Euh... salut population de mon coeur ! Comment vont les vacances ? Je tenais à m'excuser pour tous les retards de ces derniers temps. Mais... Je n'ai pas vraiment d'excuses... Alors aujourd'hui, je vous poste ce chapitre 11, non corriger, parce que ma bêta est très occupée, mais promis, elle a dit, dès qu'elle a du temps, elle fait les modifications nécessaires et vous pourrez le relire sans vous brûler les yeux...
Sinon... Charline, si tu reviens, désolée pour ton anniversaire, j'ai pas pu le mettre en avance ^^" Mais Joyeux anniversaire en retard quand même !
Ensuite, ce chapitre n'est pas celui que vous attendiez tous, mais je la trouve assez utile dans l'histoire. J'aime les flash back et j'ai remarqué récemment que c'était super bizarre ce que j'avais fait, mais j'aimais bien alors subissez !!
Bref, le prochain chapitre, ça sera pour la semaine prochaine. Parce que le 4 août, je go en Chine et promis je tape et je tape. (vu que je vais ENCORE souffrir d'insolation et de mayonnaise retournée...) Bref voilà, bonne lecture et... Voilà.
/!\C'est la RECORRECTION !! PHENIXMIYAVI EST DANS LA PLAAAACE !!!
Sept ans plus tôt
Le manoir Malfoy était resté le même à travers les siècles. Une petite touche personnelle de certains ancêtres par-ci, une aile rajoutée au Manoir par-là.
Pendant les deux années qui suivirent la guerre, les Malfoy ne firent rien. À part déménager tous les meubles qui rappelaient la présence du seigneur des Ténèbres dans leur demeure.
Grâce à Narcissa, sa famille avait échappé à la prison. Grâce à elle, Harry Potter était vivant et ce dernier l'avait sauvée en retour. Même s'ils étaient méprisés, ils étaient ensemble, même s'ils étaient « socialement » pauvres, leur fortune leur était restée. Aucun d'eux ne sortait de la demeure et aucun d'eux n'osait changer leur image. Lucius Malfoy avait laissé son rôle de chef de famille disparaître petit à petit et s'enterrait dans son bureau pendant des heures, faisant des choses obscures. Quant à Narcissa, elle passait le plus clair de son temps avec son fils, qu'elle avait presque perdu pendant la bataille finale et avec son petit-fils.
Ce jour-là, Draco et Artémis étaient sortis. C'était les seuls à sortir, d'ailleurs. Nous étions au lendemain des cinq ans du petit et, comme depuis qu'il savait marcher, Draco l'emmenait sur le chemin de Traverse pour manger une glace, se promener et acheter quelques ingrédients pour les potions qu'il fabriquait pour des particuliers.
La seule femme de la maison les attendait, une boule de crainte lui comprimant la poitrine. La guerre avait laissé des séquelles sur leur monde. Elle savait parfaitement qu'on ne leur pardonnerait pas, avant la dixième génération ou grâce à un miracle, leurs erreurs. Elle avait peur que son fils et son petit-fils reviennent, totalement secoués par les insultes ou des coups-bas. Jusque-là, rien de tel ne s'était passé, Artémis revenait avec un grand sourire aux lèvres et Draco crispé.
Et ce jour-là ne fit pas exception sauf qu'Artémis ne souriait pas. Il avait l'air au bord des larmes et s'était presque ratatiné dans les bras de son père.
Paniquée, Narcissa les entraîna dans le grand salon et appela Pruny, leur elfe de maison. Un chocolat chaud et une tisane plus tard, Artémis dormait et Draco s'était calmé.
- Que s'est-il passé? murmura-t-elle.
- Potter.
Un mot, un nom.
- Est-ce qu'il…
- Non.
Le soulagement la prit. On ne lui prendrait pas son petit-fils mais Draco refusait d'aligner deux mots et elle n'était pas plus avancée.
- Draco…
- Artémis s'est éloigné alors que je discutais les prix avec l'apothicaire, souffla Draco en relevant ses yeux gris vers elle. Quand j'ai remarqué sa disparition, j'ai… j'ai eu très peur qu'on me l'enlève, qu'il se perde alors j'ai cherché aux endroits qu'il appréciait le plus. J'ai repéré une sorte d'attroupement alors je me suis approché. Il y était, avec Potter.
