. Le plus petit des Saïyens regardait intensément Trunks, les bras croisés sur sa poitrine, le visage ne trahissant aucune émotion. Près de lui, à sa droite, Nappa ricana. Trunks se releva et fit face à Raditz, le visage imperturbable.
« Nous avons décidé que même si ce que tu dis est vrai, gamin, et que tu es réellement à demi Saïyen, ta génétique d'hybride a malheureusement fait de toi un minable. Par conséquent, tu ne nous es d'aucune utilité. », dit Raditz avec un éclair triomphant dans les yeux. « Dommage. »
« Ou peut-être que vos détecteurs sont limités dans ce qu'ils mesurent. », répondit calmement Trunks. Végéta releva le sourcil en entendant cela mais garda le silence.
« Est-ce que c'est un challenge ? », lança Raditz avec indignation. Trunks répondit seulement par un sourire narquois.
―Nappa―, communiqua silencieusement Végéta à son camarade. Nappa lança un regard du coin de l'œil au prince. ―Reconnais-tu ce garçon ?―
―Non―, répondit mentalement Nappa. ―Je n'ai jamais vu ce garçon de ma vie. Pourquoi cette question, Végéta ?―
Végéta fronça le sourcil, ses yeux ne quittant plus Trunks. ―Son visage me dit quelque chose, comme si je l'avais déjà vu quelque part.―
―Humpf.― Nappa tourna les yeux vers le garçon et étudia ses traits avec plus d'attention. ―Maintenant que tu le dis, son visage me parait familier.―
―Je suppose que ça n'a pas d'importance. Nous n'avons pas besoin d'un minable, même s'il est des nôtres.―
― Je sais, Freezer anéantirait ce gamin au premier coup d'œil. ―, ironisa Nappa.
Végéta serra les dents, un muscle se tendant dans sa mâchoire. Il ne répondit pas.
« Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, gamin, nous sommes au milieu d'une sorte de petit tournoi ici. », dit Raditz avec un sourire méprisant. « Maintenant, tu as deux choix. Soit tu pars tout de suite et tu meurs plus tard quand nous détruirons cette pathétique planète de dingues, ou tu peux rester dans le coin et mourir maintenant, là dans notre tournoi. »
« Et pourquoi pas un troisième choix ? », suggéra Trunks.
« Qu'est-ce que tu dis ? »
« Que je me joigne à vous, les gars. Après tout, trois, c'est un nombre impair. », dit Trunks avec un sourire ironique.
Les trois Saïyens le regardèrent d'un air ébahi comme si soudainement il lui était poussé une deuxième tête. Finalement, Raditz éclata de rire. Il jeta la tête en arrière et rit à gorge déployée tandis que Nappa riait derrière dans sa barbe. Végéta ne réagit pas, ses yeux examinant toujours Trunks et essayant de comprendre pourquoi ce garçon lui paraissait si familier.
« Toi, te joindre à nous ? Gamin, ne me fais pas rire ! », dit Raditz en hochant la tête avec amusement.
« Maintenant, si tu es toujours là, j'en déduis que tu veux la deuxième option. Puisque tu as tellement hâte d'être des nôtres, je vais te montrer un des trucs du métier. » Un sourire démoniaque se forma sur son visage tandis qu'il levait la main au dessus de sa tête, une lumière bleue commençant à y grésiller. Végéta et Nappa regardaient Trunks avec espoir tandis que ce dernier défiait Raditz du regard.
« J'appelle ça, "Le Petit Oiseau Va Sortir"... »
Trunks se contenta de lui rendre son sourire. Raditz représentait si peu de menace pour lui que c'en était presque triste. Mais Trunks savait qu'il ne pouvait pas éliminer Raditz. Il ne voulait pas tenter le destin avec un changement aussi drastique dans la ligne temporelle qu'il avait toujours connue. Mais ce n'était pas parce qu'il ne pouvait pas tuer Raditz qu'il allait se laisser humilier devant Nappa et Végéta. Les deux Saïyens observaient, leurs détecteurs allumés et en plein calcul tandis que Raditz augmentait son niveau de puissance.
