Mon cœur s'accéléra. Edward l'entendit de suite et me serra contre son corps en m'emprisonnant dans ses bras puissants.

-« Tout va bien se passer Bella, je t'aime » me murmura-t-il à l'oreille.

Je retins mon souffle. Peut-être en avais-je trop fait ? Je m'étais surement monté la tête toute seule contre cette Tanya que je ne connaissais pas et qui avait eu comme seul tord d'avoir, à une époque, eu des sentiments pour Edward.

Carlisle alla ouvrir la porte alors que personne n'avait sonné et elle était là. Superbe ! Ses longs cheveux blonds vénitiens encadraient son visage d'ange. Ses prunelles dorées ressemblaient à deux pépites d'or incrustées dans sa peau de diamant diaphane. Elle était longiligne, son corps délicat mis en valeur par une robe bustier de cuir noire. Ses épaules dénudées étaient soulignées par une parure de bijoux constituées de pierres précieuses. Le tout était très harmonieux et d'une incroyable sensualité.

-« Bienvenue chez nous, Tanya ! » annonça Carlisle. « Tu as fait bon voyage ? »

-« Excellent, je te remercie mon vieil ami» lui répondit la déesse en l'embrassant sur les deux joues.

Je refermais la bouche de stupéfaction. C'était pire que dans mes plus horribles cauchemars. Je m'accrochais comme une démente à l'emprise d'Edward pendant que Tanya saluait tour à tour tous les Cullen. Elle garda le meilleur pour la fin évidement.

-« Edward, tu m'as tellement manqué » lui dit-elle avec un sourire carnassier, sans un regard pour moi.

-« Tanya, laisse-moi te présenter ma compagne, Bella. »

Il détacha ses bras de mon corps en me poussant légèrement vers elle pour que je puisse l'embrasser (bien que je n'en aie eu aucune envie). Elle posa enfin les yeux sur moi et me reluqua de pied en cape.

-« Comme elle est mignonne. »

Si j'en avais eu les capacités physiques, je l'aurais démembrée sur le champ ; mais je me contentais de la saluer poliment.

Tous s'assirent au salon pendant que j'essayais de reprendre contenance. Jasper sentais la panique et la colère monter en moi et je le suppliais du regard de ne pas intervenir et surtout de ne pas penser aux émotions que je dégageais pour ne pas alerter Edward.

Je m'engouffrais dans la cuisine et prit un cookie qu'Esmée avait préparé pour moi cet après-midi, pour tenter de me calmer. Lorsque je revins au salon, Tanya avait prit place aux côtés d'Edward sur le canapé. La dernière place disponible était située à l'autre extrémité. Quitte à passer pour une mal élevé, je bousculais tout le monde et alla m'assoir sur les genoux de mon Adonis en l'embrassant dans le cou.

La conversation s'orienta sur les nouvelles des sœurs de Tanya et je n'écoutais franchement pas, trop préoccupée par les poses sensuelles de ma rivale. Elle tortillait une de ses boucles blondes avec son index et humidifiait ses lèvres avec sa langue à intervalle régulier. Edward ne semblait rien remarquer.

-« Tu devrais faire attention Bella, il paraît que les cookies tombent directement sur les hanches des humaines. »

Sa réflexion désobligeante me sortie instantanément de ma torpeur. Si elle voulait la jouer comme ça, elle allait me trouver. Je me collais encore plus à Edward, laissant ma main libre fourrager dans ses méches soyeuses.

-« J'ai un bon métabolisme. Et on fait beaucoup d'exercice ensemble, histoire d'éliminer les calories » lui répondis-je avec un clin d'œil.

Emmett étouffa un rire. Bien sûr Edward refusait de me toucher de cette façon là (à mon plus grand regret) mais il nous arrivait de faire un footing ensemble (à vitesse humaine s'entend). Ce n'était pas ma faute si Tanya avait l'esprit mal placé et avait pensé à une autre situation.

J'étais très contente de mon petit effet car elle se renfrogna. Edward me jeta un regard interrogateur mais je l'embrassais fougueusement pour qu'il ne trahisse pas mon histoire.

La soirée avançait et je commençais à ressentir la fatigue de la journée shopping avec Alice et le contre coup de la présentation de cette vamp, mais je ne voulais pas aller me coucher pour ne pas donner une opportunité à ma rivale.

-« Et tu te souviens de ce voyage en Irlande Edward ? »

Je sursautais.

-« Nous y avons vraiment passé de bons moments… » Continua-t-elle.

Puis elle posa sa main sur la cuisse de mon amoureux et mon sang ne fit qu'un tour. Je plantais mes ongles dans la peau de granit d'Edward et je pense qu'il le sentit car il repoussa doucement sa jambe pour se dégager de son emprise.

Je fulminais ! Elle n'avait donc aucun scrupule ? Mes pires craintes prenaient vie sous mes yeux. Une superbe immortelle venue dans l'unique but de me ravir l'homme que j'aimais. Je ne voulais pas faire d'esclandre devant la famille Cullen, mais je n'arriverais bientôt plus à me contrôler.

-« Et si nous allions chasser ? » proposa Emmett.

-« C'est une excellente idée » acquiesça Tanya. « Je ne me suis pas arrêtée en venant et cela nous rappellera le bon vieux temps » dit-elle en se tournant vers Edward.

Je ne pouvais pas prendre le risque de les laisser seul à seul. Il était temps que je me serve de mes faiblesses humaines pour une fois. Je baillais le moins discrètement possible et commença à m'étirer. Toujours aussi prévenant, mon amoureux s'enquit de mon état.

-« Tu es fatiguée Bella ? »

-« Hum… » Confirmais-je en calant ma tête contre son torse. « Mais je ne veux pas dormir. J'ai fait un affreux cauchemar hier » marmonnais-je juste à son attention (même si je savais que tous les vampires qui nous entouraient entendaient très clairement mes explications). « Un monstre hideux moitié jaune pisseux moitié rouquin tentait de me dévorer dans mon sommeil. »

-« Rassure toi ma chérie » me répondit-il en me souriant « je vais veiller sur ton sommeil et aucun monstre ne viendra le perturber. »

Il posa ses lèvres glacées sur les miennes et mon corps entier frissonna de plaisir.

-« Tu ne viens pas avec nous Edward ? » soupira Tanya.

La garce semblait très déçu ce qui augmenta ma satisfaction. Edward me prit dans ses bras et me monta dans sa chambre sans prendre la peine de lui répondre.

Je retirais lascivement ma robe de soirée et la troqua contre une nuisette sexy en soie noire (autre résultat de mon après-midi shopping avec Alice). Il passa sa main le long de mon dos et agrippa mes hanches d'une poigne ferme. De son autre main, il caressa ma joue et plongea son regard au plus profond de mon âme. Mon cœur eu des ratés et cela le fit sourire.

-« Tu n'es pas trop déçu de ne pas aller chasser avec les autres ? » lui demandais-je pendant que la culpabilité naissait au creux de mon estomac.

-« Je ne suis jamais déçu quand je suis avec toi mon amour » me rassura-t-il en m'embrassant tendrement.