Sa mère retint son souffle mais son visage restait impassible.
- Je n'ai réalisé qu'après que c'était lui, continua le blond. Je me suis montré en spectacle devant tous les sorciers. Pourtant, Potter n'a pas eu le moindre geste montrant qu'il reconnaissait Artémis. C… comme s'il ne savait tout simplement pas qu'il avait un f…
- Draco, le coupa sa mère en le tenant par les avant-bras. Artémis est TON fils. C'est un Malfoy, tu m'entends ? Nous l'avons élevé. Il te considère comme son père. Artémis est un Malfoy, pas un Potter, pas un bâtard. C'est le tien. C'est mon petit-fils.
Son regard hébété lui brisa le cœur. Cette rencontre l'avait plus qu'ébranlé et lui avait réveillé ses pires craintes.
- C'est mon fils, souffla Draco en touchant la main de l'enfant. Que ça plaise ou non à Saint Potter, c'est le mien.
- Oui, répondit Narcissa en raffermissant sa voix. Il n'a aucun droit sur lui, sur nous. Nous avons élevé Artémis comme un membre de notre famille.
- Mais il se pose tellement de questions, murmura Draco en fermant douloureusement les yeux. Pourquoi il n'a pas nos cheveux blonds, pourquoi les tableaux le traitent de bâtard, d'orphelin recueilli pas nos soins… Il se demande pourquoi il a les yeux verts ! L'autre jour… l'autre jour, je l'ai vu avec une paire de ciseaux. J'ai eu tellement peur qu'il se fasse du mal mais il voulait voir ses cheveux noirs disparaître !
Sa mère ferma les yeux. Lucius n'était qu'un idiot.
- Maman, j'ai peur. Il saura tôt ou tard qu'il n'est pas un vrai Malfoy, il saura que son père est le plus grand héros de l'histoire de la magie. Il nous détestera quand il connaîtra la vérité sur sa naissance.
- Draco…
- Par Salazar, il est tellement petit et se pose tellement de questions déjà, je ne veux pas le perdre.
Une gifle, claire, nette.
- Reprend tes esprits, mon fils, le fustigea Narcissa avec un regard froid. Personne ne prendra Artémis. Il appartient à notre famille !
- Il sent qu'il n'est pas un Malfoy.
- Alors prépare-le à la nouvelle, répliqua-t-elle un peu plus doucement. Même s'il n'est pas de notre sang, il reste mon petit-fils, il reste TON fils.
Une larme. Deux cœurs qui battent la chamade. Trois bouches qui taisent la vérité.
OoooooOoooooO
Artémis était jeune, jeune mais pas idiot. Depuis la veille, son papa était encore plus silencieux et sa grand-mère le câlinait encore plus que d'habitude. Quant à son grand-père…
Le jeune garçon ouvrit son livre d'images et ça le rassura. Certaines choses restaient immuables. La licorne avait toujours sa corne, l'hippogriffe avait toujours ses ailes et le hibou avait toujours son bec.
Il savait qu'il avait fait une bêtise la veille. Il savait qu'il n'aurait pas dû aborder cet étranger. Pourtant, il l'avait fait parce qu'il lui ressemblait beaucoup avec ses cheveux noirs et ébouriffés et… ses yeux verts.
« Tu n'es pas un Malfoy. »
« Tu n'es pas de mon sang. »
« Tu n'es pas mon petit-fils. »
Il faut être bête pour croire qu'un enfant, même très jeune, ne comprend pas ce que disent les adultes : ils perçoivent parfaitement le négatif du positif. Ils savent quand on dit des choses méchantes à leur sujet et depuis qu'Artémis comprenait, il n'entendait que des paroles douloureuses, des paroles blessantes…
« Il n'a aucun trait distinctif des Malfoy ! »
… de son grand-père.
On toqua à la porte deux coups secs, c'était son père.
Artémis resta à sa place, le regardant entrer de ses grands yeux verts. Il avait l'air fatigué, triste.
Son papa était ce qu'il aimait le plus. Même si ce dernier ne le prenait pas aussi souvent que sa grand-mère dans ses bras, il savait qu'il l'aimait, à travers ses gestes, à travers sa présence. Il n'avait jamais demandé où était sa maman parce que pour lui, elle n'existait pas. La figure féminine de sa vie, c'était sa grand-mère et c'était tout.
