Salut à tous! Oui je sais, j'ai un retard de... presque une heure sur ce que j'avais dit...
Je ne le dis presque jamais (mais qui s'en doute ?). Tout appartient à JKR à part l'histoire qui se trouve là. Le rating, c'est du T, même si je ne sais pas comment ça va tourner dans le futur. Pas M désolée, ya des gosses, s'il vous plaît, dans l'histoire!
Bon voilà. Depuis le début, très peu de lectrices et lecteurs, voient les jumeaux Nott d'un bon œil. Alors ce chapitre, au lieu de parler d'Harry et Draco, va parler de Paul et d'Alexandre. Certains et certaines vont dire : oh non!
Bah moi, je dirais : oh si! Parce que, voyez-vous, ce chapitre, il était dans ma tête depuis que j'ai créé les jumeaux. Enfin presque mais quand même. Et j'ai vu une très belle occasion de vous faire changer d'avis sur les Nott !
Alors voilà. Et pour ceux et celles qui apprécient les jumeaux, bonne lecture !
Ps : Je peux le demander maintenant : QUI A VU LES LETTRES « MPREG » DANS LE RESUME ? Haha.
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Draco Malfoy serra une dernière fois son fils dans ses bras et le laissa monter dans le Poudlard Express. Il ne voulait pas le laisser partir. Mais il n'avait pas le choix. Et puis, le visage rayonnant d'Artémis le dissuadait de lui demander de rester. Il était un Malfoy, qu'il se reprenne bon sang !
Sa mère ne l'avait pas accompagné aujourd'hui, des choses à faire très importantes apparemment.
Il esquissa un léger sourire quand son fils sortit la tête par la fenêtre pour le saluer une dernière fois pendant que le train se mettait en marche. Il était reparti pour plusieurs mois tout seul.
- Malfoy ?
OoooooOoooooO
Artémis salua Ethan qui lui offrit un drôle de papier rouge géant avec un caractère écrit dessus. Il passa et salua d'autres premières années jusqu'à Alex qui lui demanda si la montre lui plaisait.
- Je l'ai laissé dans mon sac, s'excusa le brun. Mais je l'adore. Merci encore.
Le châtain relança sur le livre que lui avait offert le Gryffondor « L'Art de la manipulation orale ». Il plaisanta sur le fait qu'il deviendrait le parfait Serpentard avec ce livre et s'excusa auprès de lui, il devait rejoindre ses amis. Artémis se dit que Paul n'avait rien à craindre de son jumeau et il s'en alla.
Cette fois-ci, sa malle et Ducray étaient bien à leur place. Paul se tenait assis sur la banquette, le nez collé à la vitre, une cage à ses côtés.
- Salut.
Pas de réponse. Bon. Le brun avait l'impression d'être revenu des mois en arrière.
Il regarda le hibou qui semblait dormir comme un bienheureux dans sa cage et eut la vague impression qu'il avait un peu maigri depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, avant de remarquer le regard noir posé sur lui.
Paul n'avait pas l'air heureux de le revoir… sûrement à cause de leurs échanges de lettres pendant les vacances.
- Je t'avais dit que je ne voulais pas de cet animal.
Artémis soupira intérieurement. Super, que le sujet de leurs discussions recommence.
- C'est mon cadeau, répéta pour la énième fois le brun. Je sais que tu adores les animaux et comme je ne t'ai jamais vu avec un chat ou un hibou et qu'Alex m'avait dit que vous n'aviez pas de hibou pour envoyer vos messages, je me suis dit que tu apprécierais…
- Je n'en veux pas !
- Pourquoi tu n'en veux pas ? soupira le brun. C'est chouette un hibou ! Et très pratique ! Bon, je sais que ça demande beaucoup de responsabilités mais tu en es capable ! Je t'ai vu avec le lapin !
- Tu ne peux pas comprendre…
- Alors explique-moi ! C'est quoi le problème avec ce hibou ? Il est gras ? Je suis désolé s'il m'a fait penser au fantôme de ta maison mais il est tout à fait adorable et c'est celui qui m'a le plus attiré.
Artémis soupira à nouveau. À ce rythme-là, sa fortune disparaîtrait avant même qu'il ne la voit.
Paul le fixa, le visage fermé. Il se leva et sortit du compartiment, ignorant Victoire qui venait les saluer.
- Ne me dis pas que vous vous êtes disputés à peine arriver ! s'écria-t-elle, exaspérée.