« Tiens, prends ça ! », hurla Raditz en lançant une boule d'énergie en direction de l'adolescent.
La boule d'énergie atteignit Trunks une fraction de seconde plus tard. A peine une autre fraction de seconde s'était-elle écoulée que Trunks avait déjà paré l'attaque et renvoyé stratégiquement la boule d'énergie à travers une ouverture déjà existante du bâtiment, ne causant ainsi pas plus de dommage à la structure. Trunks n'avait pas bougé d'autre muscle que ceux de sa main qu'il avait élevée pour renvoyer l'attaque et il sourit un peu en voyant les Saïyens le dévisager avec stupeur.
« Impossible ! », s'écria Raditz, les yeux écarquillés tandis qu'il le regardait bouche bée avec incrédulité.
« Je ne vois pas comment il a pu bloquer mon attaque à si courte portée ! »
Nappa appuya le bouton sur le côté de son détecteur pour avoir un chiffre sur Trunks. « Es-tu sûr d'avoir lu 5 comme niveau de puissance, Raditz ? »
Végéta se souvint subitement de la puissance qu'il avait brièvement captée un court instant tandis que Raditz lançait à Nappa un regard furieux. « Oui, j'en suis sûr ! Je sais comment lire mon détecteur ! »
« C'était lui. », se dit Végéta tout bas, à la fois impressionné et ennuyé que ce garçon semble plus fort qu'il ne le laissait paraître.
« Je lis toujours une puissance de 5. », dit Nappa en jetant un regard vers Végéta. « Il ne peut pas être capable de bloquer cette attaque avec ce niveau de combat... »
« D'une manière ou d'une autre, ce garçon doit savoir comment cacher son niveau de puissance. », dit Végéta en se dirigeant vers Raditz et Trunks. Tout le monde se tourna pour le regarder, Raditz s'écartant immédiatement. Végéta plongea les yeux dans ceux de Trunks et le jeune homme se contracta. Les yeux de son père étaient insondables. « N'est-ce pas vrai, petit ? »
« Comment est-ce possible ? », demanda Raditz mais Végéta se contenta de l'ignorer.
Lentement, les bras croisés sur sa poitrine, Végéta se mit à tourner autour de Trunks. Celui-ci resta immobile même s'il se sentait comme une proie encerclée par un dangereux prédateur tandis que son père l'analysait. Il suivait les mouvements du prince du coin de l'œil, sur ses gardes pour éviter un éventuel angle mort.
« Il y a juste un moment, mon détecteur m'a signalé un énorme niveau de puissance, ici dans ce même palais. Cela n'a duré qu'un bref instant et il a disparu presque tout de suite. », dit Végéta, son ton toujours aussi indiscernable, tandis qu'il continuait à tourner autour de Trunks. Il lança un regard à ses camarades Saïyens. « La puissance que j'ai lue était plus forte que les vôtres et je pense qu'elle appartenait à ce garçon. »
« Quoi ! », s'écria Nappa.
« Ce n'est pas possible ! », ajouta Raditz. « Ce garçon, plus fort que nous deux ? »
« Montre-nous, gamin. », ordonna Végéta, retournant devant Trunks. Le visage éclairé par la curiosité, le prince esquissa un sourire ironique, visiblement intrigué et reconnaissant que sa visite sur cette planète n'ait pas été une totale perte de temps. « Montre-nous ta vraie puissance. »
Trunks savait que leurs détecteurs exploseraient s'il obéissait à son père et devenait Super-Saïyen mais il savait que cette option était hors de question de toute façon. L'adolescent prit une profonde respiration, pas très sûr de combien était trop. Il pouvait augmenter sa puissance très rapidement et avec peu d'effort mais la dernière chose qu'il souhaitait c'était de se montrer comme le plus fort Saïyen en vie. Sa mère ne lui en avait pas dit beaucoup sur son père mais Trunks en savait assez pour se douter qu'il blesserait gravement son orgueil s'il montrait à son père qu'il était le plus fort.
