Point de Non Retour

De Niteryde

Traduction : Dimitrova et Shaya 10

Chapitre 4 - Encore et encore

Sous les lents mouvements circulaires du poignet de Freezer, le liquide rose ne cessait de tourner encore et encore dans le verre qu'il tenait entre deux de ses doigts blancs d'extraterrestre. C'était l'unique partie de son corps que Trunks pouvait voir de là où il était incliné, un genou à terre, suivant l'exemple de Nappa. Tournant le dos aux Saïyens, le tyran extraterrestre était assis dans un siège qui lévitait à quelques centimètres du sol face à une grande baie vitrée donnant sur son empire.

A côté de Freezer se tenait un grand extraterrestre vert à l'air suffisant, aux cheveux vert foncé tressés dans le dos et portant un détecteur bleu. Le soldat avait les bras nonchalamment croisés devant sa poitrine et regardait Trunks avec curiosité et amusement. De l'autre côté de Freezer se tenait un autre extraterrestre, rose, plus petit et obèse, avec des pointes qui sortaient de sa tête et de ses avant-bras. Méncofiant, il plissa les yeux et pinça ses lèvres bleues foncées, paraissant bien plus nerveux à la vue du nouveau venu.

Végéta s'avança entre Trunks et Nappa et fit encore quelques pas avant de s'arrêter. Il regarda les deux extraterrestres avec un dégoût contenu, avant de s'incliner lentement, un genou à terre. Le Prince des Saïyens posa un avant-bras sur son genou relevé, serra les poings, et baissa finalement la tête en signe de profond respect. Trunks fronça les sourcils mais fit de même, ses cheveux tombant en avant dans le mouvement. Malgré tout, les yeux acérés de l'adolescent restèrent levés, passant du verre entre les mains de Freezer au corps tendu de son père.

« Seigneur Freezer, la planète Dariya a été détruite, comme vous l'aviez ordonné. », dit Végéta, faisant son rapport. Les yeux de Trunks se posèrent sur le dos de son père. Sa voix sonnait différemment quand il l'adressait au tyran. C'était comme si la folie que Trunks avait entendue jusque là était à présent atténuée… contrôlée. A la place, il n'y avait plus rien du tout. Ni inflexion, ni émotion, aucun indice de la haine que Végéta avait si librement exprimée devant Nappa, Raditz et lui-même. Trunks regarda Nappa du coin de l'œil mais celui-ci était agenouillé, la tête baissée, les yeux fermés et le visage inexpressif.

Le grand extraterrestre vert laissa échapper un petit rire sombre tout en regardant calmement Végéta. « Cela vous a pris deux jours entiers, Saïyens. », dit-il d'une voix mielleuse avec un léger accent que Trunks ne parvint pas à replacer. Sa voix suintait d'arrogance et de dédain. « Je pense que vous êtes en train de perdre la main. »

Végéta releva lentement la tête et lui lança un regard furieux. « La seule chose que je suis en train de perdre, c'est ma patience avec toi, Zarbon. », grogna-t-il, menaçant.

« Tu ferais bien de ne pas oublier où se trouve ta place, prince singe. », lança Zarbon entre ses dents. « A moins que tu aies besoin que je te rafraichisse la mémoire ? », menaça-t-il, esquissant un petit sourire. Végéta poussa un grondement sourd en réponse.

« Devons-nous te rappeler que cela ne vous aurait pris qu'une seule journée à vous autres, Saïyens, si tu n'avais pas demandé un vaisseau spatial supplémentaire, Végéta ? », coupa froidement l'extraterrestre rose, son regard passant de Végéta à Trunks.

« Allons, allons, Dodoria, Zarbon. », dit lentement Freezer, s'attirant l'attention de tous. Trunks n'avait encore jamais entendu le tyran parler et ne l'avait toujours pas vu à l'exception de sa main d'extraterrestre qui tenait le verre de vin. Et pourtant l'adolescent ne put s'empêcher de se sentir consumé de haine à l'écoute de cette voix. Freezer poursuivit d'une voix traînante, perçante et avec une politesse feinte. « Je suis sûr que Végéta a une explication parfaitement acceptable pour expliquer le fait qu'il ait demandé un vaisseau spatial supplémentaire sans avoir reçu ma permission au préalable. » La menace qui retentit dans l'air fit grincer Trunks des dents rageusement.

Encore et encore...

« Seigneur Freezer...», dit Végéta en baissant de nouveau la tête. Il gardait la main qui n'était pas sur son genou, par terre à ses côtés, le poing contre le sol. Trunks pouvait pratiquement voir les veines sur la main de son père à travers ses gants blancs tellement son poing était serré. « Pendant que Raditz, Nappa et moi étions en train de purger Dariya avant de détruire la planète, nous avons trouvé un jeune homme avec un potentiel de combat énorme pour son âge. J'ai pensé que cela aurait été un gâchis de tuer ce garçon. J'ai décidé de l'amener ici pour que vous puissiez le rencontrer. Je pense qu'il pourrait être un allié utile. »

Dodoria et Zarbon regardèrent tous les deux immédiatement Trunks dont les yeux étaient rivés sur le verre dans la main de Freezer. Celui-ci ne tournait plus.

La seule chose à tourner lentement à présent était le siège volant dans lequel le tyran était assis. Enfin, il leur fit face avec une expression sombre, un détecteur rouge sur son œil gauche. Trunks évalua en silence l'énergie que l'extraterrestre émettait. Elle était plus sombre que celle de son père, ce qu'il n'aurait pas crû possible. Le tyran semblait légèrement plus petit que Végéta, et pendant un bref instant, Trunks eut l'envie irrépressible de se transformer en Super Saïyen et de le pulvériser pour de bon.

Pendant un moment, Freezer examina intensément Trunks qui soutint courageusement son regard, les paroles de Végéta résonnant encore dans son esprit. Freezer plissa les yeux avant de retourner son regard vers Végéta. Il recommença à faire tourner distraitement le verre dans sa main. « Je vois que tu as déjà mis le garçon à l'aise, Végéta. Je suis un peu blessé que tu ne m'aies pas demandé mon opinion sur lui d'abord. »

« Je mettrai fin à sa vie immédiatement si vous ne l'appréciez pas. », dit calmement Végéta. Trunks se contracta aux paroles de son père, envahi par l'incrédulité alors qu'il regardait le dos du prince. Son père était prêt à le jeter dans la fosse aux lions aussi simplement que ça ? Il était venu, prêt à subir une correction de la main de Freezer, et au lieu de cela, Végéta avait lancé l'idée de le tuer aussi nonchalamment qu'une personne normale aurait suggéré d'aller se promener. « J'ai juste pensé que son potentiel était trop grand pour être gâché et il était plus que désireux de nous rejoindre. »

Freezer observa Végéta suspicieusement pendant un moment. Finalement, il remit son verre à Dodoria qui le prit avec empressement. Puis, il ramena toute son attention sur Trunks.