- Ma robe t'a plue ? Ou tu veux me la rendre ?
Son air agacé disparut rapidement, regardant tour à tour le gros hibou sur la banquette et le brun.
- Tu as offert ÇA à Paul ?
Artémis roula des yeux en sentant les trémolos dans la question de la jeune fille. Elle était en train d'avoir le plus gros fou rire qu'il allait entendre.
OoooooOoooooO
- Alors frangin ? Tu t'es disputé avec ton ami ? Tu devrais être… plus sociable, tu sais ?
Paul ignora la remarque de son jumeau et les rires mauvais de ses « amis » et se dirigea vers le coin des Poufsouffles. Là-bas au moins, on le laissait tranquille.
Il trouva une place libre et s'y installa. Son visage se tourna vers la vitre et il inspira profondément. Artémis ne pouvait pas comprendre. Un hibou, c'était déjà trop dangereux.
…
Il se rappelait ce matin de Noël. Son père ne travaillait pas pour une fois, Alexandre et lui avaient ouverts leurs cadeaux ensemble. Alex avait commenté chacun de ses présents, comme d'habitude, faisant rire leur mère, jetant un livre sur la manipulation avec une grimace de dégoût, remerciant leurs parents pour leurs cadeaux pendant que lui ouvrait les siens en silence. Il avait souri en voyant le gros pavé que lui envoyait Victoire, étonné qu'elle ait pensé à lui. Mais lui aussi lui avait offert quelque chose, une jolie broche qui irait parfaitement avec ses cheveux. Ils allaient déjeuner quand le cadeau d'Artémis arriva.
Au début, il avait ricané intérieurement en se disant que les hiboux des Malfoy étaient engraissés pour montrer leurs fortunes. Mais en lisant la lettre du brun, le Poufsouffle était devenu livide. Ce hibou était à lui.
Un sentiment de tendresse l'avait envahi avant d'être remplacé par la terreur. Que devait-il faire ?
Finalement, c'était son père qui était venu voir ce qu'il se passait avec le volatile. L'adulte avait lu derrière son dos et avait ricané en disant quelque chose comme « Les Malfoy, vraiment. Pas un pour rattraper l'autre ».
Paul avait griffonné une lettre rapidement et avait renvoyé le gros hibou. Mais ce dernier était revenu en fin de journée et il n'avait plus eu envie de bouger de la soirée, trop fatigué par son voyage.
Sa mère avait hurlé mais le volatile n'avait pas réagi.
Théodore Nott l'avait calmé, lui proposant de laisser l'oiseau à la garde de leur plus jeune fils, vu que c'était à lui qu'on adressait les lettres. Elle avait accepté, quoiqu'un peu réticente et avait juré que si le hibou faisait une trace dans sa maison, elle en ferait leur dîner.
Paul avait eu peur et avait très mal dormi, surveillant sans cesse la bête pour qu'il ne fasse pas ses besoins sur le sol.
Le matin, l'animal avait englouti l'équivalent de deux tartines de pain avant de s'envoler en mordant affectueusement le doigt de son « maître ».
Alexandre l'avait regardé méchamment puis était sorti se promener, lui était resté à la maison pour faire ses devoirs.
Le hibou était revenu avec une autre lettre du brun. Puis c'était Ducray qui venait, quand Malfoy avait trop de choses à lui dire en peu de temps.
Sa mère hurla pendant une semaine entière. Et finalement, son père l'aida à la convaincre.
Il lui avoua que le hibou était un cadeau puis son père montra toutes les bonnes choses que feraient un tel messager pour eux, la facilité qu'ils auraient s'ils voulaient envoyer une lettre, etc. Bien sûr, Paul dut se mettre à la supplier, ce qu'il n'avait pas fait depuis des années et ça avait marché. Il avait promis, juré et presque craché avant que sa mère accepte le volatile et le mette sous sa responsabilité, le menaçant d'en faire un émincé s'il salissait leur maison.
Paul avait été mille fois soulagé et heureux. Il avait un animal pour lui, enfin. Alex n'avait pas été heureux de l'apprendre. Mais le gros hibou - c'était une femelle, il l'avait découvert en faisant des recherches sur son espèce - était irréprochable, comme s'il comprenait ce que jeune garçon lui disait.
…
- Paul ?
- Je crois qu'il dort.
- Mais on ne va pas le laisser comme ça ! Le train s'est arrêté, il faut sortir !
