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au 31 Mai 21 :
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Rancoeur d'une pierre précieuse
Par Periphrase
Harry Potter  -  Général  -  fr
5 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     Les chapitres     5 Reviews    
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Chapitre 1

Voici le chapitre 1/5 de Rancoeur d'une pierre précieuse. Je posterai toutes les semaines un nouveau chapitre ! J'espère qu'elle vous plaira, c'est ma première fiction.

 

 

 

 

L’émeraude accroche l’argent. Moins d’une fraction de seconde.

 

-Tes conneries ont assez duré.

 

La phrase claque, cruelle et implacable. Elle fend l’air, brise le silence et, étonnamment, ravive l’éclat de deux paires de prunelles, trop longtemps voilées. Au milieu de cet environnement hostile et inhabituel, voilà quelque chose de courant. Alors, évidemment, ils s’y raccrochent tous les deux. Pour ne pas sombrer trop vite.

 

-Laisse moi me tirer d’ici. Achève moi, torture moi, fais de moi ton pantin. Tu ne te rends pas compte de ce que je te propose, peut-être ? Je te propose le pouvoir,  le pouvoir sur Celui-qui-a-survécu … Une aubaine pour un Mangemort déchu, n’est-ce pas ?! Allez, frappe moi,  sale fouine, lève toi, je te dis de te lever, on a qu’à refaire un duel comme lorsqu’on avait douze ans, bon sang mais bouge toi un peu, prouve moi que le petit crétin blond platine, arrogant et à la langue acérée est toujours là, derrière cette loque ! Vas-y, crache moi ton venin ou lançons nous dans nos joutes verbales incessantes – celle-ci n’aura que l’issue, mortelle, en particulier. Et on mourra comme on l’a toujours vécu, enfin, l’un de nous mourra et l’autre deviendra dingue, ce qui en soi ne changera pas tellement de d’habitude, pas vrai ?

 

 

Les mâchoires du jeune homme à la peau pâle ne se contractent même pas, même plus sous les insultes.  La voix reprend. Elle doit être habituée au mutisme profond de son « interlocuteur ». Comment expliquer, sinon, ses heures de monologue, dans ce cachot trop vide ?

 

-Fais croire tout ça à n’importe qui. Mais pas à moi.  Il y a quelque chose d’intime dans la haine. C’est ainsi que moi, ton pire ennemi, parvient à capter la moindre de tes émotions à travers tes gestes. C’est fou, hein ? Qui l’aurait cru. En fait non. C’était assez prévisible. Je m’égare. Si tu voulais me tuer, tu l’aurais fait. Arrête de faire semblant d’avoir le regard vide, je sais bien que c’est faux. Ton objectif, c’est de tout faire sauf me fixer. Et depuis quand les Malfoy détournent le regard ? C’est vrai ça, Draco, depuis quand tu as ravalé ta putain de fierté ? Et ces règles que tu nous as rabâchées pendant des années, «Un Malfoy ne pleure pas », « Un Malfoy ne s’excuse pas », « Un Malfoy ne pardonne pas » ... Elles sont passées où ?  De Malfoy, tu n’as plus que la couleur de cheveux, trop claire. Ton ego a été piétiné ; ta fierté, brisée. Ton indépendance t’a été arrachée, ton destin, volé, tes rêves, méprisés. Tu te souviens de Dobby, l’elfe de maison à qui j’ai donné une chaussette, en deuxième année, sous les yeux de ton père ?

 

Le jeune homme enchainé se met à rire, sa voix se brise dans les aigus alors qu’il peine à reprendre son souffle. En moins de trois secondes, pourtant, il reprend un air sérieux, une indéfinissable lueur dans ses yeux trop verts. Il y a quelque chose d’effrayant, dans sa façon de passer d’un état à l’autre, sans prévenir. Sa voix se fait mordante. Ainsi, après des heures à parler sans obtenir une réponse, enchaîné à ce mur, face à son geôlier, il repart à la charge. Comme toujours.

 

-Tu l’as toujours méprisé, cet elfe, n’est-ce pas ? Le mépris malgré tout ce que j’ai pu te dire. En fait, m’as –tu un jour, un jour seulement, écouté, Malfoy ? Un elfe - une vermine bonne à accomplir la sale besogne, pour éviter de salir tes doigts ornés de pierres précieuses. D’émeraude et de jade, surtout. Dis moi, Malfoy, qu’est-ce qui te différencie de Dobby, si ce ne sont tes fringues hors de prix, qui ne t’ont pourtant libéré d’aucune entrave ? Toi aussi, tu accomplis la sale besogne, non ? Tu dois toujours obéir à ton maître, je me trompe ? Tu dois transplaner à ses côtés quand il t’appelle ? Alors réponds, Malfoy, je t’écoute, j’attendrai jusqu’à ce que tu me répondes d’ailleurs, en quoi es-tu différent de Dobby ?