Trunks serra les dents et referma ses mains en poings serrés, faisant un peu plus de spectacle que nécessaire pour éviter tout soupçon supplémentaire. Il vit les trois détecteurs s'allumer simultanément et des lumières s'éclairer sur leur écran tandis que sa puissance commençait à grimper. Trunks ferma les yeux, utilisant tout son contrôle pour garder l'augmentation à un niveau raisonnable tout en utilisant juste une infinitésimale partie de son véritable pouvoir.
« Stupéfiant ! », murmura Végéta en regardant l'adolescent avec la plus grande admiration. « Sa puissance dépasse les 9000. »
« Et... elle monte encore... », balbutia Raditz, voyant les chiffres grimper sur son détecteur.
« Elle vient de dépasser les 12000 ! », s'exclama Nappa. « C'est plus fort que moi ! » Trunks prit cela comme un signe pour arrêter. Lentement, il prit une longue respiration et se détendit, rouvrant les yeux pour regarder les Saïyens qui se tenaient devant lui.
« Il doit être en panne, ce n'est tout simplement pas possible ! », grogna Raditz, enlevant son détecteur et le brisant à main nue. Végéta lança un regard à Nappa et l'énorme Saïyen acquiesça.
« Raditz. », dit Nappa, en avançant et en faisant craquer les jointures de ses doigts. « Vérifions ce que valent nos détecteurs. »
Avant même que Trunks ait le temps de répondre, Raditz et Nappa s'élancèrent tous deux sur lui. Raditz atteignit Trunks en premier et voulut lui donner un coup de poing mais Trunks disparut avant qu'il n'y arrive. Raditz eut à peine le temps de réaliser que l'adolescent ne se trouvait plus devant lui que Trunks réapparaissait derrière lui et lui donnait un violent coup de pied dans le dos envoyant Raditz mordre la poussière trois mètres plus loin en se tordant de douleur. Nappa atteignit Trunks une fraction de seconde plus tard mais avant que Nappa ne se rende compte de ce qui se passait, Trunks lui avait asséné un coup de pied derrière les jambes, faisant tomber à genoux le géant. Nappa ouvrit sa bouche pour crier de douleur mais il se figea quand il sentit le froid métal d'une épée pressée juste contre son cou.
« Ne bouge pas... mon épée pourrait glisser. », l'avertit Trunks. L'échange en entier n'avait pas duré plus de deux secondes mais maintenant il était le seul à rester debout. Un rire puissant retentit dans la salle du trône, faisant se retourner Trunks vers le plus petit des Saïyens qui semblait amusé par ce qui venait de se passer.
« Ce gamin vient juste de vous ridiculiser tous les deux. », s'amusa Végéta. Même son rire contenait de la folie. Trunks fronça les sourcils et éloigna son épée de Nappa avant de reculer de quelques pas tandis que le grand Saïyen se redressait sur ses jambes. Nappa se tourna lentement pour faire face à l'adolescent, une veine saillant sur sa tempe, sa rage et son humiliation évidentes.
« Espèce de sale vaurien... », lança Nappa avec mépris. Trunks surveillait du coin de l'œil Raditz qui se relevait lentement. « Gamin, je vais t'apprendre une leçon que tu n'oublieras jamais. »
« Ça suffit. », s'écria Végéta. « Le gamin n'est pas un minable après tout et il veut nous rejoindre. » Végéta regarda Nappa avec insistance. « Nous pourrions avoir besoin d'un peu de renfort, comme garantie. »
Nappa se hérissa de colère mais retint sa langue tandis que Raditz les rejoignait lentement en boitant tout en lançant des regards meurtriers à Trunks. « Végéta, il n'est même pas un Saïyen de sang pur. », grogna Raditz. Végéta tourna immédiatement son regard intense vers Raditz qui rajouta vite, « Mais, si tu penses qu'il le mérite... »
« Quel est ton nom, petit ? », demanda Végéta en s'approchant à nouveau de Trunks.