- Taisez-vous…
Le châtain ouvrit un œil. Il s'était endormi sur sa banquette et en regardant autour de lui, il remarqua que les Poufsouffles étaient déjà partis. Le paysage extérieur lui montrait qu'ils étaient arrivés à la gare de Pré-au-Lard et qu'il se faisait déjà bien tard.
- Ça va ? demanda timidement Artémis.
Paul le dévisagea. Vraiment, il était bête.
Il se leva et se dirigea vers la sortie la plus proche, suivi par les deux autres.
L'air frais le réveilla complètement et se tourna vers le brun.
- S'il y a un problème à la maison avec le gros hibou, je te l'enverrai.
Le Gryffondor comprit qu'il acceptait enfin son cadeau et il lui sourit.
- Au fait, réfléchit Victoire en suivant la foule compacte des élèves devant eux, comment as-tu appelé ton hibou ? Le Moine Gras ?
Paul sentit parfaitement l'hésitation dans la voix de la jeune fille. Elle ne se remettait apparemment pas de l'apparence de son animal de compagnie. Mais il avait choisi un nom pour ce hibou pendant les vacances, un nom qui lui allait bien.
- Oléine. (1)
OoooooOoooooO
Deux jumeaux couraient dans le jardin, riant comme des petits fous, heureux de profiter du soleil. Ils n'avaient pas beaucoup d'amis, voire quasiment pas. Mais ils s'en fichaient, ils se suffisaient à eux-mêmes.
- Je suis le Dragon ! Roooarg !
- Et moi le Dresseur !
Ils jouaient à des jeux imaginaires, avec des bouts de bois comme baguettes et leur tête comme batterie de jeu.
Leur mère les laissait s'amuser pendant qu'elle préparait le repas, leur lançant quand même un coup d'œil de temps en temps.
Alexandre et Paul étaient des petits-fils de Mangemorts. Et à cause de ça, ils étaient des victimes. Les moqueries, les regards en biais, les chuchotements à leurs approches les avaient fragilisés. Ils avaient peur du monde extérieur et ne saisissaient pas ce que leur père avait bien pu faire pour qu'ils méritent ça. Alors, après leur maternelle désastreuse, ils s'étaient dirigés vers le monde moldu.
Pourtant, Théodore Nott n'avait jamais été un Mangemort. Et ça, leur mère le savait car ses parents l'avaient caché pendant la guerre. Il ne partageait pas les idéaux de son propre père alors, le jour où il aurait dû être marqué, il s'était enfui, laissant son géniteur souffrir pour sa désertion. Mais, même s'il n'avait rien fait, restant neutre dans cette guerre, il était le fils d'un Mangemort. Il n'avait pas eu droit à la prison, à la plus grande indignation de la population mais il avait payé un lourd dédommagement et toutes ses propriétés avaient été saisies.
Mais les enfants vivaient bien grâce à leur mère et au travail de leur père. Il était devenu comptable dans le monde moldu, utilisant son intelligence et sa perspicacité pour travailler correctement.
- Les enfants ! À table !
Alexandre courut à en perdre haleine, un sourire radieux aux lèvres. Il s'était bien amusé et ils en parleraient encore dans leur chambre ce soir.
Mais Paul ne le suivit pas tout de suite.
Leur maison était à la lisière d'une forêt et il avait cru voir quelque chose de blanc, sous un buisson, bouger. Curieux, il s'avança encore un peu, se mettant à quatre pattes pour voir ce que c'était.
Il n'était pas rare de voir un loup ou une biche alors il ne fut pas étonné d'y trouver un lapin.
Par contre, ce qui l'étonna, c'était le tremblement du petit corps. Il devait être blessé.
- Bonjour toi.
Le lapin trembla encore plus. Paul se sentit triste.
- Je vais te guérir, se décida-t-il en tendant les mains. Je ne sais pas ce que tu as mais ça va aller mieux si tu manges !
Alors il l'emporta avec lui, ignorant les appels de sa mère.
…
Alexandre était gêné. Son frère ne voulait plus jouer avec lui et le pire, c'est qu'il s'enfermait tout seul dans le grenier, lieu où toute la famille détestait entrer.
Il n'aimait pas monter tout en haut alors il ne savait pas ce que Paul faisait à l'étage toute la journée. Il l'attendait pourtant à l'heure des repas et lui demandait ce qu'il y avait d'aussi intéressant dans ce lieu « lugubre » et « poussiéreux ». Mais tout ce qu'il tirait de son frère, c'était un grand sourire et un air rêveur.