Il regarda son père s'installer sur son lit et en le voyant soupirer, les larmes coulèrent.
- Arty…
L'adulte était éberlué mais pourquoi son fils pleurait-il?
- Tu as mal quelque part ? demanda-t-il maladroitement. Un tableau t'a encore dit quelque chose de méchant ? Dis-moi lequel. Je le mettrai au grenier avec les toiles d'araignées.
- Pardon.
Le petit garçon se sentit soulevé puis plaqué contre un torse ferme. L'odeur de son père emplit ses narines et les larmes redoublèrent.
- Pourquoi pleures-tu ?
Draco dut attendre plusieurs minutes avant que ces gouttes d'eau salée ne s'espacent.
- Tu n'as rien fait de mal, le rassura son père. Rien du tout, d'accord ?
Hochement de tête négatif.
- Tête de mule.
Nouvel hochement de tête négatif mais il avait senti un léger sourire dans son cou.
- Artémis, ce que tu as fait hier, c'était normal. Tu as vu le monsieur et tu t'es dit qu'il devait avoir un lien avec toi, n'est-ce pas ?
Le silence lui répondit. Mais il sentit le petit corps trembloter dans ses bras.
- Je sais que tu as toujours mal pris le fait que ton grand-père te déteste mais sache que c'est justifié pour lui. Mais Artémis, je t'aime. Tu le sais, n'est-ce pas ? Je t'aime de tout mon cœur, plus qu'un Malfoy ne peut aimer. Je t'ai élevé comme mon fils mais je vois que tu as de plus en plus de mal à croire que tu en es un. Pourtant, tu es encore si petit.
Draco inspira profondément. Ce petit, il avait mis du temps à l'aimer. Il avait mis du temps à réaliser que c'était la chose la plus précieuse qui lui soit arrivée depuis la fin de la guerre. C'était son fils. « C'est le mien », montrait ses gestes.
- Tu ne nous ressembles pas, reprit-il doucement. Mais tu n'as pas à en souffrir. Un Malfoy est blond et alors? Tu ne l'es pas mais ça ne veut pas dire que tu n'es pas mon fils.
- Alors pour… alors pourquoi grand-père, il dit que je viens de dehors ?
L'ex-Serpentard se tendit. Son père avait-il vraiment osé dire ça à un enfant de cinq ans ? C'était parfaitement son genre.
- Il, il a aussi dit que tu n'étais pas mon vrai papa.
Quand il entendit le couinement de douleur du petit garçon, il comprit qu'il avait serré trop fort.
- Pardon.
Il réussit à détacher son fils de son cou et le regarda dans les yeux, des yeux qu'il avait pourtant haïs dans son passé, des yeux verts cachés par des culs-de-bouteilles. Mais son fils n'avait pas de lunettes - Salazar soit loué - et le vert de ses yeux était magnifique, quoiqu'un peu rougi par les larmes.
- Tu es mon fils, répondit Draco avec un mince sourire, mon garçon. Je suis celui qui t'a élevé mais je ne suis pas celui qui t'a conçu.
Sa gorge se serra devant les sourcils froncés d'incompréhension.
- Je te l'expliquerai plus tard.
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Six ans plus tôt
- C'est lui ?
- Oui.
- C'est lui que j'ai vu sur le chemin de Traverse il y a longtemps ?
- Oui.
- Pourquoi il m'a eu pour ne plus me vouloir après ?
- Artémis, ça ne veut rien dire.
- Pourquoi ce n'est pas lui qui s'est occupé de moi ? Pourquoi c'est toi et pas lui ?
La délicatesse des enfants, vraiment…
- Je ne sais pas.
- Comment tu sais que c'est lui et pas un autre ? C'est lui qui m'a donné ?
- Je ne sais pas.
Et c'était vrai, le jour de l'accouchement d'Astoria Malfoy, on avait trouvé un berceau devant les grilles de la demeure. On ne savait pas quoi en faire alors on l'avait laissé de côté jusqu'à ce qu'on découvre que le dernier héritier était mort-né et… que la mère avait perdu trop de sang pour la sauver, même avec à la magie.
- Papa, c'est qui ma… maman ?
- Viens mon fils. Je vais te la montrer.