« Avance-toi, mon garçon. », ordonna le tyran, levant une main vers son détecteur dont il pressa le bouton. « Fais-moi voir un peu qui est celui que Végéta pense digne d'être ici. »

Trunks se leva lentement et dépassa son père, sentant les yeux perçants du prince suivre chacun de ses mouvements alors qu'il venait se camper à environ deux mètres de Freezer. L'adolescent prit une grande inspiration pour se calmer et il vit le détecteur de Freezer se mettre en marche.

« Impressionnant. », dit finalement Freezer en esquissant un sombre sourire. « Qu'est-ce que tu en penses, Zarbon ? «

« Je pense qu'il ne faut pas se fier aux apparences. », dit Zarbon d'un ton mielleux, esquissant également un sourire tandis qu'il repoussait une mèche de cheveux vert foncé de son visage.

Freezer gloussa. « Oui, je le pense aussi. », dit Freezer en jetant un regard amusé vers Trunks. « Quel est ton nom, mon garçon ? »

« Je n'en ai pas. », mentit immédiatement Trunks, comme si c'était une évidence.

« Eh bien, n'est-ce pas dommage ? », demanda Freezer, feignant la compassion. « Et puis-je te demander pourquoi tu veux travailler pour moi ? »

« Je veux travailler pour le Prince Végéta. Cela signifie donc que je dois travailler pour vous aussi. », répondit Trunks de façon égale, le dégoût s'insinuant dans sa voix.

« Le Prince Végéta… », dit Freezer d'un ton moqueur, un petit sourire s'étendant sur son visage. Dodoria et Zarbon ricanèrent tous les deux. « Eh bien, je n'avais pas entendu mon petit singe être appelé ainsi depuis qu'il était enfant. » Le tyran jeta un bref coup d'œil vers le prince avec un air amusé. « Il sera cependant le premier à te dire que le seul à avoir un titre spécial par ici, c'est moi. » La menace était à peine voilée derrière sa fausse politesse. Trunks prit une autre grande inspiration, le stress de la situation faisant accélérer les battements de son cœur alors que Freezer se retournait vers lui. « De quelle planète viens-tu, mon garçon ? »

« Je n'en connais pas le nom. », mentit Trunks. « J'ai juste demandé à Végéta si je pouvais rejoindre son groupe car je suis à moitié Saïyen. »

Aux paroles de l'adolescent, toute trace d'amusement disparut immédiatement de la physionomie de Freezer. Le visage blanc de l'extraterrestre sembla complètement assombri par la haine. « Vous, les singes, êtes comme des cafards. Vous refusez simplement de crever. », ricana Freezer d'une voix emplie de venin meurtrier, scrutant Trunks bien plus intensément qu'auparavant. Trunks était en train de serrer et desserrer ses poings, faisant de son mieux pour rester aussi calme que possible pour que son niveau de puissance ne monte pas en flèche et ne fasse pas sauter sa couverture.

Il était absolument rageant pour l'adolescent de savoir qu'il était capable de réduire cet extraterrestre en miettes, mais qu'il ne pouvait pas mettre ce plan à exécution. Cela aurait été complètement différent s'il était retourné vingt ans dans le passé comme il était supposé le faire à l'origine. Freezer était destiné à mourir à ce moment-là de la main de Goku sur Terre. Trunks serait intervenu volontiers et aurait ainsi éliminé Freezer ; cela n'aurait pas fait une grande différence à ce moment-là. Mais l'éliminer maintenant signifierait que le combat épique, que sa mère lui avait raconté, entre le tyran extraterrestre et Goku sur Namek n'aurait jamais lieu. Cette bataille devait se produire pour forcer Goku à repousser ses limites, ainsi il pourrait faire sa légendaire transformation. Trunks avait besoin de Goku à son plus haut niveau s'il voulait faire une quelconque différence quand les cyborgs arriveraient. L'adolescent se sentit impuissant tandis qu'il luttait pour contenir l'envie grandissante, venue du plus profond de lui-même, de tuer Freezer.

« On devrait tous les éliminer dès maintenant. », suggéra Dodoria à voix basse. Trunks plissa les yeux, son regard glissant vers l'extraterrestre rose. Son cœur battait frénétiquement dans sa poitrine à présent. Allait-il par inadvertance déclencher une guerre ici-même juste par sa seule présence à cette époque ?

« Calme-toi, Dodoria. », dit lentement Freezer, les muscles de son visage se relaxant alors qu'il riait tout bas. « Si Végéta veut avoir un autre… animal de compagnie, alors soit ! Arrange-toi pour que le garçon dorme avec eux dans leurs quartiers. Je dois garder tous mes petits singes dans leur cage. », dit Freezer en ricanant.

Derrière lui, Trunks put entendre la respiration furieuse de Végéta, et Nappa grogner en réponse.

« On dirait que le prince n'apprécie pas vraiment, Seigneur Freezer. », gloussa Zarbon, amusé.

« Eh bien, je pense que le prince devrait faire très, très attention, parce qu'il a fait quelques petites choses que je n'apprécie pas vraiment. », répondit Freezer, son visage s'assombrissant tandis que ses yeux passaient de Trunks au Saïyen toujours agenouillé quelques pas derrière lui. Végéta se tendit instantanément, ses yeux commençant à se contracter. « J'en ai fini avec toi, mon garçon. », dit Freezer, en faisant un signe de la main à Trunks comme s'il n'était rien de plus qu'un gosse ennuyeux tout en gardant ses yeux fixés sur Végéta. « Reste à l'écart à présent. Il faut que je dise deux mots à mon petit singe préféré là-bas. »

Avec hésitation, Trunks recula d'un petit pas, n'appréciant pas la lueur dans les yeux du tyran alors qu'il regardait son père. Trunks jeta un coup d'œil vers Végéta, qui, malgré la posture de respect absolu dans laquelle il était, n'exprimait par le regard rien d'autre qu'une haine absolue tandis qu'il fixait Freezer avec un air de défi.