« Je... n'en ai pas. », répondit Trunks, choisissant ses mots avec précaution. Il baissa la tête tandis que Végéta arrivait à sa hauteur. « Ma mère ne m'en a pas donné. »
« Un hybride au rebut et sans nom. », fit remarquer Végéta avec un étonnement feint tandis qu'il recommençait à tourner autour de Trunks.
« Tu es un vrai cas social, gamin. Mais nous ne sommes pas un orphelinat, tu sais. » Trunks acquiesça, sans répondre alors Végéta poursuivait : « Tu as dit que ton père était un vrai Saïyen. Quel était son nom ? »
« Je ne sais pas. »
« Je n'aime pas qu'on me mente, gamin. », le prévint Végéta, d'un ton hargneux et menaçant.
Soudain, son poing partit, frappant violemment Trunks dans le dos. Végéta ne frappait nullement aussi fort que les cyborgs de l'époque de Trunks mais l'adolescent tomba malgré tout à genoux. Trunks grimaça quand il sentit Végéta saisir une poignée de ses cheveux lavande et lui tirer violemment la tête en arrière.
« Je ne mens pas, je ne sais pas son nom, ma mère ne me l'a jamais dit. », dit Trunks avec toute la conviction dont il était capable, sentant soudain le métal de sa propre épée pressé sous son menton. Il regretta subitement de ne pas être un meilleur menteur. Son père était très intuitif et il ne pouvait pas se permettre la moindre erreur maintenant.
« Nous sommes-nous déjà rencontrés ? », demanda Végéta.
« Non. », répondit Trunks, grimaçant quand son père durcit sa poigne sur ses cheveux.
« Quel est ton nom, gamin ? »
« Je n'en ai pas. »
« Pourquoi es-tu sur cette planète ? »
« J'ai atterri ici par accident. Mon vaisseau a explosé quand je suis arrivé. »
« Connais-tu un homme du nom de Arès ? »
« Non. »
« Travailles-tu pour quelqu'un ? » Végéta appuya l'épée davantage contre la peau de Trunks.
« Non, personne. »
Végéta garda le silence, pensif, pendant que Nappa et Raditz l'observaient, tous deux avides de finir ce qu'ils avaient commencé et en attendant juste l'ordre. Trunks resta silencieux également, priant son cœur qui battait trop fort de ralentir. Si son père ne le croyait pas, alors qu'allait-il faire ? Ils seraient engagés dans une bataille totale et il ne pouvait tout simplement pas en prendre le risque. Il pouvait accidentellement tuer n'importe lequel d'entre eux à cause de leurs énormes différences de puissance et ils ne s'arrêteraient sans doute pas tant qu'il leur resterait un souffle de vie.
Rapidement, Trunks essaya d'échafauder un plan au cas où Végéta découvrirait qu'il bluffait. Peut-être qu'il pouvait les assommer et leur voler un de leurs vaisseaux spatiaux ? Mais ils risquaient de pouvoir le poursuivre. Ils feraient sans doute leur priorité de le traquer s'il faisait cela. Mais c'était peut-être sa meilleure option si son plan actuel échouait.
Soudain, le contact du métal fut enlevé de sa peau et ses cheveux lâchés. Trunks ouvrit lentement les yeux et les leva avec curiosité vers le Prince des Saïyens qui se tenait devant lui. Son père le regardait avec colère, menaçant, tenant son épée dans sa main droite. Après quelques instants pourtant, Végéta sourit, de ce sourire sinistre.
« Eh bien, maintenant, tu travailles pour nous, gamin. », dit Végéta.
« Quoi ! Nous allons laisser cette vermine d'hybride venir avec nous ? », hurla Raditz avec indignation.
Végéta fit craquer son cou. « Excuse-moi, j'ai quelque chose à régler. », dit-il avec une fausse politesse à Trunks. Celui-ci se leva et vit son père marcher vers Raditz, qui recula un peu.
« Végéta, je suis désolé, je ne voulais pas... »
Avant qu'il puisse finir sa phrase, Végéta avait sauté en l'air et asséné un violent coup de pied à Raditz en plein visage. Le Saïyen fut projeté en arrière et s'écrasa dans le mur tandis que Végéta retombait avec légèreté sur ses pieds.