Et il se sentait un peu plus seul.
Alors, un après-midi, alors que leur mère demandait à son jumeau de l'aider à faire le ménage, il grimpa dans le grenier. Il ne trouva rien au début puis, en s'enfonçant un peu, de drôles de bruits l'inquiétèrent. Il hurla quand une forme blanche s'approcha de lui mais en découvrant que c'était un lapin, qui s'enfuyait à cause de son cri, la colère le traversa. Il comprit que c'était à cause de cette bestiole que son frère le délaissait ! Il essaya bien de l'attraper pour le jeter par la lucarne mais l'animal était malin, il se cachait entre les boîtes et les bibelots.
Alexandre dut arrêter au bout d'un moment, comprenant qu'il ne pourrait rien faire sans aide. Il se promit donc de le faire disparaître et de récupérer son frère par tous les moyens.
Et cette promesse qu'il s'était faite se réalisa une semaine après, en faisant le ménage avec sa mère.
Cette dernière pestait contre les araignées qui prenaient un malin plaisir à faire des toiles dans les escaliers et vérifiait si leur cave était infestée de rats ou non avec un sort.
Il se rappela que sa mère détestait les animaux, à poil, à plume, à écaille, elle les détestait tous autant qu'ils étaient et c'était d'ailleurs pour ça qu'ils n'avaient pas de hibou et qu'ils devaient envoyer leurs messages en allant à la poste du Chemin de Traverse.
Alexandre comprit la raison pour laquelle son frère ne leur avait rien dit pour le lapin et ressentit un pincement au cœur. Ça ne le dérangeait pas de ne pas avoir d'animaux mais Paul en réclamait un à tous les noëls et à tous ses anniversaires depuis qu'il était en âge de parler.
Il se secoua. Ce mammifère était en train de lui voler son frère et le meilleur moyen d'arriver à son but, c'était de le faire en cachette, sans que Paul ne le sache…
…
Paul était ravi. Son père était rentré tôt et leur avait proposé une petite sortie au parc du coin pour nourrir les canards. Alexandre et lui avaient sauté sur l'occasion et s'étaient amusés comme des fous. Il se rendait compte qu'il délaissait un peu son frère mais il devait comprendre ! Il était tellement heureux de pouvoir s'occuper d'un animal ! Ce jour-là, il se dit qu'il pourrait lui partager son secret. Alexandre ne le dirait pas à leur mère et ils s'occuperaient du lapin ensemble. Il rentra donc, le sourire aux lèvres pendant que son père embrassait sa mère.
Mais à peine avait-il fait un pas que sa mère le rappelait pour le dîner. Ce soir-là, elle avait préparé un bien drôle de ragoût.
- Ça fait tellement longtemps que je n'en ai pas mangé, soupira son père en embrassant la joue de sa mère.
- C'est un peu bizarre comme goût, fit remarquer Paul timidement.
- Mais non, le contra son jumeau. Ça a un peu le goût de poulet ! C'est super bon, maman !
Leur mère eut un sourire ravi et expliqua la provenance de cette viande.
- J'étais allée récupérer certaines choses dans le grenier quand j'ai remarqué des saletés sur le sol. J'ai tout de suite compris que ça devait être une quelconque bestiole qui s'était cachée là et quelle n'a pas été ma surprise en trouvant un gros lapin entre deux cartons qui tentaient de s'enfuir !
Paul lâcha sa fourchette, son sang se glaçant dans ses veines.
- Je l'ai stupéfixé et je me suis dit que ça ferait un bon dîner. J'ai rajouté d'autres viandes bien sûr, sinon, le ragout n'aurait pas eu beaucoup de consistance.
Il crut entendre Alexandre la féliciter, sa tête bourdonnait. Il se leva précipitamment de sa chaise, ignorant les appels de ses parents.
Faites qu'il soit encore là, faites que Neige soit toujours là.
Il sentit un haut-le-cœur mais ne vomit pas. Neige devait être en haut, à l'attendre. Il lui monterait le long des jambes, en le reniflant et ils passeraient la soirée comme ça.
Mais quand il monta, il n'y avait plus trace d'assiettes, de papier journal ou de Neige.
- Neige ?
Pas de réponse.
- Neige ? Sors, je suis là.
Pas de petits bruits.
- C'est moi…
Pas de petits reniflements.
- Neige…
Pas de poils blancs.