Alors il chercha dans ses souvenirs les plus lointains, il chercha une jeune femme rousse accrochée à un brun débraillé. Il remonta dans ses souvenirs de sixième année où il voyait souvent ce couple répugnant se tenir la main.
Avec la pensine, Draco Malfoy et son fils voyagèrent dans ses souvenirs. Son cœur se serra en voyant le regard brillant de son fils, l'intérêt qu'il éprouvait à la vue de ses parents biologiques et ses petits pas qui le rapprochaient un peu plus d'Harry Potter et de Ginny Weasley. Un couple brisé, une famille séparée.
Draco avait longtemps envisagé de taire cette histoire. Il était le père d'Artémis Harry Malfoy, il était le seul. La peur de se voir rejeté - parce qu'il avait menti - par ce qu'il avait de plus précieux, lui serrait la gorge et le faisait se tourner et se retourner dans son lit. Pendant l'année passée, il avait réfléchi, il s'était posé des questions. Le passé lui était revenu en pleine figure, l'arrivée du berceau, la mort de sa femme, de son… fils, Scorpius, a tristesse, la colère, les secrets, les découvertes, les questions… Il s'était demandé s'il n'était pas trop tôt pour révéler ces secrets. Son fils était intelligent, il le savait mais il était tellement jeune. Il posait des questions sur les sujets les plus sensibles et tout ça, à cause de son propre père.
Ils revinrent dans la réalité. Draco regarda le petit, la peur au ventre, un air impassible sur le visage.
- Elle était jolie mais je ressemble plus à mon papa avec mes cheveux et mes yeux.
Il eut un haut-le-cœur, qu'il réprima. « Mon papa ». Le blond hocha de la tête et ce fut tout.
Artémis le regarda mais l'adulte ne savait pas à quoi il pensait, à trop de choses peut-être. Puis le petit garçon de six ans se dirigea vers sa chambre et y resta tout l'après-midi.
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Cinq ans plus tôt.
Ça faisait un long moment que Draco Malfoy avait des doutes, plusieurs mois en fait, presque un an pour tout dire. Mais au départ, il n'y avait pas fait attention. Puis récemment, ça avait pris une grande place et il ne pouvait plus l'ignorer.
- Artémis ?
- Oui ?
- C'est quoi tous ces magazines ?
Sorcière Hebdo, PlayWizard, d'autres plus ou moins connus, Artémis restait assis sur le canapé et lisait tranquillement un article « Harry Potter trouvera-t-il le bonheur avec une sorcière ? ».
Son fils eut la bonne idée de rougir et il leva un sourcil amusé.
- Je… je voulais savoir un peu plus de choses sur lui.
Sa gorge se serra mais Draco ne dit rien. Au fond, c'était compréhensible. Artémis se posait des questions et depuis l'an dernier, il ne l'avait jamais entendu réclamer d'explications. Par contre, ces feuilles de choux…
- Tu sais que ce n'est pas la réalité ? tenta-t-il en remarquant une photo de son ancien ennemi enlaçant une actrice connue.
- Mais j'ai appris beaucoup de choses.
- Comme quoi ?
- Il est né le 31 juillet et il n'a plus de parents. Il change de petites copines quatre fois par mois.
Son père lui arracha le magazine, cherchant l'information entre les paragraphes.
- Je l'ai lu hier.
Draco le regarda en rosissant légèrement. Merlin, Potter changeait plus vite de copines que de chemises.
- Pourquoi il n'est pas resté avec… maman ?
Son regard vert se fit vague et sa voix, timide. L'ex-serpentard le prit maladroitement dans ses bras. C'étaient des questions pour lesquelles il n'avait pas de réponse. Ça ne le regardait pas et si on lui avait donné ce petit garçon, ce n'était pas par hasard.
- Comment tu as fait pour savoir qui étaient mes… constr… concecteurs ?
- Con-CEP-teurs, tu veux dire ? C'est un bien étrange mot pour définir tes… parents biologiques.
Haussement d'épaules. Mais Draco perçut là un effort pour lui faire comprendre qu'il était son papa et que ses géniteurs n'étaient pas les plus importants. Ce petit geste allégea un peu son cœur et il réfléchit à sa réponse.
- Tu te rappelles de la leçon que je t'avais donné sur les tests sanguins moldus ?
Hochement de tête positif.