Trunks ouvrit la bouche pour parler, voulant attirer l'attention pour la détourner de son père. Finalement, il balbutia, « Seigneur Freezer... », haïssant les mots dès qu'il les prononça. Le tyran plissa les yeux et se retourna vers l'adolescent avec désintérêt et ennui. « Si c'est à cause de moi, il faut que vous sachiez que c'était mon idée de rejoindre Végéta et son groupe. Si… si ça n'avait tenu qu'à lui, je ne serais probablement pas ici... »

« Intéressant. », l'interrompit Freezer d'un ton glacial. « Le garçon essaie de te protéger, Végéta. » Le tyran ramena ses yeux sur le prince. « C'est très intéressant… »

« Je n'avais pas réalisé que tu avais besoin de protection, Végéta. », dit Zarbon avec un rire sarcastique.

Trunks avait à peine eu le temps de réaliser son erreur qu'il sentit une main saisir brutalement une poignée de ses cheveux lavande. L'adolescent grimaça de douleur avant que Végéta, d'une seule main, ne le jette violemment en arrière avec un rugissement sauvage. Trunks atterrit sur le sol juste à quelques pas de Nappa qui lui adressa un regard désapprobateur.

« Je livre mes combats seul, gamin. », lança Végéta, fixant Trunks par-dessus son épaule avec mépris. L'adolescent se redressa pour regarder son père qui se retournait pour faire face à Freezer. Pour la énième fois, Trunks souhaita se réveiller de ce cauchemar. Dodoria affichait un large sourire devant ce spectacle tandis que Zarbon ricanait, satisfait. Le visage de Freezer ne montrait absolument aucun signe d'amusement.

« Dis-moi une chose, Végéta. », dit Freezer avec une expression sévère tandis qu'il regardait fixement le Prince des Saïyens. « Quelle est la vraie raison pour laquelle tu as ramené ce garçon ? »

Les doigts de la main droite de Végéta semblèrent tous se contracter involontairement et il dut serrer les poings. Il fixa le tyran droit dans les yeux sans montrer le moindre signe de peur, bien que la tension dans son corps trahisse son anxiété. Il prit le temps de choisir ses mots avec précaution, avant d'avouer finalement, « Je pense que le garçon a du potentiel... »

« Non, non, non. », fit Freezer, en levant un doigt et en l'agitant un peu en signe d'avertissement. « Je ne t'ai pas demandé de me mentir, mon petit singe. Je t'ai demandé la vérité. »

« C'est lavérité. », affirma Végéta avec conviction.

« Tu me déçois, Végéta. », dit Freezer en soupirant profondément. « Après tout ce que j'ai fait pour toi, tu n'es même pas capable d'être honnête avec moi. Je t'ai accordé tellement de faveurs et c'est comme ça que tu me remercies… » Le tyran ferma les yeux et secoua la tête avec une tristesse et un regret feints. Trunks serra les dents, voyant bien ce qui se passait et se demandant s'il pourrait vraiment rester là à regarder. Du coin de l'œil, il put voir Nappa se hérisser de colère, se contenant à peine.

Végéta ne dit rien, retournant juste un regard vide d'émotion. Seul un muscle qui se contractait près de sa mâchoire à intervalles réguliers trahissait sa rage grandissante.

« Est-ce que cela a un rapport avec les évènements de la semaine dernière ? » , demanda Freezer avec curiosité. A cette question, la tension à travers le corps de Végéta augmenta à vue d'œil. « Tu n'as pas encore réglé le problème, n'est-ce pas, Végéta ? », demanda Freezer d'une voix lourde de menace, sa question formulée davantage comme une accusation.

« Ce n'est qu'un problème mineur, Seigneur Freezer. », affirma Végéta d'une voix confiante. « Rien qui puisse nous inquiéter. »

« Je n'en suis pas si sûr. Il y a déjà eu des gens qui vous avaient pris pour cibles auparavant, mais aucun n'avait été aussi… persistant que votre nouvel ennemi. Devrais-je faire appel au Commando des forces spéciales ? » , demanda Freezer, contrariété et impatience mêlées dans sa voix.

« Non, », répondit immédiatement Végéta avec hargne. « Ce ne sera pas nécessaire. Je m'en occuperai personnellement. »

« Je me souviens de t'avoir dit de t'en occuper quand le problème s'était présenté la première fois. », déclara Freezer d'une voix sombre, avant de se tourner vers Zarbon. « A moins que ma mémoire ne me fasse défaut ? »

« Non, Seigneur Freezer. », dit Zarbon avec un sourire suffisant. « Vous aviez dit aux singes de s'occuper de ce petit problème dès qu'il est apparu il y a plusieurs semaines. »

« Et mes ordres ont été ouvertement ignorés. », dit Freezer avec un air faussement étonné, secouant de nouveau la tête et fermant les yeux en soupirant. « Quelle déception ! »

« Mes hommes et moi avons été trop occupés à suivre vos ordres de nettoyer des planètes pour avoir eu le temps de régler ce petit problème. », répondit Végéta avec amertume. Trunks jeta de nouveau un regard vers Nappa, peu sûr de savoir ce qui se passait. L'autre Saïyen avait le regard baissé et les yeux clos, une veine palpitait très visiblement sur sa tempe.

Freezer ouvrit les yeux et observa Végéta avec amusement. « Voyez-moi ça… », ricana-t-il. « D'abord, tu ignores avec arrogance un ordre direct que je t'ai donné il y a des semaines, ensuite tu te trouves un garçon avec du sang Saïyen que tu recrutes immédiatement pour rejoindre ton camp sans m'en demander d'abord la permission, et maintenant tu t'adresses à moi avec un manque de respect évident. Tu joues avec le feu, Saïyen. »

« Seigneur Freezer, mes plus profondes excuses. », dit Végéta en fermant les yeux et en s'inclinant avec respect. Son ton et sa posture semblaient si sincères que Trunks aurait pu y croire complètement s'il n'avait pas remarqué le mince filet de sang qui s'écoulait des gants blancs de son père sur le sol. Végéta était en train de serrer ses poings si fort que ses ongles avaient traversé le tissu de ses gants et s'incrustaient dans la paume de ses mains. « Je vais m'occuper de ce problème sans plus tarder. »

« Tu as de la chance que je t'apprécie autant, mon petit singe. », dit Freezer avec un sourire sinistre. « Un autre que toi serait déjà mort maintenant. »

« Oui, Seigneur Freezer. », répondit Végéta presque machinalement en se redressant. Le sang continuait toujours de couler.

