Sam retourna chez lui, me laissant à nouveau seul, perdu dans mes pensées. Mais ça n'allait pas tarder à s'arrêter, avec une bonne nuit de sommeil je n'y penserais surement plus. Mais à mon réveil rien n'avait changé, j'y pensais toujours autant. Bien que ma nuit fut douce et calme, sans rêve ni cauchemars, ce qui m'étonna. Je me réveillai non sans pensées sombre traversants mon esprits. Les nouvelles de la veille me restèrent en mémoire et ne me plaisèrent toujours guère. Mais Sam a un plan n'est ce pas? Peut-être que celui-ci fonctionnera... Je n'en sais rien, et j'essaie de penser le moins possible à tout ce qui arrive, ça fait bien trop mal. Je sorti de mon lit tout décoiffé et encore endormit pour aller me débarbouiller le visage, croisant mon reflet dans le miroir. On se ressemble tellement Merry et moi que j'ai l'impression de le voir en face de moi. Si seulement je pourrais le toucher et lui dire tout ce que je ressens...
Je retirai ma main du miroir, elle avait bougée sans que j'en prenne conscience. J'allais me faire un petit déjeuné digne de quelqu'un en pleine santé, des œufs, du bacon, des tartines de pain grillées et un bon jus de fruit suivit d'un café qui restait bien au chaud dans le thermos, quand j'entendis qu'on frappait à la porte. Laissant mon repas de coté j’allai ouvrir pour y découvrir un Sam bien matinale. Je ne tardai d'ailleurs pas à lui faire la réflexion.
"-Bien entendu que j'arrive tôt! Nous devons planifier une stratégie. "
Je l'écouta attentivement, retournant m’assoir. Je n'allais pas abandonné un si bon repas tout de même! Il s'assit en face de moi et je lui tendis une tartine grillée qu'il refusa poliment, il avait visiblement déjà prit son petit déjeuné chez lui. Je lui servit tout de même une tasse de café, il l'accepta. Je me mis à débuter mon déjeuner, l'écoutant parler.
"-Le principe serait que tu arrives à éloigner Elëanor de Merry. On va se rejoindre au poney fringan cet après-midi, finalement ça ne sera pas chez toi qu'on se donnera rendez-vous. Pendant que tu essayeras d'aguicher Eëanor, moi j'occuperais Merry lors d'une balade.
-Oui, mais si ça ne fonctionne pas?... On va faire quoi?
-On improvisera... " Me répondit Sam, et je pus voir qu'il n'était pas lui même sûr à cent pour cent de son plan.
Il fallait cependant qu'on essaie. Ça pourrait marcher avec un peu de conviction! Même si je ne suis pas un bon dragueur... Je doute fort réussir à mettre cette femme à mes pieds. Il me salua en me donnant l'heure du rendez vous, allant prévenir de son coté Merry pour lui dire de nous y rejoindre. J'avais du temps devant moi et j'en profita pour terminer mon petit déjeuner, me refaisant deux autres tartines grillées et les tartinant d'une bonne couche de beurre. C'est délicieux quand on les trempes dans le chocolat chaud.
Je m'habillai, remarquant non sans un retard énorme que je ne portais que mon pantalon de pyjama et que j'avais accueillis ainsi Sam. Tant pis, ce n'est pas le premier torse qu'il voyait dans sa vie.
Profitant du temps qu'il me restait je sortis marcher dehors, regardant le ciel bleu qui s'étendait à perte de vue et les oiseaux le peuplant, étant encore plus près de ce soleil aveuglant pour mes yeux que ne le sont les humains. Je me pris une pomme d'un pommier aux branches assez basses pour ma taille et j'en croquai un morceau, le goût se répandit automatiquement dans ma bouche. Elle était suffisamment sucrée pour avoir l'impression de manger un bonbon. Je m'assis sur un banc dans un parc, regardant les passants en savourant ma pomme. Il y avait de tout, des vieillards, des jeunes filles promenant leur animal de compagnie, des demoiselles promenant un autre animal qu'on appel enfant. Et des couples, un garçon et une fille ayant à peine l'âge de la puberté, se tenant par la main, comme deux amoureux clandestins éperdus l'un de l'autre. Deux beaux idiots. J'en arriva même à les détester pour ce simple fait de se tenir par la main et de se sourire si joyeusement. Le simple fait qu'ils étaient heureux m'énervait.