« Je t'ai brisé la mâchoire pour ne plus avoir à t'entendre. La prochaine fois que tu remets en cause une de mes décisions, je te briserai le cou pour ne plus jamais avoir à t'entendre. C'est la dernière fois que je te préviens. », dit Végéta, le visage empreint de dureté tandis qu'il lançait un regard à Nappa, le prévenant silencieusement lui aussi. Il fit volte-face et se dirigea à nouveau vers Trunks, qui, choqué, regardait Nappa porter assistance à Raditz.
« Bon, où en étions-nous ? », demanda Végéta avec indifférence. Trunks essaya de parler mais il en était incapable. A mesure que le temps passait, il questionnait de plus en plus la santé mentale de son père. « Ah oui. », dit le prince. « Tu allais te joindre à nous ? »
« Euh, oui. », répondit Trunks sans conviction, remettant un peu en cause son plan à présent.
« Bien. Suis-moi alors, gamin. », dit Végéta en s'éloignant. Trunks hésita un moment avant de suivre son père, son estomac se nouant quand il vit qu'ils se dirigeaient vers les extraterrestres oubliés qui avaient tout observé. Ils étaient visiblement trop effrayés pour fuir et cela aurait été futile de toute façon. On ne le leur aurait jamais permis.
Végéta marcha directement jusqu'au plus petit des extraterrestres, qui ressemblait à un enfant, et prit un de ses bras écailleux. Les autres extraterrestres protestèrent à hauts cris en voyant cela mais Végéta tira l'enfant vers lui. Il lâcha ensuite l'enfant extraterrestre et leva sa main en direction des autres.
« Non, ne faites pas ça ! », hurla Trunks, juste quand la boule d'énergie était prête à être lancée au bout des doigts de son père. Végéta regarda Trunks du coin de l'œil, avant de sourire méchamment.
« Et tu prétends avoir du sang Saïyen. », dit Végéta avec moquerie. Il baissa sa main et se tourna vers Trunks, en lui rendant son épée. « Mais pas question que tu rejoignes notre partie de chasse sans participer. Personne n'est autorisé à rester spectateur ici à part moi. »
« Ils ne vous ont rien fait. », dit Trunks à voix basse, ses yeux bleus regardant droit dans les yeux sombres de son père. Il n'y avait pourtant rien à y trouver car Végéta soutint calmement le regard de son fils.
« Je ne me souviens pas que ça ait jamais fait une différence. », répondit Végéta, le soupçon de folie dans sa voix bien plus qu'un simple soupçon. « Mais je peux voir que ceci est nouveau pour toi, gamin, alors je vais faire un marché avec toi. Tu t'occupes de celui-ci... » Il saisit l'enfant extraterrestre près de lui et le poussa rudement vers Trunks. « Et j'épargnerai les autres. Si tu refuses, je m'occuperai de tous. » Il tendit son bras qui tenait l'épée, ses yeux lançant un défi. « Il est temps de te salir les mains, gamin. »
Avec hésitation, Trunks prit son épée de la main de son père. Il la retourna afin de la tenir par le manche et regarda le petit extraterrestre devant lui. Celui-ci le regardait avec terreur et Trunks eut la nausée. Cet être ne lui avait rien fait ni à lui, ni à son père. Il était sans défense, tout comme lui-même ne pouvait se défendre contre les cyborgs de son espace-temps.
D'une main tremblante, Trunks plaça lentement son épée sur l'épaule de l'extraterrestre. L'enfant poussa un son qui ressemblait à un gémissement. Trunks leva les yeux vers son père qui le regardait durement.
« J'attends. », dit Végéta calmement. Trunks acquiesça, prit une profonde respiration et ferma les yeux. Il leva l'épée et l'abaissa rapidement.