Paul éclata en sanglot, se retenant de vomir ce qu'il avait mangé. Il était un assassin. Il avait entraîné le petit lapin dans la tanière du loup et il en payait les conséquences. Puis, une heure après, il s'endormit là, sur le sol poussiéreux du grenier, recroquevillé sur lui-même. Son père le retrouva ainsi et, quand il l'allongea sur son lit, Paul se réveilla brièvement. Il crut discerner la voix de son frère et de sa mère dans le couloir.
- Je n'ai pas trouvé ce livre dont tu me parlais, Alex, fit la voix de sa mère. J'étais tellement occupée avec ce lapin que ça m'est sorti de la tête.
- Ce n'est pas grave maman, répondit joyeusement son jumeau. Je l'ai retrouvé tout à l'heure dans la boîte sous mon lit. Merci encore pour ce repas ! C'était délicieux !
Paul ferma les yeux, sombrant dans un sommeil agité.
…
Les jours qui suivirent le ragout de lapin, Alex ne remarqua aucune amélioration chez son frère. Ce dernier était même pire. Il ne souriait plus, ne sortait plus de leur chambre et ne parlait plus. Il avait beau lui proposer de sortir s'amuser dans le jardin ou de faire une partie de cartes explosives, l'autre refusait.
Cet état le rendait triste et coléreux en même temps, triste parce que son frère ne lui revenait toujours pas et qu'il était toujours aussi seul et coléreux parce que tout était de la faute de ce lapin. Il était bien content que sa mère en ait fait leur dîner. Telle avait été sa vengeance sur cette bestiole ! Il en avait même redemandé.
- Allez Paul, soupira Alex pour la énième fois. Pourquoi tu ne veux pas qu'on joue aux Dresseurs et aux Dragons ? Il faut beau aujourd'hui !
- Je n'ai pas envie…
Son jumeau était devenu amorphe. Il le détestait pour ça.
- Allez quoi !
- Laisse-moi tranquille.
Alexandre n'en pouvait plus. Il avait été patient, gentil, souriant. Mais c'était trop. Ça faisait presque une semaine que le mammifère était mort et son ombre persistait.
- Il est mort et tu continues à faire la tête ? demanda-t-il férocement. J'ai envie de dire tant mieux.
Le regard marron de son frère, si semblable au sien, le fixait enfin.
- Cette bestiole te manipulait, continua Alex avec un grimace. Il faisait tout pour que tu t'éloignes de moi. J'ai dit à maman que je ne trouvais plus un vieux livre et qu'il devait être dans le grenier. Elle a dit qu'elle chercherait pendant que nous serions dehors. J'ai fait exprès de retirer l'assiette que tu lui avais donné et je l'ai jeté. Ça peut nous contaminer si on mange dedans. Pourtant, même s'il est parti, tu continues à m'ignorer ! Pourquoi tu me laisses tout seul hein ? Qu'est-ce qu'il avait de mieux que moi ?
Paul était trop atterré pour répondre. Son frère… était le responsable.
Alexandre, n'ayant pas de réponse, s'enfuit de leur chambre, les larmes aux yeux. Son frère l'avait abandonné. Il était seul maintenant.
…
Ce soir-là, Paul demanda à avoir une chambre individuelle. Cette demande étonna ses parents mais Alexandre approuva avec force ricanements et remarques désobligeantes.
Les parents Nott comprirent qu'ils s'étaient disputés. Mais deux jours plus tard, voyant qu'il n'y avait pas d'amélioration, Théodore Nott accéda à la demande de son fils.
Ils ne surent jamais qu'un lapin avait été la raison de ce froid. Mais la déchirure entre leurs jumeaux les inquiéta.
Paul se refermait sur lui, ne souriant presque plus, parlant peu, pendant qu'Alex s'ouvrait au monde et se créait une cour autour de lui, jouant les grands leaders du haut de ses sept ans.
Quatre ans plus tard, la situation n'avait pas changé.
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(1) : allez regarder ce que signifie ce mot: Oléine. Je m'en fais une vague idée, mais je veux que vous compreniez le sens de ce nom
Voilà c'est terminé pour le moment, merci de m'avoir lu et j'espère que vous pensez aux jumeaux autrement, maintenant ! Je les adore !
Et, simple curiosité (et pour me rapprocher un peu de vous) : comment voyiez-vous la suite ? C'est Donnaqueenly qui m'y a fait penser!
EliH |