Je me détourna de ce spectacle lorsque le garçon s'apprêta à embrasser sa moitié, me demandant au fond si Merry et moi on ferait pareils si on sortiraient ensemble. Je doute fort que l'on s'expose ainsi à tant de publique. Tout le monde dans la conté sait que nous sommes cousins, nous devrons surement nous cacher des regards indiscrets... Ça ne sera donc pas facile pour nous deux et malgré tout ça, je n'ai pas envie d'abandonner et de le laisser aux mains d'une sangsue.
Ma pomme arriva à sa fin comme ma petite promenade et je la jeta dans une poubelle, rentrant chez moi. Si il fallait que j'aguiche cette femelle, je devais au moins être présentable sans éveiller le moindre soupçon chez Merry. Je m'habillai classiquement, des habits que je ne mets pas souvent mais qui me vont pourtant à merveille. Je me coiffai le plus soigneusement possible et je mis de simple chaussures noires. J'étais prêt. Je me surpris même à mettre du parfum, chose que je ne met jamais parce que je trouve que ça prend tellement trop à la gorge. Je sortis de chez moi, me mettant en route pour l'auberge du poney fringan, ou l'endroit d'où les mauvaises nouvelles fusent si rapidement qu'on a pas le temps de dire "ouf".
Arrivé devant mon cœur commençait à s'emballer. Je n'étais pas du tout sûr de réussir. J'ai pourtant fais des choses plus spectaculaire dans ma vie que de me battre pour un amour interdit, et j'ai toujours gagné malgré la difficulté du moment. Là, c'était pourtant si facile à dire, mais pas à faire. J'entrai et je les vis déjà tous à table et tous en avance visiblement. Merry se mit à pouffer de rire en me voyant sur mon trente et un, Sam en fut choqué de me voir ainsi bien que rassuré que je prenne son idée au sérieux, tandis qu'Elëanor me fixait sans que je ne sache à quoi elle pensait.
Je m'assis en face d'elle et nous commandâmes à boire, trois chopes de bières et une bière cerise pour la demoiselle. Nous parlons, de choses et d'autres, des choses futiles tout comme intéressantes. La conversation commençait à se faire morte quand Sam prit la parole et invita Merry à le rejoindre dehors, car -soit disant- il avait quelque chose à lui dire. Merry ne broncha pas, il embrassa sa fiancée et disparut en même temps que Sam par la porte.
Je me retrouvais enfin seul avec elle pour mon plus grand malheur.
“-Alors, hem... Comment vous êtes vous connus Merry et toi? Osais-je demander. Il fallait bien débuter une conversation avant toutes choses.
-On s'est connus à votre retour. Tout le monde ne parlait plus que de vous, vous étiez des stars. Et j'avais repérer Merry... Je me suis approchée et on a commencés à parler. C'était tellement magnifique qu'il adresse la parole à quelqu'un comme moi qui n'ai rien de bien spécial! “
Je déposa ma main sur la sienne, lui souriant doucement. Faire ça m’écœurait et j'aurais voulus lui tordre les doigts un par un. Cependant je n'en fis rien.
“-Ho mais il ne faut pas dire ça voyons. Chaque personne à une part spécial en elle. Même toi tu sais... Regarde, tu es jolie et gentille.
-Merci, tu es gentil Pippin... Elle me rendit mon sourire, comme une innocente qui ne sait pas à quel jeu je joue. Quelle idiote.
-Je ne fais dire que la vérité. Et j'aimerais savoir... Pourquoi c'est Merry qui t'intéresse autant? C'est parce qu'il est populaire?
-Ho... Elle sembla réfléchir un instant, choquée par ce que je venais de lui demander. Non non ce n'est pas du tout ça... C'est juste que, sans savoir vraiment pourquoi il m'attire.
-Mais il t'attire en quoi? Décidément elle m'agaçait vraiment! C'est parce qu'il est beau? “
Elle pouffa de rire et je pus voir une lueur dans son regard. Elle n'était pas dupe visiblement... Je retira ma main de la sienne pour prendre ma bière et j'en bus une grande gorgée, m'apprêtant à recevoir le gourou de ses paroles en plein visage.