« Je suis désolé. », dit Trunks, son ton empli de regrets alors qu'il relevait les yeux en direction de son père. « Je ne peux pas. »
Végéta observa l'épée de l'adolescent, arrêtée à seulement quelques centimètres du cou de l'enfant extraterrestre. Il leva les yeux pour rencontrer le regard bleu du garçon. Il y eut un moment de silence pendant lequel Trunks retira lentement son épée, la remettant dans son fourreau. Le regard de Végéta rendait Trunks nerveux, inquiet en quelque sorte, et il jeta un coup d'œil vers les autres Saïyens. Nappa n'avait pas quitté l'endroit où il se trouvait précédemment. Raditz se tenait près de lui maintenant, sa mâchoire visiblement enflée et en train de changer de couleur, les yeux emplis de haine tandis qu'il fusillait Trunks du regard de l'autre côté de la salle du trône. Trunks retourna les yeux vers son père.
Végéta sourit soudain. « Je vois maintenant. Les gènes vils de ta mère ont souillé le peu de fierté saïyenne que tu possédais. Tu as perdu ton instinct de tueur, même si tu es extrêmement puissant pour un gamin de ton âge. Ta sentimentalité te rend faible, gamin. » Trunks ne savait pas quoi répondre alors il se contenta d'acquiescer silencieusement. « Ce n'est pas grave. Je t'apprendrai à maîtriser ton instinct Saïyen pour te battre. »
« Je ne peux pas tuer cet enfant. », dit Trunks et Végéta haussa simplement les épaules.
« Allez, petit, ne t'en fais pas. », dit Végéta tranquillement tandis que Trunks le regardait avec confusion. « Tu n'as pas l'habitude. Je comprends. » Végéta s'approcha nonchalamment de l'enfant extraterrestre. Il plaça ses deux mains sur les épaules du petit extraterrestre qui se mit à trembler de terreur. « Moi aussi, j'ai un cœur, tu sais. », poursuivit Végéta, son sourire sinistre à nouveau sur le visage tandis qu'il regardait droit dans les yeux Trunks qui se contracta. « Je ne suis pas si mauvais, gamin. Je suis même un type génial une fois que tu me connaîtras mieux. »
« Oui, sûrement. », dit Trunks avec hésitation. Végéta se contenta de ricaner, son étau se resserrant visiblement sur les épaules de l'extraterrestre.
Soudain, il y eut un éclair de brûlante lumière blanche.
« Non ! », cria Trunks.
Le mot était toujours sur ses lèvres quand le corps maintenant décapité de l'enfant extraterrestre s'écroula comme un pantin désarticulé sur le sol. D'un geste d'automate, Végéta se tourna vers les extraterrestres restant et lança une boule d'énergie sur eux, les désintégrant sur le champ sous les yeux horrifiés de Trunks.
Végéta abaissa sa main et regarda le corps décapité de l'enfant extraterrestre à ses pieds. « Hmph. », dit-il. « On dirait que toute cette action lui a fait perdre la tête. » Il releva les yeux sur Trunks, son sourire envolé et un regard glacial sur le visage. « Je tiens toujours ma parole, gamin. » Il se tourna pour rejoindre les autres Saïyens. « On dirait que c'est moi, le nouveau champion. », dit-il en éclatant à nouveau de ce puissant rire tandis que Trunks, hébété, tombait à genoux devant le cadavre de l'extraterrestre.
Son père était un monstre. Un assassin. Un tueur sanguinaire et sans cœur. Trunks avait à peine interagi avec cet homme et il en avait déjà été ébranlé jusqu'au plus profond de lui-même. Comment allait-il pouvoir supporter de passer des jours, peut-être même des semaines avec lui le temps de réparer la capsule de sa machine à remonter le temps ? »
« Allons-y, gamin. », brailla Nappa. Trunks leva lentement les yeux et vit que Végéta sortait déjà de la salle du trône avec Raditz sur ses talons. Nappa se tenait toujours là par contre, les yeux fixés sur Trunks, et clairement en train de l'attendre.
L'adolescent ravala ses larmes de colère et de frustration sur la situation dans laquelle il se trouvait. Mais il n'avait pas le choix.
Lentement, il se leva et se mit à se diriger vers eux. |