« Occupe-toi de ce problème immédiatement, Végéta. », ordonna Freezer. « Zarbon vous donnera, à toi et à tes camarades singes, une autre mission demain. J'ai trouvé une belle petite planète dont nous pourrions tirer un bon prix, mais elle doit être purgée d'abord. »

« A moins que ce ne soit trop à gérer pour vous, les singes. », gloussa Zarbon.

Végéta plissa les yeux en se tournant pour fusiller Zarbon du regard. « Ce n'est pas trop à gérer pour nous, les Saïyens. », rugit le prince d'un ton venimeux.

« Quel mauvais caractère tu as, mon petit singe ! », dit Freezer en partant dans un rire maniaque. « Et garde bien ton nouvel animal de compagnie à sa place, Végéta. S'il dépasse les limites, je le tuerai et ensuite je vous ferai regretter à tous de ne pas avoir été tués à sa place. », dit le tyran extraterrestre d'un ton faussement poli qui fit courir un frisson tout le long de la colonne vertébrale de Trunks. Végéta fit un bref hochement de tête en signe de compréhension. « C'est tout ce que j'ai à dire sur le singe errant que tu as trouvé. », dit Freezer avec désintérêt.

Végéta hocha la tête, pivota immédiatement sur ses talons et partit à grands pas rapides tandis que Trunks et Nappa se relevaient. Trunks laissa échapper un profond soupir, soulagé qu'aucune confrontation physique n'ait eu lieu, et souhaitant que les battements de son cœur ralentissent quand soudain Freezer lança : « Je ne me souviens pas de t'avoir dit de disposer, Végéta. » Ce dernier s'arrêta et Trunks l'observa avec appréhension. Le prince avait les yeux clos, son visage reflétant un mélange de honte profonde et de haine meurtrière. « Ce n'est pas parce que j'ai décidé d'être clément et de ne pas te tuer que cela signifie que je vais laisser passer ton insubordination. Tu as besoin qu'on te rappelle ta place, mon adorablepetit singe. », déclara Freezer d'une voix glaciale.

Trunks était tellement occupé à regarder l'extraterrestre et son père qu'il ne remarqua pas Dodoria et Zarbon jusqu'à ce que les deux extraterrestres soient juste en face de Nappa et lui.

« Il est temps pour vous de partir. », dit Zarbon avec un sourire mauvais. « Ce serait dommage de vous trouver sur le chemin du Seigneur Freezer. »

Trunks ignorait s'il devait être reconnaissant de ne pas avoir à assister à ça ou horrifié parce qu'il était en partie responsable du châtiment que son père allait recevoir des mains de Freezer. Végéta le regarda un moment puis fixa Nappa rageusement. Derrière lui, Freezer se levait lentement de son siège.

Zarbon repoussa violemment Trunks en arrière, surprenant l'adolescent. Trunks reprit son équilibre au dernier moment et, furieux, il posa les yeux sur Zarbon puis sur Freezer puis de nouveau sur Zarbon. « Je ne me répéterai pas. », menaça Zarbon.

Nappa échangea un regard avec Végéta et, après quelques instants, Nappa se tourna vers Trunks. « Partons d'ici, gamin. », murmura Nappa en se retournant après avoir lancé à Dodoria un regard plein de haine. Trunks jeta un coup d'œil à son père avant de se retourner et de suivre à contrecœur Nappa.

« Laissez-les rester. », dit soudain Freezer, faisant tressaillir Végéta. Trunks s'arrêta sur ses pas et regarda par-dessus son épaule avec hésitation. « Je veux qu'ils voient leur… prince… pour ce qu'il est vraiment. »

« A vos ordres, Seigneur Freezer. », dirent comme un seul homme Zarbon et Dodoria. Trunks sentit son corps se pétrifier alors que Dodoria le saisissait par derrière et le forçait à se mettre à genoux.

« Lâche-moi, enflure ! », cria Nappa alors que Zarbon faisait de même avec lui. Zarbon se contenta de ricaner et passa un bras autour du cou de l'énorme Saïyen.

« Je vous suggère de rester silencieux, à moins que vous ne vouliez le rejoindre. », indiqua calmement Zarbon.

Trunks regarda Végéta se tourner pour de nouveau faire face à Freezer. La scène se déroula presque comme au ralenti : il vit avec horreur Freezer lever un doigt qu'il pointa droit sur Végéta. Une lueur rouge entoura immédiatement son père qui s'écroula instantanément à genoux, les yeux clos par la douleur et mordant sa lèvre inférieure jusqu'au sang.

Freezer ricana, satisfait, « Je vais te faire crier, mon petit singe… ensuite nous verrons bien si tu auras toujours autant envie d'ignorer mes ordres. «

Puis le tyran vola vers Végéta à une vitesse terrifiante et le frappa violemment à l'estomac, si violemment que du sang gicla de la bouche du Saïyen au moment du choc. Végéta n'était pas encore complètement plié en deux que Freezer lui envoya cruellement son coude droit dans le dos, plaquant le prince au sol avec une telle férocité que les dalles en marbre se brisèrent, soulevant immédiatement de la poussière. Végéta poussa un hurlement de douleur au moment de l'impact, un hurlement qui frappa d'horreur son fils. Les yeux bleus de l'adolescent s'emplirent de haine et de larmes de frustration quand il vit le corps de son père se tordre dans d'atroces souffrances.

Trunks vit Freezer saisir nonchalamment la queue de Végéta et la dérouler de sa taille tandis que le prince tentait vainement de s'échapper en rampant. Végéta haletait à cause de la douleur dans son dos, incapable, après ce coup dans sa colonne vertébrale, de contrôler suffisamment ses jambes pour s'en servir dans sa futile tentative de fuite. L'adolescent vit Freezer lever son autre main vers la queue et instinctivement, il s'écria : « Non, ne faites pas ça ! »

Freezer était sur le point de briser la queue de Végéta et il regarda Trunks avec surprise. Il lui sourit. « Regarde ça, Végéta. Ton animal de compagnie s'inquiète pour toi. N'est-il donc pas au courant ? Tu m'appartiens, mon adorable petit singe Saïyen. », exulta-t-il avec une joie terrifiante. Comme une caresse, la main de l'extraterrestre remonta lentement la queue du Saïyen de la pointe jusqu'à la base, resserrant sa prise à cet endroit tandis que Végéta essayait en vain de l'atteindre pour la lui reprendre.