- Eh bien il y a une version magique de ce test. Les moldus utilisent…
- L'ADN ?
- Exact. Ils utilisent l'ADN tandis que nous, nous faisons des tests à partir de la magie. La magie est en nous, elle coule dans chaque partie de notre corps et donc… dans notre sang. Artémis, quand tu es arrivé chez nous, nous ne savions pas qui tu étais. Ni à qui tu appartenais. J'ai dû prélever de ta magie pour déterminer qui étaient tes parents. On dit que chaque individu est unique. Mais pour qu'il soit unique, il faut bien qu'il provienne de deux parents qui donnent de leurs particularités. L'identité d'un sorcier est déterminé par sa signature magique et, pour découvrir les liens de parenté, il suffit de retrouver ceux qui possèdent la plus grande compatibilité au niveau magique.
Draco ne lui dit pas que cette compatibilité pouvait être assez aléatoire et donc trompeuse. Il ne dit pas non plus que pour découvrir qui était ses parents, il avait dû chercher dans le registre des naissances du Ministère et, pour cela, qu'il avait usé de nombreuses relations et… de l'argent, pour l'avoir.
Tel n'avait pas été son choc de voir que la magie d'Harry Potter et de Ginevra Weasley étaient compatibles à 98% avec son fils.
- Donc c'est bien eux ?
L'adulte sortit de ses pensées et acquiesça. Même sans test, Draco aurait reconnu les traits d'Harry Potter sur le visage d'Artémis.
- Je peux poser une question ?
- Bien sûr.
Artémis farfouilla dans une pile de magazines devant lui et en sortit un. Il sembla chercher une page spécifique et quand il l'eut trouvé, Draco Malfoy devint livide.
- Qu'est-ce qu'il fait avec la dame ? demanda-t-il après un examen approfondi de la photo A3.
- Nom de nom, Potter. Artémis, donne-moi ça.
Le petit garçon le regarda sans comprendre avant d'écarquiller les yeux. Son père était en train de déchirer cette belle photo où on voyait le corps musclé et nu du Sauveur caché par une légère couverture, couché sur une femme. La photo ne bougeait pas - merci Merlin, se dit le blond - sinon, il serait allé chercher Potter pour avoir l'audace d'étaler sa vie sexuelle au public !
- Arty, déclara sérieusement son père en regardant toutes ces horreurs détaillant le tableau de chasse d'Harry Potter, je veux que tu arrêtes de lire ces… magazines.
- Mais…
- Si tu veux savoir des choses sur Harry Potter, demande-moi. Je ne veux plus voir ÇA chez moi. Est-ce bien compris ?
- Oui.
- Va dans ta chambre maintenant, il me semble t'avoir donné des exercices à faire.
Draco regarda son fils s'en aller, tête basse. Merlin, il n'avait que sept ans ! Il était bien trop jeune et innocent pour voir des choses aussi… libertines !
- Tu n'es vraiment pas amusant comme parent, soupira une voix derrière lui.
- Maman ?
- J'avais bien remarqué qu'Artémis cherchait des renseignements sur ses… parents sans oser nous demander.
- C'est toi qui a acheté ces… ça ?
- Et alors ? Il a appris qui Ils étaient. Je ne vois pas où j'ai fauté. Je t'ai rendu service, mon chéri.
- Maman ! Il a sept ans ! Je ne pense pas que certains magazines peuvent être lus par des enfants aussi jeunes !
Narcissa Malfoy balaya ses protestations d'une main élégante et son regard se posa sur la pile de feuilles de choux.
- Si j'avais eu trente ans de moins, peut-être aurai-je tenté ma chance, soupira-t-elle. Monsieur Potter semble avoir un faible pour les blondes.
En remarquant le silence de son fils, elle se tourna vers lui. Les yeux écarquillés, la bouche ouverte de stupéfaction, son héritier n'était pas très digne d'un Malfoy.
- Voyons, mon fils, le gronda-t-elle gentiment. C'était une plaisanterie.
Et elle s'en alla, se demandant si elle devait annuler ou non les abonnements de Playwizard. Les sorciers y étaient tellement séduisants.