 

Alors que la voix du jeune homme brun s’éteint, pour la première fois depuis des heures, un regard émeraude et un regard gris s’accrochent… Longtemps. Le temps s’arrête dans la cellule. Alors, toujours sans briser le lien visuel, une voix, restée coite pendant des heures malgré les injures et les cris, s’élève.

 

-Faire ami-ami avec les elfes de maison, c’est bien ton genre, Potter. 

 

Le blond crache ce dernier mot, avec tout le dédain et le mépris possibles. C’est le dégoût poussé à son paroxysme que ses lèvres jettent tandis que ses yeux restent de marbre. Un gosse – peut-on vraiment dire un homme ? -  tout en contraste. Fidèle à lui-même. Il détourne le regard avant de poursuivre.

 

-Les elfes de maison ont une vie de misère. Je vis tous les jours dans le luxe d’une des plus riches demeures d’Angleterre, que tu as le privilège de visiter aujourd’hui.

 

L’effet sarcastique qu’il tente de donner à sa voix est mis à mal par le tremblement de ses mains lorsqu’il désigne les murs de l’exigüe cachot.

 

-Dobby y vivait aussi.

 

-Il vivait dans la cave, comme ses semblables. Il n’était qu’un esclave parmi tant d’autres. Je suis l’Héritier de la famille. Je suis unique. J’ai eu droit à une vie de fastes depuis ma plus tendre enfance… Et regarde où ça me mène, aujourd’hui !

 

 

Difficile de définir l’expression du blond alors qu’il prononce cette dernière phrase, lourde de sens. Il hésite, le brun le sent, il a toujours senti les failles chez lui. Alors il s’y engouffre encore une fois, peut-être même une dernière fois, parce que tout ça n’a plus rien d’un jeu.

 

-De nous deux, je ne suis peut-être pas le plus à plaindre. Ta cage dorée brille trop fort. Tu sais très bien que le moindre de tes gestes est rapporté à Voldemort. Tu fais partie de l’élite des serviteurs, pas vrai ? Mais as-tu vraiment le rôle le plus enviable ? Un banal serviteur se contente d’exécuter des ordres simples, qui ne mettent pas tellement en jeu son intégrité. Nettoyer une salle de torture par exemple. Un stratège sous Imperium a un rôle plus complexe. Organiser les troupes. Préparer des plans d’attaque.  Un Mangemort est chargé du haut du panier, non ? Semer la terreur. Torturer, tuer, piller. Les gouverneurs font régner l’ordre, maintiennent la population sous contrôle. Mais que fait l’Héritier d’une famille de Mangemorts ayant déçu leur maître, un jeune homme de 19 ans, au physique avantageux, incapable de résister à l’Imperium et à l’autorité ? Dis moi, Malfoy … Devrais-je être honoré d’être face à la pute attitrée du grand Lord Voldemort ?

 

Le regard sombre et le visage fermé qui se tournent brusquement vers Potter à la fin de sa tirade font figure d’évidence : le blond ne dira plus rien. Il faut croire que le brun ne s’en formalise pas, car il poursuit.

 

-Hermione m’a souvent dit que je faisais trop confiance, à trop de gens, trop souvent. J’étais fier, ce jour-là, de lui affirmer que j’avais eu raison. Le vert et l’argent emmêlés au rouge et à l’or, à l’instar de nos mains quand nous avons franchi la porte de la grande salle.

 

Au fur et à mesure de ses paroles, son air devient de plus en plus nostalgique. Alors qu’il ressasse ses souvenirs, son regard devient vague, il agite la tête à droite et à gauche, souriant de temps à autres d’un air tendre.

 

-Ce jour là, il y a eu Blaise et Théodore, persuadés que je t’avais ensorcelé. Et ensuite, il y a eu les week-end à Pré-au-lard et les rendez-vous dans la Salle sur Demande, il y a eu les parties de Quidditch, emmitouflés dans des robes de Serdaigle pour que Crivey ne nous reconnaisse pas, ah et tu te souviens de la fois où Romilda Vane nous a vu dans la salle de bain des préfets, et puis quand je t’ai forcé à aller voir Hagrid et ton masque de politesse qui s’est fissuré au fur et à mesure que tu croquais dans ses biscuits, et puis aussi la tête de Ron la première fois qu’il nous a surpris ensemble… Comme Crabbe et Goyle, combien de temps ils ont mis à comprendre qu’il ne fallait plus essayer de me coincer après chaque cours… Enfin, toi tu pouvais toujours, bien sûr, d’ailleurs, je n’attendais que ça…. Je ne sais plus bien quand ça a dégénéré, nous deux. Moi, à chaque fois que j’y repense, je ne vois que nos éclats de rire dans le parc, la neige sur ton nez quand on entrait chez Rosmerta, et puis après viennent des choses beaucoup moins niaises et beaucoup plus concrètes, mais jamais, absolument jamais, tes derniers mots.