Trunks détourna la tête et ferma très fort les yeux, avant d'entendre Végéta pousser un cri de pure agonie quand Freezer brisa l'os de sa queue près de la base. Le cri était si fort qu'il sembla résonner dans la pièce. Zarbon et Dodoria riaient tous deux tandis que Trunks luttait pour retenir ses larmes.

Je sais qu'il va s'en sortir, Freezer ne le tuera pas, je sais qu'il ne le fera pas, il va s'en sortir, il va s'en sortir… Trunks continuait de se le répéter sans ouvrir les yeux, essayant de bloquer les horribles sons que ses oreilles enregistraient. Les hurlements de douleur de son père remplirent la pièce, chacun pire que le précédent. Au milieu de tout cela, il pouvait entendre Freezer rire comme s'il passait le meilleur moment de sa vie. Il entendit la pierre et le marbre se briser pendant ce qui sembla une éternité pour l'adolescent. Subitement, il sentit la main rude de Dodoria agripper ses cheveux pour l'obliger à regarder devant lui.

« Regarde, gamin. », ordonna Dodoria en riant. « Regarde ton prince adoré se faire tabasser. » Trunks refusait d'ouvrir les yeux bien que son corps tremblât de rage et qu'il grinçât des dents. Sa seule consolation était de savoir que le tyran n'avait pas l'intention de tuer son père mais même cette pensée n'était qu'un mince garde-fou pouvant céder à tout moment. S'il ouvrait les yeux, il perdrait le contrôle et il les tuerait tous. Il le savait, il pouvait le sentir.

Freezer contempla le Saïyen qui gisait face contre terre sur un amas de marbre cassé. Puis il se baissa et l'agrippa par les cheveux, relevant sa tête du sol et le forçant à cambrer son dos. Le Saïyen était déjà pratiquement inconscient, sa vision se troublait et il s'étouffait dans son propre sang mais il leva instinctivement une main tremblante vers celle de Freezer. Ce dernier se contenta de rire et écarta facilement sa main. Il allait donner au prince un dernier coup pour faire bonne mesure quand une lumière clignota sur l'écran rouge de son détecteur.

Freezer tourna la tête avec curiosité, ses yeux se fixant sur Trunks. Son expression s'assombrit et il lâcha Végéta qui retomba sans cérémonie face contre terre dans les décombres. Le Saïyen meurtri toussa, crachant du sang tandis qu'il commençait à perdre connaissance après la violente raclée qu'il venait de subir. Freezer se redressa et croisa les bras, oubliant complètement ce qu'il était en train de faire alors qu'il observait Trunks.

« Comme c'est intéressant. », dit le tyran, amusé, sa queue s'agitant d'avant en arrière derrière lui. « Tu es véritablement puissant pour ton âge, mon garçon. », fit remarquer Freezer, avec un sourire en coin. « Dis-moi. Végéta sait-il que tu es plus puissant que lui ? »

Trunks ne dit rien, luttant pour contenir sa haine de peur de faire quelque chose qu'il pourrait regretter. Freezer se contenta de rire, réjoui, « Vraiment, comme c'est intéressant. J'ai hâte de t'entendre le lui dire. Il n'y a rien que je puisse apprécier davantage que de voir deux singes se donner en spectacle pour moi. Cependant, je dois t'avouer, je parierais plutôt sur Végéta sur ce coup-là. Eh bien, eh bien… », soupira Freezer tandis qu'il examinait la salle à présent endommagée. « Quel désordre j'ai mis là. Zarbon, Dodoria. », commanda-t-il.

« Oui, Maître. », répondirent les deux concernés à l'unisson.

« J'ai des affaires plus importantes à régler. Venez, laissons les singes nettoyer derrière eux. »

« Dois-je demander un caisson de régénération pour Végéta, Seigneur Freezer ? », demanda Zarbon en lâchant Nappa.

« Non. », dit Freezer tandis qu'il marchait lentement vers les portes. « Demain. Je veux qu'il se souvienne de cette leçon pour le restant de la journée afin d'être sûr qu'il ne répétera pas les mêmes erreurs. »

Trunks laissa son corps se détendre un minimum, sachant que la torture était enfin terminée quand Dodoria le relâcha. Nappa était déjà agenouillé auprès de Végéta quand Trunks se leva et s'avança immédiatement pour le voir. Son cœur se serra quand il atteignit son père.

Végéta gisait face contre terre au milieu d'un amas de marbre brisé, apparemment après avoir été jeté contre (et partiellement à travers) le mur. Son détecteur vert reposait à quelques pas de là, brisé et écrasé. Son corps était parcouru par de légers spasmes et du sang coulait de son nez cassé et de sa bouche. Son uniforme était déchiré, la moitié de son épaulette complètement arrachée. Il y avait du sang dans ses cheveux et partout sur son uniforme. Sa queue, que Trunks avait toujours vue enroulée autour de sa taille, était tordue d'une étrange manière comme si quelqu'un l'avait électrocuté. Un bras enroulé autour des côtes, il respirait avec difficulté et avait du mal à garder les yeux ouverts. Trunks s'agenouilla lentement auprès de lui, en face de Nappa. L'adolescent eut envie de vomir à la vue de son père dans cet état.

Trunks posa doucement la main sur l'épaule de son père avant d'entendre quelqu'un grogner. Il leva son visage vers Nappa qui le fixait, furieux.

« Tu nous as menti sur ta force, gamin. », dit Nappa, en colère. « Est-ce que tu sais ce que fera Végéta quand il le découvrira ? »

« Nappa... », implora Trunks, « Nous ne sommes pas obligés de lui dire. »

« Je ne vais pas lui mentir. », répliqua Nappa avec indignation. « Je n'ai jamais menti à Végéta avant et je ne vais pas commencer maintenant et sûrement pas pour un avorton comme toi. Maintenant enlève tes sales pattes du prince, sale hybride ! »

« Écoute, je ne parle pas de lui mentir. », argumenta Trunks désespérément, voulant le faire changer d'avis. « Ce n'est pas mentir, mais juste… omettre la vérité. »

« Pourquoi ne devrais-je pas le lui dire ? », demanda Nappa, parcourant des yeux la queue endommagée de Végéta. L'énorme Saïyen grinça des dents, sa propre queue se resserrant instinctivement autour de sa taille.