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Quatre ans plus tôt
- Ton… père ? Eh bien, il était du genre très agaçant avec son air naïf. Il aidait qui le voulait et pourtant, l'instant d'après, il devenait celui qu'il fallait éviter comme la peste. Son regard s'illuminait seulement à mon approche et à ceux de ses amis. Je crois qu'il était un peu seul malgré son entourage. Il a été élevé par des moldus et la première fois que je l'ai rencontré, il était très maigre. Il était très mauvais en potions aussi. Pourtant, d'après ce que j'ai compris de notre dernier professeur, sa mère était très douée dans cette matière. Par contre, il excellait au Quidditch comme attrapeur alors qu'il n'y connaissait encore rien au tout premier cours de vol.
Artémis fit la moue. C'était la même réponse que son papa blond lui sortait depuis un an. Nul en potions, doué en vol, orphelin.
Il hocha malgré tout la tête et retourna dans sa chambre.
Papa blond. Il ne le prononçait jamais à voix haute. Il savait bien que ça le blesserait. Mais maintenant, il avait deux papas. Un qui le surprotégeait et un qui ignorait son existence, « Ignorait son existence » comme savoir qu'il était là mais qu'il faisait exprès de ne pas savoir qu'il était là.
Il avait grandi mais les questions continuaient à tourner dans sa tête. Dans les souvenirs de son papa blond, il avait vu un couple heureux, soudé et amoureux. Il avait lu assez de livres et d'histoires pour savoir qu'un couple qui s'aime ne laisse pas leur enfant chez leur… ennemi d'enfance.
Ça aussi, ça lui avait apporté plus de questions que de réponses. Pourquoi chez les Malfoy ? Sa grand-mère lui avait dit que pendant les années d'études de son père, Harry Potter et lui se détestaient. Alors pourquoi son papa brun l'aurait-il laissé chez eux ?
Pourquoi l'avaient-il abandonné ? Qu'est-ce qu'il avait fait ? Qu'est-ce qu'il s'était passé ?
Il avait trouvé un livre dans la bibliothèque des Malfoy traitant de la psychologie. Étrangement, c'était un livre moldu. Il n'avait pas compris la moitié des mots mais en se concentrant bien, il avait saisi une chose : les adultes ayant subi un traumatisme dans leur jeunesse causé par leur géniteurs ont tendance à reproduire les mêmes erreurs que ces derniers.
Le petit garçon avait cherché des exemples et il n'avait pas été déçu. Un enfant, qui se serait fait battre par ses parents, aura les mêmes pulsions violentes qu'eux plus tard.
Un individu, qui se serait fait violer dans sa jeunesse, fera soit la même chose que son agresseur, soit se refermera, soit s'en sortira.
Artémis savait que les parents de son papa brun avaient été assassinés par un monstre. Il avait été abandonné devant la porte de sa tante et de son oncle moldus, bébé, et avait grandi là-bas. L'enfant avait ressenti beaucoup de tristesse en se disant qu'il s'était passé la même chose pour lui sauf que ses vrais parents étaient toujours vivants.
…
- Papa ?
- Oui, Artémis ?
- On peut aller à Godric's Hollow ?
Draco Malfoy tourna son regard vers son fils de huit ans. Godric's Hollow, là où ses grands-parents biologiques étaient morts, là où était né Harry Potter.
- Pourquoi veux-tu y aller ?
Artémis sembla gêné et baissa la tête.
- Je veux voir où Il est né et voir les tombes de James et Lily.
L'adulte réfléchit un moment. C'était Halloween, Pruny et son fils s'étaient amusés à décorer le manoir avec des citrouilles. Il avait pensé qu'il n'aurait pas à lui raconter à nouveau l'histoire désastreuse des Potter et voilà qu'il voulait aller sur les lieux de la tragédie.
- D'accord. Mais habilles-toi chaudement.
…
L'effet du transplanage était désagréable. Mais au moins, son père le tenait fermement dans ses bras. Ils sortirent de la ruelle déserte et marchèrent dans le village.
Artémis tournait la tête à droite et à gauche, se disant que c'était la première fois qu'il s'éloignait autant du manoir. La promenade sur le chemin de Traverse n'arrivait qu'une fois par an et le reste du temps, le grand jardin du manoir lui suffisait comme terrain de jeu mais Godric's Hollow…
- C'est un des seuls lieux d'Angleterre où moldus et sorciers cohabitent, expliqua doucement son père en surveillant les rues. Ce village doit bien avoir un peu plus d'un millier d'années maintenant, il tient son nom de Godric Gryffondor.