 

Ses yeux lancent des éclairs tandis qu’il fait mine de réfléchir. Le blond n’a pas bougé, son visage n’ayant toujours pas perdu son air furieux.

 

-Derniers mots assez simplistes, d’ailleurs: « Je peux pas. ». Une telle éloquence m’a surpris, je veux dire, les Malfoy ne sont-ils pas toujours sensés, en plus de leur beauté capillaire légendaire et de leur élégance à toute épreuve, avoir toujours une conversation intéressante ? Ca fait quoi, Malfoy, de passer dans le lit des deux meneurs opposés d’une guerre ? Tu voulais poser des repères de chaque côté, pour assurer ton salut quelque soit le camp gagnant ? Finement joué, vraiment. Si je n’avais pas les poings liés, j’applaudirais avec admiration.

 

Il éclate d’un rire jaune, les traits tirés par la rancœur alors que Malfoy ouvre la bouche pour protester, mais l’autre ne lui en laisse pas le temps. Son rire a quelque chose d’hystérique, il sourit tout en crispant les mâchoires comme pour s’empêcher de pleurer, ses yeux volent d’un endroit à l’autre sans jamais se fixer. Son visage se fige sur un sourire amer quand il poursuit.

 

-Mais au fond, tu avais raison, hein ? T’as fait le bon choix. Aujourd’hui je vais mourir, Voldemort va gagner et tu seras du bon côté. Tu vas mener ta vie d’aristocrate, peut-être à l’avenir de compagnon du Lord Noir. Tu seras le seul à savoir les sacrifices que cela a impliqué, tu seras le seul à constater ton déclin. On admirera ton image, certes, mais on négligera ta personne . La célébrité est cruelle… J’en sais quelque chose.

 

Le silence plane à nouveau dans  le cachot. C’est un silence douloureux, l’un de ces silences forcés, non pas par manque d’argument, mais parce que l’émotion noue la gorge de toute personne susceptible de parler.

Ils sont là comme ils l’ont toujours été. Ensemble, dans l’un de leur perpétuel face-à-face. La quête du pouvoir de l’un sur l’autre. Le désir de revanche, toujours plus grand, une haine farouche et une affection débordante.

L’Oxymore incarné.

 Les cheveux bruns en pétard face à la dictature du gel pour cheveux blonds, l’or face à l’argent, l’amour face à l’indifférence, le feu face à la glace. Et l’émeraude et l’argent. Toujours.

Et soudain, venant dissiper le silence qui jusque là régnait en maître, des coups frappés avec énergie à la porte ramènent les deux hommes à la réalité.

Le blond pâlit considérablement tandis que l’autre esquisse un sourire en coin.

Son visage redevient dur, lorsqu’il affirme en accrochant deux orbes grises :

 

 

-En fait, j’ai trouvé ce qui te différenciait de Dobby, Malfoy. Une chose, une valeur que tu ne possèderas jamais. Non, je ne vais pas te faire bénéficier du vieux discours de Dumbledore, « L’amour te sauvera » et toutes ces conneries, tu as vu où ça nous a mené, l’Amour, ce putain d’amour, hein ? Je vais te parler de quelque chose de plus concret, quelque chose qui me connaît, un peu mieux. Elle est là la vérité Malfoy. Si tu fixais vraiment ton miroir quand tu te coiffes le matin, si tu le scrutais attentivement comme je t’ai scruté ces dernières heures, voilà ce que tu verrais. Un gamin un peu trop blond, un peu trop mince, qui n’a jamais été foutu d’agir, et un roi de la passivité, un souverain de l’immobilité. T’es pas foutu de bouger pour changer les choses, toi tu subis et tu exécutes. Magnifique vie en perspective. Le héros dans l’histoire, ce n’est pas moi.

 

 

Les coups à la porte se répètent, plus forts cette fois.

 

 

-Le héros, c’est celui qui surprend tout le monde en faisant l’inverse de ce qu’on attend de lui, pour défendre une cause qu’il croit juste. Le héros, c’est Dobby et tu le sais. Si tu as une putain de gueule d’héros, tu n’en as pas l’étoffe. Ta lâcheté conduira à ta perte.

 

 

Il fixe la porte qui vacille dangereusement puis sourit, d’un sourire un peu inquiétant, un peu fou, le sourire non pas d’un condamné, mais d’un stratège brillant. S’il savait.

Les mots du brun ont bouleversé l’autre, mais il est trop tard pour faire machine arrière. Le blond se met à trembler, secoué de spasmes qu’il est incapable de maitriser. Plus pâle que jamais, il voit la porte sortir de ses gonds, et recule d’un pas pour finir accolé au mur. Le brun le regarde d’un air consterné et soupire.

 

 

-Qu’est-ce que je disais, trésor ?

 

 

Au même moment, Bellatrix Lestrange fait son entrée dans la cellule.

 

 

Et c’est l’argent qui accroche l’émeraude. Pour la première fois.

 
 
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