« Parce que je suis de votre côté, je peux vous aider. Gardons ça juste entre nous. », insista Trunks,suppliant pratiquement Nappa de ses yeux bleus. Oui, il savait très bien ce qui se passerait si Végéta apprenait qu'un autre Saïyen était plus fort que lui, à en juger par la rivalité tristement célèbre entre son père et Goku dont sa mère lui avait parlé une fois. Et le fait qu'il soit en plus un hybride de Saïyen ne pouvait qu'empirer les choses.

Tous deux baissèrent la tête quand Végéta gémit de douleur. Les paupières du prince se plissèrent et il cracha du sang. Nappa plaça doucement une main apaisante sur le dos du Saïyen. Hésitant, il leva de nouveau les yeux vers Trunks. « Je le jure, je ne vous trahirai pas, les gars. », dit le jeune homme avec une conviction absolue dans la voix. « Et puis, il me surpassera très vite de toute façon. », ajouta Trunks, commençant à transpirer à présent. Il était heureux de ne pas s'être laissé dominer complètement par ses émotions mais il les avait quand même laissées transparaître un minimum et son niveau de puissance avait du coup bien trop augmenté.

Nappa se contenta de grogner avant de maugréer : « Contente-toi de m'aider, gamin. »

Trunks acquiesça et laissa échapper un soupir de soulagement. Ensemble, ils retournèrent délicatement Végéta pour le mettre sur le côté. Le prince gémit mais n'opposa aucune résistance quand Trunks et Nappa finirent par le soulever de manière à ce qu'il ne se blesse pas d'avantage. Nappa tenait le bord de l'armure au niveau des épaules de Végéta, laissant la tête et la nuque de celui-ci se reposer contre sa propre armure. Trunks avait les bras sous les genoux de Végéta, tenant les jambes de son père contre son flanc. Ils emmenèrent son corps inanimé de cette manière, faisant attention à ne pas laisser sa queue blessée toucher le sol. Nappa marchait en arrière, regardant derrière lui alors qu'il les menait en direction de leurs quartiers. Trunks ne pouvait détourner ses yeux du visage meurtri, ensanglanté et inconscient de son père ; la seule fois où il avait vu pire c'était quand il avait trouvé le corps brisé et sans vie de Gohan gisant sous la pluie.

Ils marchèrent en silence, ignorant les ricanements autour d'eux. Après un moment, le visage de Végéta se crispa dans un rictus de douleur.

« Pè... », commença Trunks avant de déglutir. Nappa se retourna brièvement vers lui, confus. « Euh… Plus loin ? », se ressaisit Trunks.

« Ouais, encore un peu plus loin. Notre dortoir est le plus éloigné. », dit Nappa, sans se rendre compte de l'anxiété de l'adolescent qui avait failli se trahir. Trunks jeta un coup d'œil à Végéta qui commençait à remuer. Il sentit son père essayer faiblement de bouger ses jambes contre lui tandis que ses paupières frémissaient.

« Nappa, il se réveille. », dit Trunks. Nappa arrêta sa marche et baissa les yeux vers Végéta qui revenait effectivement à lui. Le prince ouvrit un œil avec difficulté, celui-ci avait commencé à enfler.

« Posez… moi… idiots. », siffla furieusement Végéta, respirant difficilement tout en grimaçant de douleur. Il battit des paupières lorsque du sang coula dans ses yeux avant de les refermer. Nappa et Trunks échangèrent un regard, puis Nappa lui fit signe d'obéir. Trunks se mordit la lèvre et reposa avec hésitation les jambes de Végéta sur le sol. Nappa le tenait par son armure, aidant d'une seule main le prince à se remettre sur ses pieds alors que Végéta, à bout de force, s'appuyait contre le gigantesque Saïyen.

« Végéta, ta queue va te faire mal si tu marches. », lui dit Nappa, sachant pertinemment que ses paroles allaient tomber dans les oreilles d'un sourd. Végéta prit quelques respirations tremblantes avant de repousser brutalement Nappa loin de lui. Le prince tomba sur un genou, levant une main vers le mur à côté de lui, son autre bras allant vers ses côtes. Trunks ne put en supporter davantage et s'empara du bras que son père utilisait pour s'appuyer contre le mur.

« Tu as besoin d'aide. », dit-il, ses yeux bleus remplis d'inquiétude. Il ne vit pas Nappa lui faire non de la tête. « Laisse-nous t'aider. », dit l'adolescent avec insistance. Le prince grommela et autorisa Trunks à le remettre sur ses pieds. A peine eut-il retrouvé l'équilibre et son calme qu'il rugit et donna un coup de coude si violent contre le visage de Trunks qu'il envoya valser son détecteur. Trunks ne l'avait pas du tout vu venir et tomba par terre, se tenant le nez d'où jaillissait du sang.

« Pas… besoin… d'aide… im… im… imbécile. », haleta Végéta avec haine, la respiration sifflante. Privilégiant son côté gauche, Végéta commença à lentement s'éloigner tout en boitant, soulevant son propre poids et utilisant son autre avant-bras pour essuyer le sang de son visage. Trunks se redressa, grimaçant de douleur, tenant son nez tandis que Nappa secouait la tête.

« J'ai essayé de te prévenir, gamin. », lui dit Nappa. Il secoua de nouveau la tête avant de tendre sa main à Trunks. Celui-ci la regarda avec surprise, mais finit par la prendre. Sans effort, Nappa aida le jeune homme à se relever.

« Merci. », dit Trunks avec gratitude.

« De rien mais souviens-toi juste de ce que tu as dit. », dit Nappa, serrant la main de Trunks avec plus de force que nécessaire. Trunks acquiesça et ils tournèrent tous deux leur attention vers Végéta qui avait seulement avancé de quelques pas. Trunks s'arrêta brièvement pour récupérer son détecteur et le remettre en place.