- Le fondateur de la maison gryffondor à Poudlard ? s'écria le petit garçon d'étonnement.
- Exact, mon fils, acquiesça le blond après avoir froncé les sourcils de désapprobation.
Un Malfoy ne s'écrie pas.
Le père et le fils marchèrent encore quelques minutes avant que Draco ne s'arrête devant une rangée de petites maisons identiques.
- C'est là.
Ils se dirigèrent jusqu'au bout de la rangée où se trouvait une ruine. La haie, laissée à l'état sauvage, avait poussé en tout sens au cours des années. L'herbe, si haute à présent, arrivait jusqu'à la taille du père et même Artémis avait du mal à voir par-dessus. La plus grande partie du cottage était restée debout, entièrement recouverte de lierre, mais l'aile droite du dernier étage avait été détruite. C'était là que le maléfice s'était retourné contre son auteur, nombreuses étaient les suppositions.
Draco posa la main sur la porte et un écriteau s'éleva du sol, sous leurs yeux, à travers un enchevêtrement d'orties et de mauvaises herbes, telle une étrange fleur à la croissance instantanée. En lettres d'or gravées dans le bois, ils purent lire:
…
EN CE LIEU, DANS LA NUIT DU 31 OCTOBRE 1981
LILY ET JAMES POTTER PERDIRENT LA VIE.
LEUR FILS, HARRY, DEMEURE LE SEUL SORCIER
QUI AIT JAMAIS SURVÉCU AU SORTILÈGE DE LA MORT.
CETTE MAISON, INVISIBLE AUX MOLDUS, A ÉTÉ LAISSÉE
DANS SON ÉTAT DE RUINE COMME UN MONUMENT
A LA MÉMOIRE DES POTTER
ET POUR RAPPELER LA VIOLENCE
QUI A DÉCHIRÉ CETTE FAMILLE.
…
Draco poussa un profond soupir, c'était la première fois qu'il venait là. C'était la première fois aussi qu'il voyait l'étendue du désastre qui avait entouré son ancien ennemi dès sa naissance. Il regarda autour de lui, tout était retourné à l'état sauvage. Potter n'avait pas fait l'effort de revenir dans ce village pour reprendre une nouvelle vie dans le lieu de sa naissance.
Tant mieux, pensa-t-il. Il l'aurait vu aujourd'hui sinon et il était hors de question qu'il voit SON fils.
- Artémis.
Un hoquet lui répondit. Étonné, il tourna la tête vers le jeune garçon et s'accroupit en le voyant trembler.
- Par Salazar, Artémis.
Le blond sentit son cœur se comprimer en le voyant pleurer, les yeux hermétiquement clos, les dents pinçant ses lèvres, ses poings serrés forts. Il ne savait pas quoi dire. Alors il le prit dans ses bras et attendit qu'il se calme. Il avait eu raison d'hésiter, son fils était trop jeune pour souffrir d'une histoire pareille mais il ne devait plus lui mentir. Le petit avait besoin de se retrouver, de ne plus se poser de questions.
Plus tard, quand la nuit commença à tomber doucement sur le village, Artémis avait voulu aller sur la tombe des Potter. Son père avait accepté, le surveillant du coin de l'œil. En trouvant l'endroit où ils reposaient, il balaya les saletés d'un coup de baguette et avait fait apparaître des lys blancs. Le garçon aux cheveux ébouriffés les avait posés devant la pierre et ils s'étaient recueillis.
Avant de transplaner pour retourner au manoir, Artémis avait pris son père adoptif dans ses bras et lui avait murmuré quelques mots, quelques mots qui firent disparaître cette boule d'angoisse qui comprimait la poitrine de l'adulte depuis des années.
« - Je suis un Malfoy et tu es mon papa. Nous sommes une famille. »
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Voilà, j'espère que vous avez découvert un peu plus de choses, un peu moins de questions. Je sais que pour la mère d'Artémis, beaucoup son archi déçue. Ou pas mais depuis le début, c'était comme ça dans ma tête. A savoir où elle est et pourquoi elle a fait ça, c'est très simple. Mais je ne vous explique pas encore (eh ! j'ai même pas encore taper ce passage !)
A la semaine prochaine, fin de semaine, et... Faites vous connaitre :p |