“-Il m'attire simplement. Et je ne te le laisserais pas. Merry et moi on est fait l'un pour l'autre, et toi tu n'es que son cousin, un bon à rien qui n'a pas son mot à dire dans une relation où l'amour est présent. Je l'aime... Je ne laisserais personne nous séparer c'est clair? “
Comme je me l'attendais, je me reçus ses paroles comme un coup de fouet en pleine joue, tandis que mon cœur se faisait transpercer par milles lames de couteaux imaginaires. Elle semblait tellement convaincante... Je pouvais même voir la lueur dans son regard, cette lueur de force qui montre qu'elle n'est pas prête à abandonner pour rien au monde. Je baissais moi même les yeux sous ce regard trop abrupte pour moi, regardant ma main tremblante qui tenait toujours la bierre. Je n'avais pas la force de faire ça... je ne pouvais simplement pas faire ça, c'était au dessus de tout mes moyens. Elëanor aimait Merry, et bien que moi aussi, ce n'était pas moi qui sortait avec elle, en plus j'étais un garçon! Et son cousin de surcroit. Quelle fatalité!
J'abandonnais...
Je revis Sam et Merry arriver. Je ne savais pas de quoi ils avaient pus se parler, mais ça m'importait peu dorénavant. Je leur souriait à tout les deux l'air de rien. J'avais faillis au plan...
“-Alors de quoi vous avez parler tout les deux?! Demanda Merry tout enjoué d'avoir laissé sa copine au main de son cousin.
-Ho, Pippin m'a demandé comment on s'était rencontré et je lui ai tout raconter du début jusqu'à la fin. Il est content pour nous deux! Je n'étais pas content pour eux deux, mais elle parlait à ma place, alors je l'a laissais faire. Je n'avais plus la force d'ouvrir la bouche.
-C'est fantastique Elëanord! J'ai hâte que plein de personnes soient au courant de notre relation. “
Et ainsi va la vie pour Pippin... Je m'en allai du bar en saluant tout le monde, me faisant suivre par mon cousin. On avait plus souvent l'occasion de se parler seul à seul à cause de son couple, et je pouvais voir dans ses yeux de la tristesse et de l’inquiétude pour moi. Il faut dire que je n'étais pas en grande forme. Il déposa une main sur ma joue, me faisant relever le visage. Mon cœur devrait être déchu pour s'être arrêter à se simple touché!
“-Pippin, qu'est ce qu'il y a? Je ne te reconnais plus... Tu n'es plus le même que celui avec qui j'ai combattus jadis. Tu as changé...
-Non... Celui qui a changé, c'est toi. Regarde toi! Tu es tout fleur bleu pour cette fille, tu es différent d'avant! Tu t’embellis de stupidité! J'haussai le ton... J'étais vraiment énerver contre lui cette fois.
-tu... tu es jaloux de cette fille?
Il avait visé juste et mon silence confirma ses dires... Il avait tout comprit. Ce n'était pas bien compliqué. Depuis qu'elle est là, je déprime, je parle moins, mon comportement s'en dégrade, je m'emporte facilement. Et quand elle est sujet dans les conversations c'est à peine si j'ai envie de continuer à parler.
-Et bien c'est normal je trouve! Et toi, tu l'aimes, cette fille?
J'appuyai bien sur la fin de ma phrase, désignant du menton la direction vers laquelle elle se trouvait. Merry sembla mal le prendre et ses sourcils se froncèrent. J'avais touché un point sensible... Évidemment... Et ce point faible était cette fille.
-Oui, je l'aime. Il me répondit le plus naturellement du monde, mais ça m'en fit souffrir à en crever.
Je me détourna de lui, me détournant de son regard de vautour, je sentais déjà les larmes monter dans mes yeux et avant qu'il ne soie trop tard et qu'il les voient je lui demanda non sans hausser la voix qu'il me laisse. Je ne lui laissa même pas le temps de parler et je courus me réfugier chez moi aussi vite que je pus. La porte fermé à double clé, les volets abaissés, les lumières éteintes. Je n'avais envie de voir personnes, et je n'avais besoin de personne car la seule personne que je désirais était partie.
Je pleurai à me vider de toute l'eau de mon corps, je pleurai comme jamais je n'eu pleuré, à l’abri des regards indiscret et des curieux. Jamais je ne m'étais montré aussi faible, jamais je n'avais eu si difficile pour réussir quelque chose. Merry m'échappait des mains pour cette fille et je ne pouvais rien y faire. Je me fis une tisane, mes yeux gonflés me diminuait ma vue en plus des lumières éteinte. Seul la lumière de la lune pouvait entrer par le hublot rond. Je bus ma tisane, me brulant langue et gorge et je m'installai dans mon lit, tout habillé, les draps m'immergeant totalement.
Ma nuit fut longue et douloureuse, parsemée de sanglot et de pleurs interminables où je m’imaginais Merry totalement sous le charme de cette fille, oubliant tout les sentiments, même amicaux, qu'il avait pour moi. Je n'étais plus rien pour lui... |