Trunks essuya le sang sur son visage et accompagné de Nappa, il suivit de près son père qui marchait extrêmement lentement. Végéta était trempé de sueur et de sang, son corps tremblait toujours de douleur, mais il refusait d'exprimer sa souffrance plus qu'il ne l'avait déjà fait. A chaque pas, le prince s'arrêtait et tendait le bras vers le mur pour rétablir son équilibre et ne pas tomber. Trunks observa à quel point le simple fait de respirer était dur pour son père, et plus encore de marcher. Sa poitrine s'emplit d'admiration pure devant la force de volonté phénoménale dont son père faisait preuve.

« Tu ne peux pas continuer à trier et sélectionner lesquels de ses ordres tu vas suivre, Végéta. », dit finalement Nappa à voix basse. « Un jour, sa patience atteindra ses limites et il te tuera. »

Végéta lança un rire amer avant de tomber sur un genou. Son visage se contraignit de douleur alors que des tremblements parcouraient son corps recouvert de sueur froide. Il étira un bras tremblant en arrière et toucha son dos, à quelques centimètres de sa queue. Il poussa un sifflement douloureux entre ses dents et écarta sa main dont le tremblement redoubla. Trunks grimaça, mourant d'envie de l'aider. « Il… ne le… fera… pas. », fit enfin Végéta, un œil fermé douloureusement. « Je… l'amuse… »

« Ouais, ça l'amuse de te rouer de coups. », rétorqua soudain Trunks alors que Végéta se remettait debout. Il continua à claudiquer lentement, faisant glisser sa main droite sur le mur.

« Je... le... veux. », articula difficilement Végéta avant de partir dans un grand rire empreint d'une folie totale. Son rire retentit jusqu'à ce que Végéta ne tombe soudain sur un genou pris d'un accès de vomissements. Trunks fit une moue horrifiée et tenta de toucher l'épaule du prince mais Nappa attrapa sa main avant qu'il ne puisse l'atteindre. Le grand Saïyen secoua la tête, le lui déconseillant. Trunks le regarda avec frustration avant de baisser son regard vers son père qui se remettait lentement sur ses jambes.

« Non mais tu es fou ou quoi ? Regarde-toi ! », éructa Trunks. « Comment pourrais-tu réellement vouloir une telle souffrance ? »

Végéta grogna, énervé, et Nappa décida d'intervenir tout en lançant à Trunks un regard appuyé. « Les Saïyens deviennent plus forts après avoir récupéré d'un combat. Une fois que Végéta sera guéri, il sera plus puissant. »

« Oui. », dit Végéta en continuant à avancer dans le couloir. Il pouvait voir la porte de leurs quartiers à présent. Si proche. Juste un peu plus loin. « Seule… la… force… compte… », siffla-t-il.

Les yeux de Trunks s'ouvrirent en grand lorsqu'il réalisa. « Tu t'es intentionnellement mis dans cette situation… »

Malgré la douleur, Végéta lui adressa juste un petit rictus par dessus son épaule. « Non, mais… si… c'est le… prix… à payer, gamin. »

« Le prix à payer ? Mais de quoi tu parles ? », demanda Trunks, exaspéré, haïssant la douleur que devait ressentir son père. « Qu'est-ce qui pourrait valoir ça ? »

« La… la… vengeance… po-… pour… notre… peuple… », dit Végéta dans un souffle, posant enfin sa main sur le scanner sans remarquer l'air étonné de l'adolescent derrière lui. Trunks secoua la tête dans un geste de pure incrédulité, déclarant définitivement son père fou tandis que la porte s'ouvrait.

Végéta fit quelques pas chancelants vers l'intérieur et dès qu'il entendit la porte se refermer derrière Nappa et Trunks, ses yeux se révulsèrent et il s'effondra enfin à bout de force. Cependant Raditz se précipita immédiatement à ses côtés et rattrapa le prince inconscient dans ses bras avant qu'il ne tombe par terre, le regardant avec confusion mais sans surprise aucune. Sa mâchoire clairement guérie, il leva son regard vers Nappa, ignorant complètement Trunks. « Qu'est ce qu'il a dit à Freezer, cette fois ? »

« Curieusement, pas grand-chose. », dit Nappa, frôlant Trunks en passant à côté de lui pour empoigner les jambes de Végéta. Les deux Saïyens le portèrent et l'allongèrent doucement sur le ventre sur une couchette dans la pièce. Végéta grogna légèrement mais ne bougea pas de là où ils l'avaient déposé et Trunks sentit son estomac se retourner.

« Vous… vous voulez dire… que ça arrive souvent ? », demanda doucement Trunks.

Raditz lâcha un rire moqueur et regarda dédaigneusement Trunks par-dessus son épaule. « Ouais. Mais cette fois, ça aurait dû être toi, gamin, pas Végéta. », fit-il remarquer haineusement.

Trunks détourna le regard, mal à l'aise, parcourant des yeux la pièce. Il n'y avait pas grand-chose à remarquer. Elle était étroite et sombre avec une petite lampe dans un coin. Il y avait trois couchettes dans la pièce en plus de celle sur laquelle Végéta était allongé et rien d'autre. Pas d'oreiller, pas de drap, juste des dalles blanches surélevées. Celle de Végéta était la plus proche de la porte et il devina que celle juste à côté appartenait à Nappa car l'énorme Saïyen venait de s'y asseoir avec un gros soupir. La couchette ne ploya même pas sous le poids du géant : il aurait pu tout aussi bien s'asseoir sur une table.

« Freezer nous torture depuis des années, gamin. », dit Nappa d'un ton amer en retirant son détecteur. « Mais Végéta a toujours reçu les pires traitements. Il recevait ce genre de correction au moins une fois par jour quand il était gosse. Il l'ouvrait beaucoup trop et cela a pris à Freezer longtemps, très longtemps, pour l'en corriger… » Le Saïyens se tut en fronçant davantage les sourcils.

« Depuis combien de temps est-ce que vous vivez ici ? », dit Trunks en observant son père avec inquiétude. La queue du prince formait toujours un angle étrange; sa respiration semblait difficile et du sang s'écoulait toujours de son visage et de son corps. Trunks regarda de plus près et vit de vieilles tâches de sang en partie effacées sur le sol, près de la "couchette" où son père reposait. Du sang coulait le long du bras que Végéta avait laissé pendre de la couchette. Les anciennes tâches de sang sur le sol furent recouvertes par les nouvelles. Trunks serra les poings à la vue de son père dans cet état, à moitié tenté de rester jusqu'au combat de Goku contre Freezer sur Namek pour pouvoir finir Freezer lui-même. Une fois que Goku se serait transformé, il n'y aurait plus aucune raison de laisser Freezer en vie une seconde de plus.

« Trop longtemps. », dit Raditz, au chevet de Végéta dont il étudiait intensément les blessures. Il croisa les bras devant sa poitrine. « Depuis que Végéta était tout petit. »

« C'est de la folie. », fit Trunks, hochant la tête dans un geste de total incrédulité. Il s'accroupit lentement avant de s'asseoir complètement, appuyant sa tête contre le mur derrière lui. « C'est tellement… je… » Sa voix se transforma en murmure tandis qu'il secouait la tête, presque de désespoir.

« Ceci n'est rien, l'hybride. », railla Raditz, regardant Trunks avec des yeux glacials. « Laisse-moi te dire que Végéta préfère encore se faire tabasser physiquement plutôt que de subir d'autres traitements dont Freezer est capable. Freezer ne l'a même pas blessé autant que ce qu'il a l'habitude de lui faire. »

« Ouaip… Ceci dit, gamin, demain, tu ferais mieux de ne pas rester sur son chemin une fois qu'il aura été soigné dans un caisson de régénération. », dit Nappa avec un sourire sarcastique en commençant à retirer ses grandes bottes. « Il va vouloir tuer tout ce qui bouge. Toi y compris. »

« Est-ce que cette crapule a dit quand sera notre prochaine mission ? », demanda Raditz, observant Végéta encore un moment avant de se diriger vers sa couchette à côté de Nappa, faisant de son mieux pour ignorer Trunks. L'adolescent n'y fit même pas attention, il avait toujours la tête baissée et ses yeux cloués au sol étaient recouverts par ses cheveux.

« Zarbon nous donnera les détails demain. Une autre mission d'extermination. Ce sera parfait pour Végéta. » Nappa rit en retirant son armure pendant que Raditz s'allongeait sur sa couche, croisant ses bras derrière sa nuque. Trunks fronça les sourcils et leva enfin son visage, en pleine confusion.

« C'était quoi ce petit problème dont Freezer n'arrêtait pas de parler ? », demanda l'adolescent avec curiosité.

Nappa et Raditz échangèrent un regard avant de se tourner vers lui. « Nous avons des ennemis qui nous mènent la vie dure. Ils n'ont rien contre Freezer ou ses hommes. Ils ne veulent que nous quatre ici. », expliqua Nappa.

« Ils nous veulent morts, tu veux dire. », ricana Raditz.

« Ouais, ils nous veulent morts… en particulier Végéta. Ils détestent les Saïyens et nous sommes les derniers survivants. » Raditz grogna avec indignation aux paroles de Nappa.

« Kakarot est toujours vivant, et il est probablement toujours sur cette planète où il avait été envoyé. Il pourrait nous aider. », affirma le Saïyen aux cheveux longs.

« Tu ferais mieux d'arrêter avec ça, Raditz », grommela Nappa, « tu rends Végéta cinglé avec tes rabâchages sur Kakarot. Tu veux qu'il te brise encore la mâchoire ? »

« Je dis juste qu'on pourrait toujours avoir plus de bras. », rétorqua Raditz.

« On les a, on a trouvé ce gosse. », ricana Nappa tout en désignant Trunks du menton. « De toute façon, il n'y a aucune chance pour que Végéta demande de l'aide pour ça. Il refuse déjà de les considérer comme un problème, du coup, on ne s'en est toujours pas occupé. Voilà pourquoi Freezer était aussi énervé. »

« Qui sont-ils ? », demanda Trunks, regardant du coin de l'œil son père qu'un frisson traversa. Végéta toussa fortement, du sang jaillit de sa bouche et il gémit. Trunks plissa les yeux avec inquiétude et commença à se lever. « Dites, ne devrions-nous pas faire quelque chose pour lui ? », demanda-t-il, préoccupé.

« Non, à moins que tu ne veuilles que Végéta te tue. », dit Raditz avec un petit sourire en coin. « Moi, je te conseille de le faire. Prend des risques, gamin. »

Nappa pouffa de rire et Trunks leur lança des regards furieux avant de baisser les yeux vers son père. A contre-coeur, l'adolescent se détourna de lui et se dirigea vers la dernière couchette tout au fond de la pièce. Il s'assit dessus et eut l'impression de s'asseoir sur de la pierre. « Vous ne m'avez pas dit qui était ce nouvel ennemi. », fit finalement remarquer Trunks se mettant à faire glisser son armure par-dessus sa tête.

« Qui a dit que c'était un nouvel ennemi ? », demanda Nappa d'un ton amer. Trunks parut confus face à ce commentaire et il était sur le point d'en demander plus quand Raditz leva un bras et fit claquer ses doigts. La lumière s'éteignit immédiatement.

« Assez parlé, gamin. », grogna Raditz avec impatience. « Si on réveille Végéta avec nos discussions, il va être furieux, et j'aimerais pouvoir passer quelques jours tranquille avant qu'il ne casse une autre partie de mon corps. »

Nappa ricana dans l'obscurité. « T'inquiète pas, gamin, tu le découvriras bien assez tôt. »

Trunks resta assis en silence dans l'obscurité à écouter la respiration des Saïyens. Celles de Nappa et Raditz devinrent peu à peu régulières. Au bout d'un moment, l'un d'entre eux commença à ronfler, rapidement rejoint par le deuxième, le sommeil les gagnant facilement. A travers leurs ronflements, Trunks pouvait entendre la respiration laborieuse de son père et de temps en temps, ses violents accès de toux. L'entendre souffrir garda Trunks éveillé pendant ce qu'il lui sembla être des heures et la dalle dure comme de la pierre sur lequel il était allongé ne l'aidait vraiment pas.

« Et dire que je pensais que ma vie était difficile… », pensa Trunks empli de culpabilité. Il laissa échapper un soupir et ferma enfin les yeux.

Heureusement, le sommeil n'était pas aussi loin qu'il le pensait.

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Traduction par Shaya10

Relecture et adaptation : Dimitrova

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Merci à Shaya10 pour la traduction de ce chapitre. Elle mérite des remerciements chaleureux. On attend avec impatience vos avis de lecture !

Dimitrova